« – Ça s'est infecté. Il faut du matériel médical putain, on doit rentrer. Tu risques d'attraper un champignon ou une saloperie d'ce genre.

– Ok.. Mais, du coup par rapport aux coupures, tu crois que c'est dû à quoi ?

– Je dirais que c'est.. comme si euh.. On avait en quelque sorte râper ta peau.

– Hein ?

– Je veux dire, il se peut que ta verge aie subit des frottements enchaînés, ta peau a été arrachée.

– Comment ça ?

Mon cœur commençait à battre à deux cents à l'heure.

– Bon ok, clairement, on dirait que tu t'es fait violé à sang. Mais avec un objet coupant.

Et il serra les dents. Putain.

– Tabarnak. Quel est l'ostie d'cave qui.. Merde.

– C'est juste une supposition Aaron, il y a pleins d'autres possibilités. Et aussi.. Il y a des déchirures régulières qui ont pu être faites avec soit une lame, un objet coupant, ou encore même un fil de fer.

– Un fil de fer ?

– Oui un fil de fer très fin, ou un fil de nilon, c'est ultra coupant lorsque c'est bien tendu.

Il se releva pendant que je me rhabillais.

Avant qu'il ne soit trop loin, je lui ai tapoté l'épaule :

– Et Max, ça reste entre nous.

– De quoi ?

– Bah que tu aies vu et que tu crois que-

– Oui bien sûr, t'inquiète pas mec.

Il sourit, et je le lui ai rendu.

– Merci.

On rejoignit les autres pour leur faire part de notre avis ; on devait rentrer. Il était à présent quatorze heures vingt-six et on devait ramener le corps de Raquël à ses parents.

Cette pensée sordide me fendait le cœur. J'appréhendais juste la réaction de ses parents lorsque ce sera l'heure. Sa petite sœur sera dévastée.

Sorti de ma transe, Léo m'interpella.

– Et, on y va. Tu viens en voiture ou tu préfères monter sur ta bécane ?

Ayant besoin de rester seul, je n'hésitais pas à reprendre mon bijou pour la route.

Seulement, à l'enjambement de ce dernier, une douleur monstre me rappela dans quel état mon entre jambe était. C'était pour moi impossible de monter sur la moto. Je devais aller en voiture.

Avant que Max ne démarra, je prévins Léo que je ne pouvais pas conduire. Étant le seul à avoir son permis moto, il dû prendre la route à part.

Je voyais Jake me regarder à travers la vitre, légèrement teintée.

Je suis donc monté côté passager, près de Max. Le silence était bien présent, sachant qu'un corps était avec nous dans le coffre. Pour adoucir l'atmosphère, le conducteur enclencha la radio, volume au max.

Ayant une chose à dire, j'ai baissé le volume de la chanson qui passait.

– Max, dépose nous d'abord chez Raquël, on doit prévenir ses parents.

Je pus entendre Jane éclater en sanglot, à l'entente de ces sinistres paroles.

– Okay, elle habite où déjà ?

– C'est elle qui habite près de Montréal, à Laval.

– Ah oui, Boulevard Saint-Martin Ouest ?

– Le numéro 666.

– C'est ça. Juste.. On leur dit comment ?

– Je m'en occupe, tu resteras avec Jane dans la voiture.

– D'ailleurs.. Jane, ça va ? »

Il lança un bref regard dans le rétroviseur et il eu un regard inquiet.

– Jane ?! Dis-je.

Elle s'était volatilisée. Jake s'était endormi, et Clara regardait le paysage défiler.

– Merde.. Max arrête toi sur la bande d'arrêt d'urgence !

Nous étions donc sur l'autoroute et il fit ce que je lui dis.

Il sortit en premier de la voiture, étant donné que ma porte était légèrement bloquée par la faute des arbres qui longeaient la route. Je sortis donc quelques secondes plus tard.

Nous avons ouvert la portière pour vérifier où elle était. Et jusqu'à preuve du contraire, elle était assise à sa place, le regard dans le vide. Toujours Jake à ses côtés, dormant paisiblement, et Clara qui cette fois observait la scène.

Pris par la colère, l'hystérie qui s'installait en moi et toutes sortes de spasms, j'ai donné un coup dans la voiture, avant de me prendre le visage entre les mains nerveusement.

Clara sortit à son tour de la voiture pour me rejoindre. Elle me dit de me calmer et prit mes mains dans les siennes.

– Jane ? Max la secoua vaguement.

Elle ne fit rien et se contenta de le mordre. Jake s'était visiblement rendormi très facilement, il avait l'air exténué.

Elle l'a mordu ?

– Ah ! Tabarnak.. Elle m'a fait mal.

Il saignait un peu sur le poignet.

– Ça va ?

– Ouais ouais, vas dans l'coffre, il y'a une trousse avec juste une bouteille d'alcool, il doit y avoir aussi un paquet de mouchoirs.

J'acquiesçais de la tête et allais ouvrir le coffre.

Merde.

Toutes ces conneries m'ont fait oublier le problème primordial ; Raquël.

En ouvrant le coffre une odeur à vomir atteignit mes narines, l'odeur typique des cadavres.

J'ai refermé légèrement le coffre en prenant conscience que l'on était sur l'auto-route, et qu'il y avait des yeux baladeurs.

Après avoir trouvé ce qu'il me fallait une brise fraîche s'installa et j'eus un frisson. En soignant Max je me rendis compte que Jane en avait profité pour sortir de la voiture et s'isoler, à notre opposé. En me baissant un peu, on pouvait voir qu'elle était accroupie, car ses pieds étaient visiblement recroquevillés.

En un claquement de doigts nous étions de retour dans la voiture et Jane s'était remise à sa place automatiquement, sans dire un mot.

Il faut que je lui parle.

Après encore une dizaine de minutes passée sur la route, nous arrivions enfin devant chez Raquël. Clara essayait de me convaincre malgré le fait que je stressais et que mon estomac se nouait de plus en plus ; une boule commença à se former dans ma gorge, mes lèvres se gerçaient peu à peu.

– Euh.. Ça va mec ?

– Oui, oui.

– T'es tout blanc, tu veux que j'y aille à ta place ?

– Non, toi tu restes là et tu surveilles Jane et Jake.

– Comme tu veux.

– Bien. »

Après avoir pris une bonne inspiration je tirai enfin sur la poignée afin de sortir. Au contact de mon pied sur le sol, je sentais mes jambes faiblir.

J'allais annoncer la mort de Raquël à sa famille.

Après avoir remis toutes mes idées et émotions en place, je me suis avancé lentement vers la porte d'entrée.

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