Arc Secret of Arcane : La loi du plus fort.
La loi du plus fort, règle indéniable à Link. Le prédateur le plus puissant s'octroie le droit de régner sur les autres. La ville est le miroir de la jungle, une forêt tropicale où chaque seconde peut entraîner une mort lente, douloureuse, terrifiante.
Le soleil berce de sa lumière, l'abondante frondaison de cet Enfer verdâtre. Le bruit des courants d'eau est une mélodie douce et menaçante, signe de vie ou de mort. Les nombreux cris des animaux évoquent un paradis paradoxal, une harmonie discordante, la dangerosité marche main dans la main avec la douceur.
Des bruits de pas rapides et entraînants viennent s'ajouter à ce tout, plusieurs silhouettes deviennent le vent en fusionnant parfaitement avec leur environnement. Quelques mètres derrière elles, un immense félin, long de deux mètres, les crocs acérés en manque de chair, la bête les traque avec la ferme intention de déchiqueter ses proies.
— Nessy ! J'vais le buter ! Bloque-le ! crie le garçon en montant sur un arbre, arc braqué sur l'animal.
La peur au ventre, la confiance perdue dans les abysses de la jungle, la métissée aux cheveux noirs et ondulés s'arrête après avoir sauté sur une racine géante. Le jaguar arrête sa course et pousse un grognement guttural. La jeune femme hoquète de terreur, la sueur suinte de son corps tandis qu'elle prend sa respiration. Ses yeux émeraude font leur chemin jusqu'aux pupilles altières du prédateur.
Son pied s'enfonce sur le sol, la demoiselle saute avec explosivité en direction du mammifère, pris au dépourvu. Elle lui donne un coup dans son museau, le jaguar pousse un rugissement tandis que l'humain tire une flèche enduite de poison, droit sur le corps du félin dont la vision se trouble en seulement quelques secondes.
L'instant d'après, il s'effondre par terre, sous les cris de rage du jeune homme.
— Ouais ! On va bien manger ce soir !
La demoiselle acquiesce d'un signe de tête et jette un coup d'œil aux alentours, elle perçoit une grande branche. Elle accourt jusqu'à celle-ci avant de la soulever et de l'amener aux côtés de leur prochain festin. Le duo attache leur prise avec une corde et la porte ensemble en chantant.
Ils croisent ensuite d'autres équipes tandis qu'ils rentrent en direction de leur village.
— Nessy, Sheika, bien joué, vous vous êtes surpassés, félicite un homme à la carrure d'un ours brun bodybuildé.
— Merci... murmure l'intéressée, tandis que son binôme vante ses exploits aux autres jeunes adultes du groupe.
L'armoire à glace semblant être le chef d'expédition observe ses camarades en réfléchissant.
— Vingt... Tout le monde est là ! On rentre par l'entrée sud d'Arcacia !
— Oui, Chef Ezreal ! répond en chœur le cortège.
Les autochtones marchent vers le village, chacun raconte ses péripéties dans la joie et la bonne humeur. Dans cette partie de la jungle, rien ne peut vaincre ces humains surentraînés, ils sont les prédateurs ultimes.
Nessy, en retrait, jette des œillades aux environs, à la recherche d'insectes ou du moindre signe de danger. Le meneur réduit la cadence et rejoint la jeune femme.
— Ma fille, tu ne vas pas encore être une fourmi tremblotante alors que tu es la descendante du plus grand chef d'Arcacia, c'est-à-dire moi.
La Honte pose sa main sur la tête de l'intéressée et l'oblige à la baisser devant son père. Elle n'est qu'une balance oscillant, selon les jours, entre la faiblesse et la puissance. Malheureusement, l'outil penche plus souvent du côté de la décadence. Néanmoins, la paume de son géniteur vient caresser les cheveux noirs de Nessy, se redressant vers lui.
— Tu pourras peindre quand on sera au village, si tu veux. Tu auras le droit à toute la tranquillité nécessaire en récompense de tes efforts. D'accord ma fleur ?
Une lumière apparaît dans la noirceur du visage de la fille.
— Merci Père...
Un immense monstre obscur apparaît dans le ciel, signe de douleur et de mort, l'entité naissant des flammes se propage dans la forêt sous les yeux écarquillés des habitants d'Arcacia.
— Le village ! s'écrie un éclaireur, venant aux nouvelles. Le quartier sud a été détruit !
Le pas lourd, Ezreal s'approche de son soldat.
— Parle Kruth, qu'as-tu vu ? interroge-t-il, le regard aiguisé.
L'homme se met à genoux et s'incline devant son maître.
— Des monstres humanoïdes ont attaqué Arcacia, il y a une trentaine de minutes. Ils sont passés par l'entrée sud et ont dévasté une partie des habitations avant de partir. Nous avons de nombreux blessés et des morts.
D'un signe de main accompagné d'un hurlement, le chef de clan ordonne de rentrer au plus vite voir les dégâts.
Les yeux remplis d'une fureur sans nom, la bête sauvage retourne au bercail, maculé de sang et de larmes.
**
— En ce quinze octobre deux mille soixante-seize, le ciel est éclairé et le soleil sera présent sur une semaine d'après nos satellites Artémis et Eileen, annonce une voix à travers les nombreux écrans du 7ᵉ district. D'après de nombreuses sources, dont le journal "Guardian Angel", la société Atami aurait injecté plusieurs centaines de millions de novas dans un plan d'investissement visant les zones de non-droit. Les Vandergrift aurait joué un rôle...
Leyla et Hakan, assis sur la terrasse d'un restaurant japonais, mangent tranquillement des ramens. Chaque bouchée entraîne un orgasme gustatif dans le corps de la détentrice transformée en une aurore boréale.
— Je vois que votre plan avec Mark marche super bien, affirme l'adolescente, après avoir entendu les infos diffusées dans les districts.
Les yeux du garçon s'illuminent, l'ancienne amnésique était déjà au courant que Zéphyr a confié l'affaire à ses deux aînés.
— Ce mec est un génie ! Il est venu nous voir pour utiliser la famille Atami dans la reconstruction des districts abandonnés. On devait juste faire l'intermédiaire avec Cali, Mark a tout fait.
Leyla se remémore les dernières semaines, un bain de sang dans lequel se sont baignés Lana, Sayuri et Mark, a marqué les mémoires des habitants des basses villes. Suite à ça, il a établi un accord avec les Vandergrift, ceux-ci ont envoyé Calista ainsi qu'Hakan en renfort, ce qui a permis l'extermination des gangs sur place.
— C'est vrai qu'il a même recruté et fait former les non-travailleurs pour qu'ils participent à la reconstruction des districts.
— Ouaip, répond Hakan entre deux bouchés, en plus ils gagnent de l'argent et sont logés au fur et à mesure.
La jeune fille sourit en observant le garçon dévorer son repas, elle en oublie même de manger à son tour. Sa moitié lui fait un signe de la main.
— Ça va ? s'enquiert-il en imitant un chien battu.
Elle reprend ses esprits et se rend compte qu'elle s'était égarée dans la beauté de celui qui lui fait face.
— Non, vous les beaux gosses, vous êtes chiants ! affirme Leyla en s'affalant sur la table. Même si je suis plus gênée, je ne me ferais jamais à ta beauté.
Hakan éclate de rire sous l'œil réprobateur de la détentrice. Ils engloutissent la fin de leur déjeuner avant d'aller payer et sortir du restaurant. Main dans la main, ils marchent dans la rue en discutant d'inanités, sourire aux lèvres.
— Tu as entendu ça... dit une personne à une autre, plus loin. Il y a encore eu des manifestations il y a quelques heures devant l'une des brigades du CCI et à l'hôtel de ville...
— Ouais, paraît, qu'il y a encore eu des meurtres dans le 3ᵉ et 5ᵉ district... On se sent de moins en moins en sécurité à Link...
Leyla bout intérieurement, sa raison vient lui piquer les veines en lui injectant de l'endorphine dans son corps. Hakan entoure son cou de son bras et en profite pour prendre son menton et l'embrasser.
— Qu'est-ce que tu fais, idiot ! s'exclame sa dulcinée, clouée sur place, le regard troublé.
Il la prend par la taille, l'obligeant à avancer avec lui malgré ses remontrances.
— Ne les écoute pas, ils changeront bientôt d'avis. Le taux de criminalité n'a jamais été aussi bas.
— Pourtant sur internet, il y a tout qui dit le contraire et les gens y croient... Shit, ça m'énerve vraiment.
— N'y pense plus, Keith va gérer ça, tu sais comme il est flamboyant ! rassure Hakan en illuminant Leyla de sa lumière.
— Oui, t'as raison.
**
Dans le 15ᵉ district, non loin du poste de contrôle régulant la circulation vers les zones de non-droit, un jeune homme aux cheveux noirs hérissé vers l'arrière, marche au milieu des travaux. Les habitants ainsi que des ouvriers de plusieurs sociétés de construction de Link travaillent désormais ensemble pour reconstruire les quartiers résidentiels et d'affaires de ces arrondissements.
— Bonjour Mark, articule l'un des chefs de projets, envoyé par l'entreprise Atami. Tout va comme vous voulez ?
Le détenteur observe les grues, les véhicules qui amènent des matériaux en boucle ainsi que les travailleurs qui se tuent à la tâche. L'odeur de béton, de ciment ainsi que la terre retournée s'ancre dans ses narines tandis que le bruit des marteaux-piqueurs et des nombreux outils, vient lui agresser les oreilles.
— Très bien, s'exclame-t-il en s'approchant des nombreux chantiers. Je vois que vous avancez bien.
Le cadre rigole de bon cœur en pointant certains de ses subordonnés.
— Nous avons des détenteurs très utiles dans nos équipes. Certains peuvent faire chauffer tout ce qu'ils touchent, d'autres ont une grande force et moi, je peux retranscrire ce que je pense sous forme de maquette ! Mes gars sont solides, les quartiers vont être remis à neuf très vite et c'est grâce à votre protection !
Mark esquisse un sourire et donne ses directives pour la suite du projet à ses partenaires. Dans un même temps, une détonation assourdissante, suivie d'un puissant tremblement, survient dans la zone.
— Elle a encore perdu le contrôle...
Il traverse l'avenue en travaux, se dirige vers une autre rue où de nombreux logements de fortune ont été construits dans la hâte. Dans une zone un peu plus reculée, ancienne zone industrielle, utilisée par Sora, un bâtiment a été complètement rénové.
Une autre secousse vient rappeler les horreurs qui ont marqué Link d'une cicatrice au fer rouge, or Mark ne fait que soupirer une nouvelle fois.
La nouvelle bâtisse est grande de trois étages, le propriétaire s'avance dans une allée pouvant accueillir plusieurs véhicules, il pénètre ensuite dans le jardin extérieur en passant par le chemin en pierre. Il perçoit Sayuri regarder la télé dans le salon à travers l'une des baies-vitrées. Alors que les murs de la façade de la maison sont blanchâtres, il ouvre la porte d'entrée grise avec un code.
Il entre dans le hall tandis qu'un autre grondement retentit, plus bas.
— Sayuri, c'est moi. Lana s'entraîne, je suppose ?
Des bruits de pas précipités réponde à sa présence alors que la féline vient à lui, le visage accablé par une culpabilité mal placée.
— Oui et moi j'étais sur des travaux... Très compliqués !
Mark s'avance et enlève ses chaussures, un long mur sépare l'antichambre du salon, l'homme s'avance et jette un oeil à la télé, éteinte.
— C'est étonnant, j'aurais juré te voir rigoler en te voyant par les baies-vitrées...
Les joues de Sayuri suintent de sueurs tandis que ses yeux divaguent vers une autre direction que le lieu où se trouve son camarade.
— Ah oui... Miaou, euh... Je repensais à quand je tuais... Quand je jouais... Tuer c'est pas bien...
Le détenteur pose sa main sur le crâne de Sayuri et met une pression qui arrache un cri à sa partenaire.
— Tu peux prendre du bon temps, mais arrête de mentir tout le temps ! Je sais que tu n'écoutes que Lana mais fais un effort. Tu en es où pour la recherche des Pownd ?
Il lâche la féline qui se masse la tête, les larmes aux yeux.
— Alors... On a un léger problème, miaou.
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