Wisconsin, 8h55

Les nouvelles tourent en boucle depuis ce matin.
C'est... Horrible. Il n'y a pas d'autres mots.
De toute manière, qu'est ce que j'ai à perdre ? Il ne me reste qu'elle, ma sœur de onze ans, Leigh.

J'aimerais la protéger  de cette fin atroce, mais je ne peux pas. Il n'y a rien a faire bordel!

Pourquoi maintenant ? Quelques putain de jours à vivre?! Qu'est ce qu'on peut faire hein? Aller une dernière fois  dans un de ces roller coaster juste histoire de savoir qu'on s'est amusés le dernier jour de notre vie? Non putain!
Il faut que je trouve un moyen de la garder en vie mais je ne sais même pas si elle est immunisée.Elle est trop jeune pour mourir,moi j'ai vécu, je m'en fout de mourir. Certes,du haut de mes vingt et un an je n'ai pas fait grand chose à part quelques cuites par ci, des plans d'un soir par la. Ma vie a été plate, nul, sans intérêts, mais elle! Elle n'a même pas encore fait le cap de la fin du collège. Rien.
J'aimerais avoir une espèce de capsule protectrice juste pour la mettre dedans et qu'elle survive le temps qu'il faudra.

Une petite voix m'arrête dans mes pensées.

- Aiden?

  - Qu'il y'a t-il?

  - Ça veux dire qu'on va mourir? On rejoindra papa et maman?

Putain! Pourquoi me pose t-elle cette question ? Je pensais qu'elle n'allait pas comprendre....

Mais bordel Aiden pour qui tu la prend? Elle est intelligente même plus que toi. T'as vraiment cru qu'elle n'allait pas comprendre ? Je ne veux pas lui mentir. Mais la vérité est si injuste...

- Oui Leigh, tu rejoindras sûrement papa et maman.

- Et toi?

- Et bien, disons que je n'ai pas ma place avec eux.

- Mais ils t'aiment!

- Non, ils t'aiment toi, moi, j'ai toujours été considéré comme une erreur...

Je m'arrêta dans la discussion, ma voix devenais moins grave, plus lente, comme lorsqu'un ado commence à muer

- Tu sais quoi Leigh, je vais nous faire des spaghettis. Repris-je

- Cool. Avait-elle simplement fini par répondre. J'ai réussi à changer de sujet.

- Tu sais, si Dieu t'as confié pour me protéger c'est que tu n'es pas une erreur.

À ses mots, je sentis mon cœur battre deux fois plus vite, ma respiration plus faible. C'était la chose la plus chaleureuse qu'il ne c'était produit depuis ce matin.
C'est la seule chose de bien que j'entendrais.