VI - Différente ?
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Bonne lecture hihi...
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Alertée par le bruit d'une porte qui s'entrouvre, j'ouvre mes paupières. Mon cerveau se met en marche, essayant tant bien que mal de comprendre ce que je fais dans mon lit alors que j'étais à un instant... dans les couloirs du lycée.
Le visage de ma mère apparaît devant moi, apeuré.
- Tu vas bien ma chérie ?
D'un coup d'oeil je regarde autour de moi. Je suis bel et bien dans ma chambre.
Mais... étrangement, rien ne me revient en tête. Littéralement, je ne sais pas comment je suis arrivée ici et ce qu'il s'est passé avant mon réveil.
Ma mère pose une main sur la mienne et me regarde droit dans les yeux.
- Tu as fais une crise de convulsion. On t'a emmené à l'hôpital étant donné que tu étais inconsciente. Après un examen plus poussé tu n'as rien de grave alors les urgentistes t'ont ramenés à la maison.
Je...
D'accord.
À vrai dire, je suis un peu larguée. Je ne me souviens de rien. Le dernier souvenir que j'ai, c'est d'avoir quitté le cours avec en supplément deux heures de colle demain matin...
Mise à part ça, tout ce qui m'est sûrement arrivé après, je n'en ai aucun souvenir. J'espère qu'il n'y avait rien d'important...
- Repose toi un peu ma chérie et surtout appelle moi si tu ne te sens pas bien.
C'est sur ces mots qu'elle dépose un chocolat chaud sur ma table de chevet et quitte ma chambre après un grand câlin.
Mon mal de tête a disparu, dans un réflexe j'inspecte mon poignet droit.
Rien à signaler, pas une ombre d'un quelconque... tatouage ou je ne sais quoi.
Ça se trouve... j'ai vraiment halluciné. Je devais être fatiguée ce jour là, c'est pas possible autrement.
Je m'allonge dans mon lit, ramenant la couette jusqu'à mon cou. Bien blottie, j'essaye de refermer les yeux, même s'il n'est encore que 17 heures.
Évidemment, je n'y arrive pas. J'essai de me vider la tête, de faire comme si de rien n'était. Une fille tout à fait normal, sans gros soucis.
Mais rien de tout ça n'est vrai. J'ai l'impression... d'être une intruse. Voire même une spectatrice de ma propre vie, de ce qui m'arrive.
Soudain, énervée, je me relève et dégage d'un coup de main la couette de mon corps.
Mais... qu'est ce que je raconte encore ?!
Je dois prendre l'air c'est pas possible.
Respirer l'air frais, faire quelque chose pour me sortir de mes pensées plus étranges les unes que les autres.
Même si ce qui m'arrive en ce moment n'a rien de normal, je dois rester calme.
Décidée, je quitte rapidement ma chambre et descends les escaliers sans faire un bruit. Ma mère est dans le salon, en train de regarder la télé. Je décide de ne pas l'avertir de mon bref départ. La connaissant, elle ne me laissera pas sortir. Alors à la place, je lui écris un petit mot que je dépose là où se trouve les clés de la voiture. " Je suis simplement parti prendre l'air. Ne t'inquiète pas, je reviens dans moins d'une heure."
Et le plus discrètement possible, j'ouvre la porte et la referme aussitôt; toujours avec la plus grande attention.
Enfin dehors, j'inspire une grande bouffée d'air. Un léger vent agite mes cheveux bruns. Je commence à marcher en direction du chemin que je prends pour aller en cours. Le fameux raccourci où je me suis fait "kidnapper" par les BlackPanthers qui m'ont ensuite jeté d'une falaise. En y repensant... c'est vraiment dingue.
Ils ne sont vraiment pas bien dans leur tête.
Toi non plus, et tu es comme moi.
La voix qui résonnait dans ma tête il y a quelques secondes disparaît aussitôt. Sans comprendre quoi que ce soit, ma migraine revient soudainement. Fatiguée de tout ça, je prends ma tête entre les mains. Alors maintenant j'entends des voix ?!
Je suis sur le point de pleurer, à bout, mais je me retiens. Je ne suis pas faible. Je relève ma tête et inspire une grande bouffée d'air. Je dois me vider l'esprit, je ne dois penser... à rien. Juste... faire le vide.
Je finis enfin par emprunter le fameux chemin, marcher me fera le plus grand bien. Les feuillages d'arbre m'entourent, ils cachent le ciel bleu vide de tout nuage. Il fait bon, un léger vent fouette mes cheveux. J'arbore un léger sourire, un peu plus calme qu'il y a quelques minutes. J'essaye de ne pas penser aux récents événements, ça ne ferait que revenir ma migraine. Et ça, c'est hors de question, je n'en peux plus.
Tandis que je me promène tranquillement, essayant de calmer mon esprit, un "crac" parvient jusqu'à mes oreilles.
Un frisson de terreur me parcourt aussitôt. Non, pitié, pas une deuxième fois ! Je me retourne le plus rapidement possible, ne me dîtes pas que....
Il n'y a personne derrière moi.
Serais-je devenue parano ? Une hallucination auditive ? Je sais que cette forêt est très grande, et donc qu'il doit y avoir des animaux sauvages mais... j'ai vraiment eu l'impression que le bruit était juste à côté de moi. Tout proche....
À nouveau je me retourne pour continuer de marcher, mais cette fois ci... non rassurée.
Finalement, je devrais peut être rentrer...
Décidée, je rebrousse finalement chemin. En à peine 10 minutes je suis déjà de retour à la maison. Etonnamment, ma mère n'a même pas remarqué mon absence, hé bien... dans un sens c'est mieux comme ça. Je me serai fait passer un savon sinon.
Rapidement, je remonte dans ma chambre, les muscles engourdis. Finalement, je suis bel et bien encore fatiguée. Je regarde à nouveau le cadran de mon réveil, il est 18 heures. C'est bizarre... j'ai vraiment l'impression qu'il est plus tard que ça. Mes paupières sont lourdes, mon esprit lui, est embrumé, mes muscles eux, sont engourdis, quant à ma tête... elle devient de plus en plus lourde.
Je m'assois rapidement sur mon lit, ne me sentant pas très bien...
Ma tête... lourde, de plus en plus... lourde.
Sans rien contrôler moi même, mon corps s'effondre sur le matelas. Mon crâne vient rencontrer mon doux oreiller. Mes paupières se ferment peu à peu, je tente de les garder ouvert mais... rien n'y fait.
Mais qu'est ce qu'il m'arrive ?
Avant que mon esprit ne sombre dans un étrange sommeil, une mystérieuse voix retentit à nouveau dans ma tête.
Dors bien... μου Φιλία*
***
- Ne nous tuez pas je vous en supplie ! Pourquoi ne pouvez vous pas comprendre ! Pourquoi !
Les larmes aux yeux, mon regard dévie sur lui, qui au contraire de moi, garde un visage fermé et sans expressions.
Accablée, sans faire attention, je déverse ma colère sur lui.
- Ne ressens-tu rien ?! Nous allons mourir !
Il tourne sa tête, croise mon regard et le maintient. D'une mine désemparé, il finit par me répondre :
- Si tu savais le nombre de fois où j'ai vécu la même situation...
Le nombre de mes larmes redoublent après avoir entendu ses paroles. Il y avait une telle tristesse dans ces mots...
Il place ses mains sur mes joues et rapproche son visage du mien. Il vient déposer un léger baiser sur mon front. Puis, il réduit l'espace entre nos deux corps.
- Mais cette fois ci, ça ne se passera pas comme ça. Je vais tenter autre chose. Fais moi confiance et surtout... ne m'en veut pas. Je le fais pour nous...
De la poche arrière de son jean il sort un revolver. Mes yeux s'écarquillent, des tonnes de questions fusent dans ma tête.
Alors que je pensais qu'il allait le pointer vers nos ennemis, il se retourne soudainement vers moi et pointe l'arme sur mon front.
Son regard désolé se plante dans le mien. Je panique, les mots ne sortent pas de ma gorge. Non... Je... tu... tu ne vas pas me...
Mon coeur se brise en mille morceaux.
Une larme dévale sa joue.
- Pour le prochain nous...
Un coup de feu retentit et un corps tombe à terre.
L'autre, court à toute vitesse, les larmes aux yeux, essayant tant bien que mal de trouver un échappatoire à ouroboros....
...pour la sauver, elle.
***
Je me réveille en sursaut, toute transpirante de partout. Des larmes coulent de mes yeux et dévalent mes joues pour atterrir sur ma couverture. Mes mains tremblent, je suis encore en panique après le cauchemar que je viens de faire. J'en tremble de partout, j'ai même l'impression de sortir d'une transe. Je ne préfère pas me remémorer ce que je viens de "rêver". Tout simplement parce que je n'y comprends rien, et que peu à peu, ce cauchemars s'efface de ma mémoire. A l'instant où je parle, je ne me souviens que de quelques bribes.
À vrai dire, je ne sais même plus comment j'en suis venu à m'endormir.
Si, il y a une seule chose dont je me souvienne. Plus particulièrement les actes de cet homme. Son visage ne me revient pas en tête, ni ses mots. Mais ce que je sais, c'est qu'il m'a bel et bien tiré en pleine tête. Je me souviens l'avoir regardé droit dans les yeux. Il n'a pas hésité, bien qu'une larme a dévalé sa joue.
Enfin, tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Un cauchemar.
L'esprit maintenant réveillé, je me tourne automatiquement vers le cadran de mon réveil. Et comme je le pensais Il est l'heure d'y aller.
À quoi donc ? Hé bien à mes deux heures de colle pardi ! Un samedi matin... ruminé-je.
Rapidement, je prépare mon sac, mange un peu, passe dans la salle de bain et m'habille. Enfin prête à partir, je pose un délicat bisou sur la joue de ma mère - elle au courant de ma colle. Mais alors que je m'apprêtais à partir, un souvenir du rêve me revient soudainement en tête, comme une sorte de vision.
Avant de me tuer, cet homme avait déposé un baiser sur mon front.
Mais bon dieu, quel est donc le sens de ce cauchemar ?
Je passe outre. Comme je l'ai dit, je dois penser à tout, sauf à ce qui m'arrive en ce moment. Après un moment d'absence, je finis enfin par fermer la porte et me mettre en chemin vers le lycée, un samedi matin. Quel horrible châtiment quand même. Et puis, je suis bien bête, je n'y avais même pas pensé. Enfin, ce qui est fait, est fait.
Le passé est le passé.
Après une dizaine de minutes de marche, cette fois je n'ai pas emprunté le raccourci - celui de la forêt - par peur, je finis pas arriver au lycée. Au moins, je ne suis pas en retard.
Je traverse les couloirs en direction de la salle de colle. Puisqu'il n'y a aucun élève à part moi c'est très... calme. Presque pesant. Disons que ça change du brouhaha habituel.
Je passe devant le bureau de la directrice donc... la salle ne devrait plus être très loin.
Soudain, alors que j'ai le regard rivé sur les chaussures, et que je pense aux deux prochaines heures qui vont s'avérer bien ennuyante, je me heurte à quelque chose de dur.
Décidément, ça m'arrive vraiment souvent. Je pourrais même dire presque tous les jours.
Sur le moment, je ne comprends pas. Puisqu'il n'y aucun élève, dans qui je viens de rentrer ?
Je relève lentement, très lentement mon regard... qui... vient... s'attarder sur le visage de la directrice.
De... la... directrice...
OH NOM DE... BORDEL DE MERDE.
Tandis que je panique intérieurement, même si je ne comprends pas bien pourquoi, un sourire resplendissant apparaît sur son visage.
- Oh... mademoiselle Ivy ! Il faut regardez devant soit quand on marche, me conseille t-elle accompagné d'un léger rire.
Je lui réponds par un sourire gêné.
Woah. Elle est vraiment trop gentille cette directrice, c'est fou.
Alors que j'allais partir, la porte de son bureau se rouvre et apparaît alors celui que je cherche à tout prix à fuir, en vain.
Hélios...
Avec son blouson noir et ses cheveux ébènes, son regard vient croiser un court instant le mien. A cet instant, j'aimerai m'enfuir le plus loin possible et à vrai dire, je ne sais même pas pourquoi.
Mais... qu'est ce qu'il faisait dans son bureau un samedi matin... ?
Il se tourne vers la directrice qui rentre dans son bureau.
- Merci pour vos conseils, bonne journée.
Bah dis donc, je savais pas qu'un chef de gang pouvait être poli. Le mythe est cassé attention ! Enfin je dis ça, mais ça fait vraiment bizarre quand même.
La directrice lui répond par un sourire sincère - décidément, elle et les sourires... - puis ferme la porte de son bureau.
Pendant un court instant nous nous retrouvons face à face, tous les deux. L'ambiance n'est plus la même qu'il y a quelques seconde. Elle est plus... tendue, stressante. En tout cas, c'est ce que moi je ressens.
Alors qu'il se met à marcher dans ma direction, mon coeur se met à battre à mille à l'heure. Ce n'est pas de l'attirance, mais de la peur. Ses cheveux noirs ébène... cette démarche, ce... regard.
C'est le même que celui de l'homme de mon rêve.
Une violente douleur vient soudain me prendre au poignet droit et à la tête. J'essaie de toute mes forces de ne pas tomber à terre, de ne pas paraître faible. Cependant, je recule automatiquement comme une bête effrayée lorsqu'il s'approche trop près de moi.
Finalement, il passe à côté de moi, tout près. Nos épaules se frôle même et je peux alors l'entendre murmurer :
"Je suis déçu..."
J'essaye de comprendre le sens de ces mots mais sous le coup de la douleur, je finis par tomber à terre. Des spasmes entier parcourt mon corps.
Tandis que mon esprit dérive, j'aperçois au loin Hélios s'éloigner. Je pourrai même jurer qu'un sourire naît sur se lèvres.
Et alors que je suis sur le point de tomber à nouveau dans les pommes, j'ai l'impression qu'une vois suave me murmure au creux de l'oreille :
"...c'est la première fois que tu réagis comme une bête effrayée. Ressaisis toi... Ivy."
***
Alors, vui, je suis un petit peu en retard. Mais bon... comparé à ce que vous avez connu, c'est rien du tout 😂.
Je ne sais pas pourquoi mais je suis particulièrement fière de ce chapitre, je le trouve intéressant et plutôt bien écrit 🤗.
J'espère que vous l'avez aimé ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé 😚.
En plus il était plutôt long 😏.
Bref ! Le prochain chapitre... Je sais pas quand 😂 on va se dire moins de deux semaines aller ! 😂
On se retrouve bientôt, bisous 💜
***
*si vous voulez comprendre... il va falloir chercher ;)
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