Prologue

La télé tournait en boucle depuis deux heures et illuminait la petite pièce. En face, un jeune garçon dormait sur le canapé, recroquevillé sur lui-même.

La porte s'ouvrit et une femme entra brusquement. Elle était au téléphone et semblait inquiète:

- Mikasa, où tu es? J'aimerai que tu répondes à ton téléphone quand tu sors avec tes amis!

Le garçon ouvrit les yeux et se les frotta en regardant sa mère raccrocher et s'asseoir sur le canapé.

- Tu ne devrais pas être au lit toi? Dit-elle en prenant la télécommande pour éteindre le son.

- Je... attend, quelle heure est-il, dit-il en regardant l'horloge?

- Bien trop tard pour toi... dit la mère en enlevant ses chaussures.

- Mais c'est encore aujourd'hui! J'ai quelque chose pour toi!

- Oh... chéri... Il est trop tard pour ça!

- Tiens! S'exclame-t-il. Joyeux anniversaire!

La femme regarda le paquet que son fils lui tendait. Elle le prit et l'ouvrit, surprise. 

- T'arrêtais pas de te plaindre que la tienne était cassée... explique le garçon. Alors je me suis dis...

- Oh Livai, c'est gentil mais... Dit-elle en examinant la montre. Désolée mais... Je crois qu'elle s'est arrêtée!

- Quoi? Non non non!

Livai prit le poignet de sa mère avant de soupirer.

- Ha ha! Très drôle!

- Et je peux savoir comment tu as pu acheter ça?

- La drogue, je vend des drogues dures, explique le garçon en s'allongeant.

- Oh génial, dit Kuchel sachant que la garçon avait du être aidé par sa grande soeur.

Elle ralluma le son de la télé pour écouter un peu les infos en caressant les cheveux de son fils. 

Il ne fallut pas longtemps avant que le garçon ferme les yeux et s'endorme. Sa mère le prit dans ses bras pour le monter à l'étage et le poser sur son lit.

Elle caressa ses cheveux et sortit de la pièce. 

Quelques heures plus tard, le téléphone sonna dans la maison.
Livai gémis et tendit le bras pour décrocher celui qui était sur sa table de chevet. 

- Allô? 

- Livai! Où est maman!?

- Mikasa mais que...

- Il faut que je parle à maman! C'est le bazar en ville!! Il a des -tut-

- Mikasa!? Mikasa!!

Livai écouta quelques secondes le téléphone qui ne laissait qu'un long bruit aigu sortir. La voix de sa soeur avait disparu. 

Une vague de peur l'envahit et il se leva de son lit, inquiet qu'il soit arrivé quelque chose à sa soeur ou sa mère.

Il alla à la fenêtre qui donnait sur la ville mais rien qui ne paraissait anormale.

- Mais qu'est ce qu'il se passe?

Il se retourna vers sa chambre, espérant un autre appel. Il regarda vaguement les photos au dessus de son lit: il y avait lui, sa mère et sa grande soeur.

Il avait un très mauvais pressentiment. 

Il sortit de sa chambre, le reste de la maison était sombre. Il ouvrit la porte d'en face qui était la salle de bain.

Il vit un journal près de l'évier, il le prit et y jeta un coup d'oeil:

"Explosion des admissions dans les hôpitaux de la région. 
300% d'augmentation suite à une mystérieuse infection. La liste reste récoltes contaminées s'allonge.
Rappels massifs attendus.
Police: une femme hystérique tue son mari et trois autres victimes."

Il reposa le journal et sortit en baillant.

- Maman?

Il vit de la lumière et du bruit émaner de sa chambre. Il l'ouvrit:

- Maman, tu es là?

C'était la télé qui tournait sur une chaîne d'information locale. Une journaliste parlait dans un micro:

- Il semblerait que ce que nous avons d'abord pris pour des émeutes soit en fait lié à la pandémie qui frappe tout le pays.

- Où est - ce que t'es passée? Murmure le garçon en constatant la chambre vide.

- D'après nos sources, les patients souffrant de l'infection montrent des signes croissants d'agressivité et...

- C'est près d'ici ça?

- Il faut évacuer tout le monde. Il y a une fuite de gaz, dit un homme. Hé dégagez! Ne restez pas ici!

- On dirait qu'il se passe quelque chose derrière nous, continue la femme.

- Madame, ne restez pas ici, il faut...

Soudain la télé s'illumine à la suite d'une explosion, affichant un écran grésillant par la suite.

Mais ce qui effraya Livai, c'est qu'en tournant la tête, il pouvait voir l'explosion en direct sur la ville.

- Maman!? Qu'est-ce qu'il se passe?

Il descendit rapidement les escaliers et vit des voitures de police passer précipitamment devant sa maison vers la ville. 

Il entendait des chiens hurler à la mort. 

La pièce du bas était vide également,  il n'y avait que le téléphone de sa mère qui vibrait sur la table basse. Il le prit:

- Huit appels manqué de Mikasa... "Maman où es tu?", "Rappelle moi!!", "J'arrive bientôt!!".

Même sa soeur cherchait désespérément leur mère. Elle devait passer la nuit chez une amie en ville. Mais les choses avaient l'air dangereuses en là bas.

Livai se dirigea vers le bureau où la porte vers le jardin était ouverte. 

Sa mère rentra précipitamment et ferma la porte.

- Ah... Tu es là maman!

- Livai! Tu vas bien? Dit elle paniquée.

- Oui... Pourquoi? 

- Tu as vu quelqu'un?

- Non... Où est Mikasa?

- N'approche pas des fenêtres, ni des portes!

Elle sortit une boîte en carton du bureau avec un magnum à l'intérieur.  Elle le chargea.

- Maman... Tu commences à me faire peur...

- C'est les Gin... Je crois qu'ils sont malades! 

- Q...Quelle maladie?

Un grand bruit résonna sur la baie vitrée, Livai se retourna et vit son voisin rempli de sang taper contre celle-ci en hurlant.

- Merde!

Kuchel se mit devant son fils, l'arme à la main.

- Maman?

- Chéri, reste derrière moi! Erd...

Celui-ci brisa la vitre à force de frapper. Il tomba au sol autour des éclats de verre.

- Erd, reste où tu es! Crie Kuchel en pointant l'arme vers lui.

Mais il se releva et fonça vers eux.

- Je t'aurais prévenu! 

Juste avant qu'il les atteigne, elle tira et l'homme tomba à terre en gémissant.

- Oh bon sang... murmure Livai en regardant le corps.

Mais sa mère attrapa sa main et le tira hors de la pièce. 

- Allez on y va...

- T...tu l'as tué...

- Je sais, dit elle sous le choc.

- Je l'ai vu ce matin...

Livai sanglotait en regardant vers le bureau.

- Hé! Écoute moi, ça devient trop dangereux ici, il faut qu'on s'en aille.

- Mais... Et Mikasa?

- Elle arrive! Tu m'as bien comprise Livai? À partir de maintenant, tu me colles!

- Oui...

Les deux sortirent de la maison, un pic up rouge les attendaient les fards allumés et une métisse accourut vers eux.

- Où t'étais passé, peste Kuchel?!

- T'es au courant de ce qui se passe dans le coin?

- On peut dire ça... Je prend le volant.

- Oh Merde... T'as du sang partout!

- C'est pas le mien. Tirons-nous d'ici!

Kuchel fit entrer Livai par l'arrière et se dirigea vers la place conducteur.

- Il paraît que la moitié de la ville a perdu les pédales, explique Mikasa en s'attachant. Une sorte de parasite ou je ne sais pas quoi...

- Juste, partons! Mettons nous en lieu sûr!

- Tu vas me dire ce qu'il s'est passé?

- Plus tard... dit la mère en démarrant la voiture.

- Livai... Ça va? Comment tu te sens? Demande sa soeur d'une voix douce. 

- Ça va? On peut allumer la radio?

- Oui bien sûr.

- Merci...

Mikasa tenta de trouver une chaine. Mais à la place, des grésillements envahirent la voiture.

- Super... Plus de radio, on peut plus savoir ce que les journalistes ont à nous dire...

- Qu'est-ce qu'ils racontaient?

- Hem... Je crois qu'ils installaient des barrages sur la nationale. 

Livai se retourna pour regarder sa maison s'éloigner.

- Livai, attache ta ceinture trésor!

- On peut plus rentrer dans le comté de Travis. Il faut vite partir d'ici! Prend la 71!

Les voitures de policiers affluaient de partout, dépassant le pic up plusieurs fois.

- Ils ont dis le nombre de mort? Demande Livai.

- Un bon paquet! Toute une famille a été retrouvé mutilée dans leur maison.

- Mikasa!

- Pardon...

- Mais comment s'est arrivé?

- Personne ne sait! Dit Mikasa en tendant de regarder sur son smartphone. Au début, ils parlaient juste du Sud. Maintenant, ils parlent de la côte est, de la côte ouest...

- Oh Merde...

Ils aperçurent une bâtisse en flamme sur le trajet. Livai regarda, impressionné et effrayé.

- C'est la ferme de Auro.

- J'espère que cette enfoiré s'en est tiré, murmure Kuchel.

- Maman... On est malades?

- Quoi? Non... Bien sûr que non chéri!

- Comment tu peux le savoir?

- Ils disaient que c'était les gens de la ville qui étaient touchés. On est tranquille. 

- Mais Erd il était pas en ville?

- Il y travaillait, donc tout va bien. Ne t'inquiète pas.

La mère et la fille s'échangent un regard.

- Maman, il y a des gens là!

- On devrait s'arrêter!

- Non on avance!

- Mais ils ont un gosse maman! S'exclame Mikasa.

- Et moi, je vous ai vous deux! Je dois vous protéger!

- On a de la place!

- Non!

Il passèrent devant la famille qui leur faisait des signes.

- Vous n'avez rien vu, compris!

- Hum... On aurait dû les aider.

- On ne peut pas sauver tout le monde. Dans ce genre de situation, c'est chacun pour soi...

- Avec ce genre de discours, on ne va pas aller loin...

- Mikasa!

Une ambulance croisa leur chemin, elle manqua de se renverser en tournant trop violemment. 

- Oh Merde! C'est pas vrai!

Sur tout la route vers San Antonio, un énorme embouteillage bloquait toute l'autoroute. 

- Il a fallu que tout le monde ait la même putain d'idée que nous, peste Kuchel!

- O...On peut faire demi tour et...

La mère regarda derrière pendant que l'adolescente vit un des passagers qui pestait devant eux, se faire attraper par un homme en blouse d'hôpital et frapper à mort.

- Maman... Il faut se casser d'ici! 

Kuchel remarque que l'homme fonçait sur eux, et changea prestement de vitesse.

- Recule! Recule!

Livai fut secouer dans tous les sens pendant que la mère tentait de faire demi-tour. Mais il vint se cogner contre la vitre arrière, faisant crier Livai. Heureusement, l'homme tomba, laissant une trace de sang couler sur la vitre que Livai regarda avec horreur. 

- Oh bordel de merde, t'as vu ça?

- Qu'est-ce qu'il vient de se passer? Dit Kuchel paniquée en empruntant une autre route dans la ville.

- Tu penses que tu l'as tué, demande Mikasa en regardant derrière. 

- On s'en fiche, si c'était pas lui, c'était nous. Cette homme n'était plus lui-même! T'as vu ce qu'il a fait à ce type?!

Mikasa regarda vivement son téléphone:

- Tourne! Tourne ici, dit-elle en pointant du doigt une rue. 

Mais elle était bondée de personne qui tentait de s'enfuir. 

- Avance! Avance!

- Je peux pas, ils bloquent la voiture!

- Force le passage!

- Je peux quand même pas leur rouler dessus! 

- Non mais... là, là! Fit l'adolescente en montrant un passage. 

Kuchel tenda de rouler prudement, la route semblait calme mais soudain, un camion leur fonça dessus, les percutant à l'arrière du pic up. 

- Attention!

La voiture fut projecter sur le côté. Kuchel ouvrit les yeux après avoir été quelques secondes dans les vapes. Elle vit plusieurs personnes courir dans les rues en fuyant l'endroit où avait eu l'accident.

Elle frotta sa tête et regarda sa fille qui était à côté d'elle encore attachée. Elle la secoua inquiète, elle semblait blessée à la tête.

- Mikasa! Mikasa!

La jeune fille gémit et ouvrit les yeux. Elle vit le même spectacle que sa mère, horrifiée. Des dizaines de corps gisaient sur la route.

À moitié rassurée, elle tourna la tête à l'arrière. Son fils était allongé sur la banquette mais bougeait légèrement.

- Maman! Il faut vite sortir d'ici! Crie Mikasa en se débattant avec sa ceinture. 

- Livai attrape ma main! Il est bloqué à cause du siège!

Remarquant que la vitre dû au choc était fissurée, Mikasa donna un coup de pied dessus ce qu'il la brisa. Elle put sortir facilement, restant quand même sur la voiture.

- Aide moi à faire sortir Livai! 

La mère attrapa désespérément son garçon et le tira comme elle put hors de la voiture. 

Mais une fois au sol, il s'accrocha aussitôt à sa mère avec un couinement.

- Maman, j'ai mal à la jambe! 

- Mal comment?

- Très mal!

- Je vais devoir le porter, Mikasa je te fais confiance... Tu prends le flingue, on avance!

Livai s'accrocha à la chemise sa mère pendant qu'elle le soulevait pour le mettre dans ses bras. Les deux femmes avancèrent dans les rues où les gens étaient affolés et couraient dans tous les sens. Les voitures se percutaient et s'enflammaient, bloquant le passage.

Les personnes "malades" semblaient avoir la rage et couraient vers les gens pour les frapper à mort et les mordre.

- Maman... ces gens sont en feu.

- Ne regarde pas, chéri! Regarde moi!

- Ils sont trop nombreux, crie Mikasa, par ici!

Elle montra une petite rue adjacente qui semblait vide. Elles s'y engouffrèrent mais un homme surgit sur Kuchel. Aussitôt, son instinct fut de cacher Livai et d'essayer de le repousser. Mikasa lui donna un coup de pied et lui tira une balle dans le thorax.

En cet instant, la femme se remercia que Mikasa sache tirer.

- Vite, on y est presque!

La mère devina qu'elles étaient toujours poursuivies tant elles s'enfonçaient dans les rues. 

Elle rentrèrent dans un café et Mikasa tenta de bloquer la porte qui était poussée par les malades. 

- Vas-y fonce!

- Mikasa!

- Vas-y, t'as Livai avec toi! Je peux les retenir!

- Non Mikasa, je ne te laisse pas ici!

- Maman, dépêche toi! Prend la nationale! 

Kuchel hésita quelques milisecondes en regardant Livai qui pleurait dans sa bras en se cachant dans sa chemise.

- Maman! Cours!

Elle se retourna à contre coeur et sortit par l'arrière du restaurant pour courir le long d'un chemin boueux. Elle croisa une ambulance reversée où un homme enragé tentait de s'y extirper. 

Ce dernier se mit à courir derrière eux, étant beaucoup plus rapide que la femme qui commençait à fatiguer.

Il allait l'atteindre quand quelqu'un tira sur lui et un autre malade qui les suivait. Kuchel cria et son visage fut illuminé par une lumière.

C'était un soldat en armure militaire, aussitôt Kuchel se releva:

- S'il vous plait!

- Hé!

- S'il vous plait, on a besoin d'aide. C'est mon fils... sa jambe est cassée!

- N'approchez pas!

- Nous... nous sommes pas malades...

- J'ai deux civils dans le secteur extérieur. Quels sont vos ordres? Demande l'homme dans son micro. 

- C'est fini Livai... 

- Maman, où est Mikasa?

- Ça va aller, je vais te mettre à l'abris et je vais aller la chercher...

- Chef... mais chef, il y a un petit garçon, murmura le soldat. 

Il y eut un silence où le coeur de Kuchel rata un battement. 

- Bien reçu...

- Écoutez, on vient de vivre une nuit affreuse, tout ce qu'on veut c'est...

La femme remarque que l'homme releva son arme et la braqua sur eux. 

- Et merde! NON! Crie-t-elle se retournant pour protéger son fils pendant que l'homme tira plusieurs balles.

Livai roula au sol quelques mètres plus loin, il avait horriblement mal à la jambe. 

Le soldat s'approcha de lui et l'illumina. 

- Maman... au secours!

L'homme s'apprêtait à tirer quand il reçut une balle en pleine tête qui le fit tomber au sol. Livai vit sa soeur qui le regardait effrayée. Le jeune fille regarda plus loin et se mit à courir:

- Maman! 

Le garçon se retourna difficilement et vit sa mère au sol. Il rampa vers elle, Mikasa compressait autant qu'elle le pouvait les plaies dans son ventre. Ses habits se tachaient de sang et coulait sur le sol.

Livai secoua son épaule, la femme gémit.

- Maman? Maman?!

- Tu vas tenir! On va trouver quelqu'un, allez lève toi!! Criait Mikasa en pleurant. Maman... maman... lève toi, je t'en supplie!

Elle était livide, ses yeux étaient mis clos. Elle tenta de lever la main que Mikasa attrapa aussitôt.  

- Mi...kasa...

- Nous fait pas ça pitié... Réveille toi! 

- Li...vai... 

- Maman? 

Livai regarda sa grande soeur en pleurant, comprenant malgré lui qu'il n'y avait plus rien à faire. Il voulait dire quelque chose mais rien ne sortait de sa bouche. Il remarqua la montre qu'il lui avait offert au poignet, elle était brisée et s'était arrêtée. 

Quand il reporta son regard sur elle, elle ne bougeait plus, ne parlait plus, ne respirait plus. Son visage semblaient calme, comme si elle dormait. 

- Maman... gémit-il en enfonçant son visage contre elle, comprenant qu'elle était morte. 

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