SURA ET MIKEY

Laide. Hideuse. Mutilée. Affreuse.

Ce sont les mots qui viennent en tête à Sura, dénudée devant le miroir de la salle de bain. Elle observe ses blessures. Elles ont bien cicatrisé pour la plupart. Se dire qu'elles resteront sur son corps, pour le restant de ses jours, est très difficile à supporter.

Une de ses cicatrices monte sur son épaule droite, pour atterrir juste au dessus de sa clavicule. Celle ci va être compliquée à cacher. Se dit elle, passant ses doigts dessus.

Les beaux jours approchent et elle devra affronter le regard du monde extérieur. Elle se demande comment elle se sentira, quand les réflexions se feront entendre, que les messes basses et spéculations auront lieu. Est ce qu'elle le supportera ?

Elle préfère détourner son regard du miroir pour le moment. Elle prend un peignoir et le passe. Elle l'arrange de manière à ce qu'aucune partie de sa peau soit dévoilée.

Mikey ne va pas tarder à rentrer et elle ne souhaite pas, qu'il voit ses blessures une nouvelle fois.

Elle se questionne sur le temps que ça prendra au boss de Bonten, de lui dire que finalement il n'a plus aucune envie d'elle et qu'il préfère la quitter.

Elle se dit que ça ne devrait plus tarder, étant donné que ça fait quasiment deux semaines, qu'ils vivent ensemble et que Mikey ne cherche rien de plus que quelques baisers.

Ça tourne carrément à l'obsession pour elle. Elle a du mal à penser autrement. Elle est assise dans le canapé du salon, lorsqu'elle entend la clef s'introduire dans la serrure, elle tourne la tête et aperçoit le discret sourire que lui offre Mikey.

Il lui offre un baiser et s'assoit à ses côtés. Il aime qu'elle soit là, quand il rentre. Beaucoup d'homme vivent avec une femme. Mikey n'aurait jamais pensé que ce bonheur simple, serait la chose la plus plaisante qu'il vivrait. Il se surprend même, à avoir hâte de rentrer chez lui.

- Qu'est ce que tu vas faire demain ? Lui demande t'il, embrassant sa joue.

- Je dois aller voir mon propriétaire pour payer mon loyer.

C'est comme un coup derrière la tête que Mikey ressent, lorsqu'il entend cette phrase. Pourquoi paye t'elle encore un loyer, alors qu'elle vit ici ?

- Tu... tu ne rend pas ton appartement ? Demande t'il, encore ébété.

- Et bien... il faudra bien un endroit où vivre quand... j'irai mieux.

- Mais tu vis ici, non ? J'avais pensé que... tu resterais. C'est à cause de la déco ? Si c'est vraiment ça... demain je t'emmène faire les magasins et on change tout, si tu te sens plus à l'aise.

- C'est pas ça. Souffle t'elle.

- Alors c'est quoi ?

Elle n'y arrive pas. Elle n'arrive pas à faire sortir ses craintes. Elle ne veut pas passer pour une idiote, ni lui donner l'obligation de mentir.

- Laisses tomber. Lui répond t'elle, s'en allant dans la chambre.

Arrivant dans la pièce, elle ne s'est pas aperçu que Mikey l'avait suivit. Quand elle entend sa voix, elle a un petit sursaut.

- Non. Je ne laisse pas tomber, non. A chaque fois qu'un de nous deux a demandé à l'autre de laisser tomber, il y a eu des malentendus et on s'est disputés. Je ne veux plus de ça. Alors dis moi. Qu'est ce qui t'arrive ? Je veux savoir. Je veux que tu restes ici, avec moi.

- Pour combien de temps ? Lâche t'elle enfin.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Je veux dire que ça fait quelques temps maintenant, qu'on vit ensemble et que... tu ne m'as pas... touchée. Et je comprend. Vraiment Manjiro, je comprend. Tu... tu as vu mes cicatrices et c'est repoussant. Je comprend que... tu n'aies plus envie de moi.

Mikey serait sûrement en train de rire, s'il ne la sentait pas si sérieuse. Où est ce qu'elle est allée cherché ça ?

- Alors, c'est ça ? Fait il, s'avançant vers elle.

- Oui. Répond t'elle, baissant la tête. Tu peux me le dire si...

Elle se coupe elle même, quand elle voit Mikey dénouer la ceinture de son peignoir. D'un geste, il fait tomber le tissus au sol. Se retrouver nue devant lui, pour la première fois depuis longtemps, provoque une sensation étrange à Sura. Mikey se mord légèrement la lèvre inférieure et explore son cou de ses lèvres.

- Qu'est ce... qu'est ce que tu fais ? Demande t'elle, dans un soupir tremblant.

- Je répond à tes questions, mon ange. Continue, je t'écoute.

Carressant ses hanches, il se place derrière elle et commence à embrasser ses épaules. Il sent qu'elle frissonne et s'en satisfait grandement.

- Je... je pensais que tu ne voudrais plus... ce genre de chose avec moi. Dit elle.

- Pourquoi ça ?

Il prend un de ses seins dans sa main et laisse ses doigts se familiariser avec, tandis qu'il continue d'embrasser délicatement son dos. La chaleur de sa main, accentue les frissons de Sura qui lâche un petit soupir.

- Je... je pensais qu'en ayant vu les blessures que j'ai... ça te rebuterait. Répond t'elle, le souffle court.

Il laisse sa main libre glisser le long de sa peau, pour atterrir à l'intérieur de ses cuisses. Il la rapproche de lui, à tel point qu'elle peut littéralement sentir qu'elle se trompe.

- Pourquoi ça me rebuterait ?

Il passe ses doigts le long de sa fente, en constatant l'humidité qui s'en échappe déjà.

- C'est... ce que je me suis dit parce que... tu ne venais pas vers moi.

Il continue tous ses mouvements, trouvant avec aisance les points les plus sensibles de son intimité, qu'il harcèle sans relâche lui arrachant quelques gémissements.

Sous les mouvements de ses doigts, à présent en elle, Sura repose sa tête sur son épaule, tandis qu'il se remet à harceler son cou d'humides et avides baisers.

- Je pensais que tu n'étais pas prête, pour ce genre de chose. Mais... si j'avais su... je ne t'aurais jamais laissée dans... cet état.

Il recourbe ses doigts en elle, lui provoquant finalement un cri, auquel il répond par un sourire satisfait.

- De ces cicatrices que tu portes, je retiens que tu les as parce que tu as voulu me protéger. Il n'y a rien de rebutant là dedans. J'ai toujours envie de toi et j'aurai toujours envie de toi. A un point que tu n'imagines même pas.

Les mouvements de ses doigts, sont de plus en plus rapides et Sura, de plus en plus bruyante. Elle finit par jouir, dans un profond soupir. Le souffle court et le corps toujours parcouru de plaisir, elle se retourne vers lui.

- Autre chose ? Lui demande t'il, dans un sourire fier.

Elle secoue la tête et s'accroche à son cou pour l'embrasser. Mikey approfondit ce baiser, lui faisant sentir toute cette envie dont elle doutait il y a quelques minutes.

Quand ils se détachent, Sura cherche à ce qu'il ait une certaine égalité avec elle. Elle lui retire son haut et Mikey lève ses bras pour l'aider. Il lui sourit et rejoint ses lèvres, l'entrainant avec lui vers le lit.

Il la fait s'allonger et plante ça et là quelques baisers sur sa peau. Il se redresse quelques instants, pour se dévêtir complètement et place une protection, sur son membre impatient.

Quand il revient entre ses cuisses, Sura se mord les lèvres par anticipation. Quand il la pénètre, Sura se cambre. Jamais elle n'aurait pensé avoir autant besoin de ce moment.

Pour en profiter pleinement, elle noue ses jambes autour de la taille de Mikey, lui laissant un plus grand accès à elle.

Chaque coup de rein, lui provoque des sensation plus intenses qu'elle ne l'aurait cru. Haletante, elle saisit le visage du jeune homme entre ses mains et s'empare de ses lèvres.

Mikey a toujours su s'y prendre avec elle sur ce plan là. Il la connaît par cœur. Bientôt, le corps de Sura semble être parcouru d'électricité. Une intense et brutale vague de chaleur s'empare d'elle, quand Mikey accélère la cadence de son bassin.

- Tu es... sublime. Souffle t'il.

Ce sont ces mots, qui lui procure la plus intense des sensations. Elle en avait besoin. Elle devait l'entendre de sa bouche et constater par elle même, à quel point, il la désirait toujours.

Il finit par atteindre ce point si sensible en elle, la faisant instantanément jouir une deuxième fois. Il ne tarde pas à l'imiter et lorsque l'extase les envahit tout les deux, Mikey s'allonge sur elle, enfouissant son visage dans le cou de la jeune femme.

- Restes avec moi, s'il te plaît. Lui dit il. Restes vivre ici. Si tu veux partir, emmènes moi avec toi.

Sura n'aurait jamais cru qu'un jour, elle se sentirait aussi reconnaissante et chanceuse.

Quand elle est de nouveau face au miroir de la salle de bain, ce soir là, ce sont d'autres mots qui lui viennent en tête.

Belle. Désirable et surtout.... Aimée.