Chapitre 11 - Revelations

{ A lire avec la chanson One of Us de Joan Osborne (je pleure quand je l'entends cette chanson oups) Bonne lecture 💙 Et restez jusqu'à la fin pour une petite NDA importante !}

- Et si tu m'expliquais, à présent ?, demande-t-il subitement.

Penchée devant mon assiette de pancakes, je fronce les sourcils.

- Je n'ai rien à t'expliquer, Alex, je tranche en jetant ma fourchette dans mon assiette plus fort que je ne l'aurai voulu.

Je le vois se pincer les lèvres au-dessus de son mug orange rempli à ras-bord de cappuccino.

- Bordel, Jane, Comment ça se fait, tout ça? Comment ça se fait qu'on s'est retrouvés ici, a New York, tous les deux alors que je te connais depuis 48 heures ? Pourquoi t'as une voiture qui provient de l'autre côté de l'Atlantique pour visiter les U.S.A ?! Il n'y a aucune logique ! Aucun bon sens ! Rien ! Qui es-tu, Jane Mary Finch ? Une junkie? Une prostituée? Un agent double ?

Qui es-tu, Jane Mary Finch ?
Je me suis souvent posé cette question. Je me suis souvent demandé si la Terre était vraiment ronde et si le soleil était réellement un astre, Et non Pas une planète qui s'embrase depuis des milliers d'années. J'ai souvent remis en question les principes fondateurs de notre humanité, préférant me forger ma propre opinion plutôt que de me contenter de celle des autres. J'ai trouvé la réponse à la plupart de ces interrogations.
Mais il m'en est toujours resté une sur les Bras.

Qui es-tu, Jane Mary Finch ?

- Par définition, je suis dépressive. Et anorexique mentale. Je pèse 41 kg pour 170 centimètres. J'ai les cheveux de couleur châtain et des yeux verts particulièrement atroces. J'ai une peau pâle, de texture mixte à grasse et la couleur qui me va le mieux est le kaki. Je suis une bonne élève en littérature et en espagnol. Je vis sur pilote automatique pour éviter de devoir vivre ma vie, je déclare d'une traite.

- Et la vraie Jane ? Celle qui n'est pas un chiffre ou un diagnostic, où est-elle ?

- Elle... Elle s'est un peu perdue en chemin, je chuchote.

- On est là pour la faire revivre nan ? On est un peu comme son GPS nous ?

J'éclate de rire.

- Mmh... Ouais c'est ça l'idée.

- C'est pour ça que tu fais tout ça ?Le voyage, la voiture ?, demande-t-il entre deux gorgées de jus d'orange.

- Non, ça n'a rien à voir, j'ai juste décidé de vivre ma vie.

Ma réponse le fait sourire. Et son sourire me fait sourire. Nous sourions donc tous les deux. À travers la fenêtre, j'aperçois une foule de New-yorkais pressés, un café à la main, une valisette en cuir dans l'autre.

- Qu'est ce qu'on visite aujourd'hui ?, demande Alex soudainement.

- Je pensais au Mémorial du World Trade Center.

Il grimace.

- Quoi ? C'est un lieu très émouvant., je me défends.

- Que du commercial..., il soupire.

- Peut-être mais c'est mon voyage je te ferai remarquer. Ensuite, je pensais à un pic-Nic dans Central Park.

- Pourquoi pas. Et la Statue de la Liberté ?

- En fin de journée. Elle est magnifique avec le reflet du coucher de soleil sur l'Atlantique s'étendant à perte de vue, je dis l'air rêveur.

- Comment tu sais ça ?

- Google Images est mon meilleur ami.

Il rit.

- Ok, ça me convient. Va pour ce programme, lâche-t-il.

~~~~~~~~~~~~

Le WorldTrade Center Memorial est en réalité bien moins impressionnant que prévu. Les immenses tours jumelles ont été remplacées par deux bassins profonds où l'eau coule en permanence, représentant la chute des tours. Du bout des doigts, j'effleure un rocher sur lequel est gravé Le temps passe mais nous n'oublierons jamais. Je pince les lèvres si fort que je finis par avoir un goût de sang en bouche.
Alors que le vent se lève, je sens une larme couler sur ma joue gauche. Je longe à grands pas les deux bassins en prenant le temps de lire soigneusement chaque nom de victime. Ils résonnent en moi. June Park. Luke Evinson. Rosa Evans. Alexander Spring. Jade Hendrix.

Autour de moi, les gens rient, parlent et se prennent en photo. Je ferme les yeux et j'entends les cris. Les sirènes de pompiers. La police. J'entends les explosions et la ville qui fonctionne soudain au ralenti. J'entends les pleurs.
J'entends les téléphones sonner et les envoyés spéciaux qui parlent à leurs caméras. Je peux presque ressentir le tremblement du sol lorsque la tour nord s'effondre. J'imagine la vague de panique aux Etats-Unis et dans le monde. Je sens les gens s'affoler autour de moi. Pourtant, quand j'ouvre les yeux, le paysage retrouve son calme habituel post-attentat.
Le 11 septembre 2001 comme si vous y assistiez, qu'ils disent...
Sauf que je suis heureuse de ne pas y avoir assisté.

Après avoir pleuré quelques minutes, me projetant avec 15 années de retard dans cet attentat aux milliers de victimes, je rejoins Alex qui, dos à moi, regarde les photos des défunts. Ou, plutôt devrai-je dire qu'il regarde une photo.
Sa lèvre tremble au fur et à mesure que je l'approche.

- Maman..., souffle-t-il.

Quoi? Sa mère ? J'ai loupé un épisode ?

- Tu nous manques terriblement, atrocement.

Ok. J'ai carrément loupé la série.
De loin, je peux apercevoir une larme couler sur sa joue.

- Un jour, Dylan m'a dit que j'avais de la chance de ne presque pas t'avoir connue, comme ça la peine est moins douloureuse. J'aimerais pouvoir dire qu'il a raison mais c'est faux, maman. J'aimerais tant pouvoir me rappeler de ta voix me disant "Je t'aime", ou de ton parfum. Je suis sûr que tu sentais la fleur fraîche dans la rosée du matin. Du tintement de tes bracelets lorsque je dormais dans tes bras. L'impression que nous étions seuls contre le reste du monde, toi et moi. Mais t'inquiète, maman, papa fait plutôt bien son job. Du moins, il essaye. Plusieurs femmes ont défilé à la maison, tu sais. Mais, contrairement à toi, elles ne sont jamais restées. Tu sais pourquoi ? Parce que tu étais l'amour de sa vie, maman. Le vrai. Celui qui met des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre. Alors, oui, peu à peu, ses souvenirs s'effacent avec l'âge mais jamais il n'oubliera que tu nous a fait vivre à tous les 3, les plus belles années de notre vie.

Sa voix s'éteint sur les derniers mots alors que je regarde autour de moi à la recherche du banc le plus proche. Je m'assieds quelques minutes afin de reprendre mes esprits. Je pleure. Raté.
Le vent tiède souffle autour de moi et sèche mes larmes.
Je sens quelqu'un s'asseoir à mes côtés.

- On idéalise toujours ce qu'on n'a pas connu, Alex., Je déclare.

- On n'idéalise Pas ma mère., tranche-t-il. 

- C'est pas ce que je voulais dire...

- Peut-être Mais tu l'as dit., dit-il en s'en allant.

D'un bond, Je me lève et part à sa poursuite.

- Alex ! Alex ? Je m'excuse.

Il continue à marcher en regardant droit devant. Je lui prends la main gauche, le forçant à se tourner vers moi.

- Elle avait l'air géniale., Je souffle.

- Elle l'était, dit-il en souriant, d'un sourire d'enfant qui contemple le monde en pensant à tout ce qui lui reste à découvrir. Un drôle de sourire, vaguement espiègle et un peu curieux, aussi.

- Ma mère... C'était le genre à illuminer la pièce dans laquelle elle rentrait d'un seul regard, de ce qu'on m'en a dit. Tout le monde l'aimait... et ce visage... Le genre de beauté qui donne envie d'être soi-même. Pleinement., continue-t-il.

- Waouh. Je crois qu'elle m'aurait plue.

- A moi aussi..., soupire-t-il.

Nous marchons en silence un long moment, alors que je tente d'imaginer la femme qui a pu le mettre au monde. Qui qu'elle soit, je dirai qu'au vu du physique de son fils, elle devait être magnifique.

L'air chargé de pollution et de chaleur pèse autour de nous, tel un nuage de vapeur. Alex s'empare de la pipe qu'il a déjà sorti trois fois aujourd'hui - la plupart du temps pour se donner un air mature et réfléchi - et met le feu au tabac avec son briquet.

- Tu veux ?, il me propose.

- Je ne fume pas, Alex.

- Tu n'as jamais essayé. Nuance.

Je finis par abdiquer et m'empare du long manche en bois d'ébène sculpté. Je tire une bouffée, que je recrache en un nuage parfait de fumée blanche.

- J'aime bien., Je déclare.

- Une vraie petite camionneuse, ironise-t-il.

- Ta gueule.

Là-dessus, je reprends une bouffée avant de lui rendre la pipe.

- Sérieux, t'es une mauvaise influence mec, je déclare.

- Ah ouais ?

- Avec toi, je tague des immeubles, je fume et je dors dans une voiture. On dirait Bonnie and Clyde, je soupire.

- Salope...

- Pardon ?!

- Mais, Jane, réfléchis, un peu non ? T'es même pas capable d'admettre que t'es heureuse depuis qu'on est ici ! Fumer, taguer, dormir dans une voiture, ça t'a plu. Et tu sais pourquoi ? Parce que ce sont des expériences, ma belle. Parce que les expériences font partie de la vie. Voila pourquoi. Et si un jour dans ta putain de vie, il t'arrive d'être heureuse, n'aies pas peur. Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. T'y as droit.

                  ~~~~~~~~~~~~~~

Helloo vous !

Je vous avais promis deux chapitres par semaine, j'y suis arrivée (14 minutes avant le délai héhé) Sans blague, je pense qu'écrire deux chapitres par semaine, ça va être chaud so, je ne vous promets rien étant donné que j'ai des légers problèmes familiaux (rien de grave rassurez vous !)

Sinon, j'ai vraiment besoin de vos avis la, maintenant, car j'ai l'impression que je n'écris plus aussi "Bien" qu'au début et ça me déprime 💙
Et Toi, oui Toi qui lis ce NDA, j'adorerais que tu appuies sur la petite étoile en bas à gauche Si tu as aimé. C'est la plus belle chose que tu puisses faire pour moi, Et Si tu ne le fais jamais, aujourd'hui je t'invite à le faire, tu vas voir, c'est chouette 😂

Je vous aime vraiment mes lecteurs !
Elé Xxx

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top