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J'ai attendu le dernier moment pour le lui dire. Sa petite cuillère couverte de mousse au chocolat est suspendue près de sa bouche. Il porte déjà le chouchou que je lui ai offert au début du repas. Je sais que mon dessert fait maison est trop sucré mais il se force à dire qu'il est bon.

Après lui avoir offert mon cadeau, on a parlé naturellement. Même avec un cadre romantique, ça ne change pas notre façon d'être. On se parle comme des amis, comme deux mecs ayant les mêmes centres d'intérêt et se charriant à la moindre occasion.

La différence, c'est que l'on se regarde avec les yeux qui brillent et que l'on continue à se faire du pied sous la table depuis tout à l'heure.

Et maintenant, j'ai décidé d'y aller franco. Fini le citron handicapé des relations sociales. J'ai envie de m'exprimer et de lui dire clairement ce que je ressens. J'ai préparé cette soirée dans ce seul but.

— Tu m'aimes ? redemande-t-il en posant sa cuillère. Comment ça ?

— Quoi « comment ça » ? Parce que ce n'est pas assez clair ? Tout ça, le cadeau, l'expression de mes sentiments en te retrouvant... C'est vraiment pas clair ?

— Oh si, c'est pire que clair ! Même un aveugle verrait comment tu me dévores du regard ! Ça fait des lustres que je sais que tu m'aimes !

— Ah. Bon. C'est sûr que... ok.

— Je veux savoir comment tu m'aimes. Est-ce que tu m'aimes autant que tu l'aimes « elle » ? Plus ? Comment ? Jusqu'à quel point ?

Il fait exprès. Son sourire taquin me montre qu'il joue encore pour voir jusqu'à quel point je peux tomber dans son piège.

Il veut me mettre mal à l'aise ? On va inverser les rôles alors.

— Je t'aime bien plus que n'importe qui. Avec toi, j'ai l'impression que mon cœur explose de bonheur chaque minute. Qu'un tsunami de guimauve vient engloutir mon cerveau et qu'un filtre cœur se déclenche à chaque fois que ton visage est devant moi.

— C'est dégueulasse.

— Ouais, c'est à gerber. C'est nian-nian, c'est sucré mais aussi acidulé. Ce que je ressens, c'est comme quand on a un bonbon pétillant dans la bouche. Voilà, c'est ça. Un jelly belly à la pomme entourée de sucre mais qui cache un cœur acide de citron. C'est comme ça que je nous voit. C'est une nouvelle saveur et j'adore la goûter, l'avoir que pour moi.

— Je comprends d'où viennent les textes que tu poses sur papier vu comment tu décris une chose aussi complexe que l'amour en faisant un parallèle avec notre nature de jelly belly.

— Alors, ça te convient comme réponse ?

Red cache à nouveau le bas de son visage de sa main et détourne les yeux.

J'ai gagné, il est gêné.

Il se gratte le front avant de revenir vers moi et de papillonner des paupières. Je ne l'ai jamais vu avec les joues aussi rouges.

Soudain, il pose ses mains sur la table, se relève et se penche pour m'attraper par le col de ma chemise comme s'il allait me casser la gueule.

Il fronce les sourcils mais me fait un sourire éclatant. Red cache les émotions qu'il a du mal à gérer avec de l'agressivité ou du je-m'en-foutisme mais là, je le sens animer par quelque chose d'autre...

« J'en ai ras le cul d'attendre. » murmure-t-il.

Ses lèvres viennent s'emparer des miennes sans me prévenir et le goût du chocolat trop sucré s'infiltre dans ma bouche à cause de sa langue. Je finis par accepter ce baiser passionné et impatient en me relevant à mon tour et en contournant la table.

— Et le dessert ? arrivé-je à articuler entre deux échanges.

— C'est toi mon dessert.

— C'est tellement cliché ce que tu viens de dire. C'est...

— Dégueulasse, hein ?

« Excitant », c'était le mot auquel je pensais.

Comme s'il lisait dans mes pensées, Red me tire par la main jusqu'au canapé avant de m'y pousser et de se jeter sur moi.

Je l'avais compris à force mais ses baisers et ses gestes sont dignes d'un expert, confirmant que ce n'est pas la première fois qu'il fait ça. Je me doutais bien qu'il n'était pas novice et que je serais maladroit si l'on allait plus loin que le roulage de pelle, mais à ce point.

Ses dents mordillent mon cou, ses mains caressent tout mon corps et lorsqu'elles s'aventurent là où je ne m'y attendais pas, je me redresse instantanément.

— Ça va ? me demande-t-il subitement inquiet.

— Je ne m'y attendais pas, c'est tout...

— Ça va trop vite ? Tu veux qu'on s'arrête là ? Ou qu'on reste sur l'échange de bave ?

— Charmant. C'est juste que... Je ne suis pas aussi expérimenté que toi.

— Sans dec'. C'est pas la nouvelle du siècle. Tu sais que je suis aussi un novice ?

— Te fous pas de ma gueule.

— Ok, pour ce qui est des relations sexuelles hétéros, je me débrouille bien. Mais entre mecs... Je suis au même niveau que toi. C'est la première fois que je pose ma main sur une bosse de pantalon.

— Ah... Et t'es satisfait de la bosse ?

— On parle de 18cm tout de même !

Nous rigolons tous les deux à sa blague, référence à notre échange de l'autre fois après le viol buccale que Pina m'a infligé.

Rien que ça me permet de me détendre un peu, contrairement à ladite bosse sur laquelle on plaisante.

— T'as peur ? murmure-t-il.

— Je devrais mais... pas avec toi. Je te fais confiance.

— Moi, j'ai peur. Peur de te faire du mal, que ça ne soit pas bon, que ça aille trop vite, que tu flippes et que je me renferme sur moi à cause de ça.

Je l'observe attentivement alors qu'il est à quatre pattes sur le canapé au-dessus de moi. Sa fragilité fait à nouveau valser mes propres craintes.

Il est tellement beau comme ça, quand il est sincère avec lui-même.

« Je suis là pour toi autant que tu peux l'être pour moi. Alors n'ayons pas peur et faisons-nous confiance. »



🍬🍬🍬



« Je t'aime Citrus »

Je passe ma langue sur ma lèvre et ouvre doucement les yeux.

Il ne fait pas encore jour mais je meurs de soif. Je tente de me lever mais un grognement me fait abandonner cette idée.

— Nion...

— Nion ? chuchoté-je en tournant légèrement la tête.

Un charabia incompréhensible sort de la bouche de mon partenaire et pourtant, je comprends qu'il ne veut pas que je parte. Je cède et tente de me rendormir alors que ses bras viennent m'enlacer pour mieux me retenir.

Il est tard, ou tôt, et il est là. Dans mon lit.

On est serré, à deux, mais ce n'est pas grave. On est bien. Je suis bien.

Ses cheveux rouges s'étalent dans tous les sens, se mêlant aux quelques plumes s'étant échappées de mon oreiller. Je dégage doucement une mèche de ses longs cils et passe mon pouce sur sa joue puis ses lèvres.

Le jaune de ses yeux est à peine visible quelques secondes avant qu'il ne referme ses paupières et grogne de nouveau. Son souffle redevient régulier contre ma peau et me fait même frissonner.

Je ne pensais pas qu'un jour, j'aurais autant envie de quelqu'un. Et encore moins d'un homme.

À bien y réfléchir, je suis sûr que je serais incapable de faire ce que l'on a fait avec un autre mec. C'est juste « Red », c'est tout. C'est spécial.

Je ressens encore ses caresses sur ma peau, le goût de la sienne, mon initiative, sa curiosité à découvrir les points faibles me faisant partir dans les aigus... Tout ce genre de détails ajouté à l'excitation et le bien être que nous avons ressenti en allant « au bout ».

Lui qui voulait qu'on s'arrête à se toucher mutuellement, il a suffi que je lui parle des capotes cachées dans la chambre de Roy pour qu'il ait l'envie d'expérimenter et d'aller plus loin physiquement.

Son « C'est pas l'moment de serrer les fesses » m'a tué de rire au mauvais moment et nous a détendu au meilleur moment. Rendant notre première fois moins prise de tête que ce que j'avais imaginé. Maladroite, oui, à perfectionner, c'est sûr, mais aussi très agréable.

Et là, il est contre moi, si mignon alors qu'il y a peu il m'aurait cassé la gueule d'avoir associé son image à ce mot.

Quand il m'a dit qu'il m'aimait alors que mes mains s'accrochaient à mes draps, j'ai eu la pensée étrange et trop amoureuse de me dire que j'aimerais passer le reste de ma vie comme ça. Rien qu'avec lui.

C'est vraiment à gerber, tout cet amour. Mais c'est agréable et ça fait du bien de se sentir autant aimé et désiré.

Je me rendors en prenant sa main dans la mienne, serein et confiant malgré les problèmes nous attendons hors de cette chambre.



🍬🍬🍬



J'ai dû mal à cacher ma joie alors même que je suis de corvée de nettoyage. N'ayant rien rangé de la veille, je me suis fait engueuler par Roy ce matin et mon air béat n'a atténué que de peu sa punition.

C'est la tête encore dans les nuages que nous nous rendons à l'université tous ensemble afin que Roy nous fasse passer ses tests. J'ai un peu d'appréhension là-dessus mais discrètement, Red me soutient en me prenant la main tout le long du trajet.

Je sais que Roy n'a aucun doute sur notre relation et son évolution. Il est loin d'être stupide et attend peut-être que je vienne le voir au moindre souci. Mais en attendant, il ne dit rien et son silence est comme une forme de soutien pour moi.

C'est deux heures plus tard que nous nous retrouvons dans un studio d'enregistrement avec Roy en blouse blanche et ses assistants. Red de l'autre côté de la vitre en train de lire des paroles et moi assis sur un canapé à écrire dans mon calepin.

Moi qui m'attendais à des tests assez chiants, je me rends compte que non seulement c'est l'inverse mais qu'en plus, la seule présence du grand rouge avec sa voix d'or fait passer le temps plus vite.

Red s'amuse à chanter tout ce qu'on lui donne, massacrant les plus grands tubes de chaque décennie, jusqu'à ce qu'on me fasse enfin intervenir.

— Tu as eu le temps d'écrire quelque chose, Citrus ? me demande Roy.

— Oui, j'ai repris un truc sur lequel je bossais.

— Tu saurais jouer la mélodie à la guitare ?

— Ça devrait le faire, c'est assez simple.

Je pose mon carnet sur le pupitre de Red, ce dernier me dévisageant comme s'il voulait faire de moi son quatre heures, avant qu'il ne se plonge dans la lecture des paroles.

Je joue la mélodie en boucle, le temps qu'elle rentre dans sa tête, prêt à l'accompagner. Il détache ses cheveux pour les relever un peu plus haut avec le chouchou que je lui ai offert, avant de me faire un clin d'œil et de lever le pouce.

Caressant délicatement le micro et rien qu'avec sa voix, nous faisant plonger dans une atmosphère totalement différente.

Oubliant le test, les gens derrière la vitre, tout. Tous les deux seuls dans une bulle.



Fingers trace your skin

Les doigts tracent ta peau

All your cliffs and peaks

Toutes vos falaises et pics

And your hair it flows like waterfalls

Et tes cheveux coulent comme des chutes d'eau

I wanna give some color back to your cheeks

Je veux redonner de la couleur à tes joues

Fingers intertwine

Les doigts s'entrelacent

As you tell me you can't take it anymore

Comme tu me le dis, tu ne peux plus le supporter

Let our hearts and souls combine

Que nos cœurs et nos âmes se combinent

While hell is knocking at our door

Pendant que l'enfer frappe à notre porte



Je joue mécaniquement, les yeux se fermant par moment pour savourer cette sensation de bonheur qu'il fait naitre en moi. Sa voix fait toujours autant chavirer et n'a rien à voir avec celle qu'il avait en chantant du Lady Gaga.

Et maintenant que j'ai goûté à sa peau et toutes ses autres subtilités, j'ai envie de lui. J'ai envie de lâcher ma guitare et de l'embrasser mais je me contiens et calme mes ardeurs d'adolescents en chaleur.

La voix de Roy dans le micro me ramène à la réalité du test, coupant brutalement la prestation.

— T'as appelé ça comment ? me demande Red.

— « Blue ».

— T'es bon mais t'es con.

Je hausse les épaules avant de ramener mon attention sur ce qu'il se passe devant nous.

Nous n'entendons pas ce qu'il se passe de l'autre côté mais quelqu'un de l'administration de l'université, semble-t-il, est entré dans leur cabine pour parler à mon tuteur.

Ce dernier a l'air soucieux, même contrarié, jusqu'à être résigné et à nous annoncer la désagréable nouvelle par le micro :

« Des représentants des Jelly Beans sont là. »

Un frisson me parcourt alors que ma première pensée va vers Red censé toujours être en cavale.

Et pourtant, ce dernier a l'air plutôt serein... Ah non, il serre les poings et fronce les sourcils. Comme d'habitude.

Nous voyons entrer dans la cabine les deux représentants que j'avais vus à la fête hivernale mais également Freya Holmes et à notre très grande surprise... Cotton Candy.

Qu'est-ce que le fuck ?

— Citrus.

— Ouais ?

— Ça ne sent pas bon. T'avais bien largué Cotton, non ?

— Visiblement, ça ne rentre pas dans sa tête. T'avais bien dit que tu ne retournerais pas près des Jelly Beans ?

— Ça ne rentre pas dans la leur aussi.

— On fait quoi ? On se tire en courant ?

— Non, s'ils ont réussi à me retrouver ici, c'est qu'on m'a balancé. Surement un des assistants de Roy ou même un membre du personnel de l'université. On me retrouvera toujours même sans carte GIC.

Nous fixons les gens derrière la vitre en train de discuter avec Roy alors que Cotton nous fait un grand sourire. Pas le genre de sourire qu'on peut apprécier, le genre de la « jalouse possessive ».

« Je vais leur montrer nos talents. »

Un hochement de tête entendu et je reprends la guitare pour y faire glisser mes doigts. Jouant la même mélodie alors que Red s'approprie encore plus le texte qu'il vient de chanter.

Il donne tout ce qu'il a sur le peu que je lui ai écrit et pourtant, je sens que ça fait son effet. De l'autre côté, l'équipe de scientifique a l'air satisfaite et les représentants des Jelly Beans sont à la fois conquis et contrariés.

Cotton, elle, a l'air furax envers Red. Elle discute avec ceux autour d'elle, retrouvant un faux sourire avant de quitter la cabine pour... nous rejoindre.

« Salut vous deux ! On m'a demandé de prendre ta place, la pomme rouge ! »

Je cherche une confirmation de la part de Roy qui approuve d'un haussement d'épaules résigné. Je suis sûr d'entendre Red grogner mais ce dernier ne dit rien et va se poser contre le mur.

— Salut mon Limoncello, commence Cotton en s'approchant de moi. Tu ne m'as pas appelé des vacances, j'étais triste !

— Doucement, réponds-je en l'écartant, je t'ai dit que je ne voulais p-

— Chut ! On peut nous entendre et que les gens sachent que l'on est ensemble est bénéfique pour moi mais également pour toi si tu veux rejoindre les Jelly Beans.

— Pourquoi j'aurais envie de ça ?

— La gloire, la richesse, l'amour de tous, qui n'en aurait pas envie ?

— Moi, par exemple. La question, c'est plutôt « qui en aurait autant envie » ?

Cotton Candy m'ignore royalement et se contente de lire les paroles que j'ai écrit pour Red. Dès qu'elle est prête, elle lève son pouce vers la vitre et Roy me prie de jouer la mélodie.

Je garde les yeux sur Red, son fameux air agressif à faire fuir toute une pièce sur son visage. Il serre les dents mais vu comment il regarde Cotton, je suis sûr qu'il pense qu'elle ne fera jamais aussi bien que lui.

Et c'est ce qui arrive.

Elle chante bien, comme d'habitude, mais ce n'est pas au niveau de Red Apple. On n'a pas le cœur qui bat la chamade, pas de frisson, pas d'émotions.

Qu'elle le chante maintenant ou quand elle aura plus d'expérience, ça ne changera rien : ce texte n'est pas pour elle.

Oui, ce texte parle d'une personne que l'on aime et que l'on nous a pris. Ça pourrait être sa chanson si son « amour » était réel et pas motivé par autre chose. Cotton pourrait être « Blue », dans un autre univers.

Peut-être que Red a raison. La possibilité que je possède un talent qui ne fonctionne qu'avec lui est probable. Ou alors je dois exclusivement penser à la personne qui va chanter pour que cette dernière ait une voix d'ange ?

Je préfère l'hypothèse que Red et moi, à cause de notre passé tragique, ayons chacun un talent s'accordant avec l'autre exclusivement.

C'est ce que Citrus Lime a voulu créer. Par d'horribles moyens et sans pitié mais avec à la clé, un succès.

Je le hais mais sans toutes ces tortures, je n'en serais pas là à jouer de la guitare alors que le mec que j'aime fait un sourire moqueur à la fille qui s'accroche à moi pour rien.

« Rien n'est encore sûr mais il se pourrait que le talent de Citrus et celui de Red soient un duo ne réagissant qu'ensemble. » déclare Roy dans le micro après la prestation.

Soudain, Red se redresse et force Cotton à s'éloigner du micro d'un simple regard assassin, avant de pointer du doigt les représentants et de s'exclamer :

« Si les Jelly Beans veulent de moi, qu'ils abandonnent. Red Apple ne marche qu'avec Citrus Lime et vice-versa. »

Malgré cette provocation, j'ai pourtant l'impression qu'ils ne vont pas lâcher l'affaire. Il y a dans leur regard vers nous quelque chose d'intense... Un désir brûlant de nous faire rentrer dans leur moule.

Une obsession de tout posséder et de ne pas laisser la place à l'indépendance.

Ces regards veulent tout dire : si les Jelly Beans ne peuvent convaincre Red, ils vont tenter de me faire basculer de leur côté pour avoir le citron ET la pomme.

Qu'ils essaient s'ils ont du temps à perdre.



Le Citred a enfin été consommé pour leur plus grand bonheur 😏 Cette histoire n'est pas classé "Adulte" donc j'ai volontairement sauté la description de la nuit qu'ils passent ensemble pour que ce soit "tout public".

Qu'avez-vous pensé de ce moment ? Et du lendemain de test avec l'arrivée de Cotton ? Vos théories sur la suite ?

P.S : J'ai sortie le chapitre un peu plus tard parce que je viens juste de l'écrire ! Comme je l'avais dit dans une précédente note d'auteure, je n'ai plus de chapitres d'avance et j'essaie de terminer l'écriture mais c'est compliqué niveau envie en ce moment. Je vais essayer de sortir les chapitres le jeudi mais si ça a du retard, ne vous inquiétez pas. Ça sortira juste un peu plus tard !😅

🍬En attendant, n'hésitez pas à me soutenir en votant et en donnant votre avis en commentaire. On se retrouve bientôt pour la suite !🍬

*Blue - Ken Ashcorp (référence à l'anime Madoka Magica)

https://youtu.be/wX78KhD04N8



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