Arc The Artist : L'individu mystere.


La porte de l'ascenseur s'ouvre, Sayuri découvre une immense salle, son ambiance sinistre rempli le cœur de la féline d'un sentiment d'insécurité.

— Miaou, il est pas du tout rassurant cet endroit...

Lana se terre dans le silence avant de s'avancer au milieu de l'endroit, elle jette une œillade aux nombreuses portes qui composent ce lieu.

« Il y a la salle d'entraînement de Travis... L'infirmerie... La salle d'examen et pour finir... Ce qu'ils appelaient le « QG ».

La détentrice s'approche de la porte menant à son objectif, suivie de près par Sayuri.

— Il n'y a pas de poignée ! s'étonne la féline, la bouche grande ouverte.

— Oui, elles fonctionnent grâce à un système de carte magnétique.

Lana pose son doigt sur la porte et émet une décharge, la seconde qui s'ensuit, l'entrée s'ouvre.

— Même si elle n'est pas là, ma sœur est utile.

— On va la faire revenir t'en fais pas, miaou ! Il faut que je m'excuse auprès d'elle, tu sais.

La sœur de l'intéressée s'arrête subitement et se retourne vers son interlocutrice.

— Pourquoi tu t'excuserais ?

Sayuri se gratte l'arrière de la tête en souriant.

— Bah, j'ai tenté de la manipuler pour en faire ma marionnette. Quand elle m'a rétamée, j'ai pas compris ce que j'avais fait de mal. Mais, je veux vraiment devenir proche d'elle. Pareil pour ma petite Lily, ce sont deux filles très aimantes, je veux savoir ce que ça fait !

Lana observe le comportement de sa nouvelle partenaire, sans laisser transparaître la moindre émotion.

— Je vois, tu es surtout curieuse d'apprendre les émotions humaines auprès d'elles. Les sentiments ont détruits ma sœur, tu devrais faire attention.

La féline pouffe de rire.

— Et toi alors, tu n'en aurais pas ?

Lana s'avance et rentre dans la pièce, elle tourne cependant la tête vers Sayuri, le regard abyssal.

— Si, j'ai de la haine.

La détentrice constate des ordinateurs ainsi que des écrans ridiculement grands. Plusieurs chaises sont entreposées devant ces bijoux technologiques que l'adolescente réactive d'un coup de jus. Telle une musicienne accomplie, la sœur de Leyla pianote les claviers en introduisant son électricité dans les mécanismes.

Les pupilles des filles reflètent des pages blanches, vides, sans fonds, ni formes. La gorge de la détentrice aux cheveux grisâtres se noue, la déception est si forte qu'elle en perd le contrôle de ses membres, une partie de l'installation cède, tandis que Sayuri l'écarte pour éviter la destruction totale.

— Eh ! Calme-toi ! Si on veut sauver Leyla, il ne faut pas tout détruire.

Les idées de Lana se transforment en des moutons égarés dans la prairie, avant d'être ramené par le chien du berger, puis remis à leur place d'origine. Elle reprend ses esprits, entame une respiration lente et maitrisée en posant sa main sur son cœur. Ses yeux se ferment, elle fait le vide dans son esprit.

Obliger le succube dansant à rester dans les coulisses de son âme. Ne pas se laisser happer par sa valse. Ne pas succomber à l'ire, ni à la destruction.

— Tu as raison. Il y a un dossier, regarde. affirme-t-elle en pointant du doigt un fichier.

—  Ouvre ! Ouvre ! s'exalte la féline en sautillant partout.

Sans plus tarder, l'intruse clique sur sa nouvelle piste, c'est alors qu'une vidéo s'ouvre. Le duo reconnaît immédiatement la salle mise en exergue dans ce long métrage. La détentrice fait volte face et lorgne les coins de la pièce.

—  Une caméra de surveillance... Pourquoi il ne reste que ça ?

—  Eh ! Miaou, regarde ça ! Il y a quelqu'un qui est rentré avant nous ! La date affiche quelques jours avant aujourd'hui !

Lana reporte son attention sur l'enregistrement, elle agrandit l'image sans reconnaître la personne en question.

— Regarde Sayuri, sur la vidéo, on voit qu'il y avait des fichiers, il les efface un à un... Ça doit être l'un des leurs.

— Ce qui veut dire que ça ne sera pas ici qu'on trouvera des informations !

Lana ne perd pas espoir et sort un portable de sa poche, elle le connecte à un port usb.

— Miaou, qu'est-ce que tu fiches ? s'intéresse la féline en jetant un œil par dessus l'épaule de sa partenaire.

— Ferme la sale chatte, je me concentre.

Sayuri tombe à la reverse en imitant un gémissement mélodramatique.

— Elle est si dure avec moi ! Mais j'aime tellement, miaou ! Maîtresse Lana !!!

D'un coup d'œil, la détentrice calme la jeune femme. La pression l'empêche presque de respirer tant elle est pesante.

Sans un mot, la sœur de Leyla pirate le système d'informations du laboratoire. Elle retrouve des noms, des adresses, notamment de scientifiques de Link et d'autres bâtisses du secteur de la recherche. Elle constate un autre institut logé dans le 14eme district qui revient de nombreuses fois dans ces dossiers.

— J'ai trouvé une piste. Heureusement il n'avait pas effacé les données sur les fournisseurs et les contacts de ce labo. Je me demande quel était le but des propriétaires avec ma sœur... Ce fichu projet Leyla.

— Et tu n'as rien trouvé sur un corps ou l'âme ? s'enquiert Sayuri en s'étirant.

— Rien du tout...

— On devrait tuer des gens pour se détendre ! affirme-t-elle en souriant.  J'adore bousiller des gens, jouer avec eux comme des petites souris ! Surtout quand ils se croient puissants ! Viens, on va trouver des adversaires !

L'aura de Lana, devenant presque plus horrifique qu'une créature mythologique venant des entrailles de l'Enfer, enlace de toute part Sayuri.

— Tu es là pour m'aider, pas pour t'amuser avec des cadavres ambulants.

— Miaou !!! Je sais mais j'adore m'amuser ! se lamente la féline.

— On dirait une enfant c'est pas possible... J'en viendrais presque à regretter Eve et Lily. Bon, il faut qu'on aille au laboratoire Solaris.

**

Non loin du Golden, se trouve une grande place aménagée de sorte à ce qu'une harmonie se crée entre les bâtiments et les habitants de Link. Des bancs, des espaces verts, plusieurs tables pour étudier. La plus grande bibliothèque de Link offre une tranquillité des plus plaisantes.

Elle jouit d'une grande bâtisse blanchâtre, inspiré des temps grecques, la façade principale, composé de plusieurs piliers en marbre, laisse transparaître un divin apaisant.

De nombreuses personnes vont et partent de cet endroit apprécié et fréquenté dans la ville. Au milieu d'une dizaine d'étudiants, Alice s'étire, avec son sac à bandoulières. Elle descend les longues marches de l'entrée de la bibliothèque jusqu'à la place principale.

De nombreux garçons se retournent en observant la belle blonde coiffée d'une queue de cheval, marcher gracieusement sous le soleil.

Quelques secondes plus tard, l'adolescente percute un jeune homme. Son corps, plus fin qu'une plume d'ange, se retrouve repoussé par terre.

C'est alors que le bulldozer tend sa main pour la relever. Les yeux azurs d'Alice, reflétants le délicieux et envoûtant pays des merveilles, croisent la couleur noisette de l'individu.

— Vous allez bien ?  s'enquiert-il en la relevant délicatement.

— Oui, merci. répond la détentrice en observant sa silhouette élancée.

L'homme aux cheveux châtains, longs et tombants sur les côtés, sourit à pleines dents  en ramassant les livres tombées de la demoiselle.

— Vos livres, il ne faudrait pas que je gâche vos études. affirme-t-il d'une voix reposante.

—Oh, je vous remercie... répond Alice d'un ton plus aiguë.

Son interlocuteur sourit et pose la main sur son torse en s'inclinant légèrement.

— Je me nomme Samaël, enchanté de vous rencontrer.

— Et moi c'est Alice Lischer.

Une fois les présentations faites, le duo se mit à parler de tout et de rien. Les deux amis d'antan marchent ensembles à travers les différentes rues de Link.

Samaël accompagne la détentrice jusqu'à l'Institut, où Dean les attends en tapant du pied. Il s'avance à pas menaçants vers eux et attrape l'adolescente par le bras.

— Merci de l'avoir raccompagnée. ajoute-t-il, non sans un regard dédaigneux.

— Rien de plus normal, tout le plaisir était pour moi. rétorque l'homme en saluant Alice de la main. On se revoit très vite.

— Oui ! confirme la fille en rendant son geste.

Une fois le danger écarté aux yeux du garçon aux cheveux bleus, il oblige son amie à le regarder dans les yeux.

— C'est pas parce qu'il t'a aidée à ramasser tes livres que ça en fait un mec gentil !

— Mais, on a discuté et il est très passionné ! C'était intéressant de parler avec lui, il va m'aider en plus pour mes cours !

Une enclume se forme dans l'esprit de Dean, tombant jusqu'à son cœur. Un pressentiment digne des plus grands prophètes se propage en son sein.

— Tu devrais juste faire attention.

Alice sourit et lui donne une pichenette au niveau du front.

— Ok, je ne le verrai que dans des lieux publics, ça te va ?

Le garçon émet un grognement mais acquiesce d'un signe de tête.

**

Lana et Sayuri se retrouvent toutes les deux sur une large zone militaire. Protégée par des grillages électrifiés hauts de plusieurs mètres et surveillée par une multitude de caméras, il est impossible de rentrer par effraction.

Les filles choisissent donc de passer par l'entrée principale, la féline porte un masque de renard dans le but de dissimuler son visage connu par le CCI.

Une fois devant l'accès le plus gardé du site, le duo s'avance en direction des barrières avec un poste de gardes.

Plusieurs militaires les interceptent, d'un air confiant, Lana se présente.

— Bonjour, je suis Lana, la disciple de Keith. J'ai des recherches à faire ici.

Le plus gradé tend sa main, l'adolescente la serre sans broncher tandis qu'il use la majeure partie de sa force pour broyer la main de son interlocutrice.

— Impressionnant. affirme-t-il en lâchant son membre et en replaçant ses lunettes.

— Inutile. rétorque la détentrice en soupirant.

— Et qui est-elle ? interroge-t-il en pointant du doigt la féline.

— Il s'agit de ma camarade, elle m'aide dans mes recherches, son masque cache des cicatrices. Elle ne le retire jamais.

— Je vois, pourrais-je quand même le retirer ? Par mesure de sécurité, je dois vérifier son visage.

Le regard de Lana s'assombrit, ses yeux se plantent dans l'esprit du militaire et le marquent au fer rouge.

— Et si je vous demandais de vous mettre nu pour vérifier si avez des petites couilles, vous le feriez ? Avec mon statut je pourrais le faire, mais ce serait irrespectueux. Vous voyez où je veux en venir ?

Un rictus apparaît sur le visage de la détentrice, tandis que le militaire se complaît dans la réflexion, assommé par la réflexion de l'adolescente.

— Pardonnez mon impolitesse. Étant donné votre position, je vais laisser passer pour cette fois. Je vais néanmoins vous assigner deux gardes pour votre visite.

« Connard de militaire de merde ! »

— Bien. abdique-t-elle en fermant les yeux pour calmer ses pulsions couleur nuit.

L'homme prend son téléphone, quelques minutes plus tard, deux hommes rappliquent. Même gabarit, une fille, un garçon. Des cheveux noirs et blancs, une impression de déjà-vu. Des souvenirs usurpateurs qui apparaissent.

— June et Jude sont nouveaux, ils sont arrivés il y a quelques jours. Keith nous a demandé de prendre soin d'eux, ce sont ces jeunes qui vous accompagneront. De toute façon, nos caméras de surveillance vous surveilleront.

— D'accord, je vous remercie. répond simplement Lana en lorgnant les jumeaux. Les recherches vont être intéressantes.

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