XII - Tremblement de Terre
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Enfin la suite T_T
J'espère qu'elle vous plaira j'apprécie énormément ce chapitre, j'ai l'impression d'améliorer mon écriture à chaque nouveau chapitre, en tout cas je l'espère haha.
Bonne lecture !
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La petite-fille me tire par le bras, jusqu'à me prendre la main, se rendant compte qu'il est plus facile ainsi de me tirer. Je jette des regards autour de moi, le décor semble irréel tant il est magnifique. Des arbres aussi grands que le ciel nous entourent alors qu'un très léger brouillard rend l'endroit plus mystique encore. Nous croisons par moment quelques lapins, puis des cerfs, et enfin des loups. Sans que je ne sache pourquoi, aucun d'entre eux ne s'attaquent à nous ou s'enfuient lorsqu'ils se rendent compte de notre présence. La petite fille continue de courir en me tirant avec elle dans sa course effrénée. Plus nous courons et plus je prends conscience de la beauté de cette forêt. Les doux chants d'oiseaux accompagnent l'atmosphère paisible de cet endroit. Quelques feuilles tombent lentement lorsque le vent souffle un peu plus fort, recouvrant alors ce sol si pure. J'en aurai presque les larmes aux yeux tellement je me sens à l'aise ici, et je ne saurai comprendre pourquoi. Tout semble si irréel et magnifique. Une forêt enchantée.
La petite fille s'arrête enfin devant une petite cascade, cachée dans un coin perdu du paradis. Des cailloux mélangés avec de la terre et une herbe si verte que je pourrais en manger forment le bord de l'eau. Je trempe mes pieds nus dans cette eau si cristalline, elle est tiède. Le bout de ma toge finit par se tremper.
- Nous sommes arrivées, dit-elle enfin en regardant presque avec nostalgie l'endroit.
Elle reste quelques instants bloquée devant la magnificence de ce lieu, sans doute la tête remplie de souvenirs plus importants les uns que les autres. Mais au fait, qui est-elle ? Et pourquoi suis-je ici ?
Soudain, elle se retourne vers moi et se rapproche doucement, pieds nus, diadème sur la tête et habillée d'une tunique brodée de fleurs et d'étoiles. Elle pose son front contre le mien et ses mains autour de mon visage, tout en retenant ses larmes.
- Je t'en prie, souviens-toi.
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Mes paupières s'ouvrent lentement, papillonant jusqu'à ce que je retrouve la vue. J'essuie les larmes qui ont coulées pendant mon sommeil et tente d'oublier au plus vite ce rêve. Les volets sont encore fermés mais un petit filet de lumière s'est faufilé dans la pièce, laissant entrevoir le décor de ma chambre. Je sors en vitesse de mon lit sinon je ne le ferai jamais. Mon pendentif bleu nuit, constamment sur ma peau, émet quelques reflets au plafond. C'est si beau, je remercie mon psychologue pour m'avoir offert une telle chose.
Après m'être habillée, je descends prendre mon petit-déjeuner avec ma mère, en robe de chambre et café à la main. Je m'assois à coté d'elle, mange et me fait une biscotte accompagnée de beurre et confiture. J'en mange trois comme celles-ci avant qu'elle ne prenne la parole :
- Ivy, ma chérie, tu vas mieux ?
Je ne lui réponds pas sur le moment et continue de mâcher ma bouchée. À vrai dire, puis-je vraiment répondre à cette question ? J'ai l'impression que je vais un peu mieux en ce moment, mais est-ce que ça va vraiment continuer ? Je ne veux pas me faire de faux espoirs. Replonger serait la pire chose qui puisse m'arriver.
- Un petit peu mieux oui, j'espère que ça va continuer.
Elle me sourit chaleureusement.
- Ton psychologue doit bien t'aider alors, je suis contente.
Elle range sa tasse vide dans l'évier et vient me prendre dans ses bras. J'accepte avec joie son câlin, ça réconforte mon cœur. Lorsqu'elle remonte dans la salle de bain, je termine seule de manger ma biscotte. Alors que je révise mon contrôle d'Histoire, une petite voix féminine me souffle :
- Elle n'est pas qui tu crois. Fait attention.
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Si un jour quelqu'un m'avait dit que je viendrais à douter de ma mère, je l'aurai traité de fou. Néanmoins, avec tout ce qui m'arrive en ce moment, douter de mes proches devait forcément m'arriver au moins une fois. Je veux dire, je suis folle, n'est-ce pas ? En soit, c'est donc normal de passer par là. Je sais que c'est risible, que c'est ma mère, comment peut-on douter une seule seconde de sa propre maman ? Tout au fond de moi je sais que c'est n'importe quoi. Malgré tout, je continue de croire que quelque chose cloche.
Mais quoi ?
Telle une enfant, je lance au loin un caillou, énervée de ma propre incompétence à rester maîtresse de mon esprit. Et cette petite voix, toujours dans ma tête, toujours à me souffler des pensées incompréhensibles. Je n'en peux plus, je suis sur le point d'imploser. Le premier qui ose m'énerver aujourd'hui je lui fais sa fête. Oui, je parle bien des Pantheres Noires, rien à faire de qui ils sont.
D'un pas rapide je franchis les portes d'entrée du lycée. Tout en lançant quelques regards dans le couloir, je range les cahiers dont je n'ai plus besoin dans mon casier. Dès 8h les couloirs sont remplis d'élèves aux visages plus que fatigués, certains pourraient même dormir debout que ça ne m'étonnerait pas.
Après quelques minutes, je vois enfin au loin Amber, accolée à côté d'un casier, toujours accompagnée de Liam. C'est dingue, ces deux là sont toujours collés, est ce qu'ils vont finir par sortir ensemble ? Nous verrons bien. Je leur lance un sourire ainsi qu'un signe de main, leur intimant que j'arrive les rejoindre.
Je ferme mon casier à clé et me met à marcher à rapidement. Au fond, je dois avouer que j'ai un peu peur de revoir qui vous savez. La dernière fois, ça ne s'est pas très bien passé, enfin j'ai envie de dire comme toujours.
Malheureusement, comme je le pensais, ils apparaissent magiquement en face de moi, le fameux groupe au complet. J'ai un instant un sourire sarcastique, je vais finir par croire que c'est le destin. Je ne baisse pas la tête, ni ne fait semblant de ne pas les avoir vu, je continue simplement mon chemin en espérant de tout mon cœur qu'ils fassent de même.
S'il vous plaît, pas aujourd'hui.
Plus nous avançons pour nous croiser, plus mon cœur se met à battre rapidement; d'anxiété j'imagine. Et enfin, lorsque nous nous croisons, pas un seul ne me fait une remarque, ou quoi que ce soit. Ils passent simplement, tranquillement, sans se soucier une seule seconde de moi.
Il n'y a qu'Hélios qui me regarde froidement droit dans les yeux, comme à son habitude. Ses pupilles noires si envoûtantes me sondent un instant, avant qu'il ne détourne le regard, sourcils froncés. Il a l'air énervé, mais la raison, elle, je ne peux pas la deviner. Je n'y fais pas plus attention, s'il pouvait lui et sa bande se limiter à ce seul regard ce serait le paradis pour moi.
Éloignée d'eux, je respire enfin convenablement, soulagée que rien ne soit arrivée. J'arrive près de mes amis, qui me regardent avec douceur. Liam me pose une main chaleureuse sur mon épaule.
- Tu as l'air tendu Ivy, tout va bien ?
- Oui, ne t'inquiète pas, je lui souris.
Amber semble avoir remarqué mon pendentif puisque désormais ses pupilles se mettent à briller. Elle s'exclame :
- Il est magnifique ! Où l'as-tu trouvé ?
- Dans une petite boutique au centre commercial, mentis-je avec une pointe au cœur.
Il est vrai que j'aurai pu leur dire la vérité, et je peux encore, mais je ne ne préfère pas. C'est instinctif je dirais, pas que je ne leur fasse pas confiance, loin de là, ce sont mes meilleurs amis. Néanmoins, il y a quelque chose, quelqu'un, qui m'empêche de leur faire part de mes rendez vous chez le psy. C'est comme si c'était plus fort que moi. Et moi-même, j'en ai peur.
J'ai peur de moi et de qui je suis en train de devenir.
- Ivy, allô la terre, tu es sur la lune là ? Me réveille Amber en claquant des doigts devant moi.
- Oui, désolée, j'étais partie, chuchoté-je presque.
Du coin de l'oeil je peux voir que Liam me regarde avec une mine inquiète. Je dois reprendre mes esprits, je ne dois pas leur laisser voir dans quel état psychologique je suis réellement.
Je respire un grand bol d'air, comme si je revenais sur Terre, et je me mets à sourire et discuter comme je le faisais avant, quand tout allait bien.
Quand j'étais moi.
Liam propose que nous nous asseyons sur un banc dans la cour puisque le soleil brille de mille feux aujourd'hui, bien que les températures ne soient pas très élevées. Amber et moi acceptons avec plaisir. Nous slalomons quelques minutes entre les élèves pour enfin arriver à la porte qui nous sépare de l'intérieur à la cour extérieure. J'ouvre et tout en levant la tête au ciel, inspire une bouffée d'air frais. Je referme légèrement mon manteau avec mes mains et me dirige vers le seul banc de libre. Je m'assois en première, suivie de mes deux amis.
Nous commençons à parler de tout et de rien, des cours, des évaluations, de la ville. Nous rions, comme des adolescents tout à fait normaux, en pleine santé et heureux. Mais soudain, Amber entame le sujet : "notre futur". Je bloque alors, futur ? Ai-je réellement un futur ? Est ce qu'il m'est permise de rêver à quel métier vais-je faire plus tard, à mon entrée dans une université, tout simplement à mon futur ? Étrangement, le mot "passé" m'est familié, mais "futur", c'est comme si je n'en avais jamais entendue parler.
Comme s'il m'était refusé.
Le bourdonnement dans ma tête s'arrête quand une main chaleureuse vient se poser sur la mienne tremblante. Je reprends alors rapidement mes esprits. Timidement, je lève mes yeux sur celui à qui appartient cette main : Liam. Tout comme tout à l'heure, il semble inquiet et perturbé, ses pupilles bleues ciel scrutent chacune de mes réactions. Il déplace sa main sur mon dos tout en me le tapotant pour me calmer. Son visage se rapproche lentement de mon oreille et il me chuchote alors :
- Tout va bien, ne t'inquiète pas.
Il se replace à une distance raisonnable et me lance un petit sourire tentant toujours de me rassurer. Je jette un œil furtif à Amber, elle essaye de comprendre le comportement de Liam, tout comme moi. Je n'ai pas vraiment suivi - émotionnellement - ce qui vient de se passer, mais en tout cas je lui suis reconnaissante. Sans le vouloir, mes joues deviennent un peu plus rouges. Pour le cacher, je fais mine de poser mes mains sur mon visage, à cause du froid qui agresse ma peau. Liam se met à rire, tandis qu'Amber ne comprend toujours rien. L'ambiance est devenue plus apaisée, je m'autorise également un sourire.
Mais soudain, la terre se met à trembler et gronder... de colère.
Les instants qui suivent semblent irréels.
Les battements de mon coeur s'accélèrent brutalement. Tout le monde se met à crier, à courir dans tous les sens, certains se réfugient à l'intérieur, chose à ne pas faire, d'autres accourent vers le parking. Dans la folie du moment, Amber prend Liam de force par le bras pour s'enfuir de cet endroit qui semble être le noyau du tremblement terre. Il tourne sa tête vers moi, paniqué, et tente lui aussi de prendre ma main. Les tremblements s'intensifient. Cependant, Amber est trop rapide et le traîne avec force loin d'ici. Je les regarde s'éloigner sans réagir tandis que je reste seule, bloquée, figée, sur mon banc.
La panique attaque chacune des personnes présentes, mais une seule personne reste de marbre. Il est en face, et me fixe avec une colère à faire pâlir les dieux tandis que le sol autour de lui vibre encore plus fort que sous mes pieds. Il se craquelle. Ce qui est encore plus irréel, c'est que le gravier semble flotter autour de ses pieds alors qu'une ombre menaçante l'engloutit tout entier.
Ses amis, habillés de blousons noirs tentent de le bouger, de le faire réagir.
Ils le secouent avec hargne mais il reste bloqué, me fixant toujours sans sourciller, furieux. Sa mâchoire se contracte, ses poings se serrent et ses pupilles recèlent de profondes abysses. Une fracture apparaît sur le sol à quelques centimètres de lui et continue sa route jusqu'à s'arrêter à mes pieds.
Et à cet instant, c'est comme si nous étions seulement tous les deux.
Je ne vois que lui, et lui ne voit que moi.
Ses lèvres bougent, lentement, très lentement, et même si je suis loin de pouvoir l'entendre, ses paroles retentissent dans ma tête avec une rage et une tristesse indéfinies :
"Ne franchis pas les limites de ma patience, pitié."
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Yeeeeeaaaaah !
J'ai terminé ce chapitre ! I'm so HAPPY haha.
J'espère qu'il vous a plû parce que moi j'en suis plutôt fière ! J'ai fait un réel fort sur les descriptions, ce que je n'ai pas forcément l'habitude de faire par manque de vocabulaire j'imagine.
En tout cas j'espère que le chapitre vous a plû ! N'hésitez pas à me dire votre avis ehe.
Je vais essayer de vous écrire un chapitre rapidement vu que je suis en vacances ♡ !
Joyeux réveillon et Noël en avance ♡.
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