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Deux heures plus tard, Lana n'a pas vraiment dormi, bien qu'elle en meurt d'envie.

Elle n'en a rien dit à Wakasa, ça ne le regarde pas, mais elle a eu peur ce matin en voyant ces hommes, bien décidés à s'en prendre à elle.

Elle n'a donc pas fermé l'oeil et a surveillé, que d'autres ne viennent pas. Elle a eu raison, puisqu'en ce moment du renfort semble arriver.

La même tête de gorilles que les trois précédents. Discrètement, elle se glisse à l'avant de sa voiture et démarre en trombe.

Les hommes courent derrière le véhicule, proférant de nombreuses menaces. Elle accélère et s'arrête finalement dans une ruelle.

Elle tente de calmer sa respiration, suite à la peur qu'elle a ressentit. Elle fouille dans son sac. Où a t'elle mit ce foutu papier, que lui a donné Wakasa ?

Elle finit par vider le contenu de son sac, sur le siège passager poussant de ses mains, les objets qui s'y trouvent pour enfin trouver ce qu'elle cherche.

Lisant ce qui est écrit, il lui semble que c'est une salle de sport. Le logo ne laisse pas vraiment de doute, là dessus. Elle roule donc, a vive allure, vers l'adresse indiquée.

Lorsqu'elle arrive elle se plante à l'entrée, les bras croisés et le regard énervé. Wakasa l'aperçoit, dans un rire silencieux, et un regard moqueur.

Il s'excuse auprès de la femme à ses côtés et, s'avance vers Lana en ayant toujours, cet insupportable petit sourire aux lèvres.

- Bonjour, bienvenue, tu viens pour t'inscrire j'imagine ? La taquine t'il.

Lana plisse les yeux de colère. Qu'est-ce qu'il peut être énervant !

- OK... t'aime pas l'humour. Constate t'il.

- Le bon humour, si. Peste t'elle.

- Tu as besoin de moi, on dirait. Sourit il, un peu.

Voyant son regard, se faisant de plus en plus noir, il comprend qu'il ne vaut mieux pas la forcer à l'avouer.

- Très bien, allons chercher tes affaires. Propose t'il, sortant de la salle.

Elle le suit, ouvre son coffre et récupère les quelques sacs de vêtements, qu'elle y a entassé depuis quelques jours.

Elle récupère aussi et surtout, son ordinateur portable. Une des chose les plus précieuse pour elle.

Il l'invite à le suivre. Il la guide alors, jusqu'à l'appartement au dessus de la salle de sport.

Il la laisse entrer, avant lui. Elle jette un long regard autour d'elle, analysant où elle se trouve. C'est cosy et très bien rangé. Loin de ce qu'elle avait pu imaginer.

Il entreprend de lui faire visiter. Une cuisine moderne, un salon spacieux, une salle de bain plutôt bien organisée et, deux chambres. Il en ouvre une des deux.

Elle est simple, contenant le strict nécessaire. Le lit semble confortable. Une table de chevet est sur le côté, un petit bureau contre le mur et une armoire.

Elle y entre, d'un pas hésitant, continuant à détailler la pièce du regard.

- Ce sera ta chambre. Je te promet de ne pas y entrer sans ta permission.

Elle le regarde, l'air méfiant. Elle ne le croit pas ? Honnêtement, il ne va rien lui faire. Forcer une femme, il ne le fera jamais. Il veut juste l'aider, pour honorer ce marché qu'il lui propose.

- Je n'ai pas vraiment d'autre choix. Soupire t'elle, s'asseyant sur le lit. Alors... pourquoi tu as besoin de moi ? Capitule t'elle.

- Repose toi, pour le moment. Tu as l'air d'en avoir besoin. On en parlera quand tu seras en forme. Je vais retourner travailler. Fais comme chez toi. Je t'emmènerai au dispensaire, ce soir.

- D'accord.... merci. Répond t'elle.

Il hoche la tête et s'en va. Lana s'allonge sur le lit, fixant le plafond. Elle ramène les couvertures sur elle, soupire et finit par s'endormir, une fois qu'elle a entendu, la porte d'entrée se refermer.

Revenant dans sa salle de sport, Wakasa voit son ami Benkei, s'avancer vers lui, l'air interrogateur.

- C'est qui cette femme ? Lui demande t'il, un petit sourire en coin.

- C'est pas ce que tu crois. Souffle t'il. C'est Fox.

- Elle ? La plus grande hackeuse de Tokyo ? S'étonne Benkei.

- Toi aussi, tu la voyais autrement ?

- Je la pensais à l'opposé de ça, même.

- Comme quoi. Fait Wakasa, haussant les épaules.

- En tout cas... ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu taquiner quelqu'un. Constate Benkei.

- N'importe quoi. Souffle Wakasa, retournant s'occuper de ses clients.

Benkei a raison pourtant, depuis bien longtemps, Wakasa est devenu si sérieux. Il a un peu perdu goût à la taquinerie qui était, pourtant, monnaie courante chez lui quand ils étaient plus jeunes.

Le voir s'y remettre un peu, réjouit Benkei. Il se demande quand même, si Fox acceptera de les aider.

Pour être honnête, quand ils ont entendu parler, de ce qu'elle faisait en tant que hackeuse, ils ont eu une certaine admiration.

Pirater le système interne de la police, pour voler des dossiers, pour les forcer à faire leur travail et arriver à ses fins, sans se faire attraper, force le respect.

C'est à peu près la seule chose, qu'ils savent d'elle. Ils ne savent même pas pourquoi, elle voulait absolument que ce mec soit arrêté.

Autant de détermination et de prise de risque, leur font penser que c'est quelque chose de personnel. Mais quoi ?

Elle semble avoir un sens de la justice bien à elle. Pourtant, ils sont plutôt d'accord avec sa vision des choses.

Mais, ce que Wakasa compte lui proposer, est assez délicat. Qu'elle accepte ? Rien n'est moins sûr.

C'est en milieu d'après midi, que Lana se réveille. Elle a ce sentiment plutôt agréable d'être reposée. Sa voiture est certes pratique, mais pas du tout confortable.

Elle a dormi dedans environ une semaine. Quand elle a su qu'on en avait après elle, elle a préféré trouver cette solution, plutôt que de dormir dans l'hôpital où elle travaille.

Elle ne voulait pas que ses collègues s'alarment. Jusqu'ici, elle y est arrivé. Personne ne se doute de ses activités illégales. Elle espère sincèrement, que ça continuera.

Elle aime son métier. Elle pourrait s'en contenter. Mais, le hacking est devenu comme une part d'elle même. Comme une montée d'adrénaline et de toute puissance, lorsqu'elle arrive à ses fins.

Elle adore les sensations, que ça lui procure. C'est un domaine où elle excelle. Sans mentir, elle est devenue la meilleure de Tokyo, en très peu de temps.

Depuis des années maintenant, beaucoup de personnes sont entrées en contact avec elle, pour faire appel à ses services. Wakasa est le seul, à l'avoir fait physiquement.

En général, elle refuse toute proposition. Elle se sert de ses talents, uniquement pour rendre justice, quand elle estime que c'est nécessaire. Que ce soit illégal, elle s'en moque, tant que ça lui semble moral.

Elle ne lui dira pas, mais Wakasa Imaushi est tombé à pic. Il y a une semaine, elle a réalisé que par excès d'orgueil, elle avait laissé beaucoup de traces derrière elle, quand elle a piraté cette société.

Il a été ridiculement facile pour eux, de la retrouver. Elle s'en veut vraiment. C'est la première fois que ça lui arrive. Elle s'est juré que plus jamais, elle n'aurait à fuir quelqu'un.

Elle s'est déjà sentie vulnérable et apeurée, il y a de ça cinq ans. C'est pour ne plus l'être, qu'elle a hacké la police. Pour ne plus avoir peur. Elle pensait que ça enlèverait de son esprit, le traumatisme, qu'elle a subit.

Pourtant, bien que l'arrestation de cet homme l'ait soulagée sur le moment, les peurs, les angoisses et la méfiance, sont toujours là. Son comportement et ses habitudes, en dehors du travail, ont radicalement changés depuis.

Elle secoue la tête, chassant de son esprit ses lourdes pensées. Elle décide de se rendre dans la cuisine. Elle a grandement besoin d'un café.

Elle fouille un peu partout, elle n'en trouve pas. Elle souffle d'agacement. Tout le monde a du café chez lui. Pourquoi lui non ? S'agace t'elle.

Elle cherche alors, à se faire à manger. Dans les placards et le frigo, uniquement des légumes et de la viande blanche. Elle s'agace encore plus.

Elle déteste ça. Elle trouve du réconfort, dans la nourriture grasse et la malbouffe. Il n'y en a aucune trace, chez Wakasa.

Elle grogne refermant, les nombreux placards qu'elle a ouvert. Elle ne peut quand même pas, reprocher à Wakasa de ne pas manger ce qu'elle mange. C'est bien ça le plus énervant.

Tant pis pour le repas. Elle va prendre une douche. Elle fouille dans les nombreux sacs, qui se trouvaient dans sa voiture.

Ceux remplis de vêtements, contiennent tous, la même chose. Des sweat-shirts et des joggings. Ils sont tous trop larges pour elle. Pourtant, elle ne veut pas porter autre chose.

Elle choisit sa tenue et se dirige vers la salle de bain. Elle cherche de quoi se laver. Cette fois, elle trouve ce qui lui convient sans problème.

Sa douche la détend. Elle profite se la chaleur de l'eau, coulant sur son corps. D'habitude, depuis qu'elle a élu domicile dans sa voiture, elle se douche à l'hôpital. Elle n'a pas vraiment le temps d'apprécier, à vrai dire.

Alors, profiter d'une douche chaude, en prenant tout son temps, lui fait du bien. Elle finit par s'entourer d'une serviette, se sèche rapidement et enfile un sweat-shirt blanc et un bas de jogging gris.

Elle défait son chignon, replaçant ses cheveux de ses doigts. Ses ondulations naturelles, arrivent justes en dessous de sa poitrine.

Ses cheveux aussi ont fait polémique, un temps, au sein de l'hôpital. En effet, une infirmière au cheveux rose pâle, c'est assez inédit.

Elle n'a jamais accepté de changer de couleur. Ainsi, ils ont tous dû s'y faire. Lana est une des meilleures employées qu'ils aient eu.

Elle est dévouée à son travail et particulièrement efficace. C'est là, sa vraie vocation. Aider les autres.

Dans ce grand appartement, elle s'ennuie un peu. Alors, elle se dit que descendre à la salle de sport pourrait peut être, tromper l'ennui.

Lorsqu'elle y entre, l'agitation lui agresse presque les oreilles. Elle trouve un fauteuil, pas loin de l'entrée et s'y assoit.

Elle retire ses chaussures, pose ses pieds sur le fauteuil, enroule ses bras autour de ses genoux et pose son menton dessus.

De ses yeux, elle observe les alentours. De ce qu'elle voit, Wakasa semble avoir un certain succès, auprès des femmes présentes dans la salle. A tel point que Lana se demande, si elles sont vraiment là pour faire du sport.

Toutefois, l'éternelle expression stoïque du jeune homme, donne franchement l'impression qu'il se moque totalement, de l'intérêt qu'il sucite. Lana trouve cette scène assez drôle.

Wakasa, remarque la présence de Lana et, s'excusant auprès de ses clientes, la rejoint. Il s'assoit face à elle, dans un fauteuil identique à celui sur lequel elle est assise.

- Tu as mangé ? Lui demande t'il, semblant vraiment s'en inquiéter.

- Non, il n'y a que des trucs sains chez toi. C'est très bien, mais ce n'est pas vraiment ce que je mange.

- T'es plutôt... malbouffe ?

- Je suis une geek ! Répond t'elle, comme si c'était la plus évidente des justification.

- Je vois. Fait il, dans un petit rire. Je t'emmènerai faire des courses, si tu veux. Lui promet il.

- Je peux les faire seule. Opine t'elle, en soupirant.

- Je t'ai promis une protection. Réplique t'il.

- Et tu ne m'as toujours pas dis, ce que tu voulais en échange.

- Plus tard. Lui assure t'il.

En fait, Wakasa est assez nerveux. Il ne sait pas comment elle réagira, quand il lui dira ce qu'il attend d'elle. Alors, il repousse autant qu'il peut, le moment de lui dire.

- En tout cas, si tu souhaites assurer ma protection, mieux vaut que tu te remettes au travail. Tes copines me fusillent du regard. Fait elle, les désignant de la tête.

Il jette un bref coup d'œil derrière lui, constatant que Lana a raison. Il se retourne vers la jeune femme et hausse les épaules, lui signifiant qu'il ne comprend pas leur comportement.

Il retourne donc auprès d'elles. Certaines d'entre elles, continuent de lancer des regards noirs à Lana. La rose s'en étonne. Elle n'a rien fait qui justifie ça... si ? Ces femmes sont quand même bien étranges. Pense Lana, levant les yeux au ciel.

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