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"J'ai aimé entendre ton rire.

- Wakasa"

Voilà donc le deuxième mot, que Wakasa a laissé à Lana ce matin, sur le comptoir de la cuisine. Il compte lui en laisser tous les jours ? Se demande t'elle. Elle s'en rendra compte plus tard, mais la réponse est oui.

Pourquoi il fait ça ? Se demande Lana, jouant nerveusement, avec ce bout de papier, entre ses doigts. Comme pour le premier, elle le glisse dans le tiroir de sa table de chevet.

Elle ne comprend pas elle même, pourquoi elle le garde. Elle n'a pas vraiment le cœur à le jeter. Ce n'est pourtant pas grand chose. Un bout de papier avec quelques mots dessus. Pourtant, elle préfère le conserver.

Elle en est la première étonnée d'ailleurs. Elle s'énerve contre elle même. Qu'est ce qu'il lui prend, de faire ça ? Pourquoi, elle tient à les garder ? Elle ne se comprend même plus.

De son côté, Wakasa a une mauvaise surprise cet après midi. Enfin une surprise, ce n'est pas vraiment le terme. Il attendait cette visite.

Devant la voiture de Lana, toujours garée devant le gymnase, se trouvent deux hommes. Ils semblent regarder à l'intérieur. Wakasa soupire.

- Enfin... ils en ont mit du temps. Dit il pour lui même.

Il sort de sa salle et s'avance vers eux, une expression plus flegmatique que jamais, scotchée au visage.

- Vous cherchez quelque chose ? Leur demande t'il.

Sa question est purement rhétorique. Il sait que ceux sont des hommes, qui cherchent Lana. A force de les attendre, il n'y croyait plus.

- La propriétaire de cette voiture. Lance agressivement, un de ses deux interlocuteur.

- Hmmm... elle est pas dispo. Assure t'il.

- Va la chercher ! Tu ne sais pas ce qu'elle a fait ! Crache t'il.

- Si je le sais très bien. Sourit il, un peu. Mais... ça ne change rien.

- On est pas d'humeur à jouer ! S'emporte l'autre.

Waksa soupire. Encore une fois, personne ne comprend quand il parle. Ça l'agace fortement, pour tout dire.

C'est à peine une minute plus tard, que ses opposants, se retrouve à terre dans un état des plus pitoyable.

Soupirant de nouveau, Wakasa s'accroupit face à eux, penchant la tête sur le côté.

- A plusieurs, contre une femme. Où est passée vôtre dignité ?

Pour toute réponse, il n'a que des gémissements de douleur. Il y est peut être allé un peu fort. Il décide de reprendre.

- Allez dire à vôtre boss, que je veux lui parler. Ramenez le ici, vous avez trois jours. Oh... si jamais il lui vient à l'esprit, de renvoyer ses sbires à sa place, prévenez le. A chaque fois que vous la chercherez, c'est moi que vous trouverez. Je vous éclaterai un par un, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que lui. Je me suis bien fais comprendre ?

Les deux hommes hochent vivement la tête, se relèvent difficilement et ne se font pas prier pour disparaître.

Wakasa les regarde s'en aller. Il secoue la tête. De vrais couragueux ces deux là. Ironise t'il, interieurement.

Il est plutôt satisfait, en revanche. Les ennuis de Lana sont bientôt derrière elle.

Cette dernière d'ailleurs, ce soir, est en train d'interroger deux jeunes hommes, en ayant amené un autre aux urgences. Ils l'ont présenté comme leur ami. 

Un peu plus tôt, elle lui a sauvé la vie, selon les dires des deux jeunes hommes présents. Toutefois, pour pouvoir le soigner correctement, elle a besoin de plus d'information.

- Donc... qu'est ce qu'il a prit ? Leur demande t'elle.

Les deux jeunes hommes restent silencieux. Cela a le don d'agacer Lana. C'est toujours comme ça.

- Écoutez... j'appellerai pas la police, si c'est ce qui vous inquiète. Je ne suis vraiment pas de ce genre là. Mais j'ai vraiment besoin de savoir, pour le soigner.

Un des deux jeunes hommes se résigne. Il soupire et sort de sa poche une pilule, qu'il tend à Lana.

Elle l'analyse et soupire à son tour.

- Cette merde circule beaucoup en ce moment. Constate t'elle, dépitée. Il en prend souvent ?

- Tout les jours. Souffle un des deux.

Elle leur demande de patienter dans la salle d'attente et se remet au travail.

C'est une vingtaine de minutes, avant la fin de sa garde, que le garçon en question, reprend connaissance. Lana se trouve dans sa chambre, vérifiant le débit de sa perfusion. Lorsqu'elle l'entend bouger et grogner, elle se tourne vers lui.

- Bon retour parmi nous. Soupire t'elle.

- Hm. Fait simplement le patient.

- T'aimes bien l'ambiance ici ? Lui demande t'elle, arquant un sourcil.

Le regard interrogateur du jeune homme, la pousse à s'expliquer.

- Si tu continues à prendre des drogues tous les jours, tu risques de devoir revenir. Ce serait con que le cadre te plaise pas.

- Vous les médecins et tout ça... vous nous faites la morale mais vous savez rien... vos vies sont tranquilles sans le moindre problème... comment vous pouvez nous comprendre ? Peste t'il.

Lana souffle du nez. Ce discours, elle l'a entendu tellement de fois, qu'elle y est habituée. Elle ne relève même plus.

- On est chiants, hein ? Fait elle, dans une certaine ironie.

Le patient fait claquer sa langue, détournant son regard d'elle.

- Quand tu auras finit de bouder, je vais avoir besoin de ton nom, pour les dossiers.

Il lui donne un prénom. Toutefois, ce n'est pas celui que lui ont confié les deux amis du jeune homme.

- Il me semble avoir entendu un prénom différent. Proteste t'elle.

Il grogne. Lana a l'impression que son identité est un problème pour lui. Pourtant, elle en a besoin.

- Haruchiyo.... Akashi. Balbutie le jeune homme.

Lorsqu'il a dit son nom de famille, la jeune femme a sentit en lui comme une sorte de dégoût. Toutefois, ce n'est pas ce qui l'interpelle le plus. "Akashi", elle a déjà entendu ce nom.

Elle en est sûre, c'est le nom de famille de Takeomi et de Senju. Elle se dit que ce nom doit être courant. Même si elle trouve au patient une bonne ressemblance avec Senju. Mais... si leur frère, était victime d'une overdose, ils seraient là... non ?

Elle ne compte pas lui poser la question. Ce ne sont pas ses affaires après tout. Puis, il n'a pas l'air franchement coopératif.

- Tu pourras sortir d'ici dans quelques temps. Lui assure t'elle, s'apprêtant à partir.

- Au fait. Grogne t'il. Merci.

Elle hoche simplement la tête et s'en va finalement.

Pendant ce temps, Wakasa Imaushi a un peu froid, en attendant Lana dehors. Il décide donc, de se rendre dans la salle d'attente, pour se réchauffer un peu. Regardant l'heure, il se dit qu'elle a bientôt finit.

Entrant dans le bâtiment, il tombe sur deux jeunes hommes, qu'il semble connaître. Eux aussi l'ont remarqué et ont avancé vers lui.

- Tiens, tiens. Si c'est pas la légende vivante. Lui dit un des deux, dans un petit sourire.

- Qu'est ce que vous faites ici ? Soupire Wakasa.

- On avait une urgence. Fait le deuxième, d'un ton las. Et toi ?

C'est alors qu'avant toute réponse, Wakasa voit Lana, se diriger vers les vestiaires. Elle lui fait un signe de tête, qu'il se voit obligé de lui rendre.

Voyant ce geste, les deux jeunes hommes se retournent et voient la jeune femme disparaître.

- Oh... je vois. Reprend le premier, se retournant vers Wakasa.

Wakasa roule des yeux. Ce mec se fait des idées.

- En tout cas... tu pourras dire au meilleur frère du monde, que Sanzu va bien. Grâce à... ta copine, je présume. Ironise le deuxième.

Wakasa a un regard méfiant. Quoi de plus naturel dans cette situation ? C'est le dernier qui a parlé qui le dissipe.

- Je t'assure que c'est vraiment un pur hasard. Tu as ma parole. Puis... on lui en doit une. Donc ne t'en fais pas.

Si seulement, il savait. Si seulement, ce jeune homme lui assurant sa bonne foi, savait pourquoi, Wakasa est entré en contact avec Lana. Il ne peut rien lui dire. Il ne le laisserait pas faire.

Informés par la secrétaire, que leur ami ne sortirai pas ce soir, les deux jeunes hommes s'en vont, suivi du regard par Wakasa.

Quelques minutes plus tard, Lana arrive au niveau de Wakasa. Elle salue ses collègues et c'est dans un silence de plomb, qu'ils arrivent chez Wakasa.

Elle s'assoit sur le canapé, ramène comme d'habitude, ses genoux à sa poitrine, enroulant ses bras autour.

Il a posé ce satané verrou. Pourtant, elle semble toujours préférer attendre qu'il s'en aille pour dormir.

Wakasa se résigne, mais il espère que ça lui passera. Elle se retourne vers lui.

- Euh... tu as du temps ?

- Un peu oui, pourquoi ?

- On.... on peut jouer ? Demande t'elle, désignant de la tête, la console de jeu.

- Oui... bien sûr. Mais pas de triche, d'accord ?

Elle râle un peu, mais accepte. Wakasa a un petit sourire. Il considère la demande de Lana, comme un grand pas en avant. Il doit l'avouer, ça lui fait plaisir.

La partie semble plus équilibrée, ce qui n'empêche pas Lana, de prendre l'avantage. Wakasa aime ce genre de moment. A tel point, qu'il en oublierait presque, qu'il l'a rencontré pour lui demander de l'aider.

Le moment approche, de lui dire ce qu'il attend d'elle. Pourtant, plus il passe de temps avec elle, plus il appréhende sa réaction.

Pour le moment, il doit se concentrer sur ses ennuis à elle. Il doit les régler. Il honorera sa promesse. Il compte bien lui prouver qu'elle peut compter sur lui. Que c'est un homme de confiance et surtout de parole.

- J'ai encore gagné. Lance fièrement Lana.

- Je suis sûr que t'as triché. Boude t'il.

- T'es vraiment un mauvais perdant.

- Un jour je te battrai !

- J'y compterai pas trop, si j'étais toi.

Wakasa a un petit rire, il la regarde du coin de l'œil. Elle est pleine d'assurance, en ce moment. Il a l'impression qu'il a enfin trouver un moyen, de créer un lien avec elle. Ce n'est pas pour lui déplaire. Il semble même soulagé.

- Je dois y aller. L'informe t'il. Reposes toi bien.

Elle hoche la tête et le regarde partir. Une fois la porte fermée, c'est à son tour de laisser un mot, sur le comptoir de la cuisine.

"J'aime qu'on joue ensemble.

- Lana"

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