■31■
La nuit suivante, Kakucho Hitto essaie d'oublier sa culpabilité. Alors, il est sortit marcher. Il ne sait pas comment, il a atterri au dispensaire où travaille Lana. Sa marche était instinctive. Il s'est juste laissé guidé. Apaiser sa culpabilité est assez compliqué apparemment.
Il soupire et ne sachant toujours pas pourquoi, il pénètre dans le service des urgences. Il finit par voir Lana. Elle a un sourire pour chacun des patients présents. Elle est d'une douceur infinie avec eux quelque soit leur caractère.
C'est quelqu'un de bien. Pense Kakucho, sentant grandir sa culpabilité encore plus. Une boule se forme dans son ventre. C'est franchement désagréable.
Perdu dans ses pensées, il ne s'aperçoit pas que Lana se dirige vers lui. C'est la voix de la jeune femme qui le ramène à la réalité.
- Excusez moi. Vous avez mal quelque part ? Lui demande t'elle, dans un sourire rassurant et bienveillant.
Le voilà dans de beaux draps. Il ne peut quand même pas lui dire qu'il ne sait pas comment il est arrivé ici. Encore moins lui dire qu'il l'épie depuis une bonne dizaine de minutes.
- Euh.... o-oui... j'ai d'affreux.... maux de tête depuis quelques jours.
Il n'a pas trouvé mieux. Il se maudit d'être un si piètre menteur. Elle semble toutefois, prendre ce mensonge au sérieux.
Elle le guide vers un brancard. Il la suit en silence, soupirant face à sa propre bêtise.
"Jouer au malade imaginaire, quel con !" Se reproche t'il.
Il l'entend le rassurer, lui dire que tout va bien se passer. Ça ne peut que bien se passer, il n'a rien. C'est une aiguille qu'il sent lui traverser la peau, après que Lana se soit renseignée sur une quelconque allergie médicamenteuse.
- C'est un antalgique le temps que l'on vous fasse des examens. Sourit elle.
Elle lui pose d'autres questions. Il ment évidement. Il est allé un peu trop loin dans le mensonge, pour lui dire qu'il n'a rien en réalité.
Lorsqu'elle s'en va, il regarde la perfusion à laquelle il est relié. Au moins, il n'aura mal nulle part pendant un moment. Souffle t'il.
Il se voit donc condamné à rester ici, pendant un bon moment. Il passe des examens complètement inutiles et on finit par lui diagnostiquer un fort stress, ne trouvant rien d'autre. En soi... c'est pas vraiment erroné comme conclusion. Se dit il.
Lana revient le débarrasser de sa perfusion et de plusieurs éléments, qu'on lui a collé sur le corps. Ce qu'il remarque chez elle, c'est que son sourire toujours présent, n'a rien de forcé. Il est naturel.
Surtout, c'est la seule dans ce service à ne pas lui avoir parlé de sa cicatrice. Elle l'a vu c'est évident. Une blessure si imposante, ne se rate pas. Pourtant c'est comme si elle ne la voyait pas.
Il a prit l'habitude des questions, de la pitié et du dégoût que son visage pouvait inspirer. Lana est la seule depuis longtemps à le regarder comme s'il n'était pas blessé. Ça lui fait un bien fou.
Revoilà cette douleur au ventre qui s'empare de lui. Aucun antalgique ne saurait apaiser ça et c'est bien dommage.
- Il faut vous reposer. Le stress peut vraiment avoir de graves conséquences sur la santé, s'il n'est pas maîtrisé. Si... vous souhaiter parler à quelqu'un, nous avons les coordonnées de professionnels très compétents. L'informe t'elle.
"Et je lui dis quoi à ce psy, hein ? Que je suis un enfoiré, parce que j'ai peur de t'aider ?" Déplore t'il interieurement.
- Ça ira merci. Lui dit il dans un petit sourire. J'ai... un travail qui me met la pression en ce moment. Mais ça va aller. Assure t'il.
- Je vois. C'est vrai qu'aller voir un thérapeute peut faire peur. Mais... si vous avez besoin de parler... je peux vous écouter si vous voulez. Je ne suis pas du genre à porter des jugements. Parfois, c'est plus simple de se confier à des inconnus.
"Et merde... t'es adorable en plus"
Elle a l'air de vraiment s'inquiéter pour ses maux de tête imaginaires. Son inquiétude est sincère. Ça se sent. Elle prend soin des autres, avec une bienveillance presque surnaturelle.
"Je suis un lâche, un connard. Pardonne moi s'il te plaît."
- Ne vous en faites pas, ça va aller. Lui explique t'il, ne sachant plus où se mettre. Est ce que... je peux m'en aller ?
- Oui c'est bon. N'hésitez pas à repasser si jamais les douleurs reviennent.
Il hoche la tête, bredouille un merci et s'empresse de s'en aller. Une torture de rester là, la regarder lui sourire et prendre soin de lui, alors qu'il a agit contre elle.
Lui qui voulait apaiser sa culpabilité, c'est encore pire maintenant qu'il lui a parlé. Qu'est ce que je dois faire ? Se demande t'il.
Kakucho n'est pas au bout de ses surprises. Passant par le parking de l'hôpital, il tombe sur Wakasa. Ce dernier semble l'avoir reconnu, étant donné le regard noir qu'il pose sur lui.
Depuis qu'il fait partie du Brahman, Wakasa est devenu beaucoup plus vigilant vis à vis de Lana. La jeune femme ne le sait pas, mais il reste dans ce parking des heures avant qu'elle ne sorte. Voyant Kakucho sortir des urgences, il se dit que c'était une bonne décision.
Dans une rapidité déconcertante, Wakasa attrape fermement le col de la veste de Kakucho le plaquant violement contre le mur derrière lui.
- Qu'est ce que tu fous ici ? Demande t'il, la machoire serrée.
D'après les rumeurs qui lui sont arrivées aux oreilles, Kakucho fait partie du Rokuhara. S'il sait que le Kanto ne fera rien contre Lana, pour le gang de South rien n'est garantit. Il sait le sadisme du boss du Rokuhara.
Trop honteux, Kakucho ne répond rien. Il tourne son visage sur le côté. Si Wakasa veut le tabasser, qu'il le fasse. Il le mérite après tout.
- Répond moi ! S'énerve Wakasa, resserrant sa prise sur la veste du jeune homme.
- Je ne lui ai rien fait, je t'assure.
- Alors, qu'est ce que tu fais là ? Et ne me prend pas pour un con !
- Écoute... la seule chose que je peux te dire... c'est que je ne suis pas venu sur les ordres de South.
Kakucho se maudit interieurement. Il pourrait lui dire ce qu'il sait. Toutefois, il ne peut pas prévoir la réaction de Wakasa. Si ce dernier décide de s'en prendre à South, après de telles révélations, le géant aura très vite fait le lien. Kakucho pourrait ne pas en sortir vivant.
- Tu as ma parole, je ne suis pas venu la surveiller. Crois moi, elle ne craint rien de moi.
Wakasa le lâche finalement. Kakucho a la réputation de ne pas s'en prendre aux proches des membres de gang. Même encore maintenant. Alors, Wakasa décide de le croire pour cette fois.
- Si je te revois par ici, je ne répondrai de rien. Tu m'as bien compris ? Lui demande Wakasa, toujours sur les nerfs.
Kakucho hoche la tête et reprend son chemin. Il sait que Wakasa tiendra parole si jamais il revient au dispensaire. Il jure entre ses dents et commence dans son esprit, une autoflagélation des plus sévère.
"Merde Wakasa... de toutes les femmes dans cette ville, il a fallut que tu choisisses celle à qui tu as nuis sans le savoir". Regrette Kakucho.
Lana souffrira plus que Wakasa dans cette histoire. C'est ce que pense Kakucho. South n'en a rien à faire des dégâts qu'il peut causer, tant qu'il arrive à ses fins.
Même si Wakasa se plie à ses exigences, rien ne garantit que South ne crache pas la vérité à la figure de Lana. Juste parce qu'il est d'humeur à le faire. Juste parce qu'il aime détruire les autres.
S'affalant sur son canapé, Kakucho souffle fortement et fixe le plafond. Il se déteste en ce moment. Il se déteste vraiment.
Le lendemain après midi, Lana est confortablement installée dans le canapé, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur, son éternelle tasse de café à la main.
Elle cherche qui pourrait être cette fameuse taupe qui a renseigné le Naichō sur le QG de Manjiro.
Étrangement, rien n'est notifié. Soit ils n'ont pas eu le temps, soit ils ont eu ses informations d'une manière douteuse, soit leur source est tout sauf fréquentable.
Elle ne connaît pas la réponse mais ça l'agace fortement. Elle a même pensé à vérifier s'ils ne se doutaient pas qu'ils ont été piratés. Il n'en est rien.
Elle cherche même dans les fichiers les plus insignifiants. Toujours rien. Il faut qu'elle ait ce nom. Une taupe ne donne pas qu'un seul renseignement. Manjiro est en danger si elle ne l'identifie pas rapidement. Elle tient à le protéger.
Peu importe ce qu'il a pu faire. S'il est important pour Wakasa, il l'est pour elle.
De plus elle est très mal placée pour juger les actions des autres quand elle même, est considérée comme une menace pour la sécurité nationnale.
Wakasa rentre au moment où elle grogne d'agacement. Lorsqu'elle se retourne, ayant entendu la porte se fermer, son expression provoque un petit rire chez Wakasa.
Même quand elle est irritée, elle reste si mignone selon lui. Il lui signifie qu'il vaudrait mieux qu'elle fasse une pause. Elle approuve. Elle n'est plus bonne à rien quand elle est autant sur les nerfs. Elle a d'ailleurs une migraine.
Quelques minutes plus tard, elle se retrouve enlacée à Wakasa qui s'est allongé sur le canapé. Elle aime tellement être dans ses bras. Elle s'y sent mieux qu'ailleurs.
Dans ces moments là, elle oublie n'importe laquelle de ses préoccupations. Elle profite juste de sa présence. Son apaisante présence.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top