Réunion Entre Amis De Longue Date

Un vent frais d'été souffla lentement dans les mèches brunes de Bilbon alors qu'il regardait au loin. Ses petits doigts fins tenaient délicatement un petit livre qu'il referma avec lenteur, faisant craquer la couverture pour une dernière fois. Il reposa également sa plume taillée dans l'herbe à ses côtés, observant à présent le soleil couchant. Le ciel était rose et bleu, l'herbe était fraiche et verte, et les marguerites persistaient autour de lui, révélant leur cœur jaune jusqu'à la disparition du soleil où l'ombre se poseraient sur ceux-ci pour les assombrir. L'air était délicat, léger, et il transportait une douce odeur de bière et de viande grillée. Un pur bonheur.

Lentement, Bilbon glissa ses yeux vers son petit jardinet, ses petits chênes avaient bien poussé dans sa cour. Il descendit alors lentement du sommeil de sa petite colline pour atterrir délicatement dans son jardin. Il avait récupéré sa plume au passage pour mieux la poser sur sa table de jardin en bois poli. Il aimait beaucoup sa toute nouvelle table, et souvent il se surprenait à passer ses doigts blancs dans les lettres qui étaient taillées à chaque coin « BS&TEC ». Elles étaient entremêlées, faites à la main, et il les adorait. Par-dessus celles-ci, était taillé un dragon crachant le feu, et chaque fois qu'il le voyait il sentait cette chaleur dans sa poitrine, la même qui l'avait conquis lorsqu'il avait libéré Erebor avec ses amis nains. Un sourire tendre avait ourlé ses lèvres alors qu'il avait poussé son livre sur un des coins de la table pour ne pas déranger le couvert qui avait été mit déjà depuis longtemps. Au milieu de cette table en chêne se trouvaient nombre de fleurs aux parfums exquis, autour desquelles nombre d'abeilles bourdonnaient et venaient se délecter de leurs nectars, repartant les pattes couvertes de pollen. Bilbon les regarda faire tandis qu'elles étaient parties à nouveau se loger dans sa propre ruche, également de toute nouvelle manufacture, et surtout tout aussi belle que sa table. Les mêmes initiales s'y trouvaient et le petit Hobbit n'en était pas peu fier !

Il regarda ensuite les serviettes couleur lavande qui étaient posées sous ses couverts, et dans un mouvement discret il les replia pour en faire une jolie fleur. Enfin, il vérifia les différentes bouteilles à table et il eut un sourire lorsqu'il vit dressé sur sa table le vin favori de son ancien ami le magicien englouti au milieu des dizaines de chopes de bière. Étrangement heureux Bilbon se mit à chantonner, et il fut rapidement accompagné par le doux grésillement d'une viande que l'on posait sur le feu. Il se tourna alors vers le fond de son jardinet, non loin d'un grand saule pleureur, et il prit un peu de vitesse. Assez près, il sauta et c'est avec délicatesse qu'il atterrit sur son dos, ce dos qu'il chérissait. Il posa alors son menton sur l'épaule carrée, le visage plein de cheveux noirs, mais comme il s'en fichait. Il regardait les braises venir chauffer la viande tandis que des mains expertes tournaient les morceaux avec lenteur.

« Je vous ai laissé terminer d'écrire Bilbon, mais ils seront tous bientôt là. »
« Oh comme j'ai hâte ! Depuis que j'ai quitté Erebor à vos côtés, je dois bien avouer que ces amis me manquent ! »
Lentement Bilbon descendit du grand dos et il se tint ainsi près du feu. Deux yeux éclairs plongèrent alors dans les siens et il se mit à rougir. « Ma présence ne vous suffisait pas à vos côtés ? je pensais pourtant que nous vivions une belle idylle tous les deux mais bien... Si vous les préférez à moi... je me retirerais. » Thorin avait encore parlé et Bilbon était tout chose déjà.
« Oh non... je suis bien trop heureux de vous avoir à mes côtés ici... »

Le petit hobbit entoura alors le bras de son amant du sien et il regarda au loin. Au loin on ne voyait pas même le pic solitaire d'ici, c'était bien trop loin, mais il était heureux de l'avoir quitté. Pourquoi l'avoir fait ? Voici la raison.
à Erebor tout était beau et paisible depuis la mort du dragon, et même les affaires fonctionnaient parfaitement, mais Bilbon avait besoin d'air. Il passait le plus clair de son temps en forêt aux alentours de la montagne, et cela intrigua de plus en plus Thorin. Celui-ci c'était alors joins aux activités du hobbit et il redécouvrit dans les yeux de l'autre à quel point une vie tranquille sans politique pouvait lui plaire. Il prit du temps pour prendre sa décision, mais lorsqu'il vit le regard émerveillé de son amour lorsque le soleil se coucha un soir, il était décidé. Il parla longtemps à ses neveux et deux longues semaines plus tard, la couronne fut transférée sur le front d'un autre héritier de Durin. Les nains avaient applaudi, chanté et but à la gloire de Fili, leur nouveau roi. Bilbon eut bien du mal à accepter le fait que le roi sous la montagne avait décidé d'abandonner tout ce qui ils s'étaient battus pour, mais lorsqu'il lui répéta à nouveau ceci : « Je pensais être venu sous la montagne pour retrouver mon peuple et mes richesses, mais en réalité, je sais que je vous cherchais vous. » ; Bilbon accepta de rentrer à son bras à Cul-De-Sac.
Un matin, ainsi, ils remplirent des sacs qu'ils posèrent sur le dos de deux poneys. L'un était évidement un poney noir au poil luisant, pour Thorin, et l'autre était plus simple, Palomino avec un toupet qui venait cacher ses petits yeux sombres, et celui-ci était pour Bilbon. Ils saluèrent leurs amis sur leur départ, les invitant à venir les visiter un jour à la Comté pour diner avec eux, ou même prendre le thé, et tout le petit groupe accepta bien gentiment -surtout Bombur qui se massait déjà la panse. Ainsi, alors qu'ils partaient, les sons de coups de marteaux se turent, restant dans la mine, mais on sonna les grandes cloches de la ville, leur disant un au revoir plus solennel qui fit vibrer le cœur de l'ancien Roi sous la Montagne.

Le chemin fut long, et sans la compagnie de Gandalf ils se perdirent plus d'une fois, mais après plusieurs mois de voyage, Thorin put enfin le voir, le petit village des hobbits. Il avait suivi son amant dans ce petit coin de verdure après avoir passé la grenouillère et il eut un sourire amusé, tous ces petits hommes avaient de grands pieds ! il n'avait jamais vu autant de Hobbits réunis au même endroit et il trouva cela plus que charmant. Le jour de leur arrivée, après avoir nourrit leurs montures et s'être complètement décrassé chez Bilbon, ils allèrent ensemble au bar du village pour boire une pinte. Thorin aurait cru se sentir mit de côté par ces petits hommes, mais étrangement il fut invité à danser sur les tables avec les autres au rythme des chansons paillardes qui étaient chantées ce soir-là, et dès lors il se senti comme chez lui. Il avait étonné tout le petit monde en vidant choppe après choppe, ne vacillant qu'à peine après avoir ingurgité le triple de ce qu'avait but le plus grand buveur de la soirée. Le cambrioleur, lui, fut bien vite éméché, et il rentra au bras de Thorin en chantant toujours sur le retour. Il faisait nuit lorsqu'ils prirent le chemin de la maison sous la colline et c'est avec joie qu'ils avaient regardé les étoiles malgré le fait qu'ils tremblaient un peu de froid. Ils avaient raconté des histoires des anciens alors qu'ils s'étaient assit près d'un minuscule petit lac. Au clair de lune ils parlèrent longuement, ce genre de discussions libérées par l'alcool, mais qui n'en étaient pas moins désagréables. Et c'est la tête aussi légère qu'alourdie par l'alcool que Bilbon s'endormit sur l'épaule de l'héritier de Durin.
Il le porta jusqu'à chez eux, et le coucha à ses côtés dans le petit lit du hobbit.

Thorin avait craint ne pas aimer la vie simple d'un hobbit à la campagne et de vite s'ennuyer de ses aventures, mais il avait fini par adorer prendre un bon petit déjeuner à table avec son cambrioleur, il adorait fabriquer des meubles dans la petite boutique qu'il avait ouvert avec l'argent qu'ils avaient réuni grâce à leur quête, et surtout, chaque fois qu'il se couchait, il n'avait plus ce sentiment de laisser derrière lui son être aimé au profit de milliers d'autres vies. Il n'était peut-être simplement pas capable de gouverner car son cœur ne savait se tourner que vers un seul être sur cette planète depuis bien longtemps...

Et à présent, il était là, à cuire de la viande dans un petit jardinet à attendre ses amis de longue date pour diner. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas, et dans un joyeux vacarme, et une tornade de boue, ils pénétrèrent dans la maison avant de filer au jardin. Les nains se prirent dans les bras, se donnèrent des tapes violentes dans le dos et éclatèrent de rire. La première chose qui fut faite fut de lever une grande choppe de bière qui fut bue cul sec en quelques secondes tandis que l'alcool coulait dans les barbes. Bilbon avait rit tandis qu'il avait simplement siroté la sienne, ne voulant pas être éméché trop tôt dans la soirée.
Un peu plus tard on entendit trois grands coups sur la porte frappés à l'aide d'un bâton et dans un hurlement commun on n'entendit qu'un nom 'Gandalf' ! Et ils avaient vu juste ! Bien joyeusement Bilbon apporta avec lui le grand Gandalf le gris qui partagea avec eux un bon vin rouge aux arômes fruités. Ils mangèrent ensuite comme ils avaient rarement mangé, et la nourriture volait autour de la table. Le jeune hobbit s'en serait bien offusqué si cela avait été leur première rencontre, mais ce joyeux désordre lui réchauffait le cœur. Il se tourna alors vers Fili et Kili, les deux inséparables et il leur sourit.

« Comment se présentent les choses à la montagne ? »
« Merveilleusement bien ! On chante souvent les louanges de Thorin aux banquets, cela réchauffe le cœur de notre mère ! Elle est d'ailleurs si fière de son frère » éclata Kili en essuyant sa barbe brune.
« Et les affaires de l'état se portent mieux qu'au temps de mon arrière-grand-père même. On voit souvent des elfes se balader dans la montagne à présent. Un peu motivé par la présence d'une certaine rousse. » Commenta alors Fili qui avait levé un sourcil amusé vers son jeune frère.
« Roi ou pas roi moi jte file une raclée. » S'exclama à nouveau Kili qui semblait encore trop timide de parler de Thauriel en public.

Bilbon fut prit d'un petit rire incontrôlable avant que Gandalf ne dépose doucement sa grande main sur son épaule. Le cambrioleur le regarda alors dans le profond de ses yeux gris et il sourit.

« Vous êtes radieux, Maître Cambrioleur. »
« Je le suis très sincèrement, ma vie ne peut être plus belle ! »
Gandalf fut prit d'un rire à son tour et il sourit. « Et l'anneau ? »
Il fallut un moment à Bilbon pour se remémorer ce sacré anneau avant qu'il ne sourie et ne secoue sa main. « Dans une enveloppe, bien caché. »
« Bien... gardez le... jusqu'à ce qu'il soit temps. »

Le hobbit hocha de la tête et il trinqua avec son ami magicien.
Ce soir-là, plus de nourriture se retrouva dans l'herbe que sur la table tant les nains s'étaient amusés à s'envoyer toutes sortes de denrées à la figure. La vaisselle fut abandonnée dans l'évier de la cuisine et les os de poulet... sur le tapis... Le hobbit avoua qu'il avait été agacé mais lorsqu'il vit ses amis avinés tous endormis dans son salon il ne put leur en vouloir. Il se tourna alors vers Thorin qui se tenait dans l'encadrure de la porte qui menait au salon. Il s'avança alors vers lui et avec toujours aussi de délicatesse il posa sa main blanche sur son torse bombé. Il le regardait comme toujours au plus profond de ses yeux bleus orageux alors qu'il le mena à l'extérieur. Ensemble, ils s'assirent sur la table de jardin et ils levèrent le nez vers le ciel. Ils restèrent silencieux un instant puis Thorin brisa le silence.

« La route continue toujours, encore et encore,
Maintenant, loin devant, la route est allée,
Et je dois la suivre, si je le peux,
La poursuivre avec des pieds fervents,
Jusqu'à ce qu'elle rejoigne un plus large chemin,
Où plusieurs sentiers et courses se rencontrent.
Et où aller ensuite ? Chez mon ami le hobbit. »

Bilbon rit doucement avant de se tourner vers son amant. « Vous avez modifié les vers. »
« Je sais, mais c'est ce que je pense. Je pense que tous nos amis le pensent également. Où aller quand les esprits sont fatigués ? Quand tout est terminé ? Chez un hobbit joyeux qui vous offrira son sellier, non sans ronchonner quand tout son fromage aurait disparu, mais au moins vous y trouverez toute la bière nécessaire à passer une soirée agréable... »
« Certes... » le cambrioleur se mit à battre lentement des pieds tandis qu'il observait la lune et tous ses creux.
« Je suis heureux, ici, avec vous. »
« Moi aussi, je crois que la vie a décidé de nous sourire, et je suis sûr que plus d'une fois nous aurions put mourir tous deux. Qui sait, peut-être que dans une autre histoire nous perdons la vie. »
Thorin rit alors et se tourna vers le hobbit. « Dans la vôtre, mourrons-nous ? »
Bilbon secoua sa tête, faisant fouetter ses boucles contre son visage pâle. « Non ! Elle ne raconte que la vérité pour que quiconque voudra savoir, saura. Je sais que j'ai des proches, peut-être que leurs enfants voudront lire ce livre quand je serais tout vieux et ridé. »
La main de Thorin vint lentement se mouler à celle de son cambrioleur. « Et si nous devenions tout vieux et ridés ensemble ? »
Le hobbit rit alors doucement et posa délicatement un baiser au coin des lèvres de son nain avant de murmurer un « oui » entendu. Il déposa ensuite délicatement sa tête brune sur l'épaule de son amant, et tourné vers la lune, ils restèrent en silence, écoutant les quelques insectes qui se baladaient dans le jardin, et dans ce paisible silence, leurs deux personnages se dirent un nouveau 'je t'aime' qui signifiait toujours plus à leurs yeux.
Gandalf ce soir-ci avait décidé de se balader dans les herbes, changé en un discret limaçon, et il fut bien heureux de la scène à laquelle il avait assisté. Ainsi, son chapeau gris réduit au maximum toujours sur sa tête de gastéropode il se tourna également vers la lune. L'anneau était en sureté, Thorin était plus heureux et amoureux que jamais tandis que Bilbon Sacquet avait prouvé qu'il était bien héritier de la famille Touc. Et ce n'était encore que le début de cette histoire d'amour qui allait durer tout une vie, mais pour cela, nous allons leur laisser toute leur intimité, les laisser vivre leur amour pleinement sans venir y immiscer notre désir de savoir...

L'aventure du Cambrioleur de la compagnie de Thorin Ecu-de-Chêne était terminée, il avait trouvé l'amour de sa vie, mais cet anneau réservait encore bien des sors à sa famille, à son neveu tout en particulier...

FIN

Merci d'avoir suivit cette histoire jusqu'au bout! J'espère qu'elle vous aura fait autant plaisir qu'à moi de l'écrire! Je suis heureux de la manière dont cette histoire s'est tournée, et j'avoue être heureuse de l'histoire d'amour que j'ai sut construire ici.

Je vous remercie à nouveau pour tout, les commentaires, les votes et surtout vos lectures! Je vous embrasse fort, vous souhaite une bonne continuation et surtout faites vous plaisir!

Si vous avez aimé cette histoire je vous propose de visiter mon compte pour voir si quelque chose d'autre vous tenterais sinon bonne continuation et tout plein de bisous!

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