IX - Que fais-tu ?

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Très longue attente entre ce chapitre et le précédent. Plein de chose me sont arrivés, et je dois avouer que je n'avais aucune envie de reprendre ce livre. Puisque je déteste me forcer, j'ai préféré attendre que ça me passe.

The Legend est un livre qui compte autant que mes autres fictions, et c'est pour ça que je veux prendre mon temps pour bien l'écrire.

Je vous demande pardon pour l'attente, en espérant que ça ne se reproduira pas, en tout cas pas aussi longtemps.

Place à la lecture !
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"Je t'en prie, ouvre les yeux.
J'ai besoin de toi."


- Ça va ? Tu te sens mieux ? Tu veux quelque chose ? Demandent inlassablement Amber et Liam.

Je ne réponds pas, trop occupée à m'enfoncer dans mes propres pensées. Je me replie sur moi même, au chaud dans cette couverture, à l'infirmerie du lycée. Je ne veux pas parler de ce qui s'est passé. Jamais.
J'ai trop honte, de mon comportement, de ce qui m'est arrivé.

Je me retourne vers mes deux amis pour la première fois, et d'un regard vide, je leur demande ceci :

- Qui est ce qui m'a porté jusqu'ici ?

Ils semblent d'abord troublés par le ton de ma voix, si froid. Finalement la douce voix d'Amber retentit.

- Hélios.

Un frisson me parcourt alors que les yeux bleus de Liam analysent ma réaction. C'est bien ce que je pensais.
Des larmes de rages sont sur le point de dévaler mes joues mais je les retiens, par fierté.

Pourquoi ?
Pourquoi toujours lui. Pourquoi toujours eux.

Ils ont forcément un lien avec ce qui m'arrive. J'ai besoin d'explications, ça en devient presque vitale. Je ne peux pas continuer de vivre comme ça.
Si je ne bouge pas un tant soit peu les choses, je vais finir en service psychiatrie.

Mon psychologue, Morphée - c'est toujours aussi étrange de l'appeler ainsi - m'a conseillé de mettre les choses au clair dans la réalité pour que ça cesse dans mes rêves. Mais qu'est-ce que je peux faire ? Je n'ai pas d'idées, rien.

Ou... si, il y en a bien une.
Cependant, ce serait du suicide, et je refuse de prendre autant de risques.

~☆~

Je relève mon menton en voyant la grandeur du bâtiment et soupire, mais qu'est-ce que je fais là.... Ça semble être une sorte d'entrepôt abandonné, maintenant reprise et un tant soit peu entretenue.

Je disais quoi déjà ? Ah oui, que je refusais de prendre autant de risques...

Alors, pourquoi est ce que je me retrouve ici ?

Au repaire des panthères noires.

Après avoir maintes et maintes fois penser aux innombrables choses que je pourrais faire pour essayer de régler mes problèmes, je n'ai trouvé que cette idée. Une super idée d'ailleurs, aussi maligne que moi.

Je n'ai évidemment rien dit à Amber et Liam, ils m'auraient premièrement accablé de jolies mots tels qu'insouciantes, gamines, stupides, puis ensuite cloués au lit. J'ai donc préféré garder le silence. Ne m'en voulez pas s'il vous plaît, je reviendrais vivante, promis.

Ensuite, il ne m'a pas fallu longtemps pour trouver un des membres un peu inconnu des panthères noires et le suivre de loin pour voir s'il me conduirait à son repaire. Au final, j'ai suivi quatre personnes, la quatrième étant la bonne j'ai fini par arriver ici.

Je dois avouer que je n'ai pas énormément penser aux conséquences pendant mon trajet. Et surtout, au final, qu'est ce que je fais ici ? Pour leur dire quoi ? Que j'ai l'étrange impression que toutes mes migraines, brûlures au poignet, malaises sont de leurs fautes ? Ils vont rire de moi en m'insultant de folle et, soit je serai la risée à tout jamais, ou je serai internée demain dans un jolie hôpital pour gens atteints.

N'est ce pas mon destin finalement ?

Mon cœur se serre à l'idée que je ne retrouve jamais la vie tranquille que j'avais auparavant. Je veux redevenir celle que j'étais avant, insouciante, heureuse. Je ne veux plus de cette Ivy malade autant physiquement que mentalement.

Je veux guérir, et ne plus jamais voir leurs sales têtes.

Comme une imbécile je reste là, devant le bâtiment, sans oser rentrer. Ils sont plus d'une cinquantaine, ils vont tous vouloir me faire la peau au vu des relations que j'entretiens avec leurs "hauts gradés" on va dire.

Pendant plus d'un quart d'heure je tourne en rond en parlant toute seule, à voix haute, ce qui me permet de me calmer un peu. J'erre, je fais des allers retours. Entrer ? Rebrousser
chemin ? Et si un des leurs me voyait ? Quand je serai face à Hélios que lui dirais-je ? Peut être, mais je ne veux pas rentrer sans n'avoir pas obtenu de réponses. Un peu plus et je serai capable de m'arracher les cheveux.

Mais soudain.... je tombe à terre.

Mon corps tout entier s'écroule, joue plaquée au sol froid et rugueux, sans savoir pourquoi.

Ma tête heurte le trottoir, et je plonge alors dans les ténèbres.

~☆~

- Ouvre les yeux, m'ordonne une voix grave en m'assénant plusieurs petites gifles.

J'essaie d'obéir le plus rapidement possible, ne sachant absolument pas où je suis, qui me parle, et ce qui m'est arrivée.

Je papillonne des paupières quelques secondes avant de retrouver la vue. En voyant les quatre blousons noirs que je hais je soupire instinctivement. Putain.

Ricker, Isaac, Mike et Austin

Génial, qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour tomber sur ces quatre là.

J'inspecte rapidement les alentours à l'aide de coups d'oeils furtifs. Je semble bel et bien-être dans un entrepôt réaménagé. Au loin j'aperçois une sorte de stand de tir où une trentaine d'armes de tout types sont entreposées à côtés. Quelques blousons noirs s'y entraînent. Vers ma droite, plusieurs canapés où sont posés quelques jeunes, un billard où un duo y joue, un flipper un peu abandonné, une télé éteinte, et enfin un mini bar et quelques hautes chaises où sont assises plusieurs personnes. Vers ma gauche, une pièce annexe, où on aperçoit à travers la vitre un bureau et beaucoup de papiers, sûrement celui de leur chef, Hélios.

Lorsque je veux me relever je remarque enfin que je suis attachée, pieds et poings liés à la chaise. Nickel. Ne pas paniquer, je ne dois pas paniquer. Je dois garder mon calme et faire comme si tout allait bien devant eux. Règle d'or, ne jamais montrer sa détresse à ses agresseurs.

- On peut savoir ce que tu foutais ici ?

Je relève mon regard sur cette personne au ton acerbe.

- Bonjour à toi aussi, Isaac, je lui gratifie d'un sourire très peu sincère. Je me promenais.

Je tente la carte de la fille innocente et naïve.

- Prends nous pour des cons, me crache presque Ricker, toujours aussi énervé.

- J'aimerai tellement, mais je suis pas vraiment en position de force alors je vais éviter de le dire.

Merde. Mon coté suicidaire me perdra un jour.

En conséquence et sans attendre, Ricker se rue sur moi, prêt à me faire regretter chacun de mes mots. Instinctivement je veux lever mes bras pour protéger mon visage mais les cordes me bloquent. Néanmoins, Mike aux cheveux toujours aussi dorés s'interpose, à mon plus grand bonheur. Il exerce une pression assez forte sur le bras de Ricker à l'aide de sa main et plonge un regard profond de sens dans le sien.

- Si j'étais toi, je ne ferai pas ça. Tu sais très bien ce qui t'attendra après.

Ricker est sur le point de répliquer, bouillonnant de l'intérieur, mais à ma grande surprise, il abandonne. J'imagine que les conséquences qui pourraient l'attendre en me frappant sont bien plus terrifiantes que sa rage, visiblement. Quelles conséquences je ne sais pas, mais je suis ravie qu'elles existent. Hélios n'y serait pas pour quelque chose par hasard ? Bien que ça m'étonnerait.

Austin jusqu'alors en retrait sur son téléphone s'approche de Mike et lui glisse quelques mots dans son oreille. Celui-ci fronce des sourcils. Isaac reste derrière, bras croisés et regard assassin sur ma personne, tout comme son acolyte Ricker. Quant à moi, je suis coincée, et je ne sais absolument pas quoi faire ni dire pour me sortir de cette situation.

- Les mensonges ne marcheront pas avec nous, ça fait plus d'une heure que tu te "promenais" devant notre repaire. Je vais le répéter gentiment une seule fois, qu'es-tu venue faire ici.

Le regard glacial de Mike provoque des centaines de frissons d'effroi dans tout mon organisme. Rien qu'au ton de sa voix je peux ressentir à quel point il est sérieux.

- Si tu ne réponds pas, on ne peut pas te promettre que tu repartiras d'ici sauve, émet pour la première fois Austin, téléphone à la main.

Tout aussi sérieux que son ami.
Je déglutis difficilement, angoissée. "Sauve" ? Serait-il vraiment capable de me tuer ? J'en doute. Si Ricker n'est même pas autorisé à m'en mettre une, j'imagine mal Austin me tuer. Je ferme un instant les yeux, afin de réfléchir un peu mieux, même en sentant la présence de quatre paires de yeux posés sur moi.

Bien.

- Je voudrais parler à Hélios.

La réaction que j'ai n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais. Un silence pesant envahit l'atmosphère déjà sombre. Quelques bruits de conversations et de coups de feu étouffés évitent le total silence. D'ailleurs, les petits pions - ceux qui ne sont qu'ici pour obéir - ne font même pas attention à nous, sans doute habitués par ce genre d'événement.

Ils se regardent mutuellement, les uns après les autres, comme s'ils attendaient que quelqu'un prenne une décision. Je jurerai presque qu'ils se parlent par regard. Finalement, c'est la voix de Mike qui retentit.

- Pour lui dire quoi ?

- Des choses qui ne vous concernent pas.

- Non mais tu te prends pour qui, toi ? Hurle presque Isaac, exaspéré.

Ricker n'essaye pas de le calmer, au contraire il est prêt à me tabasser avec lui. Austin se retourne et leur fait un non de la tête tandis que Mike a toujours les yeux posés sur moi, ne me quittant jamais du regard. Étrangement, c'est lui le plus calme, mais c'est lui qui me fait le plus peur.

- Ivy.

Je relève ma tête vers lui, intriguée.

- Qui es-tu ?

Mon coeur rate un battement. Qui je suis ? Je suis moi, pourquoi ? Je... suis Ivy. Oui, c'est moi, non ? Au fil des secondes ma tête tourne un peu plus, ma vue se floutte légèrement.

Je panique, j'angoisse, j'étouffe.

Non, pas maintenant. Je secoue fortement ma tête, essayant de retrouver mes moyens.

- Je suis Ivy, et personne d'autre.

Ils soupirent tous les quatre à l'entente de ma réponse.

Qu'est-ce que ?

- C'est bien ce que je pensais, tu n'es pas encore prête.

"Ouvre les yeux."

Mon esprit dérive lentement dans la partie inconsciente de mon cerveau. Pas prête ? Mais pour quoi ?

- Austin s'il te plaît détache là. Laissez la partir, sans un coup, dit-il en s'adressant plus particulièrement à Isaac et Ricker.

Je ne fais même plus attention à leurs gestes, je reste bloquée sur ses mots, tremblant presque.

Austin passe derrière moi et me détache.

- Au fait, le coup derrière la tête, c'était moi, m'avoue-t-il d'un ton amusé.

Je ne prends même pas la peine de lui répondre, ce que j'aurai pourtant fait en temps normal. Détachée, je me lève, lentement, presque comme une automate. J'avance vers la sortie, perdue, déboussolée. Je sens leurs quatre paires de yeux brûlants suivre chacun de mes gestes, de mes pas. J'ouvre une très grande porte, et pars sans un mot, sans un regard en arrière.

J'ai juste le temps d'entendre une nouvelle fois le ton glacial de Mike.

- Reviens plus tard, si tu en es capable.

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Yeeeeaaaaaah !!!! Je suis vraiment super heureuse d'avoir pu finir ce chapitre en une soirée aha !

J'espère vraiment que vous l'avez aimé ! Il est certes un peu court, mais grâce à lui on entre dans une phase encore un peu plus mouvementée.

J'essaye de faire au plus vite pour le prochain chapitre, promis ♡.

Merci beaucoup de toujours lire cette fiction malgré l'attente abominable ♡.

Bisous bisous, je vous aime ♡.
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