- Tu fais toujours la tête à Benkei ? Demande Lana à Yüna, lorsqu'elle arrive à la salle de sport.

- Je ne vois pas de qui tu parles ! Répond Yüna, d'un ton catégorique. Je ne connais pas de Benkei.

- D'accord... t'es remontée à ce point là ?

Yüna ne répond pas et se contente de s'activer, sur une des machines. Lana la comprend un peu. De ce que lui a expliqué Wakasa, Benkei n'a pas vraiment assuré. Serrer la main d'une femme pour lui dire au revoir, après un rendez-vous galant, mais quelle idée ?

- Et si vous discutiez ? Tente Lana, de rapprochant de la jeune brune.

- Y a rien à dire !

- OK... bon... te serrer la main était sûrement pas une bonne idée.

- Ah non tu crois ? S'emporte Yüna. Désolée... c'est juste que je pensais pas qu'il me traiterait, comme si j'étais Wakasa.

- C'est Benkei. Il est adorable mais pas vraiment futé sur certaines choses.

- Complètement con, tu veux dire !

Ce ne sera pas une mince affaire d'apaiser Yüna. Se dit Lana. Elle regarde par dessus son épaule et voit Benkei regarder en leur direction, comme un enfant qui attend qu'on répare sa bêtise.

- Si tu allais lui expliquer ? Peut être qu'il comprendra mieux, si tu lui dis pourquoi tu es énervée.

- A quoi ça sert ? S'il avait voulu qu'il y ait autre chose entre nous, il aurait agit autrement.

- Ça tu vois, j'en suis pas sûre. Ça ne coûte rien d'essayer.

- Ça ne coûte rien d'essayer hein ? Demande Yüna, descendant de la machine. On va voir ça. Si tu utilises cette machine, j'irai parler à monsieur jte serre la pince.

Lana écarquille les yeux. Elle hait le sport autant que les légumes. Un vrai bourbier d'aider Benkei.

- Mais je t'ai rien fait moi ! Proteste Lana.

- Je sais, mais t'as l'air de tenir à ce que je lui parles. Voilà mon prix.

Lana grogne et ne manque pas de lancer un regard assassin à Benkei, qui ne comprend pas trop. Qu'est ce qu'il a encore fait ?

- Donnant, donnant Lana. Sourit Yüna.

- Parfait ! Râle t'elle. Mais t'as plutôt intérêt à ressortir de là avec un autre rendez vous ! La prévient elle, se posant de manière hésitante sur la machine.

- Je discuterai avec lui, tant que tu feras de l'exercice. Lui assure t'elle.

Lana commence donc à s'activer, la mine renfrognée et la sueur se faisant déjà sentir. Elle déteste transpirer. Elle déteste le sport et là tout de suite, elle déteste Benkei.

Revenant de la course qu'il devait faire, Wakasa surprend Lana en train de faire du sport. Il ne s'y attendait absolument pas. Avec un petit sourire rieur, il s'avance vers elle.

- Mais enfin, qu'est ce que tu fais ?

- Je répare les conneries de Benkei ! Je l'adore hein ? Mais là tout de suite, j'ai bien envie de lui couper la main avec laquelle, il a serré celle de Yüna.

Wakasa rit un peu. Est ce qu'il doit lui dire que cette machine, ne s'utilise absolument pas de cette manière ? Étant donnée la colère sur son visage, il juge judicieux, de ne pas le lui faire remarquer.

- C'est à ce point là ? Rit il, encore.

- J'ai mon diplôme d'infirmière ! Le corps humain, je connais ! Je peux la couper nette !

Elle semble avoir réfléchit à ça. C'est encore plus effrayant de sa part.

- Aller, descend de là. Sourit Wakasa, se plaçant devant elle et l'attrapant par les hanches.

Elle jette un bref coup d'œil vers Benkei et Yüna. Ils sont en train de discuter et ne font pas attention au reste. Alors, elle ne se fait pas prier.

- C'est vraiment une torture cette chose. Râle t'elle, s'aggripant aux épaules de Wakasa.

Il rit un peu et l'embrasse avant de la lâcher, pour qu'elle retrouve la terre ferme.

- J'ai fait assez de sport pour toute une vie. Soupire t'elle, s'affalant sur un fauteuil.

Riant encore, Wakasa se dirige vers le comptoir de l'accueil, où il a laissé un sachet posé, il fouille dedans et en sort une barquette de frites, qu'il s'est arrêté en chemin pour lui acheter.

Il se dirige vers elle et lui met la barquette sous le nez. Des étoiles se forment dans les yeux de la jeune femme, qui s'empare rapidement de la nourriture. Elle a même faillit lui arracher les doigts.

- T'es vraiment parfait, Waka. Lui dit elle, dans un grand sourire, avant de se plonger dans sa dégustation.

"Oh non princesse, je suis loin de l'être."

Soupirant, il se dirige vers les clients qui ont besoin de son aide. Toutefois, son esprit est ailleurs. Il lui reste trois jours, avant que South ne revienne à la charge.

Trois jours. C'est si peu. Il lui reste si peu de temps pour trouver une solution. Pourtant, il n'a pas l'ombre d'une piste, concernant une manière d'agir.

Peu à peu, il commence à se faire à l'idée. Il va devoir le lui dire, avant que South ne le fasse. Comment lui dire ça ? Par où commencer ? Qu'est ce qu'elle fera quand elle le saura ? Elle le quittera à coup sûr, il le sait. La perdre le détruira, mais il n'a plus le choix.

Ses révélations, la détruiront elle aussi. Il va lui faire du mal et c'est la dernière chose qu'il voulait.

"Si seulement, je n'etais pas entré dans ta vie princesse." "Pourtant, je ne regrette rien de ce qu'on a vécu"

Il soupire de nouveau, un peu plus profondément cette fois. Il se décide à laisser passer la journée et à la laisser profiter de la soirée, prévue par Draken. Elle a bien le droit de garder un peu de joie, avant qu'il ne parle.

C'est d'ailleurs quelques heures plus tard, que plusieurs personnes, sont réunis dans le magasin de Draken. Il l'a aménagé pour l'occasion. De la nourriture, des boissons, de la musique et beaucoup de rires.

Une ambiance qui ferait presque oublier, qu'il s'agit d'une fête pour des membres de gangs.

Lorsque Lana arrive, elle se précipite surexcitée vers Draken.

- Alors, tu as pensé à aller récupérer le cadeau ?

- Bien sûr que oui ! Faut me faire confiance, enfin. Sourit il.

- Oh tu sais, quand on est aussi grand, parfois l'information met du temps à remonter. Sourit elle, à son tour.

- Bien joué. Rit un peu, le jeune homme.

C'est de bonne guerre. Depuis qu'ils se connaissent, c'est un interminable concours de vanne qui a lieu entre eux. Assez piquant, mais plutôt amusant pour eux.

Il la guide vers une réserve où il a caché le cadeau en question. Il l'a même emballé.

Lana le remercie et regarde ce qu'elle tient dans les mains avec un grand sourire.

Pendant ce temps, Wakasa et Benkei sont en pleine discussion. La musique assez forte leur permet une certaine discrétion.

- Alors ? Soupire Wakasa. Tu as réussi à discuter avec Yüna ?

- Discuter c'est un bien grand mot, elle a parlé et j'ai écouté. L'informe Benkei. Du coup, on retourne au resto dans pas longtemps.

- Qu'est ce tu as retenu ?

- De ne pas lui serrer la main.

- C'est tout ?

- Ben oui... quoi d'autre ?

Wakasa soupire et secoue la tête. Yüna n'est pas au bout de ses surprises. Cette discussion a beau être légère, Benkei voit clairement que Wakasa ne va pas bien.

- Et toi ? Tu as trouvé une solution ?

- Celle que j'aurais dû trouver depuis le début. Je vais tout lui dire. Répond t'il, baissant la tête.

Benkei, pose sa main sur l'épaule de Wakasa. Il va souffrir et il le sait. Il sait à quel point il aime Lana. Jamais il ne l'a vu comme ça avec une femme. Il pense à elle pour chaque chose qu'il voit. Il cherche toujours à ce qu'elle se sente bien. Il n'est jamais plus apaisé que lorsqu'elle est là.

Alors oui, Wakasa Imaushi va souffrir, horriblement souffrir. Pourtant, Benkei est fier qu'il ait prit cette décision. Il sera là pour lui, quoiqu'il arrive.

Coupant cour à leur discussion, Lana arrive vers eux, les mains dans le dos et un adorable sourire sur les lèvres.

Wakasa se reprend et lui rend son sourire. Elle cache quelque chose derrière son dos. Elle n'est pas vraiment discrète tant elle est impatiente.

- Qu'est ce qui t'arrive princesse ? Demande t'il, passant son bras autour de sa taille.

- J'ai une surprise pour toi. Sourit elle, encore plus.

Elle lui tend son cadeau, qu'il déballe soigneusement sous le regard attentif de la jeune femme.

Lorsqu'il ouvre la boîte, il trouve un bracelet, semblable à celui qu'il lui a offert pour la St Valentin.

Toutefois, celui ci est en cuir noir et avec une tête de léopard en or blanc au milieu.

- Chacun son surnom, hein ? Lui dit elle, toute enjouée.

Il lui fait un grand sourire, passe ce bracelet à son poignet, lui glisse un merci et l'embrasse.

Ce baiser, qu'il laisse durer, a un goût des plus amer pour le jeune homme.

"Merde princesse, ça va tellement me manquer !"

Voir cette attention qu'elle a eu pour lui, son regard pétillant quand il a ouvert ce cadeau, sa joie quand elle a remarqué que ça lui plaisait, est une véritable torture pour lui.

Ça lui fait mal, tellement mal. Mal de se dire qu'il n'aura plus le privilège de passer du temps avec elle, qu'il ne pourra plus la serrer dans ses bras, qu'elle ne le regardera plus jamais comme elle le regarde maintenant.

Pourtant, il doit le faire. Il doit affronter cette douleur. Il ne peut plus lui mentir plus longtemps.

C'est donc le lendemain après midi, qu'il la rejoint dans l'appartement. Il a une mine grave et dépitée, que Lana n'avait pas encore vu chez lui.

Lorsqu'elle arrive pour l'embrasser, il la retient un peu plus longtemps contre lui. Elle sent que quelque chose ne va pas. Elle lève son regard vers lui.

- Est ce que tu sais à quel point je t'aime ? A quel point je serai prêt à tout pour toi ? Lui demande t'il.

- Je t'aime aussi... mais qu'est-ce qui se passe ?

- Je suis sérieux Lana... je t'aime plus que ma propre vie. Tu ne sais pas à quel point, je suis fou de toi.

- Tu me fais peur. Lui avoue t'elle. Qu'est ce que tu as ?

Il soupire, se détache d'elle et prend place sur le canapé, l'invitant à faire de même.

Un peu suspicieuse elle s'assoit, prête à écouter attentivement, ce qu'il a de si grave à lui dire.

- Putain... Fait il. Je suis tellement désolé. Seigneur... j'aimerai tellement ne pas avoir à faire ça.

- Waka... parles moi. S'inquiète Lana. Qu'est ce que tu dois me dire ?

Il passe frénétiquement ses mains sur son visage. Il tente de se donner du courage en inspirant fortement. Il ne peut plus reculer. C'est maintenant qu'il doit tout lui dire.

- Il faut que je t'avoue quelque chose, princesse. Pardonne moi... pitié, pardonne moi.