VIII

Enfin enfermé dans les toilettes, je reprends difficilement mon souffle, je me sens lourd. Je m'assois sur le sol, me tenant la tête.

-Bordel, ça fait un mal de chien...

J'essaie de reprendre ma respiration, je repense à Jiyi, au-dessus de moi. Automatiquement, je pose mes doigts sur mes lèvres.

Pourquoi je l'avais embrassée ? Pourquoi je me sens si bizarre ?

Je laisse échapper un lourd soupir avant de poser ma main sur mon entrejambe. Elle me fait horriblement mal. Jiyi, je ne l'avais pas entendue sortir de la chambre, et maintenant je suis enfermé dans les toilettes... Roh, et puis merde ! Je glisse ma main dans mon boxer, en essayant de masquer au mieux mes gémissements...

***

Des coups frappent à la porte, ma main sur ma bouche pour continuer à étouffer mes gémissements.

— Aiden ? Ça fait une heure que t'es là-dedans... Ça va ?

— O-gnn ! Oui, t'inquiète pas.

J'essaie de continuer à étouffer mes pauvres gémissements, qui n'en pouvaient plus d'être étouffés. Je n'entends pas Jiyi partir de devant la porte.

— Ouvre.

— Qu... quoi ?!

Je vois la poignée de la porte essayer d'ouvrir. Je ferme les yeux, essayant désespérément de trouver une solution pour sortir de cette situation de merde. Je retire ma main de mon boxer avec difficulté avant de me laver rapidement les mains.

— Attends !

— Ouvre !!

— J'arrive, calme-toi, putain !

Ma voix était haletante. J'éteins le jet d'eau avant d'ouvrir la porte et de croiser son regard en colère.

— Tu foutais quoi ? Pourquoi tu sens comme un porc et t'es essoufflé ? T'as couru un marathon ou quoi ?

— Non...

Elle repart dans la chambre, et moi, ma seule envie est de me changer. J'avais besoin d'une douche froide, de boire de l'eau et de dormir dans des vêtements propres...

***

J'essuie mes cheveux avant d'enfiler mon boxer et de repartir dans la chambre pour m'allonger à côté de Jiyi, déjà à moitié endormie. Et je tombe rapidement dans les bras de Morphée...

___

Je me redresse, j'étais dans la chambre dans laquelle je dormais il y a quelques minutes. L'air était sucré. Je me tourne pour voir si Jiyi était à mes côtés et oui, elle y était bien, mais quelque chose était étrange... Je ne voyais pas l'ombre de tissu ou même de manche sur ses épaules. Je tire légèrement sur la couverture pour constater qu'elle est nue et endormie. Je me recule brusquement, la faisant se réveiller. Elle se penche au-dessus de moi et je sens une chaleur se poser sur mes lèvres, sa langue glisse dans ma bouche pour faire danser la mienne. Je commence à murmurer entre deux baisers.


— J-Jiyi...

Je sens son corps nu me coller avant de monter au-dessus de moi et de glisser ses mains sur mon torse, avant de détacher ses lèvres des miennes pour reprendre son souffle. Alors que j'allais parler, elle me r'embrasse, sa main glissant plus bas pour se poser entre mes cuisses. J'écarte violemment les yeux.

— B... bordel.

Je laisse un gémissement m'échapper, posant ma main sur sa tête et continuant à l'embrasser comme si j'étais affamé. Elle commence à glisser sa langue sur mon cou.

— Ahhh...

— Aiden...

___

Je me réveille brusquement, manquant de tomber du lit. Jiyi dormait profondément. Je me redresse soudainement, mon regard se pose instinctivement sur Jiyi, elle avait encore son t-shirt... Je pose ma tête dans mes mains avant de me tapoter les joues.

C'était que un rêve... bordel, l'alcool, faut que j'arrête...

Je reste immobile quelques secondes dans la même position. Je me sens agité. Comment veux-tu que je me rendorme après ce genre de rêve, putain... C'est parti pour une nuit blanche.

***

Le lendemain, je n'avais effectivement pas dormi. Jiyi, quant à elle, péter la forme. La tête dans le cul, je pris une gorgée de mon café. Je pousse un long soupir avant de me gratter la tête, encore perturbé par mon rêve d'hier et tout ce qui s'était passé.

Elle dépose devant moi des feuilles d'informations. Je feuillette les feuilles.

— C'est quoi ?

— Bah, la base ?

— Ahhhhhh...

Je continue de boire avant de la regarder.

— Je vais aller faire un tour seul, histoire que tu restes en journée de repos.

— Et s'il t'arrive quelque chose ?

— T'inquiète.

Elle part en courant de l'appartement en claquant la porte derrière elle.

***

Le soir, l'eau de la douche coulait. Assis sur le fauteuil, à moitié endormi, j'entendis Jiyi éteindre le jet, et la porte d'entrée s'ouvrit dans un fracas violent, me faisant sursauter.

Alors que je me précipite avec mon arme pour faire face à la personne, Jiyi était déjà face au creepyhunter, arme à feu à la main. Elle était couverte uniquement par une serviette.

— Mauvaise idée de venir ici seul.

— ... Merde...

Jiyi tire dans la porte pour qu'elle se referme, empêchant alors le creepyhunter de fuir. Je le vis paniquer et je sortis à mon tour une arme à feu.

— PROMIS JE DIRAI RIEN JE VOUS EN SUPPLIE, TIREZ PAS !

— LA FERME !

Jiyi braque le flingue sur la tempe du creepyhunter. Il n'était pas muni de son équipement de base, signe qu'il avait voulu jouer au héros. Que des cons... Je vis alors quelque chose m'interpeller, la serviette de Jiyi glisser vers le bas.

— JI—

Je ne pus finir de la prévenir, la serviette tombant au sol et laissant son corps nu à notre vue. Le creepyhunter ne parlait plus, laissant juste ses joues rougir. Quant à moi, je restais fixé.

— Et merde... Bon... Tant pis.

Elle hausse les épaules avant de s'approcher du creepyhunter.

— Qui t'envoie ?

— Personne !

— Menteur ! QUI T'ENVOIE ?

— CHRISTIAN DUPONT !

— Cette enfoiré ?!

— Hein ? Vous...

— Bien sûr que je le connais, cet enfoiré a violé ma meilleure pote... Pff...

— ...

— Où se trouve-t-il ?

— Je ne dirai rien.

— T'es sûr ?

Elle commence alors à appuyer légèrement sur la gâchette, et il se met à genoux.

— Allez vous faire...

— Tch...

Elle tire dans le crâne du creepyhunter, qui s'écroule mort sur le sol. Alors qu'elle se retourne pour me faire face, je tends ma chemise pour couvrir son corps.

— Couvre-toi...

— D'accord.

Elle saisit la chemise avant de partir dans la salle de bain. Je regarde le corps mort de l'homme, puis Jiyi sort de la salle de bain vêtue de ma chemise à moitié ouverte. Elle était seulement en sous-vêtements. Elle saisit son paquet de clopes avant d'ouvrir la fenêtre et de se poser sur le balcon pour s'adosser au bord de celui-ci.

— Et ma chemise ?

— Je la garde.

— ... Mais...

— Pas de mais !

Je continue de la regarder. Bordel, pourquoi faut-il qu'elle soit si attirante ?! Je me mis à côté d'elle et elle me tendit une clope, la sienne déjà au bec, aspirant la nicotine et la recrachant. Je fis de même et regardai vers le ciel.

— C'est dommage, on voit pas les étoiles d'ici...

— Normal.

— Pff... C'est mieux quand on était en forêt.

— Mouai...

Je dépose mon regard sur sa poitrine.

— Tu feras gaffe, ton regard a dérapé là où il faut pas.

Je sursaute avant de détourner le regard.

— Désolé.

— Pas grave... Mais j'ai une question.

— Oui ?

— Tu faisais quoi hier dans les toilettes ?

Elle prit une autre bouffée de nicotine.

— Pourquoi tu veux savoir ?

Je ris nerveusement avant de tapoter sur ma clope pour faire tomber les cendres au sol.

— Parce que je t'ai entendue gémir, haleter, et j'ai cru entendre mon prénom... Même hier, quand tu dormais... J'ai réalisé que tu étais devenue en sueur, pas possible, et que tu te tortillais.

— ... Ho.

Et merde !


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