Three.

Harry : 7/03/15


Deux semaines que je suis ici, avec Louis. On ne se parle pas. Un simple bonjour le matin, et un bonne nuit le soir. Enfin c'est comme ça depuis qu'il m'a apporté un plateau dans ma chambre, la semaine dernière. Mais y'a rien de plus. Je n'ai pas envie de lui parler. Comme si il allait s'intéressé à quelqu'un comme moi. Je passe mes journées enfermées dans ma chambre à lire. Je sors pour regarder un film, l'après-midi, avec Louis, mais on ne parle pas. J'appelle Liam, le soir, pour parler. Quand l'envie m'en prend.


Je crois qu'en fait, il m'énerve. Il passe ses journées à jouer de la guitare. Ça m'énerve. Je crois qu'il essaye d'écrire. La seule raison pour laquelle il n'est pas déjà dehors est ma grand-mère. Si elle lui a confié cet endroit, c'est qu'elle avait confiance en lui. Et à l'époque, ce n'était pas une pop star. Je crois qu'il a des problèmes. Je l'ai déjà entendu pleurer. Et ça m'as énervé encore plus. Bon sang, c'est quoi son problème ? La page blanche ? Super. Il a la vie que tout le monde rêve d'avoir et il n'est pas capable d'en profiter. J'ai fait un tour sur Twitter, pour voir. Il parait qu'il a rompu d'avec son copain et que depuis, il n'arrive plus à écrire. Pauvre petit. Je n'ai pas envie d'apprendre à le connaître. Je le déteste déjà, de toute façon. Sous ces grands airs, il se croit tout permis, et ça m'énerve. Ouais, Louis Tomlinson m'énerve.


Actuellement, il est dans sa chambre, grattant sa guitare, comme chaque soir. Et ça m'énerve, parce qu'il est doué. J'ai écouté ses chansons, et il a une belle voix. J'aime son style, mais je ne lui avouerais jamais. Je crois d'ailleurs qu'il aimerait qu'on se parle. Mais rien que le voir m'énerve. Puis sa guitare me tape sur les nerfs. Je me lève, et sors de ma chambre pour me rendre dans la sienne. J'ouvre la porte de façon brutale, et il écarquille les yeux en me voyant :


-          Tu peux arrêter avec ta putain de guitare ? crie ai-je


Et comme il ne répond rien, je poursuis :              

                                    

-          Tu n'es même pas doué putain, tu joues mal et ça me tape sur le système de t'entendre le soir jouer !

-          Mais c'est quoi ton putain de problème avec moi ? me demande-t-il

-          Mais c'est toi, justement ! Qu'est-ce que tu fous encore là de toute manière ?

-          J'ai besoin d'éloignement.

-          Mais d'éloignement à quoi putain ? Quoi, t'as dernière chanson ne s'est pas vendu correctement ? Non attends tu t'es aperçu que t'avais aucun talent ? Ou pire, t'as réalisé que personne ne t'aimait vraiment et qu'ils se servaient tous de toi pour le fric ?

-          Je peux savoir ce que je t'ai fait ? demande-t-il au bord des larmes

-          T'as la vie que tout le monde rêve d'avoir et t'es là, dans une cabane, alors que tu pourrais être ou tu veux. Quoi, t'arrive plus à écrire ? T'as qu'à payer quelqu'un pour le faire ! Mais non, t'es ici et tu te morfonds, à pleurer pour je ne sais quel raisons, et ça me fait littéralement chier ! crie ai-je hors de moi

-          Moi qui croyais que tu aimais la littérature, je crois que je me suis trompé. Laisse-moi tranquille Harry. Retourne t'enfermer dans ta chambre, ou casse-toi, mais fou moi la paix.

-          Ouais c'est ça, je vais me barrer !


Je claque la porte en sortant et fonce dans ma chambre. Ok, j'ai légèrement abusé et mentis, et je suis sûr qu'il se sent encore plus mal maintenant, mais j'en avais vraiment marre de le voir là. Je prends mes affaires, et fonce dans ma voiture. Une fois au volant, je souffle bruyamment. Je n'ai pas envie de partir. Même si je déteste la personne qu'est Louis, j'aime le fait de ne pas être seul. Qui aurait cru ça ? Moi, Harry Styles, l'éternelle solitaire, aime la compagnie de quelqu'un qu'il déteste. Ok, je suis un peu paradoxale comme garçon. Je roule jusqu'au premier supermarché que je vois, pour prendre des bières. On n'en a pas, et j'ai vraiment besoin d'une bière. Je prends deux packs, plus quelques trucs à grignoter que j'aime, avant d'aller faire un tour au cimetière, pour voir ma mère. J'achète un bouquet, chez mon fleuriste habituelle, et me rends au cimetière. Je marche jusqu'à sa tombe, et m'assis à côté. On est en mars, il fait froid, il neige, mais je suis là, assis dans la neige, à parler à une morte :


-          Salut, maman. Je suis sûr que t'es déçu de moi d'où tu es. Je suis désolé. J'irais m'excuser auprès de Louis. Mais compte pas sur moi pour retourner à la maison. Il n'y aucun moyen pour que j'y retourne. Je suis bien à la cabane. Je crois même qu'au fond de moi, j'ai envie de parler avec Louis. Il a l'air d'être un chouette gars, et si je l'ai laissé rester, c'est que j'avais une raison. Il inspire la confiance. Je crois que si il m'énerve autant c'est parce que je suis jaloux. J'aurais aimé avoir tout ce qu'il a. J'aurais surtout aimé que tu sois encore là, maman. Tu sais, j'ai beaucoup réfléchis et à la rentrée, je vais faire ce que j'aime. J'espère que tu es fière de moi, maman, parce que je prends ma vie en main. Je vais faire un stage, chez un tatoueur de Londres, chez Last Ink. C'est là que j'ai fait la plus part de mes tatouages, tu sais. Et Ed, le tatoueur, est devenu un très bon ami. J'espère qu'il me gardera, après mon stage. Je vais m'installer chez Liam, en attendant de trouver un appartement. C'est son père qui me l'a proposé. Ils sont géniaux chez les Payne. C'est un peu une seconde famille, mais rien ne te remplaceras jamais, et rien ne combleras mon manque de toi. Je commence a vraiment avoir froid aux fesses, maman. J'adore cette période de l'année, tu sais. J'aime la neige, et le froid. J'aime être près de la cheminée, boire du thé et lire, pendant l'hiver. J'ai lu plus de 10 livres en deux semaines, je crois qu'il faut que je ralentisse. Je dois d'ailleurs aller m'en acheter d'autres. La bibliothèque de grand-mère se vide peu à peu. Je vais y aller maman, je veux ne pas laisser Louis trop longtemps. J'espère qu'il s'inquiète un peu pour moi, même si j'en doute. Peu importe. Je t'aime, et tu me manques.


Je me lève, les larmes perlant sur mes joues, secoue mon pantalon pour y faire tomber la neige, et reprends la route jusqu'à ma voiture. Je me calme peu à peu dans celle-ci, la chaleur m'envelopper. Puis je démarre, et je conduis jusqu'à la cabane. Je suis soulagé d'y voir la voiture de Louis, garé devant. Je rentre, et Louis n'est pas dans le salon. Je crois qu'il est dans sa chambre. J'entends sa voix parler à quelqu'un. Il doit être au téléphone. Il est tard et je ne veux pas le déranger, alors je m'excuserais demain. Je rejoins ma chambre, me déshabille et me glisse sous les draps. Je m'empare de mon téléphone, et texte avec Liam :

Je suis dans mon lit. J'ai froid. Et j'ai quelques choses à te dire.

Dis-moi tout, Styles.

J'ai un colocataire.

Quoi ? Tu t'es trouvé un mec ?

Du tout non. Il était là quand je suis arrivé.

Et tu me le dis seulement maintenant ?

Oui, mais attends de savoir qui c'est.

Dis le moi !

Louis Tomlinson.

 NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ?

Si, je te jure.

Et tu te l'es tapé ?

Liam ! Non ! Je le déteste, on s'adresse pas la parole et après ce soir, il me déteste aussi.

Tu déteste tout le monde. Rien d'étonnant.

Et t'es mon meilleur ami ?

On sait tous les deux que c'est vrai.

Je vais m'excuser.

Heureusement. Qu'est-ce que t'as fait ?

Juger sans connaître. Non, aucun commentaire.

Tu me déçois petit Styles. Mais je t'aime quand même.

Va dormir. Bonne nuit, Liam.

Bonne nuit Harry.

 

Il est idiot. Mais il me connaît plus que n'importe qui. Je crois que sans lui, je serais déjà avec ma mère. Je l'aime comme un frère. Je crois qu'il ne sait pas tout ça, je lui ai jamais dit. J'espère qu'il le sait. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et me laisse bercer par la voix de Bob Dylan, avant de rejoindre le pays des rêves. 

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