Adriel chapitre 7 - 1

Snow Patrol - New York

Son corps chaud se rapproche du mien et sa tête se pose sur mon torse. À
ce moment précis, je suis certain qu'elle dort toujours. D'une volonté inconsciente ou gérée de main de maître, elle n'est jamais aussi tendre ou même tactile. L'ampleur de son ego frôlant la grandeur de ce que j'aime contrôler, aucune chance qu'on discute de tout ça un jour. C'est peut-être pas plus mal.

~ Bonjour ~ hésite-t-elle pendant que mes pensées se dissipent.
~ Salut toi ! Bien dormi ? ~
~ Un peu froid, on dirait mais je ne m'en suis même pas rendue compte ! ~
~ Il est encore tôt, je pourrais peut-être t'aider à te réchauffer correctement... Je ne voudrais pas que tu tombes malade par ma faute ! ~

Un sourire, un clin d'oeil, et la voilà consciente de mes projets de ce matin.
Telle une prédatrice, elle monte sur moi et s'assied avant de m'embrasser le cou, l'épaule et le torse.
Le temps s'arrête l'espace d'un instant, mon corps la réclame de toute mon âme mais rien n'arrive. Elle est plongée dans la contemplation de mes souvenirs gravés à l'encre noire sur ma peau puis remet très vite ce masque détaché de tout sentiment comme à chaque fois que je la surprends en train de me mater.
Je me demande pourquoi elle cherche à tout prix à cacher toute émotion alors que moi, il me semble avoir attendu toute ma vie pour pouvoir ressentir toutes ces choses !
Puis, généralement les femmes ne cherchent pas à nier leur intérêt envers moi ni à me flatter. Quitte même à en devenir des fois pathétiques mais au moins, à ça, j'y suis habitué. Elle me prend complètement de court car moi, je ne manque pas d'admiration envers elle. Cette force de caractère à tout quitter pour se reconstruire, avec cette personnalité si rafraîchissante dans un corps aussi sublime que le sien. Pourquoi faut-il qu'elle se refuse à faire le moindre putain de pas vers moi ? La seule femme qui m'intéresse est la seule qui n'accepte rien de plus de moi que ce que je voulais des autres. Le karma ne manque pas d'humour !
Je n'ai pas la moindre idée de l'heure de son train et je voudrais pouvoir cacher toute notion du temps dans la pièce afin de la garder indéfiniment à mes côtés dans le lit mais à tous les coups, si je fais un truc pareil, elle va m'arracher la tête. En dépit d'autre chose, autant essayer de partager son enthousiasme.
~ Tu as tout ce qu'il te faut pour ta semaine ? ~ le son de ma voix trahit l'appréhension de ces prochains jours mais à quoi bon ruminer ?
~ Je pense que oui. Je n'ai encore rien de vraiment préparé mais ça va le faire. D'ailleurs Casanova, il va être temps que je reparte, il me semble... ~
~ Comment ça ?! Je crois plutôt qu'on allait commencer quelque chose de beaucoup plus intéressant ! ~ lui réponds-je en la ramenant plus contre moi.
~ Et moi je crois que je viens de te laisser de quoi faire travailler ton imagination jusqu'à mon retour ! ~ m'affirme-t-elle avant de continuer
~ Je dois vraiment y aller sinon je ne quitterai pas ce lit de la journée ~
~ Ce serait vraiment un problème ? ~
Je la mets au défi du regard mais au fond je sais qu'il est déjà trop tard. Elle est bien décidée à me laisser seul et frustré. D'un baiser chaste, elle me congédie à ma pénitence et s'éclipse dans la salle de bain.
Même si la tentation de la rejoindre est aussi grande que l'envie qu'elle a fait naître en moi, hors de question de lui donner la satisfaction de courir après. Si elle a envie de jouer avec ma libido, on peut être deux !
Je profite du temps qu'elle passe sous la douche pour potasser sur ma vengeance et lorsqu'elle coupe l'eau, j'entre complètement nu l'air de rien, dans la pièce. Elle se mordille la lèvre et je vois tous ses traits prendre un air grave, comme si elle ne mesurait les conséquences de sa décision que maintenant alors que ses yeux étincellent d'une excitation renouvelée quand son regard plonge dans le mien. Un petit sourire narquois aux lèvres, je m'avance sous les jets. "Hé oui ma belle, si tu veux quelque chose, c'est toi qui plieras."

Évidemment, elle ne me rejoint pas et quand je la retrouve dans la cuisine et une fois de plus, toute trace de ce qu'on a "vécu" a disparu, son visage est à nouveau impassible. Le seul bruit environnant est celui de son ongle tapant impatiemment devant la machine à café exécutant son office. Je ris intérieurement, comment un si petit bout de femme peut être autant de choses à la fois ?
Un jour une touriste paumée, un autre une maîtresse affamée et là, une jeune femme indépendante et bien impatiente.
Je passe derrière elle pour l'embrasser à cet endroit si sensible, juste sous le lobe de l'oreille et elle penche la tête contre ma bouche, l'air presque désolé.
Pouvoir de séduction 0-1 Entêtement féminin.

~ Tu veux que je te dépose à la gare ou tu as déjà prévu quelqu'un pour t'y amener ? ~
Ok c'est une question débile mais il faut bien partir de quelque chose, elle a l'air si fermé...
~ Je préfère y aller seule puis j'ai cru comprendre que tu avais des journées bien assez remplies... ~

Elle est presque cassante quand elle me répond, pourtant il me semblait qu'elle l'avait bien pris quand je lui ai dit que je ne pouvais me permettre de la suivre sur un coup de tête...
Je préfère ne même pas relever, on va éviter de provoquer une nouvelle dispute pour les derniers moments qui s'offrent à nous.
Le reste du temps en sa présence s'écoule avec des conversations sur des sujets "normaux" limites stériles.
Absence totale de mièvreries en partant, tu parles d'un contraste entre le jour et la nuit...

~ Tu me préviens quand tu es bien arrivée à Londres ? ~ j'ose quand même demander.
~ A plus tard ~ acquiesce-t-elle en sortant de la voiture.

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