Un cri déchirant, résonne dans le hangar. Les vibrations s'écrasent contre les murs, envahissant la pièce de cette vague de douleur. Quelle heure est il ? Depuis combien de temps est elle ici ? Elle ne le sait pas. Ses yeux ont même fini par s'habituer au peu de lumière qui lui est offert.

Le rire sadique de son bourreau, est la seule chose qui rythme ses heures passées ici. Sura a l'impression qu'elle a passé une éternité ici. Comment n'a t'elle rien pu voir ? Pourquoi ne s'est elle pas méfié de cet homme, qui avait l'air si réservé quand elle l'a rencontré ?

Elle se méfie de tout. Pourtant, à peine lui a t'il parlé de Mikey qu'elle s'est fié à ses paroles et à cette compassion de façade. Elle sait à présent ce qu'il lui veut vraiment.

Il cherche quelque chose que lui a donné son père. Une preuve irréfutable, qui garantirait à pas mal de personne une vie en prison. Haki, fait partie de ces personnes qui pourraient passer sa vie à croupir en prison.

Sura n'en avait pas conscience jusqu'à ce qu'il débarque chez elle, tard hier soir. Il a fait en sorte qu'elle soit seule. De provoquer une dispute, qui pousserait Mikey à s'en aller.

Au cours des dernières semaines, il s'est renseigné innocemment sur Sura. Sur son caractère, sur ce qui pourrait l'énerver assez. Il a fait ça de manière si subtile, que personne n'a rien vu venir.

Au point même, de faire taire Draken. Lui dire que Sura lui plaisait, allait créer en lui une envie de protéger ses amis et donc, de garder le secret sur les renseignements qu'il obtiendrait.

Un coup de maître dont il se congratule interieurement, voyant Sura à sa merci. Mikey était devenu son plus gros obstacle. Approcher Sura, s'il était avec elle relevait du suicide. Il l'avait bien comprit, quand il avait apprit la disparition de l'agresseur de la jeune femme.

Selon lui, Mikey est ce genre d'homme capable de toutes les atrocités pour protéger la jeune avocate. Il en a toujours peur, c'est un fait. Mais il se dit que si tout se passe comme il le pense, Mikey sera en prison et lui sera loin. Pour lui, il ne risque pratiquement rien.

Avant de pouvoir se réjouir, il doit obtenir de la jeune femme, qu'elle lui dise où elle a caché cette preuve, qu'elle a soutiré à son père. Il aurait dû se douter, qu'elle n'était pas assez idiote pour la laisser chez elle. Tout comme il a rapidement comprit, qu'elle n'a révélé à personne l'endroit où elle l'a dissimulé.

Il doit bien avouer que la détermination de la jeune femme à rester silencieuse, malgré les sévices qu'il lui inflige, est assez déconcertante. Il commence à perdre patience. Comment peut elle, tenir sa langue, après presque vingt heures entre ses mains ?

Il a tout fait pour qu'elle craque. Il lui a ligoté les mains au plafond. Ses pieds touchent à peine par terre et ses blessures dans son dos, auraient eu raison de la volonté de beaucoup de monde tant elles sont nombreuses. 

Elle est impressionnante, il doit bien l'admettre. Il lui reste même assez de force pour lui cracher son venin au visage.

A force de lacérations dans son dos, elle a finit par ne plus sentir la douleur. Du moins, elle en fait abstraction. Par moment, c'est comme si son cœur tambourinait violement et douloureusement à travers ses blessures.

Mais, elle se concentre sur son bourreau. Si elle parle, elle sait que s'en sera finit d'elle et il est hors de question pour Sura, de le laisser gagner. Elle ne peut compter que sur son mental, en ce moment. Ce mental, qu'elle tente de garder intact.

Elle est en sueur, sa respiration est saccadée et bruyante. Elle ne sent même plus ses bras, qui supporte tout son poids. Pourtant elle résiste, à l'envie de parler. Haki semble avoir trouvé une adversaire de taille.

Un rire dément, nerveux et semblant presque démoniaque, échappe à Sura. Elle est en train de craquer nerveusement et c'est par ce rire que ça se traduit.

- Qu'est ce qui est si drôle ? Demande Haki, sur les nerfs.

- Toi. Oh merde. Fait elle, tentant de parler à travers son rire. Tu tortures une femme, alors que tu te pisses dessus... quand son mec est avec elle.

Son rire s'intensifie. Elle se moque clairement de lui. Qu'est ce qu'elle cherche ? Piqué dans son égo, c'est par une énième lacération dans la peau de son dos, qu'il compte la faire taire.

Elle crit de douleur comme à chaque fois. Pourtant, son rire ne s'affaiblit pas au contraire. Elle semble avoir atteint un stade qui est pareil à la folie.

- Tu te sens tout puissant ? Rit elle encore.

- Ferme ta putain de gueule ! Rage t'il, entre ses dents.

- Sinon quoi, hein ?

- Sinon, je te bute ! Au moins je t'entendrai plus.

Revoilà le rire de Sura. Même elle ne saisit pas vraiment pourquoi elle rit. Elle ne peut pas s'en empêcher.

- Ils t'ont pas autorisé à me tuer. Tu ne peux pas. Tu obéis et c'est tout. Comme un bon petit toutou. Tout ce qu'il y a de plus sacrifiable.

Elle est plus morte que vive et elle trouve encore le moyen, de jouer avec ses nerfs.

- Ferme la. Crit il, avant de la gifler.

Cette gifle, assez violente, fait valser le corps de Sura sur le côté. Il lui semble donc sentir ses bras. Ils sont douloureux. Elle a presque l'impression qu'ils pourraient de désolidariser de son corps. Depuis combien de temps, est elle pendue par les bras ?

Elle est faible, très faible. Elle se sent comme une poupée de chiffon. Pourtant, son rire est toujours là. Elle même voudrait l'arrêter. Elle ne peut pas. Tenir tête à Haki, lui paraît être le seul moyen de ne pas sombrer totalement. Elle se remet difficilement, le plus droite possible, pour éviter que ses bras ne la lancent.

- C'est vrai ce que je te dis... tu es sacrifiable... ils t'ont envoyé... faire le sale boulot. Ils t'ont envoyé... t'en prendre à la petite amie d'un chef de gang... dont ils ont peur. Ils en ont rien à foutre de toi.

Après ses paroles, elle tousse et sa tête semble ne plus vouloir tenir droite. Son visage est tombé vers l'avant. Comme si la fatigue, était la seule chose qu'elle pouvait ressentir. Elle tente de redresser sa tête, mais chaque partie de son cou est atrocement douloureuse.

- Il va me trouver. Dit elle, dans un ton traduisant sa douleur. Il va me trouver et il va te massacrer.

La respiration de Sura est de plus en plus bruyante. Surtout elle traduit son épuisement. Haki perd franchement patience. D'un geste rapide, il attrape violement sa machoire entre ses doigts la serrant, autant que possible.

- Maintenant ça suffit, connasse ! Tu vas me dire où tu as planqué cette preuve !

Sura lève son regard exténué vers lui.

- D'accord... D'accord... je vais te le dire.

Les yeux de Sura ont du mal à rester ouvert. Elle ne peut pas perdre connaissance maintenant. Surtout parce qu'elle ne sait pas si elle se réveillera si elle le fait.

- Je l'ai caché au... 3 rue du... t'es dans la merde. Rit elle, de nouveau.

Même elle se pense cinglée en cet instant. Est ce que les sévices qu'elle vient de subir, lui ont fait perdre toute raison ?

En réponse à cet autre affront, Haki frappe Sura au ventre dans une violence inouïe. La position dans laquelle elle se trouve, l'empêche de se courber, pour soulager sa douleur. Elle tousse bruyament. Un goût de sang envahit ses papilles.

C'est au tour de Haki de rire nerveusement. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même, pourquoi ne craque t'elle pas ? Il se rapproche de nouveau d'elle, son visage très proche du siens.

- Il faut vraiment l'aimer, pour garder cette preuve secrète au péril de ta vie. Mais... dis moi. Est ce qu'il aura toujours envie de te baiser, avec toutes ces cicatrices que je t'ai laissé ? La provoque t'il.

C'est une projection d'un liquide chaud, que Haki reçoit en plein visage. C'est du sang. Elle crache du sang, et elle le lui a craché au visage. Il essuie son visage du revers de la main. Lorsqu'il regarde sa captive, son regard est nouveau. C'est de la haine qui y luit.

- On dirait bien, que j'ai trouvé ta corde sensible. Je vais te laisser cogiter, quelques instants. Je vais prendre l'air. Quand je reviendrai, il vaudrait mieux que tu sois plus coopérative.

La haine toujours dans ses yeux, elle le regarde sortir de cette pièce. Elle voudrait essayer de se détacher, mais plus aucune énergie ne le lui permet. A plusieurs reprises, ses yeux se ferment d'une manière incontrôlables. Vient un moment où elle n'arrive plus à les ouvrir et où elle se laisse gagner par l'épuisement.

Pendant ce temps, le Bonten cherche n'importe quelle information, permettant de savoir où est Sura. Les anciens du Toman, toujours chez Sura cherchent aussi en compagnie de Mikey, qui peine à garder le contrôle.

- Je vais le buter. Je jure sur tout ce que j'ai que je vais le buter ! Enrage t'il, cherchant quand même n'importe quel détails, permettant d'accomplir ses desseins.

- On va la trouver Mikey. Tente Draken, peu sûr de lui pourtant.

- Et si on arrive trop tard ?! Ce mec est un homme de main. Un mec qui a l'habitude de....

Lui même, ne veut pas finir sa phrase. Imaginer ce qu'elle pourrait être en train de vivre, est insupportable.

- Si seulement j'étais resté avec elle. J'aurais dû passer au dessus de cette dispute de merde. Culpabilise t'il.

Il n'a pas le temps de se lamenter plus longtemps. En effet, Sanzu Haruchiyo revient chez Sura avec une adresse. Il l'a apprit d'un contact "coopératif", selon lui.

Mikey demande aux anciens du Toman de rester en dehors de ça. Ils ont une vie bien rangée, maintenant. Il ne veut pas qu'il soient mêlés à ce qu'il risque de se passer.

- Ne vous en faites pas. Je la ramènerai. Affirme t'il, la rage au ventre et la colère dans le regard.