*ce chapitre est un nouveau retour en arrière*

Heven ne courrait plus et ses larmes, qui avaient pourtant laissées des traînées salées sur ces joues, avaient cessées. La ville était endormie et Heven en avait profité pour sortir de son cœur. Elle devait maintenant trouver un moyen de passer la grande porte qui permettait de partir vers le la Terre du Milieu. Malheureusement, les Guerriers du Nord avaient décidés de s'installer dans cette partie de la ville. Elle devra trouver une solution demain...

Pour l'heure elle était fatiguée et avait besoin de se reposer avant de tenter quoi que ce soit. La jeune elfe avait souvent entendu parler d'une taverne pas loin d'ici. Malgré qu'il n'y ait plus beaucoup de visiteurs ces temps-ci, elle connaissait la réputation que les habitants lui donnaient. Elle décida d'escalader une habitation pour prendre un peu de hauteur. Car bien qu'elle adore Larilith, elle découvrit que cette cité où elle était née lui était complètement inconnue. En dehors de son quartier, elle n'était jamais allée plus loin. Le vent soufflait fort ce soir, le ciel était complètement dégagé. À la lumière des rayons de la lune, elle trouva rapidement les bonnes prises et commença l'ascension. Les bâtiments d'Arilith était extrêmement haut, de plusieurs dizaine de mètres chacun, et cela lui prit une bonne poignée de minute avant qu'elle n'arrive en haut, les bras tremblants. Heven s'autorisa un coup d'œil en contre-bas mais se recula rapidement, ce vide était vertigineux et elle préféra en rester éloignée. Elle aperçut au loin la Grande Place où elle devrait trouver l'auberge, si elle se souvenait bien.

Au bout de l'allée, un groupe de gardes, qui de toute évidence n'étaient pas de son côté en vu de leur uniforme, semblaient chargés de surveiller la porte Nord. Celle-là même qu'elle devait passer. Assis à une table, deux d'entres eux jouaient d'un air détaché à un jeu de carte. Les deux autres, un brun et un blond faisaient leur travail : garder la porte. Ceux-là avaient les yeux fixés sur la rue et ils la verraient obligatoirement si elle passait par en bas. Et en vu du fait qu'elle faisait partie de la Garde Doré, ils l'a feraient arrêter sans autres formes de procès.

Heven décida de rester sur les toits pour se rendre à la taverne et emprunta une poutre qui reliait le toit où elle se trouvait, au bâtiment d'en face. Soudain, le bois sec craqua sous elle et elle resta un moment figée, respirant à peine. Elle était à seulement quelques pas du toit, les bras tendus pour garder l'équilibre et les lèvres serrées pour ne pas crier. Sans prévenir, une fissure apparut entre ses pieds. Elle s'élanca dans le vide quand la poutre lâcha. Un nuage de poussière se souleva quand les débris de la poutre explosèrent sur les pavés. Les gardes levèrent les yeux vers la forme noire au dessus d'eux. Les doigts de la jeune elfe agripèrent le bord du toit et elle sentit un objet dur s'enfoncer dans ses côtes lorsqu'elle essaya de se hisser sur le rebord. Elle n'avait pas assez de force et sa main droite ripa. Elle se retrouva complètement dans le vide et sa main gauche glissait inexorablement. En dessous d'elle, elle entendit l'un des gardes bander son arc.

- Hey, toi ! Lui cria le blond.

Elle lui jeta un coup d'œil, mais, avant qu'elle n'est pût tenter quoi que ce soit, sa main lâcha.

- Descends tout de-

La voix se coupa. Heven sentit son corps partir en arrière et la parois s'éloigner d'elle. La chute allait la tuer, c'était sur. Une bien piètre fin. On prendrait son corps et on le ramenera à ses parents. Elle pensa à eux, à son frère et à tout ses camarades d'entraînement avec qui elle avait passé une bonne partie de sa vie, puis ferma les yeux en attendant l'impact. Mais soudain, une lumière doré aveuglante passa entre ses paupières closes. Elle entendit plusieurs hurlements de douleur lointains, puis le silence.

°°°

Rhavan avait été assigné à la porte Nord par son supérieur. Il n'avait encore jamais eu de mission aussi importante et il était déjà très impatient de commencer. Il n'y avait pourtant rien d'exceptionnel, mais il fallait croire qu'il n'avait pas besoin de grand chose pour être de bonne humeur. Il était presque l'heure de se rendre au poste de garde, mais il était déjà prêt depuis quelques minutes. Il avait mit son corset et avait accroché sa cape devant sa poitrine à l'aide d'une broche en métal. Une mèche brune de cheveux longs lui cachait les yeux. Il la décala en lui soufflant dessus. Ils étaient courts depuis quelques années. Il avait dut les couper en entrant dans l'armée, c'était obligatoire, mais ils repoussaient, encore et encore. Alors qui se regardait dans son miroir en tentant de se calmer, il entendit quelqu'un toquer à la porte. Il pinca les lèvres avant de détourner ses yeux de son reflet et de s'approcher de la porte. Il posa son œil contre la porte et regarda par un petit trou dans le battant en bois. Ce n'était pas un ennemi. Il s'y attendait mais avait pourtant toujours besoin de vérifier.

La porte s'ouvrit sur son voisin de palier : Thal.

- Hala Mahola, Rhavan ! T'as pas oublié qu'on avait la garde de la porte Nord ce soir ?

Rhavan lui répondit par la négative en retournant à l'intérieur de sa chambre pour s'emparer de son épée et de son fouet.

- Qu'est-ce que tu cherches ? Lui demanda Thal en se penchant légèrement pour passer la porte et le suivre dans la pièce.
- Mon Alheni... Répondit le brun en se mettant à quatres pattes pour voir sous le lit.
- TU L'AS PERDU ?! s'horrifia Thal.

Rhavan n'osa pas lui faire remarquer que sa voix était encore partie dans les aiguës comme à chaque fois qu'il paniquait.

- Non, il doit être là...
- Tu devrais y faire attention ! Lui reprocha le blond en se penchant pour l'aider à chercher.
- Aaaah, le voilà... Sourrit Rhavan en ressortant une main pleine de poussière d'une petit trape cachée sous sa commode.

Thal soupira de soulagement.

- TA famille est là dedans, alors évite de le laisser traîner partout. C'est pour toi que je dis ça.

Sa famille ne lui manquait pas, il en détestait presque tout les membres à l'exception de sa mère. Rhavan souffla en accrochant le pendentif autour de son cou. Thal se remettait à faire son "papa-poule". Ça faisait 3 ans qu'ils se connaissaient et le plus grand l'avait prit sous son aile dès leur première rencontre. Lui, Rhavan, un enfant qui ce jour là, avait été obligé d'entrer dans l'armée... Avec pour seul bagage : un petit sac, une broche rouillée et son Alheni. Une amulette donnée à la plupart des habitants d'Evharan lors du grand recensement. Les familles de bas statut avaient toutes été obligées de "disparaître" dans ces petites pendentif pour éviter la sur-population. Rhavan n'avait pas tout compris sur le moment, mais maintenant, il savait. Il ne reverrait sa famille que lorsqu'il rendrait assez de services au roi pour "racheter" leurs vies jusqu'alors prisonnières de l'Alhani. Sa mère le lui avait dit, des années plus tôt...

°°°

- Rhavan, écoutes moi. Dans quelques minutes, nous allons disparaître ton père et moi... Tu es le seul qui peut se charger de l'Alheni, nous sommes trop vieux pour avoir le temps de rendre autant de services au roi. Prend cette amulette, ne la perd pas et surtout ne nous oublie pas.
- Il va y arriver. Avait affirmé son père, Melior.
- Tu n'en sais rien. Avait chuchoté Rhavan en sentant ses yeux lui piquaient violament.

Sa mère avait tourné un regard inquiet à son mari.

- Où je vais aller ? Avait alors pleurniché le garçon.
- Arrêtes de pleurer. Avait ordonné son frère avec un regard méprisant.
- Tu n'auras pas le choix, il faut que tu ailles au centre d'entraînement... Tu sais, là où tu allais avec papa pour voir les guerriers se battre ? Avait demandé sa mère en essayant de lui faire penser à autre chose.

Rhavan hocha la tête.

- Trouve quelqu'un qui puisse être avec toi, on ne peut pas t'aider plus. Nous avons été prévenu trop tard... Lui expliquait son père en s'acroupissant à côté de lui.
- Pourquoi Lhisis ne peut pas le faire à ma place ? Il est plus grand et plus fort...
- Je- avait commencé son père, hésitant. Parce que nous n'avons le droit qu'à une vie sauvée... Une vie et une 2ème pour se charger de l'Alheni. Lhisis se chargera de travailler pour te payer l'école de combat.

Sa mère pleurait elle aussi maintenant. Était-ce vraiment pour cette raison que c'était lui que ces parents avait choisi de "sacrifier". Ou était-ce encore une fois parce que Lhisis avait toujours était le grand préféré qui faisait la fierté de la famille. Ou y avait-il encore une autre raison ? Rhavan était perdu, il ne comprenait rien. Elle le prit dans ses bras. De fines particules lumineuses semblaient sortir du corps de sa mère pour disparaître dans le cœur du bijou.

- Rhavan, écoute moi bien s'il te plaît, je t'aime et je t'aimerais touj-

Avant qu'elle n'ait fini sa phrase, elle disparut sous les yeux du garçon. Mélior afficha un masque d'horreur tandis que les dernières petites lumières rentrait lentement dans l'Alheni.

- Maman ? Avait appelé Rhavan en serrant l'Alhani contre sa poitrine.
- Je suis désolé... Lui avait murmuré Mélior en lui caressant la joue.
- Désolé pour quoi ?

Mais il avait aussi disparu. Lhisis, lui, affichait désormais un air insondable et terrifiant même.

°°°

- Rhavan ça vient cette serrure ?! S'énerva Thal, ignorant tout du vacarne qui resonnait dans le cerveau de son ami.
- Hein- Ah euh- Oui oui, attends...

Rhavan n'arriva pas à faire cesser le tremblement de ses mains.
Il haïrait son frère à vie, il le savait.

- Laisse. Grogna Thal en lui prenant la clé des mains.

Rhavan se supprit à rougir violament. Heureusement, l'autre n'en sût rien car il était trop occupé à fermer la porte de sa chambre.

- Refflexe ! S'ammusa Thal en lui lançant le porte-clé à la figure.

Rhavan le rattrapa avec très peu d'agilité mais il ne tomba pas.

- Pas mal pour un gamin.
- On a presque le même âge, idiot ! Rit Rhavan en sortant de la caserne, le sourire revenant doucement sur son visage.

Ils continuèrent à parler ainsi jusqu'à la porte nord où ils furent rejoins par les deux autres sentinels de garde avec eux. Une fois arrivés à destination, ils retrouvèrent le groupe encore de garde qui leur lancèrent un petit sourire. Ils étaient en avance mais décidèrent de prendre place à côté des autres gardes. Rien ne se passait jamais à la porte nord puisqu'il n'y avait que la mer au-delà et la Terre du millieu évidemment. Mais tout commerce avec cette terre avait cessé avec l'arrivée des Guerriers du Nord. Rhavan n'avait pas était d'accord avec l'initiative de ses supérieurs mais il n'avait rien dit. De toute façon, il n'avait aucun pouvoir et ne se conciderait même pas vraiment comme l'un des leurs. Quand l'heure fut venu de faire la relève, Thal s'adressa aux sentinelles de l'heure pour leur dire qu'ils pouvaient enfin partir.

- Bonne veille. Leur lança l'un d'eux.
- À toi aussi. Répondit par réflexe Rhavan.

Thal se passa une main sur les yeux en soupirant.

- Merde... Marmona le brun en se rendant compte de l'idiotie qui se dégageait de sa réplique.
- T'inquiètes, je pense que je suis habitué à ta stupidité maintenant...

Thal lui prit l'épaule et sourit. Rhavan resta un moment accroché à ces yeux et déglutit. Puis, il toussota en détournant le regard, cherchant quelque chose à faire pour détendre l'atmosphère. Il se dégagea et se posta devant la porte en serrant la garde de son épée dans sa main. Thal détacha la lance qu'il avait accrochée dans son dos et se posta à côté de son ami.

- Ils comptent jouer aux cartes toutes la soirée ? Demanda Rhavan sans lâcher la rue des yeux
- Qui ? Ceux qui sont censés garder la porte avec nous ? Oui je suppose...
- Ils n'ont pas le droit... S'étonna Rhavan.
- Pas faux... Commenta Thal en haussant les épaules. Mais tu sais, le monde est remplis de tricheu-

Soudain, une poutre explosa devant eux. Rhavan leva immédiatement les yeux et aperçut une silhouette à une trentaine de mètre plus haut qui essayait de se hisser sur le toit. Thal cria en premier :

- Hey, toi ! Lança-t-il.

Rhavan jeta un coup d'œil derrière lui et vit que les deux autres avaient cessé de jouer et l'un d'eux préparait une flèche. Alors que Thal lui ordonnait de descendre, Rhavan vit la forme dégringoler vers le sol.

Il écarquilla les yeux en se reculant quand une lumière éclatante engloba la silhouette. Il se sentit alors projeter en arrière et rencontra le mur avec une violence inouïe. Son épaule craqua sinistrement et déclencha une douleur fulgurante dans tout son corps. Ses compagnons hurlerent de peur puis de douleur, et enfin se fut le silence. Un filet de sang coula le long de son menton et ses genoux refusèrent de le porter plus longtemps. Il s'effondra dans un nuage de poussière. Rhavan entendit plus que ne vit le corps de Thal s'effondrer également, à deux pas de lui. Le jeune homme essaya d'ouvrir les yeux mais celui de droite le brûlait atrocement. Allait-t-il perdre la vue ? Il n'avait pas le temps d'y réfléchir plus longtemps. Entrouvrant celui encore valide, il aperçut la silhouette vague de Thal un peu plus loin. Malheureusement un débris de la tour s'était effondré sur lui, immobilisant le bas de son corps. Alors qu'il essayait de bouger, l'ombre qui s'avérait être une jeune fille se tourna vers lui. Il la fixa en cessant de bouger.

- Oh mon dieu... s'horrifia-t-elle.

Rhavan essaya de parler mais il ne réussit qu'à laisser échapper un gémissement involontaire. La jeune fille plaqua une main sur sa bouche. Rhavan comprit qu'elle paniquait. Il devait faire quelque chose... Il devait aider les autres !

Le jeune elf ne devrait peut être pas attirer plus son attention en vu des dégâts magiques qu'elle avait fait, mais en pensant que Thal et les autres pouvaient bien être entrain de mourir, il lui lança un "pitié" à peine audible en tendant sa main. En poussant un petit hoquet de détresse, elle s'enfuit en courant.

- Attends... Cria Rhavan, Reviens.

C'était inutile, elle avait disparu.

- Thal ? Appela-t-il en poussant de toute ses forces sur le pan de mur qui bloquait sa jambe.

Aucune réponse.

Après un moment d'acharnement il réussit à la décaler de quelques millimètres. Cela lui suffit à s'extirper de là. Il s'approcha à quatre pattes de son ami, ignorant la douleur dans sa jambe.

- Thal ? Supplia-t-il en le retournant sur le dos.

Thal avait les yeux grands ouverts. Grands ouverts, mais complètement vitreux. Rhavan se figea, la mâchoire crispée pour ne pas hurler.

- Non... Chuchota-t-il, les larmes roulant sur ses joues recouvertes de poussière.

Il le secoua de toute ses forces.

- Non non non non non, Thal, je t'en supplie... Chuchota-t-il.

Il se rapprocha du visage de son ami et posa son frond contre le sien dans le silence morbide qui régnait désormais dans toute la rue.

°°°

Coucou les ami(e)(s) !
J'ai jamais posté un chapitre long comme ça aussi rapidement ! Vous remarquerez qu'il fait quand même 2500 mots environs ! (enfin non vous pouvez pas le voir mais je vous le dis xD). Il est peut être même un peu trop long... Vous voudriez des chapitres légèrement plus courts ?

Bon, sinon, il y a beaucoup d'informations, donc si vous avez des questions...
Ce qui serait tout à fait logique vu que je ne sais pas très bien expliquer ce que j'imagine ! 😅

Je pensse que j'ai plus rien à dire ! Je vous dis à bientôt mes petits nains de Noël !
(oui oui je garde ce surnom maintenant 😌)