Elena chapitre 1 - 2

Ce jeudi, après avoir arpenté la ville deux semaines entières pour décrocher un moyen de subsistance décent dans un bar, je me suis dis qu'une journée de repos ne m'était pas interdite.
Une fois la couverture repassée sur la tête, je sombrais dans un rêve très lointain...
Au réveil j'étais en nage...
Je ne me rappelais pas de mon rêve cependant je percevais encore ce sentiment d'être mise à nue sous un regard chargé d'un tas d'émotions si...
Mais quelle heure est-il au fait ?

~ Hé zut deux appels manqués et un message vocal ~

Numéro inconnu, tu m'étonnes je n'avais même pas encore pris la peine d'enregistrer le moindre numéro en dehors de celui de Max.
Merde, merde, merde, si je n'ai aucun numéro, je ne l'ai pas non plus donné sauf à des employeurs potentiels !!!

~ Melle Preskovia, suite à votre candidature, je suis ravi de vous annoncer que vous pouvez vous présenter à The Madely ce midi ~
~ Génial ! ~

Ça me laisse....
NONN ?!
J'ai dormi plus longtemps que prévu, il me reste une heure pour être sur place, fraîche et dispo !!
Dans l'ordre des priorités je commence par prendre une douche en express, je me plante devant mon armoire - moment fatidique - j'hésite entre une tenue bien habillée et une autre un peu plus décontractée style « prête à l'emploi ». Vu le trajet que j'ai à faire, j'opte pour des ballerines, un slim noir et un t-shirt blanc manches trois quart. Un léger maquillage et je suis enfin prête. Il ne me reste plus qu'à courir pour arriver au dit rendez-vous et par je ne sais quel miracle j'y arrive à temps.
Tandis que j'attends un sentiment de satisfaction c'est plutôt la réalité qui me gifle à pleine main.... Il s'agit de mon premier entretien !
En plus, je me suis tellement focalisée sur l'heure du rendez-vous que je remarque seulement que j'ai complètement oublier de nouer mes cheveux !
Pendant ma course contre la montre pour arriver, le vent s'est pris dans ma chevelure, mes joues sont passées à l'écarlate, je suis à bout de souffle, j'ai le profil post-coïtal !
Tant pis, je ne peux plus faire machine arrière...
J'avance jusqu'au bar et les deux mêmes types que le soir où je suis venue avec Max s'y trouvent. Mon rêve me revient de plein fouet quand celui qui était déjà accoudé au comptoir l'autre soir se retourne sur moi. Ces yeux, ce regard, c'était lui... Comment avais-je pu oublier...
Facile ma pauvre fille, avec beaucoup trop de margaritas dans l'estomac s'insurge mon cerveau.
L'homme auquel je suis censée m'adresser, derrière le comptoir, n'est pas très grand, brun aux yeux bleus et très souriant ce qui lui donne un air incroyablement jeune, ouvert et sympathique.
L'autre, celui de mon rêve, en est en tout point son opposé.
Dans le style "Si tu t'approches trop, tu vas te brûler mais tu meurs d'envie de moi quand même", ses cheveux noir intense plaqués en arrière avec quelques mèches rebelles lui reviennent au coin de ses yeux vert kaki. Sa carrure imposante, entretenue juste ce qu'il faut, dévoile le début d'un tatouage dans le cou et à l'avant d'un de ses bras telle une invitation pour en voir le reste et sa posture pourtant décontractée n'enlève en rien au charisme bien affirmé qu'il dégage grâce à sa carrure et ses traits spectaculairement virils.

Le bar quoique calme, n'en n'est pas moins plein et le serveur n'a pas vraiment l'air de savoir où donner de la tête malgré son calme apparent. Cependant, il est le seul des deux à bien vouloir s'adresser à moi.

~ Qu'est ce que je vous sers ? ~
~ J'ai rendez vous avec le patron, je suis Melle Preskovia ~
~ Monsieur Outkins , je suis le patron ~ me salue-t-il avant de reprendre sa tâche. Comme tu peux le constater, on n'a pas le temps pour un entretien en bon et due forme, j'ai vu ton CV, ça me suffit pour le moment, nous allons voir en pratique ce que ça donne. Passe derrière le comptoir, tu commences ton essai. ~

Je suis prise au dépourvu et l'autre qui me jauge de haut en bas d'un air amusé ne m'aide en rien. Cela dit mon travail ayant toujours été plus valorisant que mes relations avec le reste du monde, tu parles d'une aubaine, je ne peux pas me laisser distraire !

La journée défile sans que je ne m'en rende compte, je suis un peu rouillée et le fait de devoir m'adapter aux commandes et techniques de la maison tout en évitant les regards insistants de Casanova m'a plongé dans une bulle intemporelle au point de ne même pas remarquer à quel moment celui-ci est parti.
M. Outkins n'est pas particulièrement loquace avec moi mais chaque commande passée, conseil recommandé ou nouvelle technique apprise se fait aimablement, sans pression et parfois même avec une note d'humour.
La fin de soirée venue, je sens les courbatures me rafraîchir la mémoire sur un temps qui me paraît déjà si lointain...
C'est maintenant qu'il ne reste que quelques clients, que j'ai l'impression de respirer véritablement pour la première fois.
J'ai fini le gros de mon travail, il n'y a plus qu'à attendre les retardataires et le patron s'approche de moi.
Pour la première fois de la journée, il semble vouloir bavarder :

~ Ce n'est pas tous les jours comme ça, généralement c'est même plutôt calme en semaine mais pour une première tu t'es bien débrouillée, par contre je suis désolé mais... ~

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