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La froideur de marbre de Lana, ferait froid dans le dos à n'importe qui. C'est comme si elle était devenue un robot.
C'est pratiquement le cas. La seule chose qui lui importe, est de mettre à exécution les dernières parties de son plan et de sauver tout le monde.
Elle fixe son interlocuteur dans les yeux. Voilà des heures qu'il tente de la faire parler. Aucun mot n'est sortit de sa bouche. Juste son regard noir est posé sur lui. Elle a une haine incommensurable contre lui. C'est lorsqu'il commence à perdre patience, que Lana, voit une opportunité.
- Bon ça suffit ! Tu commences à me gonfler ! Enrage t'il, s'appuyant les deux mains sur la table qui les sépare.
Malgré le grand bruit qu'ont fait ses mains, frappant contre cette table, Lana reste impassible. Elle attend le bon moment.
- Tu sais que je peux être beaucoup moins gentil ! Alors parle ! Crit il.
Voilà ce qu'elle attendait. Cet état de nerfs qui le poussera à ne pas réfléchir correctement.
- Oh je sais que tu peux être moins gentil. Dit elle calmement. Tu as oublié qui je suis ? Des dossiers sur ta façon d'être moins gentil, j'en ai beaucoup. Des escapades de quelques mois dans les pays en développement pour.... comment on appelle ça déjà ? Ah oui ! Trafic d'être humain. C'est bien ça ?
- Ferme là ! Enrage t'il encore plus.
- Dis moi ? Comment réagiront ta femme et ta fille quand elles sauront ? Parce que si je le souhaite... elles le sauront. Réplique t'elle, toujours avec son calme olympien.
- Alors c'est du chantage ?
- Appelle ça comme tu veux. Fait elle, haussant les épaules.
- Qu'est ce que tu veux ?
- Pour le moment ? Un café.
L'homme en face d'elle, manque de s'étouffer. Elle cherche à le provoquer ? Face à son expression interloquée, Lana s'explique.
- Ça fait des heures que je suis là. Soupire t'elle. J'ai besoin d'une pause et toi aussi à ce que je vois.
- Très bien ! Je vais te le ramener ton putain de café ! S'exclame t'il, sa veine sur le front au bord de l'explosion.
- Non. Une pause j'ai dit. Juste cinq minutes seule. Dans une salle un peu moins lugubre que celle ci. Vous avez bien une salle de pause dans ce merdier ?
- Pourquoi est ce que je t'accorderai ça ? Rage t'il.
- Qui sait ? Peut être que je serai plus bavarde, après un peu de calme.
L'homme grogne. La chance de Lana est qu'il ne connaît pas vraiment l'étendue de ses talents et surtout, qu'il donnerait n'importe quoi, pour ne plus l'avoir en face de lui, ne serait ce que le temps des cinq minutes qu'elle lui demande, tant elle lui tape merveilleusement bien sur le système.
Il accède à sa requête, la laissant ainsi seule dans leur salle de pause. Grossière erreur, que Lana compte bien tourner à son avantage.
Cinq minutes, c'est plus qu'il ne lui en faut. On pourrait se demander ce qu'elle pourrait bien faire dans une salle de pause, qui pourrait la sauver. Elle, le sait très bien. Tant qu'il y a un accès internet, il ne lui en faut pas plus.
Une télé est à sa gauche ainsi qu'un modem de connexion. Rapidement, elle trouve la télécommande et enclenche ainsi, la prochaine phase de son plan.
Un moyen de communication, voilà ce qu'elle a. Elle peut maintenant envoyer son exacte position, à qui elle veut. La seule chose qui est hors de son contrôle, c'est le temps que mettront les destinataires de son message, pour lire ce qu'elle leur envoie.
Elle termine rapidement, se replongeant dans son café. Elle est loin d'être idiote. Elle ne le boira pas. Dieu sait ce que cet homme peut avoir mit là dedans.
Lorsque Mao revient de dehors, il s'étonne et s'inquiète de ne plus voir Lana dans la salle d'interrogatoire.
Il se dirige d'un pas ferme vers celui qui l'interrogeait.
- Où est ce qu'elle est ? Panique t'il.
- Dans notre salle de pause. Répond t'il, toujours sur les nerfs. Cette garce voulais une pause.
- Tu l'as laissée seule ? S'insurge le hackeur.
- Oui juste cinq minutes, j'allais la chercher, justement.
- Espèce d'abrutit. Fait Mao, se dirigeant rapidement vers la salle de pause.
Il ouvre la porte avec fracas et tombe sur Lana assise sagement, devant sa tasse de café, vidée discrètement dans la plante à ses côtés. Elle arque un sourcil, suite à son entrée.
- Qu'est ce que tu as fait ? Lui demande Mao.
- J'ai bu mon café. Répond t'elle haussant les épaules.
- Ne me prend pas pour un con ! S'emporte t'il, s'approchant d'elle.
- Qu'est ce que tu veux qu'elle fasse sans ordinateur ? Intervient son collègue.
Mao soupire d'exaspération, tournant son regard vers cet homme, qu'il juge vraiment inconscient.
- Elle pourrait hacker ton putain de micro ondes si elle en avait envie. Rage t'il, entre ses dents.
- Elle n'est restée seule que cinq minutes. Se défend t'il.
- C'est bien assez ! Elle t'a manipulé comme un gamin !
Mao saisit fermement le bras de Lana et l'entraîne avec lui, pour la ramener dans la salle d'interrogatoire.
Sans que l'autre homme ne le remarque, Lana affiche un discret sourire triomphant, qu'elle adresse à Mao.
Il bouillonne interieurement. Le plus frustrant est qu'il ne sait pas ce qu'elle a bien pu faire dans cette salle.
Pour lui, c'est une question d'honneur. Elle l'a déjà battu une première fois. Hors de question qu'il la laisse gagner cette fois.
Mao ne connaît pas l'avantage de Lana. Elle a une intelligence et un esprit d'analyse bien plus brillants que les siens. Elle a tout prévu et aucun d'entre eux, ne s'en doute.
Elle a même prévu comment ça se terminerait. En un sacré doigt d'honneur à tous ceux qu'elle exècre.
Pour le moment, elle préfère ne pas crier victoire. Le seul paramètre sur lequel elle peut compter en cet instant est la confiance, qu'elle peut avoir en les personnes qu'elle a voulu contacter.
Pendant ce temps, cela fait des heures interminables que Wakasa, Benkei et Draken, ont les yeux rivés sur la télé de Wakasa.
Ayant apprit la nouvelle, le jeune homme n'a pas hésiter à retourner chez lui, pour essayer de trouver une solution en compagnie de ses amis.
Sur cet écran, défile de nombreuses information concernant Fox, son arrestation, ses actions passés et surtout s'affichent les images de Lana, se faisant escorter hors du poste police.
- Elle est folle, elle est complètement folle ! Fait Wakasa, tournant en rond, comme un lion en cage.
Il est dans un état de panique sans précédent. Il ne s'attendait pas du tout à cette réaction de sa part. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas où elle est. Il ne sait même pas si elle va bien. Il va devenir complètement fou, lui aussi.
- Tu m'excuseras mais t'avais pas l'air très sain d'esprit non plus, quand t'as décidé de te dénoncer publiquement. Répond Draken.
- J'ai fait ça pour la sauver ! Pas pour qu'elle se dénonce à ma place ! Conteste Wakasa, sur les nerfs.
- Et elle a fait la même chose. C'est fou vôtre capacité à tout les deux, à mettre vos cerveaux en veille. Intervient Benkei.
Wakasa ne préfère pas répliquer. Il est beaucoup trop en colère pour réfléchir. Ses pas s'accélèrent tapant encore plus sur le système de ses amis.
Lana lui avait dit que si ça tournait mal, elle serait sûrement emmené dans un endroit inconnu du grand public. C'est encore plus effrayant de savoir, qu'il n'a aucun moyen de savoir où elle se trouve.
Soudain, la télé s'éteint et un bruit très agaçant en émane. Ça leur percerait les oreilles, tant il est aigu.
Lorsque le bruit s'arrête, tout trois regarde l'écran, les yeux écarquillés de surprise. Impossible. Se disent il.
C'est la tête d'un renard, couvrant tout l'écran qui s'affiche. Lorsqu'il disparaît, ils voient une adresse. Ils comprennent de qui ça vient, mais leur stupeur et leur étonnement ne s'arrêtent pas pour autant.
- Comment elle a fait ça ? Fait Benkei, la bouche grande ouverte.
- On s'extasiera plus tard. Il faut faire quelque chose ! Opine Wakasa.
- On réunis le Brahman et on y va ? Propose Draken.
- Non. Répond Wakasa. J'ai plus efficace.
Il s'éloigne un peu et compose rapidement un numéro, sous le regard intrigué des deux hommes qui l'accompagnent. On lui répond assez rapidement et furieusement aussi.
- Non mais c'est quoi ce bordel ? T'as vu les infos ? Qu'est ce qu'elle fout ?
- Justement, c'est d'elle dont je veux te parler, Mikey. Tu m'as dit que tu aurais toujours une dette envers elle, non ?
- Oui, bien sûr.
- C'est le moment de l'honorer.
Il lui explique alors, ce qu'il compte faire et pourquoi ils auraient besoin de lui et de son gang. Une fois son récit rapidement terminé, Mikey lui répond.
- On arrive, tout de suite.
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