Chapitre 1

Je  tiens à préciser que ce texte est une fiction et que toute ressemblance avec les personnages , lieux événements serait purement fortuite et non volontaire.


Tout le monde disait qu’il ne pouvait pas changer, qu’il était trop dangereux, trop menaçant.

– Non c’est sûr, aucune personne ne voudra de ce diable, avait murmuré Trent Norton quand il vit arriver l’animal dans le refuge.

Ce n’est pas pour rien qu’il avait nommé son refuge Le dernier accueil, car c’était bien de cela dont il était question. Les chiens et les chats trouvés avaient plusieurs issues possibles : soit leur bouille d’amour était aussitôt choisie par une famille aimante et chaleureuse, soit c’était la mort à coup sûr car ils étaient soit trop dangereux, soit personne ne voulait d’eux. Ou encore et c’était là le pire, les maîtres précédents les avaient tellement amochés qu’il valait mieux abréger leurs souffrances.

Le « diable » qui venait d’entrer n’allait avoir droit qu’à une seule issue, la plus mauvaise.

Trent Norton avait vu défiler des milliers de chiens et de chats dans sa vie, tous avaient atterri au refuge, la seule chose que ses parents lui avaient laissée après leur mort. Cela faisait maintenant vingt-deux ans qu’il s’occupait des sans collier. Son seul gagne-pain mais qui n’était pas pour autant le métier de ses rêves. Il avait vu de telles horreurs chez certains animaux qu’il peinait à croire que l’être humain soit muni d’un cœur et d’une âme.

Mais des cas comme ce « diable », étaient rares.

– Celui-là nous a donné du fil à retordre ! Ca fait une semaine qu’on lui court après, il a réussi à nous échapper quand on est descendu pour arrêter les malfrats de la Dog valley, mentionna le policier en posant la cage.

A ce simple nom, Trent su immédiatement de quoi il s’agissait.

La foire de Dog Valley, là où les plus sombres et plus dangereux combats de chiens étaient organisés.

Trent s’était penché près de la cage de l’animal, faisant craquer ses articulations qui ne supportaient plus son surplus de poids.

Un berger allemand robuste était couché dans le fond, une muselière lui enserrant la mâchoire.

Trent avait levé la tête vers le policier :

– Il vous a attaqués ? 

– Et comment ! Il nous a littéralement sauté dessus quand on a réussi à le coincer. Celui-là, il n’y a plus aucun espoir pour lui. Personne ne voudra de cet animal, mon collègue a failli y perdre sa main quand il lui a mis la muselière. Il est trop dangereux, il ne trouvera pas de foyer, avait répondu le policier.

Trent n’avait pu s’empêcher de vérifier un détail, il s’approcha plus près de la cage sans prêter attention au policier qui sursauta.

Ce que Trent vit est ce qu’il craignait.  Le chien n’avait plus d’oreilles, on les avait coupées au rasoir, cela ne faisait aucun doute. Cette coutume des combats de chiens avait pour but de limiter le nombre de prises. Ils coupaient parfois aussi la queue dans le même but.

– Mon pauvre vieux, tu n’as pas pu y réchapper toi non plus, avait murmuré Trent. Au moins, ils t’ont laissé le reste.

Le chien s’était contenté d’émettre un grognement pour répondre.

– Vous devrez sans doute l’euthanasier, il est gravement blessé, avait suggéré le policier.

En jetant un regard au loin vers le mont Whitney qui se découpait dans l’horizon, Trent avait baissé la tête et murmuré

– Je ferai venir le véto demain à la première heure. 

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