32🍬Butterfly
I've been searching for a man
Je cherche un homme
All across Japan
Dans tout le Japon
Just to find my samurai.
Juste pour trouver mon samouraï.
Someone who is strong
Quelqu'un qui est fort
But still a little shy
Mais toujours un peu timide
Yes I need, I need my samurai.
Oui, j'ai besoin, j'ai besoin de mon samouraï.
La musique me parvient à peine dans les oreilles. Je plisse les paupières, pas sûr d'avoir bien entendu, lorsque Red se répète mais cette fois-ci, en se tournant vers l'écran de sa machine.
« C'est pour ça que tu l'as embrassé elle, et pas moi ? » dit-il à nouveau alors que ses pieds glissent et sautent au rythme de la musique.
Ai-yai-yai, I'm your little butterfly !
Green, black and blue make the colors in the sky.
Ai-yai-yai, I'm your little butterfly !
Green, black and blue make the colors in the sky.
Oh oui, je les sens les papillons mais pas dans le ciel, non, dans mon ventre.
Putain, j'en deviens presque romantique. Je suis sûr que c'est de la faute de Roy avec ses Beatles et leur chanson culcul !
— J'ai appris pour « ton » suicide après avoir... Enfin... Bref.
— Au moins, tu es honnête. Donc c'est bien parce que Cotton te plait.
« Donc c'est bien parce que je ne te plais pas », c'est ce que je comprends dans le ton qu'il emploie. Je dois rattraper la situation ou sinon... Je n'en sais rien.
— Tu penses qu'elle est sincère avec toi ? demande-t-il. Ok, Cotton est une « gentille fille » mais est-ce que tu vas vraiment jouer son jeu et devenir son petit-copain juste parce que tu as un pic de popularité auprès des filles depuis deux jours ?
— Je n'en sais rien, je l'aime bien. Elle ne m'a jamais déçue.
— Parce que moi, oui ?
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ? En vrai, pourquoi tu t'intéresses tant à mes histoires ? Un jour on est pote, l'autre tu m'ignores et celui d'après tu déclares à tout le monde que je t'appartiens ! Faudrait savoir, bordel !
— Mais t'es turbo con ou bien ?! s'écrie-t-il.
Sa main agrippant mon col et son regard incendiaire, je sens qu'il est à deux doigts de m'en foutre une et en même temps... Il rougit.
Je n'ai jamais vu ses joues aussi rouges.
Tout sur son visage exprime la colère sauf ce détail qui transforme son expression en gêne immense. Une gêne aussi transmissible qu'une maladie du baiser.
Les dents serrées, je l'entends presque grogner lorsqu'il me lâche enfin et change totalement de sujet :
— Quand est-ce que tu m'écris un truc ?
— Euh... J'en sais rien. Je croyais que tu avais refusé la demande du dirlo. ?
— Ouais mais si tu m'écris un bon truc, je suis partant. Seulement si c'est toi.
— Pourquoi ? T'as peur de pas sortir ta meilleure voix en chantant du Mariah Carey ?
— T'as vraiment pas capté, hein ?
La chanson terminée, Red soupire et me tend une pièce pour lancer le troisième morceau qu'il a sélectionné. Je l'insère dans la machine en prenant une grande inspiration comme pour me donner de la motivation mais aussi avoir de l'air dans mon corps bien trop tendu par nos discussions.
« Mon talent ne réagit qu'avec le tien. »
Qu'est-ce que le fuck ?
Pas sûr d'avoir entendu, je m'apprête à lui répondre mais suis coupé par la nouvelle musique rythmée devant moi. J'essaie de me concentrer à nouveau, bien décidé à lui montrer que j'ai plus de coordination qu'un mec bourré.
— T'as pas remarqué que je chantais comme une brèle sauf quand c'était tes mots ?
— Je me suis juste dit que tu ne faisais pas trop d'effort, mens-je.
— Pfff, tu parles ! Les « moi » d'avant étaient capables de chanter tout et n'importe quoi de façon divine... Mais que des reprises. Jamais des morceaux originaux composés pour elles. Tu ne trouves pas ça chelou que maintenant, ce soit l'inverse ?
— Admettons que maintenant tu ne puisses bien chanter que des créations. Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ? En quoi ça ferait que j'ai un talent ? C'est con.
— Parce que j'ai déjà essayé de chanter des compositions écrites pour moi mais ça ne fonctionnait pas. Il n'y a que tes mots qui font revivre mon talent. Comme si ton talent... c'était d'être mon parolier.
Je ne peux retenir un fou rire nerveux en l'entendant prononcer ces mots sérieusement. Je manque même de glisser mais me rattrape à la machine devant moi, la respiration presque coupée.
C'est du délire.
Citrus Lime a toujours voulu avoir un talent. Il m'a modifié génétiquement pour ça et de la pire des façons mais tout ce qu'il aurait obtenu, c'est un clone avec le pouvoir d'écrire des paroles de chansons émouvantes que seul Red pourrait chanter ?
Ça n'a aucun... Et en même temps...
Si Citrus était amoureux de Red, peut-être que...
Je chasse cette pensée de ma tête, ne croyant pas une seconde à une explication logique ni à ce qu'affirme le grand rouge à côté de moi.
« Il n'y a aucune preuve de ce que tu avances et c'était peut-être du pur hasard que ça fonctionne. On analyse mon sang plusieurs fois par mois depuis ma naissance et aucune onde n'a été détectée pour prouver que j'avais un talent. C'est bancal comme affirmation. »
La musique s'arrête en même temps que nos corps essoufflés alors que je regarde mon score pas dégueulasse mais très loin de la quasi-perfection de Red.
Ce dernier fronce les sourcils et fixe la machine, pas à cause de son résultat mais parce qu'il semble réfléchir à ce que je viens de dire.
Ça n'a pas l'air de le satisfaire. À force de le fréquenter, je commence à comprendre certains aspects de sa personnalité dont le fait qu'il n'aime vraiment pas quand on le contredit.
J'ai pas mal d'orgueil en moi mais lui semble en avoir dix fois plus.
— Ok, commence-t-il, j'ai un deal à te proposer. Tu vas m'écrire une chanson pour la fête d'hiver. Si je n'arrive pas à bien la chanter comme l'autre fois, tu auras gagné. J'arrêterais les frais.
— Les frais de quoi ?
— J'arrêterais de vouloir interférer dans tes « relations ».
Mais moi, j'aime quand tu fais ça. Même si ça me fout rouge de honte, j'aime savoir que près de moi, il y a quelqu'un concerné par le sort de mon cœur.
— Et si tu chantes comme un dieu ? réponds-je.
— Tu devras admettre que j'avais raison. Que tu as un talent et qu'il est lié au mien. Et aussi... Tu me feras une faveur.
— Et pourquoi pas trois vœux comme si j'étais un putain de génie ?
— Une faveur ce n'est rien. Je ne vais pas te demander l'impossible. Deal ?
Je pousse un soupir résigné alors qu'il me tend son petit doigt pour que je le serre avec le mien et scelle notre marché.
Ce que je fais, malgré le grand pourcentage d'échecs de ma part.
Comme si je venais de me faire piéger en toute conscience, sachant que Red avait 90% de chance de gagner.
🍬 🍬 🍬
Samedi après-midi. Une odeur de cookies sortant du four alors que le thé au citron coule dans ma gorge et me réchauffe immédiatement. Affalé sur le canapé du On The Rocks, je fais rouler mon stylo entre mes doigts alors qu'en face de moi, Cappuccino secoue la tête au rythme de la musique dans son casque.
Suite au marché avec Red d'hier mais également la demande du directeur totalement inutile de cette Académie, je me suis lancé dans la composition d'une chanson pour l'ouverture de la soirée d'hiver prévu dans quelques semaines.
Grâce à l'apprentissage de la guitare, j'ai quelques notions qui me permettent de comprendre et faire des propositions à la première clone Cappuccino, reine de la composition en urgence.
Elle connait ses « sœurs » par cœur mais a également connaissance de ce qu'est capable de chanter Red, ce qui lui permet de tout harmoniser rapidement. Mais avant ça, la chose dont elle a besoin c'est d'un thème et donc, de mes paroles.
Qu'est-ce que je souhaite transmettre ? Comment est-ce que je veux que Red exprime mes émotions mais aussi les siennes ?
— Je sèche... soupiré-je alors qu'elle retire son casque.
— Ah ? Tu as écouté les extraits que je t'ai envoyé ?
— Ouais mais... Je ne sais pas. Ça fait trop « noël ».
— C'est le but, dit-elle avec un rare petit sourire amusé. C'est ce que veut le directeur, non ?
— Ça me fait chier de lui faire plaisir.
— Alors qu'est-ce que tu penses que Red veut ? C'est pour lui que tu écris. Pour vous et pour nous. Pas pour eux.
Elle s'exprime toujours simplement, une pointe de timidité dans la voix, mais pourtant elle va toujours à l'essentiel. C'est ce que j'aime avec Cappuccino, elle arrive à « débloquer » les situations problématiques facilement et calmement.
Tout le contraire de Red avec qui pourtant, elle est très souvent en contact.
« Ne pense pas à pourquoi tu l'écris mais pour qui. »
Je réponds à son sourire alors qu'elle remet son casque sur les oreilles et griffonne des notes sur son papier à partition. J'étire mes bras et baille avant de lui faire signe de que je vais nous chercher à manger au comptoir.
La démarche nonchalante due à ma flemme post-déjeuner, j'arrive devant la caisse alors que la nouvelle serveuse prend son service... Une serveuse à qui je devais parler depuis quelques jours.
Cotton Candy attache ses cheveux avec un élastique avant de me faire ce fameux regard du « je te désire pour mon goûter » qu'elle m'offre depuis que je l'ai embrassé. Une pince en métal dans la main, elle saisit deux cookies encore chauds de sous une cloche en verre et les pose dans une assiette.
— C'était bien votre commande ? me demande-t-elle en pointant Cappuccino du menton. Je t'en mets un tout chocolat en plus, cadeau de la maison.
— Merci beaucoup. Ça va, toi ?
— Le train-train quotidien. La vie bien remplie... On n'a pas eu l'occasion de se reparler depuis lundi mais aussi depuis le chahut de vendredi.
— Ouais... Je ne sais pas encore comment gérer ma nouvelle popularité injustifiée. Peut-être que balancer du jus de citron dans les yeux des hypocrites, ça m'aiderait ?
— Il va t'en falloir, du jus !
Je rigole avec elle tout en pensant qu'il y a forcément un double sens pervers à ce qu'elle vient de dire. Elle s'occupe un instant d'un autre client en lui faisant son café avant de revenir à moi, grignotant le cookie offert.
— Excuse-moi d'avoir affirmé à tout le monde que tu étais mon copain. Je pensais pouvoir t'aider avec ces filles.
— T'inquiète, j'étais juste... troublé. Je pensais que tu voulais qu'on parle de notre relation avant et qu'elle reste cachée. Tu m'as un peu pris de cours.
— J'ai changé d'avis après ce que tu as révélé au monde.
Yep. Pop avait raison. C'est bien une question de « possession ».
Cotton a dû voir ses plans perturbés à mon sujet, pensant que l'on pourrait juste s'amuser en secret sans ruiner sa réputation. Le fait que je devienne soudainement populaire auprès des filles en chaleur de l'Académie à cause de mon corps a tout changé.
Elle était obligée d'agir et de marquer son territoire pour pas que je me fasse avoir par une autre.
« Par contre, je ne m'attendais pas du tout à cette intervention de la part de Red ! »
Ou un autre.
— Personne n'aurait pu s'y attendre, dis-je en détournant le regard par gêne. Ce mec est vraiment un canular à lui tout seul !
— Donc... Il n'était pas sérieux ? Tu ne lui appartiens pas ?
— À moins que je ne sois à vendre, je n'appartiens à personne si ce n'est à moi-même.
— Ce serait trop bizarre surtout ! Que tu sois avec Red ! Le truc tellement improbable !
— Ahah... Ouais. Grave.
— Tu ne l'intéresses que pour ton rôle de parolier.
Ce qu'elle dit, je le prends comme une pique. Un gros pincement au cœur alors que pourtant, c'était sans méchanceté aucune. C'est une vérité que Red a déclarée devant tout le monde.
Je suis son parolier, c'est tout. Je ne lui sers qu'à ça.
Un petit rire jaune sort de ma bouche alors que Cotton me dévisage, ne comprenant pas ma réaction.
Je me sens con.
Un instant, un moment de naïveté et je me mettais à croire que Red était réellement intéressé par moi.
Peut-être qu'il ne fait que jouer avec moi. Qu'il me provoque ou qu'il fait exprès d'agir de façon ambigüe pour ne pas que je me rue dans les bras de son ennemie Cotton. Peut-être que tout n'est que manipulation ?
J'en sais foutre rien. Je n'y crois pas moi-même mais en même temps, je suis blessé.
En pensant à lui, j'ai mal. Je ne veux pas qu'il joue avec moi, qu'il me mente et me trahisse. Je veux un Red authentique, avec qui je peux déconner sans prise de tête. Dont le seul jeu est de montrer qui je suis vraiment aux autres.
Je veux que Red soit-
Soudain, je suis interrompu dans mes pensées par une langue venant arracher des miettes de cookie au coin de mes lèvres. Une bouche se collant à la mienne et manquant de me dévorer, aspirant tous mes doutes et soulageant mes tourments.
Cotton s'est appuyée sur le comptoir pour m'embrasser, surement parce qu'elle n'avait pas de réponse de ma part et qu'elle s'inquiétait que je réfléchisse trop.
Surement pour faire pencher la balance en sa faveur dans mon esprit.
Ouais, je suis perdu. Je suis un putain d'adolescent indécis qui commence à flancher pour un mec mais qui pourtant, passe à autre chose au moindre contact physique d'une belle fille qui le désire.
Et comme je m'y attendais, un son strident se fait entendre dans ma tête lorsque mes mains encerclent le visage de Cotton pour approfondir le baiser. Ma langue s'immisçant en elle sans mon contrôle, créant des frissons chez l'adolescente.
Ma bouche se détachant de la sienne, elle reprend sa respiration et me regarde avec des étoiles dans les yeux pendant que je caresse délicatement sa nuque, un sourcil arqué et un sourire provocant qui ne m'appartient pas sur le visage.
— Oua... Citrus... Je-
— Il n'y a que toi qui m'intéresses, chérie.
— Alors ça veut dire que... ?
— Qu'on est officiellement ensemble.
— Tu as l'air différent... Plus sûr de toi, mais... J'adore ce Citrus.
Un clin d'œil alors que j'emporte mon assiette de cookie jusqu'à ma place, le regard d'une Cotton impressionnée dans mon dos et celui d'une Cappuccino dans l'incompréhension de ce qu'elle a vu, devant moi.
Pourquoi faut-il que TU prennes ma place dans ces moments-là ? Tu désires Cotton à ce point ? Ou alors tu veux m'éloigner de Red par tous les moyens ? Pourquoi ?
Subitement, une conversation remonte dans ma mémoire. Une discussion entre Red et moi en pleine crise alors que j'étais malade :
— Tu sais que même si j'ai le contrôle, il se souviendra de tout ce que tu viens de dire à son réveil ? Il a conscience de mes paroles et mes actes, comme un simple spectateur brûlant de monter sur scène.
— Alors retiens bien ce que je vais dire : Citrus et moi, on va se débarrasser de toi. Je vais te faire disparaitre de sa tête et ça même si ça doit me prendre l'année entière. J'ai mes raisons, il n'a pas à les connaitre mais crois-moi qu'elles sont suffisantes pour nourrir ma colère.
— Essaie donc.
Une part de moi veut Red quand l'autre veut à tout prix s'en éloigner pour avoir le contrôle.
Je ne suis qu'un petit papillon qui a besoin d'un samouraï pour le sauver.
Citron indécis rend le jus bien trop trouble ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Du rapprochement avec Red et de ce qu'il a supposé sur le "talent" de Citrus ? Vos théories ? Que pensez-vous qu'il pourrait demander comme faveur s'il gagne leur pari ?
De la discussion avec Cotton et de la décision prise par Citrus lors de sa crise d'identité ? Comment va être perçu la nouvelle par tous ?
🍬N'hésitez pas à voter pour ce chapitre et à donner votre avis en commentaire, chaque mots est un grand soutien pour moi et ma plume ! On se retrouve jeudi prochain pour la suite🍬
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A l'approche des fêtes, en cette période maudite de 2020, j'ai décidé de vous offrir la chance de gagner deux histoires de jeunes femmes "maudites" mais qui arrive avec leur caractère à braver les difficultés à leur façon !
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