Il faut que je les sauve.

« – J'y vais.

– Pardon ? Demanda Clara.

– Je vais les chercher, vous voulez que j'y aille ? J'y vais.

– Je viens avec toi, t'es complètement malade toi. Cria ma copine en me voyant m'éloigner.

– Non. Toi tu restes avec les autres.

– Attends, mec.. Il est vingt-trois heures, c'est quoi ce bordel ? Déclara Léo.

– Regarde comme il fait noir ! S'interposa Jane.

– Mais.. Il y a à peine deux minutes il était dix-huit heures.

– Oui, c'est pour ça que c'est étonnant. Répondit Léo, soudainement plus calme.

– Le soleil se couche les gars.. Reprit Jane, on devrait alerter la police comme vous avez dit, on fait des recherches sur cette maison et on revient demain. Jake et Raquël vont bien, c'est certain.

– C'est quoi ce raisonnement à la con Jane ? Mais vraiment, c'est n'importe quoi ce que tu racontes ! Et, tu comptes laisser tes deux amis dans une maison où personne ne sait ce qu'il y a à l'intérieur. Redescends sur terre ma belle, il y a quelque chose de bien plus important que ta manucure de ce soir. M'emportai-je.

– Et mec, détends toi.. Elle..

– Me détendre ?! Attends Max, c'est toi qui dit ça ? Je hallucine. Vous êtes sérieux ?

– Laisse moi finir, calme toi ! Elle a raison, on..

– Elle a raison ?! Putain j'y crois pas. C'est bon on arrête de tourner autour du pot, j'y vais.

J'embrassais Clara lorsque une voix nous interpella :

– Et les gars ! Venez m'aider !

– Jake ! Oh mon Dieu, Raquël est où ? Hurla Léo.

– Raquël est là, aidez moi à la sortir !

Jake était étrangement égratigné sur tout le visage, et avait des rougeurs au niveau des bras. Son tee-shirt était légèrement déchiré sur les manches et taché de sang.

Léo et Max coururent pour aider Jake qui était entrain d'essayer de sortir Raquël de la vitre, elle était dans ses bras. Sa jambe coinçait sur le haut de la fenêtre. Ils revinrent rapidement vers nous.

– Elle est inconsciente ? M'écriai-je en la voyant les yeux clos.

– J'en sais rien.. Son cœur bat faiblement. Répondit le revenant.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ai-je demandé.

– Je.. Pshut pshut.. Et puis je l'ai vu.. Pshut Pshut...

Je n'entendais plus rien, ma tête me faisait horriblement mal, elle risquait d'exploser. J'entendais simplement des mots, comme s'il parlait en une une toute autre langue. Je me tenais les tempes avec les deux mains, ma tête tournait, un sifflement affreusement aiguë prenait possession de mon corps. Je voyais mes amis s'affoler mais tout ce que je percevais étaient des sons brouillés qui me brulaient le cerveau.

Qu'est ce qu'il m'arrive ?!

Je tentais de parler, mais aucun son ne sortait.

Je hurlais intérieurement. Ça faisait horriblement mal.

Je me suis réveillé dans un lit, en sursaut, en sueur et tremblant comme une feuille.

C'était un rêve ?

Mais tout cela paraissait si réel ! Ce n'est pas possible.. Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. C'était la réalité, je ne suis pas fou, bon sang.
Bordel ! J'ai encore mal à la tête, mes oreilles vibrent. Je.. Non, ça s'est vraiment passé.

Il faut que j'envoie un message à Clara.

De : Moi
À : Bébé

Hello mon cœur, ça va ?
Dis moi, où sont Jake et Raquël ? Raquël s'est réveillée ?

Elle répondit à la minute qui suivit mon texto.

De : Bébé

Ça va oui, par contre toi, je n'en suis pas sûre.. Qu'est-ce que tu racontes ? Jake et Raquël sont chez eux, il est 10h du matin, c'est normal. Et je n'en sais rien si elle est réveillée moi ! Demande le lui !

Mais c'est quoi ce bordel ?!

Nous sommes quel jour ? Mon téléphone m'indique Jeudi. Hier, nous étions Jeudi putain. Je n'y comprends rien. Ce n'est pas possible.. Tout ceci n'était qu'un rêve ? Je n'en suis pas certain. J'ai encore ma tête qui bourdonne, comme hier.

Bordel, ma tête me fait encore plus mal que hier, je ne comprends vraiment plus rien, je suis juste bouleversé.

Donc, admettons qu'aujourd'hui on est Jeudi, c'est encore l'anniversaire de mon couple.

Ça semblait si réel..

Je descendis pour rejoindre ma moto et juste avant d'enfiler mon casque, un appel me fit sortir de mes pensées ; le numéro de Max s'afficha.

Une impression de déjà-vu me perturba.. Qu'est ce que.. comment est-ce possible ?

" – Allô ?

– Allô !

– Qui c'est ?

– C'est Max banane !

Quoi ?

– Ah, ça va ?

– Oui, très bien merci, et toi ?

C'est moi ou ce sont les mêmes paroles que hier ?

– Euh.. Oui, non, enfin ouais. Qu'est ce que tu veux ?

– Mec faut que tu viennes voir ça !

Les mêmes mots..

– Voir quoi ?

– Rejoins moi, je t'envoie ma localisation.

Mais putain !

– Je.. C'est une blague ? C'est ça ?!

– Mais Clara est avec moi avec toute la bande, rejoins nous, tu verras c'est géant.

Merde !

– Putain, Max c'est pas du tout drôle.

– C'est rien, viens.

– Max !

– ... Bip, bip, bip."

Il a raccroché.

Dois-je les rejoindre ? Dois-je y retourner, pour encore voir Raquël et Jake sortir de la maison en sang ? Si je m'y rends, je m'y introduis directement. Je veux savoir ce qu'il se passe à l'intérieur de cette merde.

Je vais le découvrir.

Je me rendis donc à la maison, mais une chose m'interpella à mon arrivée ; il y avait cette fois, une fenêtre brisée, attendez.. La même que hier !

Donc, c'est bien ce que je pensais, c'est bel et bien arrivé. Mais alors.. Pourquoi ça se reproduit ?

Raquël nous fit le même cirque que la fois d'avant, je n'écoutais même plus, j'étais perdu dans mes pensées. Je réfléchissais à ce qu'il pouvait y avoir a l'intérieur.

Cette maison est le cliché parfait de la maison hantée, abandonnée, et tout le reste, mais elle semble différente.

Une ombre me fit sursauter, une ombre noire intense, se montra au premier étage de la maison, comme si elle.. M'observait ? Je pouvais légèrement apercevoir des yeux, ils brillaient :

– Et les gars, vous voyez ce que je vois ? Murmurai-je.

– Quoi ? Demanda Léo.

Je continuais de fixer l'ombre, qui était toujours là.

– Et bien quoi, Aaron ? Qu'est ce qu'il y a ? M'interrogea à nouveau Léo.

– Non rien..

Ils ne voient pas l'ombre, bordel.

Elle disparut.

Je me sentais bizarre, vidé de toute énergie. Je me tenais cette fois fort, aux épaules de Clara.

Elle gémit de douleur et se retourna vers moi ;

– Aaron ? Qu'est-ce qu'il y a ? T'es tout pâle !

– Oh, euh.. Rien.. Je.. Partons.

– Je pense plutôt que personne n'est au courant de son existence, regarde où on est, dans un coin paumé du Canada, où personne n'y a mis les pieds depuis des siècles. Cette maison est juste abandonnée, moi je me casse avec Aaron, c'est bon. »

Mais bordel, ce sont exactement les mêmes paroles que hier !

Merde, merde, merde.

Et Clara me tira par le bras jusqu'à ma moto, comme elle l'a si bien fait l'autre​ jour.

Avant d'enjamber mon véhicule, un bruit nous fit sursauter.

Un coup de feu.

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