ARC - 1 - CIEL - CHAPITRE 1
ZACK
Si on me demande de définir la vie, je répondrais en disant qu'il s'agit d'une ligne imaginaire, qui apparaît brusquement un jour, et s'estompe de la même manière.
Je pense qu'il est normal de s'interroger au crépuscule de sa vie, sur les raisons qui nous y conduisent. Dans mon cas, c'est durant ces micros secondes qui séparent mon corps du sol que ces pensées fleurissent.
Cela m'a paru une éternité. Maintenant que j'y suis, je ressens enfin mon sang se vider peu à peu de mon corps. Ce dernier est bien plus chaud que tout ce que j'avais imaginé. De plus, baigner dedans est moins déplaisant que ce que je concevais.
Les gens autour de moi ont l'air affolé. Tout le monde semble être effrayé. Pour moi ? Ou s'inquiètent-t'ils pour leurs vies ? Qu'importe au final. Rien n'a plus d'importance.
Contrairement à ce qu'on raconte, je ne vois pas ma vie défiler devant moi. A vrai dire, je n'ai qu'une pensée à l'esprit. Il s'agit...
Finalement, je ne sais plus. Peut-être qu'en reconstituant les événements jusqu'à cet instant, j'arriverais à m'en souvenir.
Illustration de Zack
D'aussi loin que je me souvienne. J'ai toujours répondu au nom de Zachariël. Cependant, les rares personnes qui arrivent à se remémorer celui que je suis, préfèrent abréger ce dernier par Zack.
Si je devais rapidement me décrire. Je dirais que je suis une personne de nature asociale. Jamais je ne me suis fait d'ami.es, ou n'ai cherché à en avoir. Ça n'a pourtant pas toujours été le cas.
Aux environs d'un âge qui s'apparente à mes10 ans, un phénomène étrange a commencé à se produire. Du jour au lendemain, tous ceux qui ne me voyaient pas durant un certain temps m'oubliaient complètement. Comme si je n'avais jamais existé.
A mon plus grand malheur, cela n'eu de cesse de s'accentuer au fil des années. Là où mon premier réflexe fut d'en parler autour de moi, espérant recevoir de l'aide, je compris rapidement qu'il valait mieux apprendre à vivre avec.
Dans les meilleurs des cas je fus pris pour un fou. Dans le pire, j'en payais le prix fort. Surtout au près des croyants, qui se méprenaient en voyant le dit malin en moi.
Petit à petit, et malgré tout ce que je tentais pour enrayer ce phénomène. Je fini par accepter ma condition, au profit d'un isolement forcé.
Bien qu'épuisant et très handicapant, j'ai appris à vivre avec. Ainsi, au collège comme au lycée, je fus une personne presque inexistante, avec des résultats atteignant la moyenne; doublé d'un physique assez banal, qui se laissait facilement fondre dans la masse.
De cette manière, le temps m'a toujours paru si long hors de chez moi. Heureusement, quand j'y retournais, ce n'était pas toujours le cas.
Tout d'abord à l'orphelinat. Avant même de finir par trouver la famille qui est la mienne, c'est fut toujours un plaisir de vivre avec les sœurs.
Bien que mon handicap m'obligeait par moment à tout recommencer. Elles m'accueillaient avec le même enthousiasme, et la même bonté. Ensuite, quand la famille Bale m'adoptât, il ne me fallut que quelques années afin de prendre mes marques complètement.
Le phénomène prenant effet uniquement quand je suis absent de manière continue plus d'une semaine, avant de devenir au fil des années un jour. Il me fallait alors, ne pas leur laisser le temps de m'oublier.
Malheureusement, c'est un exercice requérant un certain effort, limitant donc mon champ d'action à un groupe restreint de personnes. De plus, c'est toujours affligeant moralement parlant, de voir des années de vie commune disparaître à cause d'une simple négligence.
C'est pourquoi, mes proches se comptent sur les doigts de la main...
La toute première réminiscence qui me revient instinctivement est celle du petit Dylan. Le benjamin de la famille. Il nous a rejoint il y'a quelques années, pourtant je pense l'aimer déjà comme mon propre petit frère.
Stéphanie ou plus communément Stef, est la rebelle si je puis dire. Bien que je ne me souvienne que de nos escapades nocturnes pour vandaliser notre établissement. A cet instant, je ne peux que m'en réjouir.
Avant de finir, il me faut parler du couple Bale qui nous a recueilli par-delà nos différences. Il est composé de Sylvia, dont la douceur et la gentille, font que je la considère d'ores et déjà comme ma seconde mère. Ensuite il y'a monsieur Bale, avec qui j'ai eu quelques fois des rapports conflictuelles.
Enfin, je ne pouvais pas conclure sans me souvenir de toutes mes années passés aux cotés de la soeur Luxe. Peu importe les années qui passent, elle est la seule à ne jamais avoir pus m'oublier malgré ce handicap.
Envers et contre tout, aux portes de la fin, ce n'est pas son image qui tourmente mon esprit. Ni celle des membres de ma famille. En réalité il s'agit de ce fantôme. Celui de la foret avoisinant ma ville.
D'ailleurs, maintenant que j'y pense. Comment est-ce que tout cela a débuté...
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