Chapitre 2 : Abattre les tours

Bonjour tout le monde , je n'ai pas encore avancé sur mes autres fiction et j'en suis désolée. J'avoue que cette semaine a été rythmée par de nombreux changements, j'ai perdu pas mal de repères et je n'ai pas eu la tête à écrire. J'ai également développé un blocage concernant mon écriture et pour le moment je ne sais pas quand je reprendrais... je vous propose donc à la place la suite de notre Mystrade que j'ai en avance de longue date. Bonne lecture ^^

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L'inspecteur Lestrade descendit de voiture avec un grognement exaspéré. C'était son jour de congé, qu'il aurait dû passer avec son amant après la réunion de ce dernier, et pourtant il était au beau milieu d'Hyde Park pour inspecter un cadavre de plus. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Evidemment qu'il aimait son boulot, mais il y avait des limites à la blague : le repos c'était sacré, surtout s'il pouvait le passer en compagnie de Mycroft. Repérant l'agent Donovan au loin, il lui fit un signe de tête et s'approcha d'elle d'un pas légèrement trainant. Greg se força à adopter une attitude professionnelle, oblitérant, douloureusement, chacune des pensées qu'il avait pour son compagnon. Le politicien lui avait expliqué, par le passé, quoi dire, quoi faire en présence des autres, et plus particulièrement en présence de Sherlock, pour leur éviter des problèmes à tous deux. Personne n'était au courant pour leur relation, mis à part les parents de Greg. La famille Holmes était, quant à elle, bien trop curieuse pour son propre bien. Ils seraient mis au courant, mais le plus tard serait le mieux. D'autant plus que ce silence sur leur vie privée protégeait Mycroft et Gregory de certaines personnes aux mauvaises intentions.

Le DI rejoignit donc sa collègue qui lui tendit un café avec un sourire amusé. Il n'avait vraiment pas bonne mine, ce matin.

- Rapport, exigea-t-il en essayant de ne pas paraitre méchant.

- Le corps a été retrouvé ce matin au milieu du parc par un jogger et son chien. La victime est SDF sans papiers depuis 2006, on fait encore des recherches à son sujet. Les tarés ont estimés l'heure de la mort à 23h30 hier soir.

- Les tarés ? S'étonna Gregory, sachant que ce sobriquet était d'ordinaire réservé à Sherlock Holmes.

- Si vous voulez mon avis, il ne faut pas être tout à fait saint d'esprit pour épouser un psychopathe comme Holmes.

Lestrade eut la politesse d'avoir un rire gêné et lui rappela que ça faisait maintenant 4 mois que John et Sherlock s'étaient dit oui et que, par conséquent, elle allait devoir s'y habituée. Il n'ajouta pas, en revanche, la montée d'angoisse qu'il venait de subir et qu'il tenta de cacher au mieux. Après tout, lui aussi allait épouser l'un des frères Holmes, et le plus puissant du pays, de surcroit. Le DI continua son chemin jusqu'aux bandes jaunes fluorescentes si typique des scènes de crimes où John et Sherlock l'attendaient de pied ferme. Malheureusement pour lui, ils n'étaient pas seuls.

- Dîtes moi que je rêve....

- Je vous avais dit qu'ils étaient tarés, lui souligna Donovan d'un air légèrement mesquin.

Greg secoua la tête et s'approcha d'eux à grands pas. Cette fois, il n'était plus anxieux mais bel et bien énervé. Sherlock releva la tête et cessa sa conversation avec John en le voyant foncer sur eux. Le détective était égal à lui-même, comme si le poids des années n'avait pas d'impact sur lui. John, lui, avait des cernes sous les yeux et ses cheveux avaient virés au gris depuis bien longtemps, mais il n'avait pas changé pour autant, toujours sympathique et souriant. Et, avec eux, dans sa poussette bariolée rose et grise, la fille de John, leur fille à peine âgée de deux ans et demie : Rosie.

- Je peux savoir ce que vous foutez avec une gamine sur une scène de crime, tous les deux ? Vociféra-t-il alors.

- Bonjour aussi Lestrade, ironisa Sherlock.

- On est désolés, Mrs Hudson n'a pas pu la garder, elle est chez sa sœur et Molly est en pleine autopsie.

- Donc vous avez pensé que de venir me faire jouer les baby-sitters alors qu'on a un cadavre de plus sur les bras serait une bonne idée ?

- Parfaitement, assura Sherlock en prenant Rosie dans ses bras. Pour une fois, Scotland Yard aura une certaine utilité lors d'une enquête.

Le détective consultant s'approcha de Greg et la lui déposa dans les bras, l'échangeant avec son café matinal qu'il allait s'empresser de boire, positionnant bien ses mains dans le bas de son dos et sur sa nuque pour qu'elle ne bouge pas et qu'elle soit bien maintenant. La peine sourit à son deuxième papa et nicha sa tête dans le cou de l'inspecteur, prête à retourner à la sieste que les trois adultes avaient interrompu un peu plus tôt.

- Je rêve..., répéta Lestrade en retrouvant l'usage d'une de ses mains, se pinçant l'arête du nez.

Il berça Rosie alors que Sherlock confiait la poussette à un bleu qui faisait ses débuts chez les flics et qui ne savait pas lui dire non. John finissait d'examiner le corps. Son téléphone vibra dans sa poche arrière. Greg fronça les sourcils et le récupéra tant bien que mal en essayant de ne pas réveiller le bébé endormis dans ses bras. Le temps de la manœuvre, le téléphone sonna deux autres fois, signe qu'il avait trois messages en attente au total. Lorsqu'il récupéra son bien, il ne put empêcher un sourire d'apparaitre sur son visage.

Tu n'as vraiment aucune autorité avec mon frère- MH

Mais je dois avouer que de te voir avec un enfant dans les bras est un spectacle...attendrissant. Dommage que je ne comprenne pas ces poissons rouges là- MH

Ma réunion va commencer, tâche d'être prudent Gregory- MH

Lestrade secoua la tête dans un rire et leva la tête vers la première caméra qu'il vit. Il articula ces trois petits mots bien connus des couples et il vit la caméra se pencher légèrement. Il l'avait vu. Il n'y avait que Mycroft pour l'espionner au boulot, avant une réunion, par simple ennuie. Encore une fois, il ne lui avait pas dit je t'aime explicitement, mais l'intention était là. Il pianota une réponse rapide et fourra son téléphone dans sa poche, une nouvelle fois, veillant à ce que le son soit coupé.

A ce soir pour profiter de ce congé avorté, je t'aime- GL

- Bien, dîtes moi ce que nous avons, reprit-il d'un ton plus stricte quand Sherlock revint vers eux et le corps.

Sherlock lui offrit alors un sourire éclatant, comme un enfant le matin de Noël. Greg ne comprendrait sans doute jamais cet engouement pour la mort, mais il se souvenait d'une conversation avec Mycroft à ce sujet, ou plutôt, au sujet de l'originalité des Holmes.

Lestrade venait de passer le pas de la porte qu'il claqua derrière lui, jetant ses clés dans le vide poche. Trainant son corps épuisé jusqu'au canapé, il s'y laissa tomber bien peu gracieusement avec un soupir las et fatigué. Mycroft, qui lisait un livre juste à côté, haussa un sourcil interrogateur.

- Ton frère me fatigue, donna-t-il pour seule explication.

- Ce n'est pas nouveau, déclara simplement le politicien. Qu'a-t-il fait cette fois ?

- Il m'a supplié de venir à Baker Street pour que je l'aide avec sa nouvelle expérience et comme John partait chercher Rosie chez sa nounou j'ai dit oui.

- Tu n'aurais pas dû.

- Oui, ça je m'en suis rendu compte quand il a voulu me poser des électrocardiogrammes et me tirer dessus pour voir mes réactions. Est-ce que toute ta famille est dingue ?! S'exclama-t-il alors. Ta sœur est une psychopathe en prison, ton frère un « sociopathe de haut niveau »....

Mycroft se détourna de lui, la mâchoire serrée en s'en faire mal aux dents. Certes sa famille n'était pas parfaite, lui-même essayait de l'oublier chaque jour, mais c'était SA famille. Vexé, l'aîné des frères Holmes reposa son livre et partit se coucher sans un mot. Greg soupira une nouvelle fois puis le rejoignit, montant quatre à quatre les escaliers. Il retrouva son amant (depuis cinq mois à cette époque) allongé dans le lit, encore habillé, lui tournant le dos. L'inspecteur secoua la tête et s'étendit à ses côtés, enserrant sa taille tendrement.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Tu sais que j'apprécie ton frère et que je t'aime mais...parfois j'ai dû mal à suivre. Vous ne faîtes jamais rien comme tout le monde tous les deux !

Mycroft se retourna et lui fit face, le visage impassible mais un voile imperceptible de tristesse dans les yeux.

- Toute mon enfance j'ai subi les moqueries. Parce que j'avais trop de poids, parce que j'étais plus intelligent, parce que je protégeais Sherlock qui lui-même était harcelé et critiqué pour ce qu'il était. Il ne s'en souvient certainement pas, mais il m'est arrivé de nombreuse fois de me prendre les coups à sa place. Je ne suis pas « normal » Gregory, mais j'essaie au moins de l'être pour éviter ce genre de réflexion que tu viens de faire.

- Je suis désolé, la journée a été un enfer et même si ce n'est pas une excuse, mon intention n'était pas de te faire du mal. Tu sais qu'avec moi tu n'as pas besoins d'être normal, simplement...évite de me faire devenir chèvre, d'accord ?

Un éclat de rire lui répondit. Si lumineux et si rare, venant de Mycroft Holmes.

Depuis lors, Greg cherchait à comprendre avant de juger, et ça n'en avait été que plus bénéfique. Quand Sherlock commença ses déductions avec John, il écouta presque religieusement, Rosie toujours dans les bras.

- L'assassinat est différent des autres, déclara le détective d'entrée de jeu. La victime a voulu qu'on la trouve, il savait qu'il allait mourir, il était poursuivi par le meurtrier, mais il voulait être retrouvé.

- Pourquoi ? Pour qu'on identifie l'assassin ? Demanda Greg.

- Non, nous aurions finit par découvrir de qui il s'agit. Non il a voulu protéger quelque chose. Regardez comme son corps est tendu. Et ses chaussures son pleines d'éraflures au niveau de la pointe mais pas du talon, ce qui montre qu'il a couru et qu'il ne s'agit pas d'usure habituelle.

- Qu'est-ce qu'il a voulu protéger dans ce cas ? S'étonna John. Je ne vois rien.

- Tu vois mais tu ne regardes toujours pas, John, nuança Sherlock dans un sourire.

Il enfila ses gants et se pencha sur le cadavre pour le fouiller tandis que John faisait son rapport sur la mort.

- Il a reçu une balle à l'épaule et une autre, de derrière, qui a atteint le cœur. La thèse de Sherlock sur la course-poursuite est la plus fiable. Il est mort sur le coup de la deuxième balle mais la première lui a permis de s'enfuir. Pourtant, les autres corps étaient retrouvés avec une balle dans la tête alors peut-être que le tireur a manqué sa cible une première fois ?

- Trouvé ! S'écria Sherlock en se redressant. C'était dans son poing.

Le détective consultant enjamba le corps et rejoignit son compagnon et son ami, leur présentant sa trouvaille. Il s'agissait d'une pièce de jeu d'échec, une pièce blanche. Il s'agissait d'un roi.

- C'est peut-être la signature du tueur ? Proposa le DI.

- Non. Si ç'avait été le cas, on aurait retrouvé un roi sur tous les corps. Non, il s'agit du message que le mort a voulu nous transmettre. Il vient de nous indiquer la prochaine victime.

- Tu penses savoir de qui il s'agit ? Questionna le médecin.

- Pas encore, je dois réfléchir. On va à Baker Street.

- Hors de question, s'interposa Greg. Vous venez au Yard avec moi pour une fois, je veux savoir ce que vous découvrirez, Sherlock tu auras mon bureau tout entier pour réfléchir, ajouta-t-il en voyant la mine boudeuse du cadet.

Il acquiesça finalement et accepta de le suivre. Greg rendit sa fille à John et prit le volant après avoir donné ses instructions à son équipe. Avant de démarrer, il vérifia son téléphone dans l'espoir d'un message de Mycroft mais il n'y en avait aucun en attente. L'inspecteur le rangea dans sa poche et démarra en trombe. Plus vite Sherlock trouverait, plus vite il pourrait retourner chez lui. Sur la route, il passa devant le Parlement, le regardant à peine, ne se doutant pas un instant que son amant s'y trouvait, ni même que sa réunion prendrait un léger retard imprévu...

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Alors ? Des avis, des théories ? A bientôt ^^

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