Gollum
Pardonnez mon retard de publications car malheureusement je suis en pleine période d'examens ! J'espère que ce chapitre vous plaira ! Je vous embrasse ♡
Les nains étaient arrivés face au grand roi des Gobelins qui avait de suite reconnu l'espèce des intrus. On les bouscula toujours plus et les questionna, les pensant des voleurs, des assassins ou des terroristes, mais usant de charmes Balin arriva presque à faire entendre raison au roi. Or, lorsqu'on sorti les épées de leurs fourreaux, tous les gobelins furent pris de spasmes violents et hurlèrent au mensonge, était entrés dans leur grotte La Pourfendeuse de Gobelins et tous sortirent de grands nerfs de chevaux avec lesquels ils fouettèrent les nains démunis. Plus bas, bien plus dans bas la montagne, un autre petit homme était dans un beau pétrin et face à une créature inconnue il devait survivre. Il toussota alors et regarda dans les grands yeux de la créatures -qui furent étirés par l'obscurité pour mieux y voir- et soupira longuement.
« Bien ! faisons un concours d'énigmes mais... si je gagne, vous me montrerez la sortie. »
Gollum grogna et baissa la tête en signe de réflexion puis il la releva, l'air amusé et malicieux. « D'accord, mais si le hobbit perd, nous le mangerons ! Tout cru ! »
Bilbon n'eut pas un instant d'hésitation et rangea son épée. « Entendu. »
La créature rampante grimpa sur son rocher et fixa d'un air mauvais à présent le hobbit qui se grattait le menton.
« Le Hobbit d'abord. »
« D'accord... » Bilbon commença à se creuser la tête, le cœur battant la chamade.
« Douceur d'une ouvrière Obscure,
Et sans grade,
Friandise Princière,
Régale de plantigrade. »
Gollum papillonna des yeux un instant et se mit à tourner sur lui-même. Il n'avait pas pensé à cela depuis bien longtemps alors que le hobbit mourrait d'une faim mordante, et il se demandait quand il pourrait à nouveau goûter à l'une de ces douceurs sucrées, croquant dans un rayon. Mais c'est alors que Gollum ouvrit en grand ses yeux, un souvenir tel un flash était apparu devant ses yeux et il sautilla sur place. « Du miel ! Tout coulant ! »
Le hobbit mordit sa lèvre et massa son estomac vide.
« A nous... » la voix grave était de retour et la créature pâle rampa autour du Hobbit.
« Vivant sans souffle, éternellement froid
Jamais n'a soif, toujours il boit
En cotte de maille, ne cliquette pas. »
Ce fut au tour de la créature de trouver l'énigme terriblement facile mais Bilbon restait coincé. Il chercha, se mis à réfléchir et tourna même en rond. On vit alors le Gollum prendre un sourire tendre et sa voix s'éleva dans la grotte. « Oh, nous savons !! » la voix fluette laissa place à la plus grave « Tais-toi ! »
Bilbon mordit sa lèvre, ignorant l'autre personnage devenir fou et il regarda dans le fond du lac. Il le vit alors, se tortillant sous l'eau, respirant buvant, et il vit même la cotte de maille.
« J'ai trouvé ! un poisson ! »
Gollum se trouva bien agacé à présent et chaque nouvelle devinette creusait plus encore son appétit. Il se tournait et se retournait se disant que la prochaine fois il se devait de piéger le Hobbit, mais surtout qu'il devait trouver !
« Un œil dans un visage bleu,
Vit un œil dans un visage vert.
'Cet œil-là me ressemble un peu,
Dit le premier œil, il est similaire
Non pas dans les cieux,
Mais bien sur la terre. »
En lançant cette devinette Bilbon espérait bien coincer le misérable qui s'était à nouveau mit à tourner en rond au bord du lac. Il reversait sur son chemin les os et réfléchissait si fort qu'on voyait l'effort sur son visage pâle et émacié. En effet, la créature n'était pas sorti depuis très très longtemps, il n'était donc plus habitué à ce genre de question, ou ce genre de choses en général mais il dût à nouveau faire appel à de bien lointains souvenirs. C'est alors qu'on vit sur son visage le soulagement qui détendit ses traits.
« Mon précieux, nous l'avons, dit-il. Assurément que c'est le soleil sur les marguerites. Oui, c'est ce que ça veut dire. » La douce voix avait disparu et laissé la place à la méchanceté de la créature qui avait trop faim à présent. « A nous. » Gollum se glissa dans l'obscurité et murmura dans un écho glaçant.
« Elle ne peut être vue ni être touchée,
Ni être entendue ni même respirée.
Elle gît derrière les étoiles et sous les collines.
Remplit les trous vides sous les racines
Elle vient d'abord et pour finir,
Termine la vie... tue le rire. »
Bilbon sentit deux mains s'abattre sur ses épaules et il dégaina son épée. Fort heureusement il connaissait la réponse et menaçant la créature il bafouilla celle-ci « L'obscurité ! ».
« Ssss, derrière question, Mon précieux. »
Il grimpa sur son rocher et attrapa dans son dos sa pierre tranchante la plus efficace qu'il faisait rouler entre ses phalanges abimées. Dessus coulait encore le sang poisseux du gobelin et Bilbon se tourna vers le lac. Il s'était mis à réfléchir se trouvant à présent à court de devinettes. Il glissa une main dans sa poche et pensa si fort à Thorin que son visage se mis à pâlir. 'Pauvre nain' pensa-t-il, il voulait à tout prix le sauver et alors qu'il faisait tourner l'anneau doré entre ses doigts il senti un souffle dans son dos. Gollum s'était approché et il se senti forcé de souffler la première chose qu'il pensait, à voix haute.
« Qu'est-ce que je ressens, à l'instant ? » Bilbon regarda le Gollum qui s'était soudainement animé d'un sursaut et il jeta sa pierre aussi fort que possible sur le sol. Le hobbit mordit sa lèvre et comprit de suite qu'il lui aurait volontiers fracassé le crâne.
« Ce n'est pas du jeu, le hobbit triche !! » il se précipita dans tous les sens.
« Ce... Non, c'est ma question, je veux que vous me disiez ce que je ressens ! »
« Trois chances, ça doit en donner trois ! »
« Accordé ! »
Le gollum se mit à tourner en tous sens et mordit sa lèvre. Les sentiments n'étaient plus chez lui, il était comme une coquille vide et il ne savait guère que Bilbon cachait un grand piège dans cette question, car lui-même ne connaissait la vraie réponse. Bilbon était sûr de gagner à présent et on vit la créature rampante jeter en tous sens des os de chauve-souris et de gobelin.
« Le hobbit a peur ! »
« Non je suis désolé. » Lui répondit-il, ses pensées toujours fixées sur le nain qui plus haut venait d'accuser un grand coup dans la mâchoire.
« Ce n'est pas possible, pas possible mon précieux que je devine !! » hurla-t-il s'approchant dangereusement, il n'allait pas le laisser partir ce tricheur ! « Il a faim de gobelin ! »
« Non plus. Dernière chance. »
« Il a froid, ou peut-être rien du tout ! » Hurla-t-il en désespoir de cause.
« Deux réponses à la fois et pourtant aucune n'est bonne. »
Gollum s'écroula dans la grotte dans un bruit de peau douloureux et il sanglota un instant. Pendant ce temps la voix fluette du hobbit lui sommait de l'emmener à la sortie et de le laisser partir. Mais la créature était mauvaise joueuse, vraiment mauvaise, et fourrée de vices. Il se leva alors et marcha jusqu'à un creux dans la roche qui était recouvert de mousses, de tissus et d'os tressés ensemble. Il l'ouvrit et se mis à fouiller à l'intérieur, un sourire malsain sur le coin de ses lèvres. Mais rapidement, ce sourire disparut vite remplacé par une expression paniquée. Les traits se tirèrent, les yeux se plissèrent et on entendit dans toute la grotte résonner les cris désespérés du malheureux. S'enchaînaient des sifflements, le son d'os qui cognaient les murs, tombaient dans l'eau et parfois certains venaient frapper le pauvre Hobbit paniqué
« Nous l'avons perdu ! Mon Précieux ! Mon Précieux est perdu !! » il se roula en tous sens et vit alors son reflet dans l'eau, il se parlait à lui-même « Il a dut être perdu lorsque j'ai tué ce ssssale gobelin, Gollum, Gollum! » c'est alors qu'il vit le reflet de Bilbon dans l'eau, et quelque chose de doré semblait apparaître dans sa poche.
C'est avec un mouvement vif qu'on vit le Gollum se tourner vers lui, les yeux injectés de sang et le cœur battant aussi vite que possible. Il fixait la poche de Bilbon et celui-ci enfonça ses doigts tremblants à l'intérieur, sachant qu'il possédait ce que cette chose voulait.
« Ça nous l'a volé... ça l'a volé !!! »
Un hurlement quitta la gorge de la chose émaciée et on vit le hobbit courir aussi vite qu'il le pouvait dans le couloir de pierre le plus proche, pointant devant lui son épée. Sa main était restée dans sa poche et il jouait avec l'anneau, paniqué alors qu'il entendait les pas de la créature se rapprocher toujours plus alors qu'il hurlait des « Voleur, sale voleur ! » dans son dos. C'est alors qu'il senti l'anneau glisser le long de son doigt frêle se fixant à la base. Il n'en remarqua rien alors et continua de courir entre les murs glissant jusqu'à ce que ses pauvres orteils ne touchent avec force une pierre tranchante. Il s'étala de tout son long dans un grand 'clac' qui alerta Gollum juste derrière. Bilbon se prépara à frapper lorsqu'il vit son poursuivant courir plus vite encore, mais il le dépassa. Il n'y comprenait rien alors qu'il s'était redressé pour regarder la créature chercher autour de lui. Il regarda alors ses mains et les vit mais lorsqu'il les agita devant les yeux de cette horrible chose elle ne cilla même pas et se contenta de renifler durement.
« Il a dut courir vers la sortie mon précieux, il est devenu silencieux. Il est tombé je l'ai entendu. Mais s'il a découvert le pouvoir de l'anneau nous sommes fichu ! » il se répondit « Non il ne peut l'avoir trouvé, ce sale voleur, pourquoi l'enfilerait-il ? » il toussa « Alors il faut courir et le rattraper, aller à la sortie ! » ; « Qu'attends-tu pour courir, idiot ! »
Bilbon suivit alors dans le plus grand silence le Gollum qui tournait à gauche à droite, suivait des chemins serrés et parfois larges, et qui jurait à chaque pas, soufflant des 'mon précieux' désespérés. Le Hobbit avait l'impression d'être dans un vrai cauchemar alors qu'il s'avançait derrière la chose de plus en plus tremblante. En effet, le mangeur de gobelins vivait en toute illégalité dans ces tunnels et il savait que vers où il semblait se diriger il y avait bien des gobelins, et que surtout il ne devait pas se montrer. Il murmurait alors de plus en plus bas, jurant de moins en moins, et on entendit bientôt plus que son souffle abîmé par la poussière de roche, et les sanglots qui l'animaient alors qu'il envisageait d'avoir perdu sa seule compagnie.
Plus haut dans la montagne, Gandalf avait fait un retour fulgurant plus tôt, perçant la poitrine du roi gobelin qui s'en était durement prit à Thorin et qui s'était préparé à lui trancher la tête. On avait vu un éclair d'une blancheur parfaite envahir toute la pièce balayant sur son passage tous les gobelins. Les nains eurent alors à peine le temps de se redresser et de prendre leurs armes que les sales bêtes étaient à leur trousses, hurlant de colères en voyant leur chef étendu et sans vie sur le sol en face de son trône. Ce fut une bataille féroce où on voyait souvent le chef de ces nains se tourner, regarder en arrière, le cœur battant comme jamais il ne l'avait ressenti. Il avait chaud et froid, et ses coups étaient moins efficaces qu'avant. Gandalf lui hurla alors d'être plus concentré et de l'aider à dégager la route. Ils tranchèrent des têtes, et l'Assommoir à ennemis portée par Gandalf, aidée par la Pourfendeuse à Gobelin portée par Thorin, se régalèrent du sang sur leurs lames. On les senti vibrer et elles devinrent si efficaces que bien des têtes effrayées tombèrent.
Ils suivirent alors le magicien gris qui connaissait parfaitement ces galeries -comme toute la terre du milieu pour l'avoir tant parcourue- et ils trouvèrent une sortie dérobée qui le mena à l'extérieur de la forteresse de pierres empilées. Thorin tourna alors en rond et compta et recompta, il n'était pas là !
Oh que non il n'était pas parmi eux, il était plus loin derrière, suivant un 'Gollum' qui venait de s'arrêter au bout d'un couloir. Il répéta et répéta sans cesse :
« Gollum ! Nous ne pouvons pas aller plus loin mais je le sais, il est encore à l'intérieur, il utilise l'anneau, mais si on attend ici il devra forcément passer et là on lui mangera les yeux. »
Bilbon l'avait alors vu s'asseoir au milieu du couloir qui menait à la sortie et attendre, attendre, il n'était pas décidé à bouger. Le Hobbit tira alors son épée, et l'approcha du visage désespéré et couvert de larmes du Gollum mais il ne put se résoudre à retirer la vie à cette pauvre chose. Il n'avait connu que l'obscurité, la solitude et la douleur, certes, mais il n'avait pas le droit de lui retirer la vie alors qu'il ne le voyait pas, que lui était armé et l'autre non. Il rangea donc silencieusement l'épée et s'élança. Immédiatement le visage épleuré se changea et devint dur et rempli de haine, mais cela comptait peu à présent qu'il ait été entendu et le Hobbit courra. Il sauta et il retomba derrière la créature rampante, lui donnant un grand coup du plat du pied dans le visage. Devant lui se trouvait une grande porte de sortie, ouverte et il s'y précipita sans que le Gollum ne puisse le suivre. Il se glissa alors dans l'ouverture alors que les gobelins qui surveillaient la sortie n'avaient rien vu passer. Il força de plus en plus en voyant qu'il n'avait pas la force de déplacer la grande porte de métal, et il abandonna sur son chemin une bonne dizaine de boutons en cuivre. Les gobelins les ramassèrent sans comprendre d'où ils provenaient tandis que le Cambrioleur déguerpissait à grande vitesse vers la forêt au pied de la montagne de brume. Il courra sans s'arrêter, haletant et soupirant. Il respirait un air frais, et le soleil était revenu caresser sa peau. Mais c'est alors qu'il repensa à Thorin et Compagnie et mordit sa lèvre. Il se devait d'aller les aider, de les sortir de cette montagne...
Mais c'est alors qu'il entendit des voix qui éclataient dans la forêt. Il reconnu alors la voix de Thorin qui hurlait sur ses hommes et il se précipita dans la direction d'où elle semblait venir. Il vit alors Balin qui montait la garde et il lui passa devant grâce à l'anneau. Enfin, il tendit l'oreille et Gandalf fit la grosse voix.
« Je répète ma question. Où est notre Hobbit ? »
« Je ne sais pas, expliqua alors Ori, je l'ai vu se faufiler entre nous. »
« Sous mon ordre » Grogna Thorin qui bombait son torse.
« Vous avez éloigné notre Hobbit ! N'êtes-vous pas fou ? » s'exclama Gandalf qui imaginait déjà Bilbon perdu.
« Il a dû prendre le chemin vers sa maison déjà ! » explosa Thorin, hors de lui de ne plus avoir son Hobbit.
« Le voilà perdu, qu'il s'emberlificote ! » s'exclama Bombur qui croisait ses bras au-dessus de sa grosse bedaine.
Bilbon qui écoutait se sentait blessé mais il ôta tout de même l'anneau magique qui lui rendit sa substance, enfin, il s'avança au milieu du cercle de nain. Thorin en eut le souffle coupé et il leva les yeux vers son hobbit. Il était blessé, il le voyait saigner et il aurait voulu l'accueillir chaleureusement, mais il était en colère de voir qu'il s'était mit en danger alors qu'il l'avait protégé.
« Maître Sacquet ! Comme je suis heureux de vous voir ! » hurla Kili qui vint le prendre dans ses bras. Gandalf soupira de soulagement et regarda ce petit homme.
« Comment avez-vous fait maître Sacquet ? »
« Oh que oui ! dites-nous ! » s'impatienta Balin qui ne comprenait pas comment Bilbon avait réussi à lui passer sous le nez.
« AH ! eh bien voilà ! » il tortilla ses doigts dans sa poche et Gandalf changea d'expression, sa voix devint étrange.
« Oh mais cela importe peu, tant que vous soyez là ! »
« Non Gandalf, c'est très important. » soupira Thorin en s'approchant, rangeant son épée. « Pourquoi êtes-vous revenus Maître Sacquet alors que vous auriez pu partir ? » Cette question lui brûlait les lèvres depuis trop longtemps et à présent il devait savoir.
Bilbon baissa la tête puis planta son regard de noisette dans son regard éclair. Il fit rouler son nez et soupira. « Eh bien, j'ai réfléchi. Oui, ma maison me manque, mes livres me manquent, mon feu et ma cuisine aussi. Mais je sais que moi, en rentrant, j'aurai une maison, j'aurai un trou douillet où vivre, mais vous messieurs... je n'imagine qu'à peine la vie que vous avez mené jusque-là, et je me refuse de vous laisser tomber. Plus d'une fois vous m'avez aidé alors que j'étais perdu, que j'étais à deux doigts de mourir, et vous m'avez accueilli alors que nous ne sommes pas du tout du même peuple. Alors je ferai de tout mon possible pour vous sortir de cette situation bien désagréable pour que vous retrouviez votre cité. »
Il termina sa tirade en se courbant face au futur roi sous la montagne et on vit, dans le dos de leur oncle, deux nains riant doucement en voyant le visage de celui-ci. Il était soudainement marqué par un rougissement sur le haut de ses pommettes et une de ses mains s'était à nouveau posée sur son cœur. Il battait trop vite à cause de ce maître cambrioleur et on ne comprit ce silence qui s'en suivit. Mais Thorin était heureux, heureux comme rarement il l'avait été, et il entendait déjà les cloches d'Erebor sonner, le dragon rendre son dernier souffle de feu, tout cela grâce à ce Monsieur Hobbit.
On calma Kili et Fili qui avaient déjà comprit ce regard qu'avait leur oncle et on reprit la route, la nuit venait à tomber et les gobelins n'allaient pas tarder à parcourir les terres avec eux. Ils coururent donc, Bilbon boitillant à cause de son pied abîmé, et Dwalin pleurant presque la disparition de ses chers poneys dans les Montagnes de Brume. Ils n'avaient plus rien, plus de chevaux, plus de nourriture ni d'eau. Ainsi, alors qu'ils courraient le plus vite possible, ils chipaient quelques fraises qui trainaient ci et là, et ils buvaient dans les rivières. Leurs ventres étaient comme des outres distendues, douloureuses et vides. Ils n'en pouvaient plus, les pieds étaient douloureux, les esprits agacés, et le magicien ne cessait de leur hurler au danger. Mais ce que les nains ne savaient pas était qu'il avait bien raison. Dès leur départ dans les montagnes s'étaient organisés des troupes qui suivaient la piste des nains dès la nuit tombée -ces créatures n'aimaient clairement pas la clarté du soleil- et donc jour et nuit on courra, ne dormant que très peu, et ne mangeant qu'à peine. Bilbon crut bien un instant qu'il finirait par s'écrouler au milieu d'une plaine lorsqu'enfin Gandalf leur demanda de s'arrêter. Il avait entendu du bruit. On se tourna en tout sens et on vit le hobbit frémir.
« D-Des loups ! » hoqueta-t-il
Le magicien hocha de la tête. « Et ils se rapprochent ! Montez dans les arbres ! »
Bilbon était mauvais grimpeur et sautilla au pied des arbres en implorant de l'aide des nains. Ils ne l'entendaient guère, trop concentrés sur les hurlements à la lune qu'ils savaient s'approchant. Or, l'un d'eux, avait toujours un œil sur le Sacquet de Cul-De-Sac, et on vit un nain brun sauter de sa branche et pousser son ami en haut d'une grande branche de sapin. Bilbon put alors grimper, bafouillant à Thorin qui le suivait, des remerciements confus. Le Prince n'en demandait pas tant et il grimpa non loin de son pauvre ami apeuré, une main non loin de la sienne en cas de chute. C'est alors qu'on vit dans la plaine des dizaines de loups apparaître, loups qui dans cette contrée étaient appelés Wargs, et qui se mirent à sauter aux pieds des arbres comme des bêtes affamées. Ils se fatiguèrent quelques instants à tenter d'attraper les pieds des nains sur les plus basses branches, mais étant incapables de grimper ils se contentèrent de se réunir en cercles autour des troncs, patientant qu'ils descendent. Gandalf, qui était souvent le plus courageux se pencha et entrevu le chef des Warg qui s'était mit à grogner et à hurler. Il parlait dans sa langue claquante, violente et incompréhensible de beaucoup, mais pas de cher Mithrandir.
« Il suffit d'attendre les Gobelins, ils vont passer par ici pour attaquer les hommes en contre-bas, en ville, et ils nous verront. Ils délogeront ces créatures de leurs arbres et on partagera. » grogna le chef qui s'était mis à tourner en rond.
Ils discutèrent ensuite de l'attaque qu'ils voulaient perpétrer dans le nouveau village d'hommes et ils commencèrent à paniquer. Ils croyaient les nains, des hommes de ce village venu pour alerter les autres, voilà pourquoi ils ne comptaient pas les laisser partir si facilement. En effet, les Wargs s'associaient bien souvent aux gobelins pour perpétrer des massacres ; les Wargs en prenaient quelques morceaux et les autres créatures prenaient des esclaves pour leurs cavernes où ils forgeaient des armes et des objets de torture jusqu'à en mourir. Gandalf tenta alors de rester calme et ramassa une grosse pomme de pin. Usant de son bâton, de son souffle et de sa magie, il fit naître au creux de la pomme de pin un feu bleu, puissant, et pénétrant qui dévorait à une vitesse affolante le fruit de l'arbre. Il jeta ensuite sa pomme de pin sur le nez du chef qui couina de douleur et sauta en tous sens. Gandalf continua alors son manège, offrant des munitions aux nains qui aidèrent à enflammer la meute.
On vit alors des dizaines de Wargs courir vers une rivière au loin, se bousculant et enflammant les autres. Ce feu était si pénétrant qu'il consumait leurs peaux en à peine quelques secondes ; la magie du magicien était puissante. Les nains crurent alors qu'ils étaient sauvés mais on vit alors une horde armée arriver dans la plaine à toute vitesse, la démarche cassée et rampante. Bilbon crut un instant que des dizaines de Gollum armés étaient venu récupérer le Précieux mais il comprit vite que c'était bien pire, il s'agissait d'une escouade de Gobelins bien heureux de retrouver leurs chers intrus piégés comme des rats. Ils prirent alors de grandes herbes séchées par le soleil et les placèrent juste sous les arbres qui rapidement furent léchées par le feu. Gandalf regarda autour de lui avec vitesse et entrevu un papillon voletant près de ses cheveux. Il l'attrapa alors du bout de sa canne et passa un dernier appel à l'aide désespéré. Il souffla sur l'insecte qui s'envola à toute vitesse, prenant très à cœur son rôle. Le magicien pria pour qu'ils arrivent à temps.
On vit alors un regard mouillé de peur chez le hobbit qui se tourna vers le prince. Leurs regards se croisèrent et ils crurent bien mourir à cet instant. Leurs mains se lièrent discrètement -mais pas assez pour que cela échappe à Kili- et ils crurent bien avouer des choses inavouables tant la mort semblait à leurs portes. Mais ils n'y arrivèrent pas, de plus leurs voix furent noyées dans les cris de joie des gobelins qui chantaient et chantaient d'allégresse.
« Quinze oiseaux piégés dans cinq sapins
Pris au pièges comme des lapins,
Vont bientôt rendre gorge, Ô vengeance,
Pas même besoin d'arc ou de lances !
Brûle Brûle, herbe sèche
Mourrez Mourrez, nains de malheur !
Feu feu, va et lèche,
Le tronc, et sonne leur dernière heure ! »
Thorin serra la petite main dans la sienne et dans un murmure il l'avoua « je tiens à vous » mais Bilbon n'en entendit pas un mot, les yeux pourtant fixés sur sa bouche, il ne put y lire les aveux non plus.
Le feu monta et monta, grimpa le long des troncs et on entendit des cris perçants. Tous les nains se tournèrent vers le ciel, ce cri n'était pas celui d'un gobelin... assurément ! c'était celui du roi des aigles qui s'était jeté dans la fournaise pour venir en aide à la compagnie. On récupéra les nains, le hobbit et le magicien alors que d'autres s'occupaient de renvoyer le feu sur les assaillants des cavernes. La main de Bilbon quitta de force celle du Prince nain et il se senti abandonner la terre ferme, prit entre les serres d'un aigle géant. Il s'accrocha fermement à ces pattes immenses et il regarda autour de lui, Thorin fut celui qu'il vit en premier. Il semblait agité. En effet, alors qu'il avait été attrapé, le feu était déjà venu lécher le bas de son manteau qu'il frappait du plat de la main pour tuer les flammes. Il arriva à en finir avec celles-ci et son regard croisa celui du Hobbit. Soudainement son visage était aussi rouge que possible et il se détourna. Bilbon se senti très mal à l'aise également et s'accrocha de toutes ses forces à cet animal immense. Il avait le vertige en haut d'une échelle alors lorsqu'il vit en contrebas le sol et les collines ne ressemblant plus qu'à une peinture à l'huile il eut un frisson bien désagréable. Ce vol allait avoir raison de lui !
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