(J'ai changé la fin de l'autre chapitre. Leyla et Sayuri n'ont pas atterri sur une plage, mais au fin fond d'une jungle dans l'île, une brume étrange les entourent et de nombreux bruits les parasitent. Petite erreur de ma part, désolé.)

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Leyla oblige Sayuri à se poser par terre, la femme grièvement blessée à la jambe se plaint ouvertement.

— Miaou ! Je veux explorer l'île ! s'exclame-t-elle en ne mesurant pas la gravité de ses blessures.

La sœur de Lana jette un regard frisant le démoniaque à son interlocutrice qui stoppe ses enfantillages. Elle donne un décompte à la féline avant de retirer le corps étranger de la jambe de l'ancienne terroriste.

Une fois enlevée, une hémorragie surprend l'adolescente tandis que sa camarade éclate de rire en voyant son sang sur son visage.

— Shit ! Mais fais un truc ! Gèle ta blessure, je sais pas moi !

Sayuri, qui n'avait pas exploré cette solution, émet une exclamation avant de givrer le trou traversant sa jambe.

— Leyla, tu es comme ta sœur !

Le visage blasé, l'intéressée fixe l'ancienne terroriste comme si elle était un cafard embourbé dans un sandwich infecté par la moisissure.

— Hein ?

Sayuri joint ses deux mains près de sa tête, plus rayonnante que le soleil, avant de prendre une pose loufoque devant une Leyla mortifié.

— Vous êtes toutes les deux des génies ! s'exclame-t-elle, pleine de positivité.

La détentrice, dépassée par la folie de sa camarade, abandonne le front et se rend en direction des épaves qui leur servaient d'avions. Sayuri finit par la suivre en boitant.

« Elle fait l'abrutie alors qu'elle est blessée ?! »

La jeune fille se concentre néanmoins sur la recherche de provisions dans le coffre du véhicule, elle s'approche de son appareil avant de fouiller les restes. La féline reste en retrait et se contente simplement d'observer Leyla agir. Cependant, le brouillard ainsi que les nombreux bruits de cet enfer verdâtre brouillent ses pensées.

— C'est bizarre cette brume, elle sent une odeur inconnue...

L'adolescente se rapproche de la féline avec un sac ainsi qu'un lance-fusée qu'elle met dans la poche arrière.

— Une odeur, tu dis ? Moi, je sens rien.

Sayuri continue de renifler en se déplaçant sans savoir la raison pour laquelle cette odeur paraît si envoûtante.

— Oui miaou, elle est étrange, comme si c'était pas naturel ! Mais c'est pas toxique, je l'aurais senti.

La jeune fille applaudit les compétences animales de sa partenaire.

— Bravo Sayu, je pensais que tu serais inutile. Je me suis trompée on dirait, sourit Leyla en la prenant dans les bras. Je t'aime toujours pas, mais tu gagnes des points !

La béatitude danse avec la féline tandis qu'elle se transporte elle-même dans un monde onirique.

— Leyla qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Lana, me fait un câlin ! Et en plus, elle me dit qu'elle ne m'aime pas, c'est si méchant, miaou !! s'extasie Sayuri en s'étreignant elle-même.

Sa camarade l'observe, abasourdie par ce qu'elle vit. Elle semble néanmoins comprendre une chose dont elle n'aurait jamais voulu se rendre compte.

— Mais t'as carrément une lubie sur ma sœur en fait. T'es trop cheloue, tu veux pas crever maintenant ?

Avant même que Sayuri ne réponde, une silhouette passe devant la détentrice. La seconde d'après, s'ensuit un coup de griffes que Leyla esquive au millimètre près après s'être penchée en arrière.

Le corps de l'adolescente s'entoure instinctivement d'électricité, l'instinct de la fille prend le dessus sur tout le reste. D'un mouvement de bras, elle ramène les débris de son avion et les positionne autour de la féline pour la protéger. La créature, profitant de l'inattention de sa proie, fond sur celle-ci en donnant un coup de poing dans son ventre.

Leyla crache du sang et s'entrechoque avec un arbre, tandis que sa cible disparaît de nouveau dans le brouillard. 

Elle peine à respirer, l'attaque s'est concentrée sur son foie sans qu'elle parvienne à se protéger. Un genou à terre, le visage contracté de douleur, elle tente de repérer son adversaire à ses grognements et aux bruits de ses pas anormalement rapides.

— Miaou, il est dans les airs ! s'exclame la féline alors que Leyla lève la tête au-dessus d'elle.

La bête fond sur elle et tente de lui déchiqueter le visage en envoyant un flot de salive sur les joues de Leyla, perdant l'équilibre. La gueule du monstre se retrouve à quelques centimètres de ses yeux.

— Shit... Son visage est séparé en deux parties, murmure-t-elle, d'une voix faible.

Elle le repousse de ses mains avant de générer un puissant rayon électrique en réunissant ses deux paumes. La technique envoie valser la créature qui se fond à nouveau dans le brouillard.

"On aurait dit... Un loup, je crois... Mais il y avait une partie avec une oreille d'animal et une fourrure, et une autre avec juste des muscles sans peau, et une oreille humaine ? Pareil pour ses yeux, ils étaient différents. C'est quoi ce machin ?"

— Leyla, il n'est toujours pas partie ! Je l'entends, il se cache dans la brume !

Un bruit métallique retentit, suivie du cri de Sayuri, usant pleinement de son aura en gelant ce qui se trouvait devant elle. La créature parvient à se libérer de la glace et lacère violemment le ventre de la féline, hurlant à s'en déchirer la voix. Leyla sprinte sur le monstre humanoïde, le poing entouré d'électricité, et lui décroche un crochet du gauche en pleine figure. La mâchoire du loup se disloque tandis que des dents partent avec, il s'écrase par terre en couinant.

Il se relève cependant en émettant un grognement semblable à un rire sinistre. De ses deux mains, il se replace la partie luxée. Il fond de nouveau sur Leyla tandis que la féline gît dans son sang.

— Hu... 

Les sourcils de la jeune fille se lèvent de surprise, ses muscles se préparent au combat tandis que son cerveau se transforme en usine à production.

— Hu... Hu... répète la créature, en s'approchant de la détentrice.

Leyla recule d'un pas en arrière, le regard aiguisé et prête à attaquer. Un sourire s'étend sur le monstre qui étale ses katanas qui font office de dents.

— Humaine. Dévorer.

L'instant d'après, prenant Leyla au dépourvu, il se retrouve à seulement quelques centimètres d'elle et lui donne un coup de pied dans le cou. L'adolescente perd connaissance le temps du choc et s'écrase le visage contre terre.

— Humaine...

Il s'approche d'elle qui tente ardemment de se lever en se tenant au tronc d'un arbre. Elle fait crépiter de l'électricité dans sa main, le courant traverse l'écorce qui chauffe jusqu'à s'enflammer. L'instinct du loup l'oblige à s'immobiliser face au feu. Leyla, quant à elle, tend son doigt vers les alentours et continue d'incendier tout ce qu'elle voit, le vent souffle et les flammes se propagent facilement.

La détentrice profite de la perdition du monstre pour emmagasiner de l'électricité dans ses mains, une fois chargée, elle accourt dans sa direction, évite un coup de griffe et vise le bas du ventre en joignant ses poings. L'énergie accumulée explose subitement sur les abdos de la bête qui se fait littéralement perforer les abdominaux, fondus par l'excès de chaleur.

La créature tombe au sol tandis que Leyla pose deux genoux à terre. Le repos est cependant de courte durée, la fumée se propage partout autour d'elle, à l'instar de l'incendie, prenant une ampleur inédite.

Soudain, l'air se rafraîchit et une immense vague de glace l'engloutit, elle et les arbres environnants. Les minutes s'écoulent en même temps que la glace fondant petit à petit. L'immense prison de glace se fissure à l'emplacement dans laquelle, Leyla, sortie de son coma, se débat pour se libérer. Les nuages blancs et radieux se radicalisent en devenant obscurs et maussades. Les éclairs pleuvent ensuite jusqu'à atteindre le pénitencier de givre.

Après de nombreux coups, Leyla parvient enfin à sortir, le corps frigorifié. Elle envoie des courants électriques à travers ses muscles afin de se réchauffer tout en essayant de trouver Sayuri.

Les recherches s'éternisent jusqu'à la fin de journée. La Nuit s'approche dangereusement, véritable démone, elle n'attend qu'une seule faiblesse pour broyer ses proies grâce à ses paumes débordantes de destruction.

— Elle est là ! s'exclame subitement Leyla en trouvant la féline, inconsciente au milieu de la glace.

L'adolescente frappe encore et encore, le sang s'étale sur le givre sans que ça l'arrête. Elle finit par atteindre sa camarade et parvient ensuite à l'extirper.

— Shit... Le pouls, comment je fais déjà... murmure-t-elle en touchant différentes parties du corps de Sayuri.

Elle finit par sentir un infime battement en touchant son cou.

— C'est faible... Trop faible... affirme-t-elle en comparant le rythme de l'ancienne terroriste au sien.

Elle observe ensuite la jambe et découvre des rougeurs autour de la blessure du crash. Elle constate les mêmes symptômes sur la griffure du loup au niveau de son ventre. Malgré son inconscience, le visage de la féline se contracte de douleur.

— Elle transpire beaucoup, pense-t-elle, avant de toucher son front. Elle est brulante !

Leyla utilise son radar intérieur pour tenter de trouver un bâtiment, mais aucun système électrique n'est présent sur une dizaine de kilomètres. Elle se décide donc à porter Sayuri sur son épaule et commence sa route pour s'échapper de la jungle.

Le temps passe sans que la détentrice sache depuis combien de temps elle marche. La Nuit est une manipulatrice, le brouillard, complice de cette femme fatale, s'épaissit toujours plus à mesure qu'elle continue son chemin. Le froid s'attaque au corps affaibli de Leyla qui peine à garder un rythme constant, les nombreux bruits de la jungle brisent son mental.

Parano, chaque craquement, chaque grognement, chaque hurlement l'obligent à se retourner.

Aveugle, perdue, elle est une navigatrice s'aventurant dans le triangle des Bermudes sans aucun équipement.

La fatigue se propage rapidement tandis qu'elle avance difficilement, un pas après l'autre. Une action si simple, juste un pas après l'autre.

"Simple... C'est simple... Je dois avancer... Un pas après l'autre..."

Un pas après l'autre. Un mouvement qui devient de plus difficile, le supplice en devient presque insupportable. Sa respiration se perd, sa vision se trouble, le contrecoup du combat est désormais complètement visible.

L'adolescente s'écroule au pied d'un arbre, elle enferme ses pupilles en reprenant son souffle, Sayuri encore inconsciente, allongée sur ses jambes.

— Shit... Je crois que je marche dans le mauvais sens... La brume est encore plus épaisse...

Elle lève la tête et croise son regard avec des yeux globuleux et jaunes. La créature remonte sur les branches en piallant, la seconde qui s'ensuit, ses congénères répondent en hurlant plus fort.

— Des... Des singes ?

Elle prend tout le courage que son esprit peut lui donner et se relève en prenant de nouveau Sayuri sur son épaule. L'un des primates tombe devant elle et lui fait face en se déplaçant lentement.

Leyla constate quatre bras sur l'animal, ainsi qu'une queue remplacée par un serpent vers aux crocs acérés. La peau du singe est recouvert de fibres organiques ainsi que d'écailles. Le mélange entre les deux espèces trouble l'adolescente qui n'avait jamais vu ça.

— Pourquoi les animaux ici sont si différents...

Le macaque claque dans ses mains en gloussant bizarrement sous le regard de Leyla, prise au dépourvu. Il tourne ensuite sur lui même et le corps du serpent frappe circulairement le ventre de la jeune fille, s'écrasant quelques mètres plus loin. 

La respiration coupée, la détentrice reste au sol aux côtés de la féline tandis que les branches sont secouées par de nombreux sauts. Leyla devine la présence d'au moins une dizaine d'entre eux. L'atmosphère se charge en électricité, tandis qu'elle écarte les bras pour accumuler de l'énergie. La lumière vive ainsi que les claquements effraient les singes qui restent observateurs depuis les hauteurs.

Leyla joint ses deux poings et libère une puissante onde de choc anéantissant tout ce qui se trouve aux alentours. Alors qu'elle titube, le corps de plusieurs primates tombe au sol. Les oiseaux s'échappent de la jungle, les singes hurlent tandis que Leyla ne rêve que de plonger dans un sommeil de plomb.

Elle se reprend néanmoins et récupère Sayuri avant d'entamer l'ultime course en prenant la direction opposée à précédente marche. Malgré sa puissante attaque, Leyla entend encore les créatures la suivre, elle court car sa vie en dépend, elle ne s'arrête pas car ça signerait la fin leur existence.

Pendant sa fuite, elle tire des rayons électriques et parvient à toucher quelques fois sa cible, mais toujours plus de primates hurlent derrière elle.

— Putain mais ils sont combiens ?! crie-t-elle, au bord de l'épuisement.

Un singe saute d'un arbre et son compagnon reptile s'accroche à la jambe de Leyla en plantant ses crocs imbibés de poison dans sa peau. L'adolescente électrocute le serpent avant de lancer un arc éclair partout autour d'elle, créant ainsi un nouvel incendie.

Le feu fait finalement mouche en créant la terreur chez les primates qui s'éloignent de la détentrice, ravagée par la souffrance. Elle tombe plusieurs fois, se relève, la vision troublée par le venin. Des couleurs vives trompent ses sens tandis que les formes se distordent sous ses yeux.

— C'est pas réel... Il faut que je continue... Un pas après l'autre... Un pas...

Leyla finit par s'écrouler au sol, hors du brouillard, hors des profondeurs de la jungle. Après un long moment d'évanouissement, le soleil chauffe sa peau, des secousses la font revenir à la réalité.

— Nous devons vraiment les rapporter à Arcacia ? interroge une voix qui lui semble lointaine.

— Oui, répond catégoriquement une autre, elles sont peut-être responsables de l'attaque. Il faut qu'on les interroge. Si rien est fait, elles vont mourir dans les prochaines heures, on ne peut pas rater cette occasion.

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