Partie 2 ◇11◇
SURA ET SANZU
- Pourquoi on ne peut pas s'en occuper nous même ? Râle Sanzu Haruchiyo, à l'intention de Koko.
- Parce qu'ils sont en prison, Sanzu. Soupire Koko, franchement exaspéré.
Voilà plusieurs jours que Koko essaie de faire entendre raison à Sanzu. A chaque fois, il répond à la même question et à chaque fois, Sanzu ne comprend pas.
- Je ne vois pas pourquoi tu fais une fixette. Le meurtrier sera sûrement condamné à mort, de toute façon. Selon la presse, ça paraît inévitable. Assure Koko.
- Oui mais les autres ? Ce qu'ils ont fait ça ne compte pas ? Ils ont voulu faire enfermer Mikey, je te rappelle ! Depuis quand on se laisse faire ?!
- Réfléchis s'il te plaît. Désespère Koko. S'il leur arrive quelque chose, avec tout ce qui s'est passé on aura vite fait le lien avec le Bonten, tu ne penses pas ?
- Et alors ? C'est pas un problème ça ! Beaucoup de liens ont été faits avec nous. On n'a jamais eu d'ennuis.
- Là c'est pas pareil ! La photo de Mikey est dans tous les journaux en ce moment. On ne peut pas se permettre ce genre de chose !
- Je ne vois pas pourquoi !
- Évidement que tu ne vois pas pourquoi. Tu ne vois jamais pourquoi ! Tu fonces dans le tas et nous on rattrape tes merdes ! Tiens toi tranquille pour une fois !
Kokonoi est vraiment à bout. Il a beau lui expliquer de toutes les manières possibles, Sanzu n'en démord pas. Cette fois, il va avoir droit à l'aide providentielle de Mikey.
- Pourquoi vous criez ? Demande t'il, entrant dans le bureau de Koko. On vous entend dans tout le QG.
- Cet idiot ne veut pas m'écouter. Explique Koko.
- C'est toi l'idiot ! Réplique Sanzu, comme un enfant vexé.
Mikey se masse les tempes. Sanzu est vraiment compliqué à gérer en ce moment.
- Il veut qu'on s'occupe, des types que Sura a fait condamné. Je lui explique juste qu'on ne peut pas.
- Koko a raison. Affirme Mikey, regardant Sanzu. Avec ce procès on s'est déjà compromis. Hors de question que l'on se compromette d'avantage.
- Alors on va les laisser vivre tranquillement ?! S'insurge Sanzu. Certes c'est dur la prison. Mais c'est pas assez comme punition, pour ce qu'ils ont osé faire.
- On ne bouge pas pour le moment ! Répond fermement Mikey.
- Pour le moment ? Répète Koko, un peu surprit.
- Je n'ai jamais dit que l'on ne s'en occuperait pas. Mais c'est trop tôt. Précise Mikey.
Koko se sent bête. Selon lui, il aurait dû se douter que Mikey ne laisserait jamais passer ça si facilement. Ce n'est pas par rapport à lui. Sanzu et lui le comprennent aisément. Mikey peut laisser passer les pièges qu'on lui tend, mais certainement pas ce qu'ils ont fait vivre à Sura.
Koko pense que c'est une très mauvaise idée, mais juge préférable de ne pas s'opposer à son boss. Même lui, préférerait affronter la prison plutôt que la colère de Mikey.
Ce ne serait pas la première fois, que le Bonten règle ce genre de chose. Ils se sont déjà débrouillés pour faire éliminer quelques témoins gênants en détention. Mais cette fois, cela paraît beaucoup plus compliqué.
S'il y a bien une chose que le Bonten doit retenir avec ce procès, selon Koko, c'est qu'il ne sont pas si intouchables que ça. Le jeune homme a l'impression d'être le seul à avoir comprit cela.
Quelques heures plus tard, Sanzu est dans son bureau. Il râle interieurement.
"C'est ce comptable de mes deux, qui veut pas comprendre."
"Ces batards s'en sont prit à Mikey ! On ne peut pas laisser passer ça ! On ne peut pas attendre !"
"Ils s'en sont prit à Sura. Ça aussi, il l'a oublié ce maniaque de l'argent ?"
"Mikey a toujours dit que si on s'en prenait à Sura, c'était comme si on s'en prenait à lui !"
"Ils avaient pas le droit de la torturer ! On ne torture que des traîtres et Sura est la personne la plus loyale, que je connaisse !"
Il pose la tête contre le dossier de son fauteuil et se replonge dans cette époque, d'il y a de nombreuses années maintenant. Cette époque, où il ne l'aimait pas.
Il ne comprenait pas pourquoi elle était si importante, pour Mikey. Depuis qu'il avait croisé sa route, il ne voyait que par elle. Sura par ci, Sura par là. Les sentiments de Mikey envers elle, agaçant sérieusement Sanzu.
Mikey leur avait même ordonné de la protéger.
"Je ne la connaît pas moi, cette Sura !"
"Mais si Mikey dit qu'il faut la protéger, je le ferai !"
"Il a l'air heureux avec elle. Ça veut dire qu'on ne lui suffisait pas ? Qu'est ce qu'elle a de si spécial ?"
Puis, il avait voulu en juger par lui même. Il était allé demandé à Mikey, s'il pouvait aller discuter avec elle. Pour apprendre à la connaître. En revanche, il ne lui avait pas parlé de ses doutes, la concernant. Mikey n'y avait pas vu d'inconvénient. C'était à Sura de décider si elle voulait lui parler ou non, selon lui. Toutefois, Mikey avait répété un nombre incalculable de fois à Sanzu, de ne surtout pas l'entraîner dans des bêtises et de ne pas la mettre en danger.
"Ça va je suis pas débile, non plus."
Il avait alors attendu Sura, à la sortie de son collège. Il ne savait vraiment pas ce qu'il allait lui dire. Mais si elle était aussi importante que ça, il devait savoir pourquoi.
Le reconnaissant,grâce à quelques photos et surtout parce que Mikey lui avait dit qu'il viendrait la voir, elle s'était avancé vers lui avec un sourire sur le visage.
"C'est pas un sourire qui va changer quelque chose." Avait pensé Sanzu, bien décidé à lui trouver tous les défauts de la terre.
- Sanzu, c'est ça ? Lui avait elle demandé.
- Bah oui. Avait il répondu, sur la défensive.
- Tu voulais me voir ?
- Ouais. Je veux comprendre pourquoi t'es aussi importante.
- Importante ? Tu me trouves grosse, c'est ça ?
- Non... pas du tout... c'est pas ce que j'ai voulu dire... pas du tout.
Voyant son stress soudain, Sura avait rit assez fière de sa petite blague.
"Et en plus, elle se fout de ma gueule ?!"
- Excuse moi, c'était pour rire. Lui avait elle dit, comprenant qu'il était vexé.
- Très drôle, vraiment. Avait râlé Sanzu.
Elle avait finit par lui proposer de marcher un peu, pour discuter. Après tout, c'était pour ce qu'il était venu. C'était ce jour là, qu'ils avaient trouvé ce fameux café qui finirait par devenir un point de rendez vous pour eux.
Durant tout le trajet, aucun des deux n'avait ouvert la bouche. Sura ne savait pas vraiment ce qu'il lui voulait et Sanzu lui, cherchait encore ce qu'il lui voulait.
Il voulait la connaître mais ne savait pas quoi lui demander. Elle n'avait pas l'air méchante. Un peu agaçante, mais pas méchante.
"Qu'est ce que Mikey, peut bien lui trouver de si extraordinaire ?"
Lorsque leur boisson étaient arrivées, Sura avait remarqué que Sanzu n'enlever son masque que pour boire et le replaçait entre chaque gorgée.
- Tu n'enlèves jamais ton masque ? Avait elle demandé.
- C'est rare. Je préfère cacher mes cicatrices.
- Pourquoi tu les caches ?
Pour lui répondre, il avait désigné du regard toutes les personnes autour d'eux.
- On les emmerde les gens, non ? Si tu veux, je mets mon poing dans la figure à celui qui dit quelque chose.
C'était cette phrase qui avait détendu Sanzu. Elle l'avait fait un peu rire. L'imaginer elle, et sa petite taille en train de s'énerver contre quelqu'un créait dans son esprit, une image assez comique.
Il s'était radoucit et la conversation s'était alors engagée. C'était de plus en plus facile de parler avec elle. Petit à petit, il voyait ce qui la rendait unique. Elle parlait de Mikey comme de quelqu'un d'extraordinaire et elle posait sur Sanzu un regard doux et apaisant. Il avait l'impression qu'elle pouvait rendre n'importe qui exceptionnel.
Au fil du temps, il s'était prit d'affection pour elle et pour les rendez vous hebdomadaires qu'ils se fixaient dans ce café, avec l'accord de Mikey évidement. Sanzu n'aurait jamais prit le risque de le contrarier.
Apprenant à la connaître, il l'avait trouvé d'une loyauté sans faille envers ceux qu'elle aimait et une fois elle avait même mit sa menace à exécution, en frappant un homme qui avait osé faire une réflexion désobligeante, sur les cicatrices de Sanzu.
- Je t'avais dit que je le ferai. Avait elle annoncé, avant qu'ils ne soient obligés de partir en courant.
Quand Mikey avait eu vent de cet incident, il s'était disputé avec Sanzu mais Sura était venu le défendre affirmant que de toutes façons, ce type l'avait mérité et qu'elle était la seule responsable. C'était une des rares fois où on le défendait et ça lui avait fait du bien.
Dans un petit rire, Sanzu sort de ses pensées. C'est parce que Sura est qui elle est, qu'il a du mal à tolérer ce qui lui est arrivé.
Quelques jours plus tard, Sura se présente au QG assez nerveuse et c'est Sanzu qui l'accueille.
- Alors comme ça, tu as changé ma déco ? La taquine t'il.
- Ne crois pas que je n'apprécie pas tes efforts, hein ? Mais... j'en avais marre d'avoir la migraine un jour sur deux.
- Tu n'as vraiment aucun goût, c'est dingue.
- C'est l'adepte des lampes flamand rose qui dit ça ?
- Qu'est ce qui t'ammènes, madame l'allergique à l'original ?
- Oh euh... Manjiro doit venir avec moi pour... voir mon père en prison. Il m'a demandé une visite. Je pense que... j'ai besoin d'entendre certaines choses. Mais... j'ai pas vraiment le courage d'y aller seule. C'est con, hein ?
- Non. C'est normal.
Elle lui sourit un peu et il remarque, qu'elle replace correctement sa veste. Il fait si chaud ces jours ci, qu'il se demande pourquoi elle se couvre. Il le comprend rapidement. Elle ne veut pas montrer ses cicatrices. Comme lui avant.
Alors, il décide de faire pour elle, ce qu'elle a fait pour lui. Ça ne l'aidera pas pour tout, mais peut être que ça lui fera du bien ? Se dit il.
- Pourquoi tu caches tes cicatrices ? On les emmerde les gens, non ? Si tu veux, je mets mon poing dans la figure à celui qui dit quelque chose.
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