𝑇ℎ𝑒 𝐿𝑜𝑛𝑒𝑙𝑖𝑒𝑠𝑡

“ Izuku, je crois qu’il vaut mieux qu’on s’arrête ici toi et moi. ” A-t-il dit, la voix tremblante de peine.

Et autour de moi, tout semblait s’écrouler d’un seul coup. Mon cœur se serra, ma poitrine se comprima à faire mal et je me sentis soudain comme un oiseau blessé, précipité du ciel sans espoir de voler à nouveau, plongeant dans l'abîme du désespoir.

Je n'entendais plus rien autour de moi, hormis les battements assourdissants de mon cœur, et je ne voyais plus que des ombres danser sous mes yeux, au ralenti.
Le temps s’arrêta doucement pour me laisser dans le vide le plus total avec ces mots, ces paroles si rudes qui emprisonnaient ma tête.

“ Izuku ?... Écoute, je suis désolé, je t’ai aimé très fort… mais on ne va nulle part depuis quelque temps. Je préfère qu’on s’arrête là avant que je ne commence à te détester. Tu comprends ? Je veux garder de bons souvenirs de cette relation… ” Argumenta-t-il sans me quitter des yeux.

“ Laisse nous une chance… Je… On peut trouver comment remonter la pente ensemble… C’est pas fini… ”

“ C’est fini Izuku. Cette pente, ce n’est pas avec moi que tu la remonteras. Désolé.. je vais y aller. Bonne continuation et… et merci pour ces quatre années. Prends soin de toi. ”

Il se leva ensuite, dans un mouvement exagérément lent. Mon esprit me jouait des tours, j’avais l’impression de voir le monde s’arrêter alors que l’amour de ma vie s’en allait sans un dernier regard.
Pris d’un élan de courage, je me levai subitement pour lui attraper le bras. Ça ne pouvait pas se finir comme ça, pas après tout ce qu’on avait vécu ensemble, pas après toutes ces déclarations sous les étoiles, pas après tous ces serments chuchotés à la lune. Il ne pouvait pas m’abandonner ainsi.

“ Kat’s, attends s’il te plait. Tu peux pas te barrer comme ça ! Laisse nous une chance je t’en prie. Je te promets que je ferai de ta vie un film, il n’y aura plus de routine ennuyeuse. S’il te plaît, laisse-moi une chance de t’aimer comme il se doit… S’il te plaît. ” Implorai-je, les larmes aux yeux et le cœur au bord des lèvres.

Il s’arrêta sans se retourner. La main que je tenais tremblait sous l’émotion, et la peur de me prendre une gifle me fit lâcher. Katsuki n’était pas spécialement violent, mais j'avais appris à mes dépens qu’il pouvait se laisser emporter par ses émotions. Ses gestes avaient parfois dépassé sa pensée.

“ Putain mais qu’est-ce que tu veux pas comprendre… Arrête s’il te plaît, ça nous fait juste du mal à tous les deux. C’est fini, c’est tout… Je te rendrais tes affaires demain. ”

Ma tête se mit à tourner de plus en plus. Je me sentais complètement perdu, désarçonné. J'étais en train de perdre le phare de mes nuits, le soleil de ma vie et la poésie de mes jours. Je n’étais plus rien sans lui. Toute ma vie s’était axée autour de la sienne au fil du temps.
Plus les secondes passaient et plus un vide glacial s'installait en moi. J’avais l’impression de mourir de l'intérieur.
Il tourna enfin la tête dans ma direction pour m’achever. Son regard me transperça et me brisa en mille morceaux. J’étais comme un vase fragile fracassé contre le sol, mes émotions pareilles aux fragments de verre éparpillés dans toute la pièce. Je reculai d’un pas, comprenant que je venais d’échouer dans la bataille de ma vie. Je venais de le perdre pour toujours.

Il secoua la tête avant de reprendre son chemin, pour de bon cette fois. Je m'écroulai à genoux pour reprendre mon souffle. Ma poitrine compressée par la peine me faisait souffrir et m’empêchait de respirer convenablement. Puis, le brouhaha environnant me revint en pleine figure. Les quelques têtes présentes dans ce petit café étaient désormais toutes tournées vers moi. Je me relevai difficilement, portant le poids de mes regrets, de notre histoire, de ma peine et du jugement de ceux présents dans la salle. Je m’empressai alors de régler la note  de nos boissons sur le comptoir avant de filer hors de cet enfer.
J’avais besoin d’air, je me sentais étouffer.

Une fois dehors, le vent glacial de cette fin d’après-midi de novembre m’arracha un frisson. Je me sentais complètement nu sans sa présence rassurante. Soudain, je réalisais que nous vivions tous les deux depuis quatre ans dans l’appartement que ses parents avaient fait construire pour lui. Je n’avais donc plus de copain, plus de toit et plus d'affaires. La panique monta en moi, envahissant mes poumons comme une fumée épaisse, étouffant chaque inspiration et plongeant mon esprit dans un brouillard oppressant. Les larmes se mirent à dévaler la pente de mes joues rougies par la brise froide. D’une main tremblante de désespoir, je sortis mon téléphone de ma poche pour appeler de l’aide. J'en avais assurément besoin. Deux sonneries retentirent avant que la voix de mon sauveur se fasse entendre à l’autre bout du fil.

“ Oui ? ”

“ Denki… J’ai besoin de toi, on peut se voir ? ”

“ Qu’est-ce qu’il se passe ? J’aime pas cette petite voix toute triste. ”

“ C’est fini… Katsuki vient de me quitter… ”

“ Ok bouge pas, j’arrive. Dis moi où t’es. ”

Après lui avoir communiqué ma position, je raccrochai pour me laisser glisser sur le sol, le long du mur du café dans lequel ma vie venait de s'écrouler. Mes larmes reprirent leur course effrénée le long de mes joues. Katsuki avait toujours été tout pour moi, il était à la fois mon modèle et mon phare. Il m’aidait à surmonter les obstacles avec force et assurance, comme si rien ne pouvait m’impacter tant qu’il était à mes côtés. À présent seul, je me sentai terriblement vulnérable. Depuis mon enfance, je ne vivais que dans l'ombre des autres pour me sentir exister.
Je ne voyais plus le temps passer, si bien que lorsque Denki se glissa à mes côtés, un sursaut souleva mon corps. Ses bras m’enlacèrent pour me blottir  contre lui. La chaleur qui se dégageait de notre étreinte m’offrit le réconfort dont j’avais besoin pour me laisser aller. J’agrippai son haut de toutes mes forces pendant qu’il me serrait autant qu’il pouvait.
Mes sanglots éclatèrent dans le silence, des coups de tonnerre dans un ciel autrefois serein. Chaque pleurs résonnait comme un écho lointain, brisant la quiétude de cette fin d’après-midi. L’air autour de moi semblait vibrer sous l'intensité de ma douleur, transformant la paix qui m’habitait il y a encore quelques heures en chaos. Il ne restait plus rien de la tranquillité qui régnait dans ma vie - dans notre vie - seulement le fracas assourdissant de ma peine et la tempête de mes émotions déchaînées.
Mon quotidien si tranquille à ses côtés, nos routines d’amoureux et nos moments à deux. Tout avait volé en éclat. Ses mots ne voulaient plus quitter mon esprit, ils me hantaient. Tout comme l’expression si rude sur son visage habituellement si doux.

“ On va chez moi et tu vas me raconter tout ça, d’accord ? ”

Sa voix était si douce et apaisante, j'hochai la tête sans réfléchir davantage. Il se releva et me laissa m’appuyer sur lui pour m’aider à faire de même, puis il nous guida jusqu'à sa voiture et nous roulâmes jusqu'à son petit appartement. Toujours dans sa grande tendresse, il m’extirpa du véhicule pour me faire rentrer chez lui. Je me laissai balloter tel un pantin sans vie, jusqu'à ce qu’il me dépose sur son canapé.

“ Tu bouges pas j’nous prépare un plateau déprime de meilleurs copains et j’arrive. ”

Il s’éclipsa rapidement pour revenir aussi vite avec le fameux plateau rempli de sucreries en tous genres. Il grimpa à mes côtés avant de me prendre dans ses bras. Je n’avais pas bougé d’un poil, j’en étais incapable. Ma peine était si forte qu’elle m'empêchait de sentir le reste de mon corps. J’étais détruit et plongé dans le film de nos souvenirs qui défilait devant mes yeux mi-clos. Mes larmes remontèrent à nouveau. Il était parti, c’était fini.

“ Hé… Izuku ? J’suis là tu sais ? T’es pas tout seul et je te garde dans mon pieu, sous ma couette et dans mes bras aussi longtemps que tu auras besoin. ” A-t-il dit pour essayer de me faire sourire.

J’hochai simplement la tête, fixant les images que mon esprit m’offrait. Face à mon mutisme, il reprit en me serrant un peu plus.

“ T’as envie de me raconter ce qu’il s’est passé ou tu veux qu’on parle d’autre chose ? ”

Mes épaules se soulevèrent un peu. Raconter, en parler et mettre des mots sur tout ça rendrait la chose réelle et moi, je ne voulais pas qu'elle le soit. Tout ça ne pouvait pas être vrai. Dans un élan désespéré, je me pinçais le bras avec l’espoir de me réveiller de ce sombre cauchemar. Puis la douleur corporelle vint s’ajouter à la douleur psychique déjà trop intense. Je ne rêvais pas, il était parti pour de bon.

“ Il m’a dit que notre relation n’allait nulle part et qu’il préférait arrêter avant de me détester… ” Commençai-je, d’une voix morne.

Denki s’installa plus confortablement dans le canapé avant de me tendre la tasse fumante de chocolat chaud express, qu’il avait préparé pour moi. Il m’écouta ainsi un long moment. Je me mis à parler de nos souvenirs heureux, comme cette nuit où nous avions dormi à la belle étoile sous un arbre après avoir fait l’amour dans sa voiture. Ce soir-là, il avait pris ma main, il s’était mis à genoux et il m’avait promis de ne jamais me lâcher. Nous nous étions juré fidélité, amour et passion pour le reste de nos jours, avec pour seul témoin de cette union la lune. Belle, majestueuse et silencieuse. Pour sceller ce pacte, nous avions couché ensemble une fois de plus.

Je lui racontai aussi le jour de notre rencontre. Il était entré dans le grand amphithéâtre, tout de noir vêtu, et son casque de moto à la main. Mon cœur avait fait un bond en l'apercevant. Il était très loin du style d'homme que je fréquentais à cette époque, doux, tendre et bienveillant. Lui, il aimait vivre à deux-cent à l’heure, jour et nuit. Il m'emmenait dans des soirées toujours plus grandes et plus bruyantes et nous couchions n’importe où, n’importe quand. Malgré nos caractères opposés, on s’était plu. Nous sommes tombés amoureux.
Il était la plus belle partie de moi et j’aimais à imaginer que j’étais aussi la sienne.

Je parlais et parlais encore jusqu'à ce que le jour se meurt pour laisser place à une nuit sombre et froide. J’avais passé le reste de la soirée à lui raconter tout un tas d’anecdotes, d’histoires et d’aventures. J’avais pleuré aussi, énormément pleuré. Au point où je sentais mon visage tiré, asséché par le sel de mes larmes.

“ Denki ?... Tu dors ? ” Questionnai-je tout bas dans la pénombre de l’appartement.

Il n’avait pas bougé, me gardant contre son cœur pendant que la nuit avalait la lumière, nous plongeant doucement dans le noir.

“ Non, je ne dors pas, je t’écoute toujours. ”

Je pouvais entendre sa tendresse rien qu’au son de sa voix. Sa main avait glissé dans la mienne au fil de mes récits et je le sentis la presser doucement.

“ J’ai besoin de sortir un peu, je peux revenir ici plus tard ? ”

“ Ouais, bien-sûr. Tu veux que je vienne avec toi ? On peut aller se mettre une mine dans un bar. ”

“ Non c’est gentil, j’ai envie d’être un peu seul…” Avouai-je en tournant la tête vers lui sans le voir.

“ J’comprends, je serais là. Si tu as besoin de compagnie, tu m'appelles. Je vais te filer le double des clés. ”

Il me lâcha pour se relever et tâtonner jusqu'à l’interrupteur. La lumière jaunâtre des luminaires du salon s’attaqua à mes yeux rougis par les pleurs. Il me tendit le fameux jeu de clés avant de m’aider à me lever. Mes jambes flageolèrent sous mon poids et celui de ma tristesse. J’avais l’impression d’avoir perdu toute mon énergie et ma force au moment même où notre amour s'était détruit. 

“ T’es sûr que ça ira ?... Dis-moi dans quel bar tu vas, pour que je puisse venir te chercher si ça va pas. ”

“ Je t’enverrai un message, ça va. T’en fais pas. ” Dis-je en enfilant mes chaussures.

Je lui servit un petit sourire reconnaissant avant de quitter son appartement pour errer dans les rues désertes de la ville. Mon esprit s’évada à nouveau, partant vagabonder dans les bribes de souvenirs.
Lorsqu’on s’est rencontrés, je venais d’arriver dans cette immense ville haute en couleurs et bruyante à toutes heures. Je m’étais senti minuscule face à la foule dense qui allait et venait sans se soucier de l'existence d'autrui. Je me rappelai très bien de la peur de la solitude qui m’avait envahi le soir même de mon arrivée. J’avais fondu en larmes dès le premier soir. Je m’étais réfugié dans mon lit, sous mes draps comme un enfant apeuré en téléphonant à mes parents. Ceux-ci avaient décidé de passer leur retraite loin sous le soleil des îles, me laissant seul, plongé dans la dure vie adulte.
Ma rencontre avec Katsuki était tombée au bon moment, je m’étais raccroché à lui de toutes mes forces pour ne pas me laisser submerger par la crainte de vivre. Tous les amis que je m’étais fait, c’était grâce à lui. Le travail que j’avais trouvé à côté des cours, c'était grâce à lui. Au fil des années, j’en étais venu à penser qu’il était la raison pour laquelle je me levais le matin. Je ne vivais plus pour moi, mais pour lui, pour le rendre fier et pour le voir heureux. Ses parents étaient devenus mes parents et sa vie s’était imposée dans la mienne. J’avais enfoui mes besoins, mes rêves et mes envies pour laisser briller les siens, si bien que j’avais fini par les oublier avec le temps.

Le vent froid s'infiltrait sous mon manteau, glaçant ma peau déjà engourdie par le désespoir. Les réverbères projetaient des halos de lumière pâle sur le pavé mouillé, et chacun de mes pas résonnait comme une plainte sourde dans le silence nocturne.
J’errai sans but, laissant mes pensées dériver comme des feuilles mortes emportées par le courant. Les vitrines des boutiques semblaient closes, leurs reflets brouillés par la pluie qui s’était mise à tomber. Chaque coin de rue me rappelait un souvenir, un serment oublié, un rêve envolé. La mélancolie s'insinuait en moi, plus dense et plus oppressante à chaque foulée. Les lampadaires vacillaient, comme si, même la lumière hésitait à exister. Je levai les yeux vers le ciel, espérant y trouver du réconfort, une étoile perdue dans l'immensité obscure. Mais la nuit restait impassible, enveloppant mes pensées dans un voile de ténèbres.
La ville, habituellement si vivante, semblait figée, chaque ruelle, chaque bâtiment n'était plus que l'ombre de lui-même, reflétant mon propre état d'âme. La solitude était ma seule compagne, une ombre fidèle qui ne me quittait jamais. Et dans cette marche sans fin, je cherchais désespérément sa présence, un espoir fragile, caché dans les recoins sombres de la ville. Puis, je me mis à murmurer dans la nuit, espérant qu’il m’entendrait.

“ Tu seras la partie de moi la plus triste, une partie de moi qui ne sera plus jamais mienne. Je vais passer la nuit la plus solitaire… ”
_________________________

✰ The loneliest
La plus solitaire

You'll be the saddest part of me
Tu seras la partie de moi la plus triste
A part of me that will never be mine
Une partie de moi qui ne sera jamais à moi
It's obvious
C'est évident
Tonight is gonna be the loneliest
Ça va être la nuit la plus solitaire
You're still the oxygen I breathe
Tu es toujours l'oxygène que je respire
I see your face when I close my eyes
Je vois ton visage quand je ferme les yeux
It's torturous
C'est une torture
Tonight is gonna be the loneliest
Ça va être la nuit la plus solitaire

There's a few lines that I wrote
Il y a quelques lignes que j'ai écrites
In case of death, that's what I want
En cas de décès, c'est ce que je veux
That's what I want
C’est ce que je veux
So don't be sad when I'll be gone
Alors ne sois pas triste quand je serai parti
There's just one thing I hopе you know
Il y a juste une chose que j'espère que tu sais
I loved you so
Je t'aimais tellement

'Cause I don't evеn care about the time I've got left here
Parce que je ne me soucie même pas du temps qu'il me reste ici
The only thing I know now is that I want to spend it
La seule chose que je sais maintenant c'est que je veux le passer
With you, with you
Avec toi, avec toi
Nobody else here
Personne d'autre
Tonight is gonna be the loneliest
Ce soir va être la nuit la plus solitaire

(Chorus:)
You'll be the saddest part of me
Tu seras la part de moi la plus triste
A part of me that will never be mine
Une part de moi qui ne sera jamais à moi
It's obvious
C'est évident
Tonight is gonna be the loneliest
Ça va être la nuit la plus solitaire
You're still the oxygen I breathe
Tu es toujours l'oxygène que je respire
I see your face when I close my eyes
Je vois ton visage quand je ferme les yeux
It's torturous
C'est une torture
Tonight is gonna be the loneliest
Ça va être la nuit la plus solitaire ✰
_________________________

Oh bah tiens, je crois bien que c’est la fin de cet os ! C’est mon tout premier os musical. Il est inspiré de la chanson “ The loneliest “ de Måneskin. Cette chanson fait vibrer tout mon être à chaque fois que je l’écoute alors j'avais envie d’écrire dessus.

J'espère qu’il vous à plu. Cet os est réalisé pour le défi fête de la musique du compte defisenpagaille
Je remercie mes bêtas KawaiiKitsune25 et Juteuxx pour leur travail sur cet os.
Je vous dis à très vite,

C’était Son_of_Géo pour vous servir ~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top