Chapitre 4
Deux jours maintenant que je me repose et que j'essaye d'occuper mes pensées du mieux que je le peux. La plupart du temps je dors pour que le temps passe plus vite mais cela ne change rien à ma force physique. Mes membres me font atrocement mal, et une douleur persiste dans mon dos à chacun de mes mouvements, je ne pense pouvoir sortir encore pour le moment. Evidemment, Maëlys m'a clairement précisée que je partirai seulement quand j'aurais repris des forces. D'après ses statistiques, il valait mieux pour moi que je reste au lit.
Vous connaissez la sensation d'ennuie qui vous prend à peine après une heure de votre réveil ? Moi je la connais. Et c'est une sensation horrible qui vous broie l'estomac. Personne ne vient me rendre visite à part Maëlys, mais malheureusement c'est seulement pour des courts passages puisqu'elle doit s'occuper de d'autres personnes qui ont aussi besoin de soins médicaux. Et en ce qui concerne Harry, je ne l'ai pas vu depuis la dernière fois où il m'a apportée mon déjeuner. D'après ce que mon médecin m'a dit, il est très occupé à gérer le camp, et surtout à chasser avec les autres garçons pour rapporter de la nourriture à tout le monde.
Peu importe, seule la vision d'un plafond légèrement fissuré, et l'atmosphère sombre de la cabane en bois me sert de compagnie. Mais plus je le regarde et plus je me lasse de cette image. Surtout que rester enfermer tout le temps rend mon humeur de plus en plus morose. Je persiste à penser à ma famille qui doit démesurément préoccupé par mon départ, jusqu'à même m'en rendre malade et en pleurer. Je déteste voir ma famille souffrir, la mort de mon petit frère était déjà quelque chose d'épouvantable, et je sais qu'ils n'arrivent toujours pas à faire leur deuil, ce qui est pareil pour moi...
Un gros mal de crâne me prit, tâtonnant contre mes tympans me faisant froncer les sourcils. Je joignis mes mains à mon front pour remarquer qu'une sueur froide descend le long de celui-ci. Avec un gémissement rauque, je me relève du lit, essayant de ne pas penser à la souffrance qui émane de mon dos, mais malheureusement ma tête me fait encore plus mal. Je ferme les yeux en espérant que cette douleur épuisante s'arrêtera, mais cela ne sert à rien, ça s'empire de plus en plus.
« Mathilde ? », j'entends une voix me questionner mais je n'arrive pas à la distinguer.
Je continu de tenir mes tempes entres mes mains les malaxants pour tenter de diminuer la douleur. Un sifflement fort me rempli les tympans me faisant hurler.
« Ma tête me fait horriblement mal... », murmuré-je voulant désespérément de l'aide.
Cette personne s'approche de moi, déplaçant mes mains pour placer les siennes. Juste après, je sens la douceur d'un chiffon trempée d'eau fraîche contre mon front.
« Ne t'inquiète pas, le fait que tu restes ici toutes tes journées te fatigue, et c'est normal que tu es mal à la tête. », explique la voix qui est celle de Maëlys.
« Que se passe-t-il ? », demande soudainement le timbre rauque d'un homme.
« Rien de grave, elle a juste mal à la tête. Je pense que ça lui ferait du bien de prendre l'air, un peu. »
Je regarde fixement le sol, les yeux flous. Je sentis ensuite quelqu'un me tirer par le bras, m'entraînant avec lui. Mes pieds tremblent tellement que je ne peux à peine faire un pas l'un devant l'autre dû au fait que je n'ai pas marché depuis un bon bout de temps.
Un air frai se glisse sur mon visage et ébouriffe mes cheveux par la même occasion. Je m'accroche le plus possible au bras musclé de la personne qui me tient. Je sens mes jambes faiblir encore plus quand j'essaye d'ouvrir les yeux, la lumière blanche m'aveuglant. La personne à mes côtés agrippe fortement mes hanches pour m'éviter de flancher. Des sueurs froides et chaudes s'emparent de moi, me faisant trembler de plus en plus.
« Maëlys vient m'aider tu te trompes ce n'est pas à cause de la fatigue ! » crie la voix enrouée et masculine à côté de moi.
Je me sens faiblir, je ne peux plus tenir debout, le peu de force qu'il me reste me rend encore plus fébrile. Je sens quelques chose glisser sous mes genoux m'emportant ensuite dans les airs, jusqu'à ne plus riens sentir, ne plus rien entendre, partant pas à pas dans un sommeil profond.
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Je me réveille en sursaut le ventre contre le matelas sentant quelques choses triturer l'intérieur de mon dos. Des voix fortes et extrêmement anxieuses se crient dessus derrière moi. Quand je sens encore une fois une chose rentrer dans mon dos, j'hurle, alertant les personnes autour de moi.
« Putain Maëlys, il faut de la morphine, elle vient de se réveiller ! » Hurle la voix forte d'Harry que je reconnais.
« Je fais de mon mieux Harry, il faut que je referme la plaie. », entendis-je Maëlys hurler à son tour en train de s'affoler
Mon dos me brûle, et j'essaye de cacher mes cries dans l'oreiller en le mordant presque. Des boucles brunes arrivent près de mon visage tourné vers la gauche, avec sa main qui caresse mon visage et attrape ma main me disant de me calmer à plusieurs reprises. Mais je sens mon coeur s'accélérer de plus en plus et ma respiration faiblir.
« Maëlys injecte-lui cette putain de morphine elle va tourner de l'oeil ! »
Je vois Maëlys arrêter ce qu'elle entreprenait pour courir vers un placard, mais j'ai à peine le temps de la voir revenir que mes yeux se ferment encore une fois.
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Vous connaissez la paralysie du sommeil ? Ce moment où le sommeil paradoxale et l'éveil s'entre-choquent et se bloquent, que vous entendez tout ce qu'il se passe autour de vous, et vous auriez beau tenter d'ouvrir les yeux ou de crier rien ne fonctionnera. Et je crois que le pire dans tout cela, c'est de sentir quelque chose sortir à même de notre corps. C'est une souffrance que je n'arriverai pas à expliquer, et ce trouble du sommeil, je le vis pratiquement tous les jours depuis la mort de mon frère, et je ne sais pas si j'arriverai un jour à m'en échapper.
Les battements de mon coeur sont beaucoup trop rapides à cause de la panique qui s'empare de moi. La frustration de ne pas pouvoir me réveiller et répondre aux deux personnes en train de se disputer me rend malade.
« Sa plaie s'est infectée, si l'on ne trouve pas des antidotes plus forts, elle va mourir ! », fit la voix agressante de Maëlys
« Pourquoi tu ne me l'as pas dit plutôt merde ! Je dois aller voir les gardiens pour leur demander plus de médicament seulement demain ! »
« Mais parce que je ne pensais pas que la plaie était aussi profonde Harry ! Je ne suis pas un médecin qualifié et tu le sais, alors arrêtes de me réprimander pour ça ! »
« Il est hors de question que l'on perde encore une personne de plus, non pas cette fois ! », j'entends une porte claquer fortement avec la voix de Maëlys criant le nom d'Harry.
Je sens une main se poser sur le devant de ma tête, caressant mes cheveux lentement.
« Je promet de faire de mon mieux pour de sauver Mathilde. »
✎ Hey tout le monde, voici la suite de The Last Survivors tend attendue, pas de mouvement encore, ça arrive bientôt ! J'espère que vous avez profité de cette lecture, n'hésitez pas à donner votre avis en commentaire. xx
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