puis t'as dansé avec moi ✨
Les murs du manoir Black étaient emplis d'une atmosphère étrange ce soir-là. L'air était lourd, saturé de magie ancienne, et pourtant, en cette nuit particulière, il semblait presque aussi fragile qu'un murmure porté par le vent. Le crépitement du feu dans l'âtre était la seule chose qui brisait le silence oppressant de la grande salle. Sirius s'était installé près de la fenêtre, regardant fixement les étoiles dans le ciel. Son esprit vagabondait entre le passé et le présent, entre les souvenirs douloureux de la guerre et les instants d'étrange sérénité qu'il partageait parfois avec Remus.
Il avait l'impression que, dans ce manoir isolé, tout était à la fois une guerre et une paix. Tout, sauf lui et Remus. Parce qu'avec lui, c'était différent. Il n'y avait pas de faux-semblants, pas de questionnements incessants. Juste cette connexion intense, inexplicable mais évidente.
Cela faisait des années qu'ils se connaissaient, mais quelque chose avait changé. Depuis la fin de la guerre, depuis la victoire sur les forces des Ténèbres, il y avait eu un certain calme. Mais ce calme, paradoxalement, était devenu un défi. Parce qu'avec ce calme venait le temps des bilans. Les non-dits. Les choses qu'ils n'avaient jamais eu le courage de dire. Parce que tout était plus facile pendant la guerre, tout semblait avoir un sens quand la survie était la priorité. Mais maintenant, la paix, avec ses fragilités, leur laissait tout le loisir de s'interroger.
Il se tourna vers Remus, qui se tenait un peu plus loin, la tête baissée, ses bras croisés autour de lui comme pour se protéger des pensées qui devaient l'envahir. Il le connaissait trop bien, et il savait que Remus se battait contre les démons de son propre passé, contre une douleur qui ne semblait jamais le quitter. Mais ce soir-là, quelque chose semblait différent. Remus n'était pas seulement le loup qu'il portait en lui, ce loup qu'il ne voulait pas laisser totalement s'épanouir. Ce soir-là, il était aussi cet homme que Sirius aimait sans oser le dire. Cet homme avec qui il partageait des silences lourds de significations et des regards qui en disaient plus que des mots.
– Remus, commença Sirius, brisant le silence d'une voix qui trahissait une fragilité qu'il n'avait pas l'habitude d'exprimer. Tu te souviens de la première fois que nous avons combattu côte à côte ?
Remus leva les yeux vers lui, son regard doux, mais marqué par cette lueur de fatigue infinie qu'il portait depuis la guerre. Il avait vu trop de choses, trop de souffrances. Mais il n'était pas insensible à la façon dont Sirius l'observait.
– Oui, répondit-il doucement, un petit sourire mélancolique effleurant ses lèvres. Je me souviens que tu avais cette façon de sourire même dans la pire des situations, comme si tout était toujours possible, même quand tout semblait s'effondrer.
– Et toi, répondit Sirius en s'approchant de lui, tu avais cette tranquillité. Comme si rien ne pouvait t'atteindre. Comme si, quoi qu'il arrive, tu allais toujours être là.
Il s'arrêta à quelques pas de lui, la gorge nouée. Il n'avait jamais eu la force de dire ces choses-là avant, pas sous la pression de la guerre, pas dans les moments où la survie était la priorité. Mais ce soir-là, le besoin de vérité semblait plus fort que tout. Plus fort que la peur de ce qu'il risquait de perdre.
– Remus... Sa voix tremblait légèrement, et il ne savait plus exactement ce qu'il voulait dire, mais tout en lui était un cri silencieux, une supplication qu'il n'avait jamais adressée. Je suis fatigué de tout ça. De la guerre, du poids du passé... Mais je suis aussi fatigué de ne jamais te dire ce que je ressens. Parce qu'il est là, ce sentiment, depuis tellement de temps que je ne peux plus faire semblant de l'ignorer.
Remus baissa les yeux, un soupçon de douleur traversant ses traits. Il savait ce que Sirius allait dire avant même qu'il n'ouvre la bouche. Mais entendre ces mots le frappait comme un choc. Il avait tellement attendu, tellement espéré, sans jamais vraiment oser croire qu'un jour Sirius serait prêt à affronter ce qu'ils étaient réellement, ce qu'ils ressentaient.
– Je suis désolé, murmura Sirius, la voix presque inaudible. Je ne voulais pas que tu souffres à cause de moi.
Remus se tourna alors lentement vers lui, le regard intense, pénétrant, comme s'il cherchait à lire dans l'âme de Sirius.
– Tu crois que je souffre à cause de toi ? Non, Sirius... Je ne souffre pas à cause de toi. Je souffre parce que je ne comprends pas pourquoi ça a pris autant de temps pour qu'on arrive à ce point. Pourquoi on n'a pas agi plus tôt.
Le silence s'installa de nouveau, mais cette fois-ci, il n'était pas pesant. Il était doux, presque rassurant. Les deux hommes se regardaient, leurs cœurs battant à l'unisson. Sirius sentait cette peur de tout gâcher, de tout briser avec un seul mot, un seul geste. Mais il savait aussi qu'il ne pouvait plus reculer.
– Tu veux danser avec moi ? dit-il enfin, un léger sourire fragile sur les lèvres.
Remus fronça les sourcils, surpris par la simplicité de la question. Il avait vu Sirius se battre avec ses émotions pendant si longtemps. Mais cette invitation, cette demande simple, brisée de fragilité, fit fondre une partie de sa propre résistance.
– Tu es sérieux ? demanda-t-il doucement, un éclat de rire nerveux dans sa voix.
– Oui, répondit Sirius, en tendant la main. Vraiment.
Sans dire un mot, Remus saisit la main tendue et se laissa guider vers le centre de la pièce. Il n'y avait pas de musique, mais ils n'en avaient pas besoin. Ils se laissaient porter par la complicité, par la simple sensation de leurs corps proches, de la chaleur de la peau de l'autre. Ils dansaient dans le silence, comme s'ils étaient seuls au monde, comme si tout ce qui comptait, c'était ce moment.
Et alors que Sirius pressait doucement Remus contre lui, leurs cœurs battant si fort qu'ils semblaient un seul battement, il chuchota, les yeux fermés :
– Tu sais, je crois que j'ai toujours eu envie de t'embrasser... Mais j'avais trop peur de te perdre. Je voulais tellement... tellement que tu sois à mes côtés.
Remus, la tête contre son épaule, sourit faiblement.
– Tu ne m'as jamais perdu, Sirius. Je t'ai toujours attendu.
Sirius se redressa alors, et sans plus de mots, il posa ses lèvres sur celles de Remus. Le baiser, d'abord timide, grandit en douceur, comme une promesse silencieuse. C'était un baiser chargé de tout ce qu'ils avaient refoulé pendant des années. De la douleur, de la joie, des regrets, mais surtout, une immense tendresse.
Lorsqu'ils se séparèrent, ils restèrent l'un contre l'autre, leur souffle court. Les mots n'étaient plus nécessaires. Ils s'étaient trouvés, enfin.
– Tu veux danser avec moi, demain ? Et après-demain ? demanda Sirius, son sourire désormais plus assuré, plus apaisé.
– Oui, répondit Remus, Toujours.
Et cette fois, ils savaient que rien ne les séparerait plus.
........
bon j'en suis très fiere héhé ✨🙂↕️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top