X - Le Monarque des ombres

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YEEEAAAH NOUVEAU CHAPITRE !
Plutôt long en plus ;)

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PDV extérieur.

Il errait depuis quelques heures déjà, laissant quelques mèches de ses cheveux virevolter dans le vent frais de la nuit. Il ne se sentait pas très bien, comme toutes les fois où il l'a voyait. Ça lui brisait le cœur, mais il ne pouvait pas le lui montrer. C'était son rôle, il devait le tenir. Il devait tenir encore un peu son masque.

Malgré tout, il avait peur que ce masque ne devienne un jour vraiment lui.

Il regarda quelques instants le ciel, pensif des quelques bons souvenirs qui'il avait.

Ici, ou plutôt à cette époque, on l'appelait le Monarque des ombres, chef des Panthères Noires. Il les dirigeait tel un roi qui envoie ses soldats se battre dans la noirceur de la nuit. Ils faisaient tout pour lui, obéissaient à ses ordres comme s'il était un souverain. Ou plutôt... comme s'ils pressentaient le fait qu'il ne soit pas un "humain" lambda.

Ce qui était le cas.

La plupart de ses pions sur son échiquier vivant ne connaissait pas son secret. Il n'y avait que ses "généraux" qui étaient au courant. Ils étaient encore plus fidèles que les chevaliers de la table Ronde du Roi Arthur. Ils pouvaient tout sacrifier pour lui, s'était encré dans leur sang. La tradition de leur famille était de le servir de génération en génération, afin de l'aider à réaliser son vœu.

Cette époque serait la bonne. C'est ce qu'il se répétait sans cesse.

Cette fois, il en était certain.

Il revint sur ses pas, décidant finalement de retourner à la base, discuter avec ses "généraux". Après tout, qu'avait-il d'autre à faire ? Il ne voulait rien qu'elle, et pour le moment, ce vœu était impossible à réaliser. Pas tant qu'elle n'ouvrirait pas les yeux. Il attendait, comme on attend la rosée du matin.

Néanmoins, il ne faisait pas qu'attendre. De son côté, il combattait avec ses soldats l'ennemi qu'ils appelaient "fantôme".
Mais trop en dire maintenant reviendrait à vous retirer la surprise, alors allons plutôt voir où il en est.

Il n'était plus qu'à quelques minutes de la base, pressé par le vent glacial qui fouettait désormais son visage. Arrivé devant la grande porte, main sur la poignet, il se stoppa net alors qu'un frisson électrisa son corps. C'était elle.

- Ivy, murmura-t-il tout bas à lui-même. Elle est venue ici.

Il eu un brin d'espoir qu'ils aient cette fois ci plus de temps. Il se dépêcha donc de découvrir la vérité. Il ouvrit brusquement les portes et s'engouffra à l'intérieur de la base, cherchant ses généraux.

Il inspecta rapidement les alentours à l'aide de coups d'oeils furtifs. Ne les voyant point, il commença à s'énerver, pressé par le temps. Toujours le temps, il n'en avait jamais assez. Le temps lui manquait. Il y avait quelques membres. Alors, de sa plus grosse voix, il hurla à leur encontre :

- Quelqu'un a-t-il vu Mike et les autres ?!

Voyant à quel point leur chef était tendu, ils s'empressèrent de répondre
un non général. Lorsqu'il était dans cet état mieux valait lui répondre rapidement. Le temps était précieux pour le Monarque des ombres, il ne fallait pas perdre une seule seconde.

- Moi, se leva un jeune homme avec une veste noir sur lequel était dessiné une panthère, leur emblème. Je les ai vu, ils sont dans ton bureau.

Il le remercia d'un hochement de tête puis se tourna vers la grande pièce chaleureuse où se trouvait son bureau. Il aurait dû s'en douter qu'ils seraient ici. Ils attendaient toujours à l'intérieur quand ils avaient besoin de lui parler de son "secret" ou de quelque chose d'urgent.

Sans prendre le temps de toquer - puisqu'après tout c'était son bureau - il entra et découvrit quatre visages déçus. C'est à cet instant qu'il comprit que son espoir était faussé; alors il reprit son masque et son sourire disparu.

Ce n'était pas encore le moment, il devait attendre. Bientôt, se rassura-t-il, bientôt.

Austin était assis sur le sofa en cuir, bras croisés sur le torse, tandis qu'Isaac et Ricker étaient eux assis sur le canapé, verre d'alcool dans la main.
Mike quant à lui faisait les cent pas, tendu.

Lorsqu'ils s'aperçurent de sa présence, les trois assis se levèrent et vinrent tout près de lui, en ligne. Et soudain, ils abaissèrent tous les quatre la tête puis posèrent un genoux et une main au sol, position chevaleresque de respect.

- Relevez-vous, je déteste quand vous faîtes ça.

- C'est la tradition, osa émettre Mike, toujours genoux au sol, tête baissée.

- Ça l'était, mais au Moyen-âge.

Le chef des Panthères Noires soupira. Il savait à quel point les traditions étaient importantes pour les généraux. Ils avaient été élevés ainsi, dans le but de le servir. Mais malgré tout le temps passé, il détestait toujours autant ça.

- Bien, on va faire ça dans les règles alors, souffla-t-il. Je vous ordonne de vous relevez.

Et comme par magie, les quatre amis se relevèrent, la tradition du salut effectué. Bien évidemment, ils ne faisaient pas ça devant les autres membres. Sinon, non seulement on le prendrait pour un dictateur, mais les gens commenceraient également à se poser beaucoup de questions.

Il adossa la chute de son dos à son bureau, se tenant de ses deux mains. Il les regarda chacun leur tour droit dans les yeux, comme si sans un mot il pouvait deviner ce qu'ils pensaient.

- Ivy est venue, n'est-ce pas ?

Ils hochèrent la tête, sérieux et tendus. Ils ne savaient pas vraiment comment leur chef allait réagir. La dernière fois qu'ils l'avaient vu en colère les murs tremblaient sous la pression. Le lendemain, ils avaient trouvés quelques fissures. Alors cette fois-ci, ils faisaient particulièrement attention, même s'ils savaient que Le Monarque des ombres n'était pas mauvais, juste... à court de temps.

- Qu'est-elle venue faire ici ?

Il eu un brin d'espoir, même si au fond de lui il savait déjà que c'était trop tôt.

- Te parler, répondit Ricker, qui en sa présence était tout docile.

Il haussa un sourcil. Ce n'était pas elle, c'était Ivy.

- De quoi donc ?

- On ne sait pas, elle n'a pas voulu en dire plus, dit à son tour Isaac.

- Bien. Il fallait s'en douter de toute manière.

Il soupira, fatigué, autant par sa journée que par toutes ses années à essayer de survivre. Le pire, c'est qu'il se souvenait de tout. Absolument tout.  Autant les horreurs qu'il avait vu que les bons moments qu'il avait partagé avec elle.

- Devons-nous accélérer les choses ? Demanda Austin, soucieux.

Le noiraud baissa la tête, pensif. Il réfléchissait à toutes les options qui s'offraient à lui. Attendre ou forcer les choses ? Il avait connu d'innombrables situations plus compliqués les unes que les autres, au fil des époques, mais cette fois-ci, c'était différent. Cette fois-ci, il allait réussir.

- Non. Faisons lui confiance.

- Mais Ivy a vraiment l'air de-

- Je sais, le coupa-t-il.

- Nous pouvons peut-être essayer de la mener inconsciemment vers la vérité ? Proposa Mike, sérieux.

- Non, si nous forçons les choses ce sera pire. Laissez la tranquille pour le moment, c'est compris ?

Un oui général peu convaincant envahissa la pièce. C'est vrai qu'ils manquaient de temps, comme toujours. Mais lui forcer les portes de la vérité serait encore pire. Elle réagirait très mal et ce n'était vraiment pas ce qu'il voulait. Il devait lui faire confiance, comme il l'avait toujours fait.

- Faut dire quand même qu'elle est vraiment pénible, murmura Ricker à Isaac, de sorte que le Monarque des ombres ne l'entende pas.

Malheureusement, il avait entendu.

Honnêtement, il aurait pu laisser passer cette remarque, ce n'était rien après tout. Et puis, il faut dire qu'effectivement Ivy était vraiment têtue et rebelle. Mais aujourd'hui, il était dans un de ses mauvais jours où la voir ne serait-ce qu'une seconde ravivait de douloureux souvenirs. Surtout lorsque leurs regards se confrontaient et qu'il ne voyait dans ses yeux qu'une incompréhension totale.

Alors oui, aujourd'hui, il n'allait pas passer ça.

- Qu'as-tu dit ? Dit-il de sa voix la plus grave en s'approchant de Ricker.

Tous les quatre se figèrent sur place, sentant l'aura de leur chef les écraser. Elle envahissait la pièce, celle-ci devenait plus sombre au fur et à mesure que sa colère grandissait. Dans cet état, il était redoutable.

Il ne s'appelait pas le Monarque des ombres pour rien. Chaque Dieu et demi-Dieu avait sa propre aura. Auparavant, la sienne était d'un rouge éclatant, mais aujourd'hui, elle était devenue si noire que les abysses eux-mêmes en avaient peur.

Les humains lambdas ne pouvaient pas ressentir cette pression. Mais les généraux eux avait reçus ce don, ou malédiction, cela dépendait.

- Qu'as-tu dit ? Répéta-t-il tandis que son aura ténébreuse écrasait ses amis, plus particulièrement celui auquel il s'adressait.

Ricker, déjà tête baissée s'excusa rapidement, mêlant certains mots avec d'autres. Oui, il bégayait. Les généraux n'avaient pas honte de le penser, dans ce genre de moments leur précieux chef et ami faisait peur. En soit, ils savaient que c'était pour une bonne raison, alors ils ne lui en voulaient pas. Et puis, il fallait se rappeler qu'il n'était pas tout à fait humain.

- Je suis désolé, vraiment, finit-il par dire d'une voix tremblante.

Et soudain, ils respirèrent enfin, l'aura menaçante disparue. Le noiraud repris son calme olympien et déposa une main sur l'épaule de son ami, comme pour lui dire qu'il lui pardonnait, que ce n'était pas si grave que ça. Il passa ensuite une main dans ses cheveux, pris de remords.

- Désolé les gars, je suis-

- Fatigué, on sait, ne t'inquiète pas, le coupa Mike, léger sourire aux lèvres.

Il souffla, désormais plus apaisé. Les quatre généraux n'étaient pas que des pions, ils étaient avant tout ses amis. Ils étaient les seuls sur qui il pouvait vraiment compter; ses pilliers. De plus, leur fidélité sans faille lui montrait à quel point il comptait pour eux. Il fût rassuré à la pensée de savoir qu'il n'était pas si seul que ça.

Il retourna vers son bureau et osa se prendre un verre de whisky, qu'il but d'une traite. Depuis les années 50 c'était devenu une mauvaise habitude. Heureusement, il avait réussi à arrêter la cigarette. Il savait qu'il était immunisé contre les conséquences, certes, mais pas contre la mauvaise haleine et l'odeur.

Il retroussa les manches de sa chemise noire et s'assit sur son confortable siège de bureau. Il souffla quelques instants, tandis que les généraux retrouvèrent une place sur le canapé.

- Des nouvelles de nos chers fantômes ? Demanda-t-il, soucieux du manque de temps.

Toujours ce fameux temps.

- On en a tué quelques-uns il y a trois jours, mais sinon rien à signaler, répondit Isaac.

Il fut rassuré quelques instants,
cela voulait dire que la marque d'Ouroboros avançait lentement. Elle était donc sur le bon chemin, même si ça ne se voyait pas vraiment.

- Les entraînements des nouvelles recrues se passent bien ?

- Aucun soucis, mis à part deux ou trois qui ne savent pas encore bien tirer, émit Austin qui s'occupait des recrues avec Mike

- Ce n'est pas grave, je connais quelqu'un qui pourra nous donner un coup de pouce en cas d'extrême urgence.

- Qui ça ?

- Quelqu'un de très, très, très important, mais également arrogant.

Il y eu un silence quelques instants, que le Monarque des ombres stoppa en se resservant un verre. Les généraux ne comprenaient pas très bien de qui il parlait, mais lui se disait plutôt qu'il serait difficile d'avoir son aide. Néanmoins, il savait qu'il pouvait compter sur lui en cas d'urgence.

- Vous pouvez y aller, émit leur "roi" d'une voix plus douce.

Il avait les informations dont il avait besoin, ce n'était pas nécessaire pour eux de rester plus longtemps. Ils le saluèrent chacun leur tour. Isaac et Austin partirent en premier, accompagné d'un geste de main amical. Lorsque Ricker fût sur le point de franchir le pas de la porte, le noiraud se leva et lui fit une accolade. Ricker apprécia son geste, mais ne lui dit pas, trop réservé. Il ne restait plus que Mike, cheveux dorés. En voyant qu'il ne comptait pas partir pour le moment, sa voix grave s'éleva :

- Oui ? Tu as besoin de quelque chose ?

- Hélios.

Il fronça ses sourcils.

- Oui ?

- Est ce que, le doré hésita un instant, peu certain de la réaction de son ami, tu tiens le coup ?

Un silence s'installa entre eux deux. Hélios se rassit et se resservit un verre, cette fois-ci plus rempli. Il poussa un long soupir, témoin de sa fatigue émotionnelle. Il bût une grande gorgée de cet alchool fort avant de lui répondre.

- Ne t'inquiète pas pour moi, Mike.

- C'est notre rôle, Hélios. Ou devrais-je dire plutôt, Éros, se rattrapa-t-il.

- Je le sais.

Ils s'échangèrent un long regard, comme s'ils se comprenaient mieux par les yeux que par la parole.
Mike finit par souffler, sachant qu'il ne réussirait jamais à percer totalement le mur que son ami se créait autour de lui.

- Si jamais tu as besoin de nous, tu sais qu'on est là.

- Évidemment. Merci, Mike.

Il lui répondit d'un léger sourire et d'un signe de main puis referma la porte derrière lui.

Enfin seul, Hélios souffla et colla le dos de son corps au siège. De sa main droite il faisait tourner son verre d'alcool dans le vide, pensif. Cela faisait tellement longtemps que l'on ne l'avait pas appelé Éros, pourtant son vrai prénom.

Le Éros du passé, qui était-il déjà ? Un lui qui n'avait jamais connu la douleur, la souffrance, la peine, la tristesse, la colère. Le lui d'aujourd'hui aurait ri devant tant de naïveté.

Mais, au contraire des autres, le Monarque des ombres ne regardait jamais derrière lui, ce qui était passé l'était et le resterait. Il fallait qu'il se concentre sur l'avenir. C'était la seule chose qu'il pouvait faire, assurer leur avenir.

Après tout, n'avait-il pas fait une promesse ? Celle de rompre la malédiction d'Ouroboros. Il lui avait promis; et depuis plus de 2000 ans il s'efforçait de la tenir.

Il but d'une traite l'alcool orangé qui lui restait dans son verre et le reposa violemment sur le bureau en marbre. Les murs commencèrent à trembler sous la pression de son aura abyssale. Il avait promis. Oui, il avait promis.

Il l'a libérerai de cette malédiction, et s'il devait mourir pour ça, il n'hésiterait pas.

Après tout, qu'est-ce que la mort si on ne peut même pas vivre avec celle que l'on aime depuis plus de 2000 ans ?

***

Bon ! C'est pas une surprise vous saviez tous que Hélios c'était Éros mdrrr

Je sais pas vous, mais moi je trouve qu'il y a dans ce chapitre une ambiance assez morose aha !

Vraiment en me relisant j'avais une pointe de tristesse dans le coeur snif

SINON ! J'aimerai vraiment savoir ce que vous en avez pensé de ce chapitre ! Je trouve pour le moment que c'est le mieux écrit, je suis contente de mon travail ehe.

J'essair d'écrire le nouveau chapitre au plus vite ! Bisous bisous 💕.

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