Le 20 décembre, une tempête de neige monstrueuse tomba sur la petite ville de Stanwell. Le cottage Freeman tremblait, les courants d'airs cherchaient à s'immiscer dans la maison. Mais elle en avait vu des pires : elle résisterait.
La neige avait bloquée la route, et il était presque impossible de sortir de la maison. Il avait fallu sortir par la fenêtre, pour aller dégager l'entrée principal avec la grande pelle qui se trouvait dans le cagibi de l'arrière jardin.
Alors que Levi creusait afin de dégager la poudreuse qui montait jusqu'au mollets, Dorian épongeait la neige transformée en eau que Levi avait laissé rentrer par la fenêtre et par la porte. Le noiraud, lui avait clairement signalé qu'il ne servait à rien. Vexé, Dorian s'était emparé d'une serpillère, et avait commencé à nettoyer les dégâts causé par le plus âgé. Après quoi, il était allé à son tour, essayer de dégager la neige de la porte d'entrée.
La porte avait été dégagée en moins de deux heures. Mais la route restait hors d'usage. Le seul moyen d'aller en ville, était la marche. Le noiraud et le brun durent, munis de chaudes bottes, s'enfoncer dans la poudreuse de la route ensevelie, pour espérer atteindre la mairie. S'ils pouvaient faire le signalement assez tôt, le chasse neige ne tarderait plus.
Malheureusement, on leur annonça qu'il était déjà en usage à l'autre bout de la ville, et qu'il faudrait attendre le lendemain matin, pour espérer avoir une route dégagée. Quoique, avec la neige qui devait tomber cette nuit encore, ils feraient mieux de ne pas trop espérer. Le chasse neige, avait d'autres chats à fouetter, que de venir s'occuper d'un cottage au bout de Stanwell.
-On fait quoi, du coup ? Demanda Dorian alors qu'il retirait ses boots molletonnées qui devaient coûter la peau du cul.
-Moi je vais me laver puis travailler, toi tu fais ta vie, lui répondit Levi qui s'empressa d'aller sous l'eau chaude.
Un peu de calme ne lui ferait pas de mal. Depuis que son colocataire était arrivé -enfin si on peut appeler ça un colocataire- il n'avait plus eut une minute à lui. Entre les journées où il l'entraînait lui faire visiter la ville et ses alentours, et les journées où il décidait de monopoliser la télévision en mettant le son au maximum, ce mannequin commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs ! Si Noël n'avait pas été dans 5 jours, il l'aurait bien gentiment mis à la mort en jetant ses affaires dans la poudreuse.
L'eau chaude avait fait son effet : les muscles de Levi étaient détendus, et son esprit embrumé par la chaleur c'était calmé. Il s'habilla simplement d'un haut noir léger et d'un bas de jogging ample. S'enroulant de sa robe de chambre chaude, il passa prendre de quoi travailler dans sa chambre, et s'assit en tailleur sur le canapé.
Un crayon gris coincé dans sa bouche et une gomme dans sa main gauche, il commença à étudier les chiffres d'affaires de la nouvelle collection de Karl Lagerfeld. Toujours excellent, facile à rentabiliser, on commence le travaille en douceur.
En face de lui, Dorian farfouillait dans sa bibliothèque. Il n'y prêtait pas vraiment attention, mais lorsqu'il commença à repartir avec plusieurs livres sous le bras, Levi comprit que c'était le moment d'intervenir.
- Tu fais quoi avec mes livres ? Demanda le noiraud sèchement en posant ses affaires sur la table basse.
-Je me trouve une occupation.
-Une occupation ? Répéta Levi qui lorgnait ses précieux livres.
-Quand je t'ai vu à la librairie l'autre jour, je n'ai pas eu le temps de m'acheter quoique ce soit. Et on ne peut pas dire que t'aime sortir. Donc comme j'ai vu que tu avais une petite bibliothèque, je me suis dis que...
-Tu t'es dis que quoi ? Que t'occupais ma maison, et que du coup t'avais aussi le droit d'occuper mes affaires ? D'abord ma chambre, mon lit, maintenant mes livres ?
-Ça te déranges tant que ça de me prêter des livres pour que je puisse me distraire ? Je vais pas te déranger ou te les abîmer non ?
-Tu pourrais déchirer une page. Et j'en ai besoin.
-De la page que je pourrais déchirer ?
-Non, des livres.
Dorian fronça les sourcils, avant de comprendre. Ce Levi était vraiment une tête de mule !
-Tu veux me dire que tu vas les relire, là maintenant, tout de suite ?
-Oui. Il me les faut pour mon travail.
-Alors je vais attendre en lisant ceux que tu ne lis pas ici, finit Dorian en s'asseyant à côté de Levi.
-Est-ce que tu me défies de lire plus rapidement que toi, des livres que j'ai déjà lu ?
-Non. Je veux juste lire tranquillement...
Le noiraud l'arrêta en soupirant bruyamment et ne lit même pas la main devant la bouche. Tout de même vaincu, il donna du bout des pieds, l'un des livres qu'il avait choisi. Celui qu'il aimait le moins. Autant ne pas gâcher son livre préféré pour cet abruti heureux.
-Je t'autorise à lire seulement ce livre. Et puis, c'est pas comme si t'allais le finir en une journée.
Dorian haussa les épaules, et pris le livre en souriant. S'il avait pu faire céder Levi sur ça, c'était déjà un bon début.
Le reste de l'après midi, se passe de la même manière. Levi travaillait dans un froissement de papier continu, et Dorian lisait silencieusement à côté de lui. Pour le repas, afin de ne pas déranger le jeune Freeman, le mannequin se proposa de cuisiner. Chèvre chaud au miel, quelque chose de simple, de rapide, mais de bon. Ils mangèrent sur le canapé, en regardant la télévision. De quoi permettre à Livaï, une pause bien mérité.
En une après midi, il avait réussit à boucler un travail qui prend trois jours à faire en général.
Pour la soirée, un film que le noiraud adore devait passer. Il lâcha ses affaires de marketing, et étala ses jambes sur la table basse. A sa droite, Dorian avait décidé de monopoliser sa couverture rouge. Il avait été sage aujourd'hui, il pouvait bien lui laisser pour deux petites heures.
Au fur et à mesure que la nuit s'avançait, les yeux du noiraud se fermaient. Tout son travail l'avait épuisé. Ce n'est pourtant pas lui qui tomba de fatigue en premier, mais Dorian.
En tournant la tête, Levi constata qu'il dormait à poing fermés. Sa tête renversée ainsi contre le dossier du canapé, il allait attraper un horrible torticolis. Sa bouche était grande ouverte, et ses bras étalés de par et d'autres de son corps. En fait, ils étaient si écartés, que le noiraud constata que la main droite d'Eren frôlait sa propre cuisse. Il n'avait pourtant rien senti.
Attendrit par ce grand enfant, Levi remonta le plaid rouge sur la gorge d'Eren, et éteins la télé.
Il avait l'air si bien comme ça, pourquoi le réveiller pour qu'il monte se coucher ?
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