Nath reste interdit face à la satisfaction qui émane de l'autre et c'est à mon tour de le frapper. Je choppe une barre en aluminium afin de lui causer plus de peur que de douleur, il faut quand même bien qu'il parle cela dit j'en serais presque à vouloir le détacher pour qu'il me rende quelques coups et que je puisse réellement me défouler sur lui.
Enfin, sa langue se délie, tant pis pour moi, mais ce n'est même pas pour les réponses que j'attends de lui, pour nous demander qui nous sommes.
Nathan se remet à le cogner, je peux entendre chaque os se briser sous les coups mais un autre bruit attire mon attention.
Des cris, se font entendre et je comprends aussitôt d'où ils proviennent, de mon téléphone, dans ma poche.
J'extirpe l'objet qui s'est décroché tout seul et entends les suppliques et les hurlements d'Elena. Sans un mot, j'y mets fin en raccrochant. Je vois rouge et me jette sur le mec qui une fois de plus a réussi à l'atteindre.
Je le frappe déversant toute ma haine dans chacun des coups que je lui porte. J'aurais vraiment dû le détacher, coups de poing, coups de genou, tout y passe  jusqu'à ce que Nath m'enserre par derrière pour m'écarter de mon ennemi à présent inerte. Je ne ressens plus rien sinon mon coeur qui pulse dans mes tempes.
Le temps que je reprenne mes esprits mon complice cherche le pouls du gars... Putain je l'ai tué ! Et pire, j'ai mêlé mon meilleur ami là-dedans !

∼ Ca ne devait pas aller jusque là, je ne voulais pas t'entraîner dans un truc pareil ! ∼

Si je suis consterné, lui ne perd pas une seule seconde son sang froid

∼ Stop, on parlera une autre fois. Ils en sont toujours à la chape de béton à l'arrière ? ∼

Je comprends où il veut en venir, très bonne idée ! Je ne sais pas si je dois l'admirer ou avoir peur pour moi un de ces jours ! En tout cas dans l'instant nous détachons l'ex d'Elena, l'enroulant dans la bâche avec la barre en alu et la cagoule puis nous le portons jusqu'à l'immense trou dans le sol. Grâce à tous les travaux effectués au Madely, nous savons exactement comment faire le béton et le couler. Tout se prépare rapidement et à la première occasion, Nathan me demande de partir.

∼ T'es malade, je vais pas te laisser ici ! ∼
∼ J'appellerai un taxi pour qu'il vienne me chercher à quelques pâtés de maisons d'ici dès que tout sera fini mais toi tu dois rejoindre Elena. Elle doit être morte d'inquiétude. Grouille-toi ! Et n'oublie pas de mettre vêtements et gants dans un sac, je passerai chercher tout ça un autre jour pour qu'on s'en débarrasse définitivement. ∼

Devant pareils arguments, je n'hésite plus et pars la retrouver.
Une fois garé je cours jusqu'au premier étage, elle n'y est pas, fait chier.
Je fonce au deuxième priant ma bonne étoile pour qu'elle y soit et c'est la cas.
Mon entrée en trombe la fait sursauter puis elle se précipite sur moi.

∼ Qu'est-ce qui s'est passé ? Dis-moi que vous allez bien, que tu n'as rien !∼
∼ Il s'est passé ce qu'il devait se passer et je vais bien maintenant que je sais qu'il ne pourra plus rien t'arriver. ∼

Je l'étreins le temps de lui répondre mais elle me lâche dès que j'ai fini de parler. Je sais qu'elle est en train de mesurer la gravité de chacun de mes mots, j'en profite pour enlever mon haut et m'asperger d'eau à la salle de bain. Je reviens très vite et je peux lire sur son visage toutes les émotions qui le traverse : peur, confusion, gratitude, soulagement,...

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