■15■
C'est un fou rire incontrolable, qui s'empare de Yuna quand elle entend Wakasa, expliquer sa fin de soirée désastreuse à Benkei, ce matin.
Apparemment, Lana n'a pas daigné sortir de sa chambre depuis hier soir. Comment l'en blâmer quand elle a affaire à un tel idiot ? Pense Yuna.
Lorsque Wakasa a fini son récit, elle en a lâché les petites haltères qu'elle avait dans les mains. Son rire lui fait mal au ventre. Wakasa s'agace un peu.
- Merci du soutien. Grogne t'il.
Elle rit encore plus quand elle voit sa mine dépité. Surtout, elle se demande comment, il peut être aussi aveugle ?
Lana est certes devenue en quelques sortes amie avec Benkei. Il n'en reste pas moins évident, que c'est pour Wakasa que son cœur flanche.
Tant de fois, Yuna a vu des signes qui ne trompent pas. Elle a vu sur le visage de Lana, un sourire qu'elle n'offre qu'à lui. Elle l'a vu le regarder d'une manière dont elle ne regarde personne d'autre.
Elle a aperçu ce léger trouble en elle, lorsque Wakasa s'hasarde à de discrets compliments. Elle a remarqué comment elle parlait de lui. Toutes ses petites choses semblant anodines mais qui pourtant, font toute la différence.
Voyant que Wakasa s'agace encore plus, elle se concentré pour arrêter son rire.
- Pardon. Répond t'elle, reprenant son souffle. Mais quand même ! T'as vraiment cru qu'elle était intéressée par Benkei ? T'es devenu fou ?
- Je te remercie. Se vexe un peu Benkei.
- Tu sais très bien que c'est pas ce que je veux dire ! C'est juste que c'est évident, que Wakasa l'attire.
Wakasa se sent mal. Est il le seul, à n'avoir rien remarqué ? Il faut dire qu'il a tellement réfléchit à comment lui plaire, qu'il en a oublié tout le reste. Encore plus agacé, mais cette fois contre lui même, il reprend.
- Si c'était si évident que ça, t'aurait pas pu me le dire ? S'indigne Wakasa. Ça m'aurait évité de passer pour le roi des blaireaux !
- Je pensais pas qu'il te fallait des sous titres, Imaushi. C'est juste... flagrant ! Faut croire qu'à force que tes clientes ne voient que par toi et roulent des hanches dès qu'elle t'apperçoivent, tu as du mal à voir les choses disons... plus subtiles. Sérieusement ? T'as vraiment rien vu ?
Yuna commence à lui faire perdre patience. Ce n'est pas par rapport à son franc parler, mais surtout par rapport au fait qu'elle sait tout depuis le début, et qu'elle n'a même pas daigné lui en glisser un mot.
- Tu m'aides pas là. Ràle Wakasa.
- Tu veux que je t'aide ? Très bien ! Qu'est ce que tu fous encore là ? Va la voir et parle lui. Pas avec ta fierté mal placée ou ton orgueil de pseudo sex symbol de gymnase ! Ayez une discussion franche ! Dis lui ce que tu as sur le cœur, ce que tu penses d'elle et surtout... excuse toi abrutit !
- Je n'aurais pas dit mieux ! Intervient Benkei.
C'est bien la première fois, que l'on parle aussi franchement à Wakasa. Il est un peu déconcerté d'ailleurs. Ces deux là font la paire. Pense t'il. Aussi agaçant l'un que l'autre quand ils s'y mettent.
- Si ça marche. Commence Yuna. Tu me dois au moins trois mois gratuits. Déclare t'elle dans un grand sourire.
Il soupire et lui lance un regard assassin. Il décide tout de même, de suivre ses conseils. Il est temps qu'il dise à Lana, ce qu'il ressent vraiment. Elle a le droit de savoir, après le courage qu'il lui a fallut hier.
Il entre donc dans son appartement, prenant une grande inspiration pour se donner du courage.
Il trouve Lana, assise autour de la table devant la cuisine, son éternel café à la main, un chignon sur la tête et les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur.
Elle est très concentrée. Pour cause, elle est en train d'analyser le système de sécurité informatique du Naichō. Une tâche compliquée, qui pourtant, lui change les idées.
Elle lève le regard, dans un sursaut, entendant la porte se fermer. Lorsqu'elle voit Wakasa, elle saisit son ordinateur et s'apprête à se diriger dans sa chambre, lui lançant un regard des plus noir.
- Non... reste là, s'il te plaît. Lui demande t'il.
Elle souffle fortement du nez, se rassoit, ferme son ordinateur et croise ses bras, attendant qu'il parle. Ses jambes s'agitent nerveusement.
Le regard de la jeune femme est très sévère. Ça s'annonce compliqué. Pense Wakasa. Il s'assoit à ses côtés, un peu hésitant tout de même.
- Je suis désolé. Lâche t'il, après quelques secondes de silence. J'aurais pas dû... je sais pas... te faire une crise ? C'était puéril.
- Ça c'est sur. Grogne t'elle.
Wakasa soupire. Elle est vraiment en colère. Il se gratte la nuque, cherchant ses mots. Il se remémore les conseils de Yuna. Lui dire ce qu'il a sur le coeur. Il n'a plus le choix. Un exercice difficile, que celui là. Il n'a jamais eu à faire ça.
Il cherche à mettre ses mots en ordre. En effet, le flot d'idées s'aglutinant dans son esprit est en train de lui donner la migraine.
- Je sais que j'ai tiré les mauvaises conclusions. C'est sûrement parce que... te voir aussi proche de Benkei... ça me rendait... jaloux. Lâche t'il, dans un soupir. J'ai vraiment pas l'habitude de l'être. Alors, j'ai flippé comme un gamin. J'aurais juste dû être honnête avec toi. Te dire que... tu me plais.
Les yeux de Lana, s'écarquillent légèrement. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise ça. Pas après qu'elle l'air prévenu des difficultés, qu'il pourrait rencontrer. Voyant qu'elle attend qu'il continue, Wakasa reprend.
- Que depuis quelques temps, tu me manques quand tu es au travail. Que ça me dérange même plus, quand tu me bats aux jeux vidéos, parce que le sourire que tu as quand tu gagnes me fait fondre. Que j'ai jamais autant apprécié la compagnie d'une femme. Que j'aime n'importe quelle discussion qu'on a. Que j'ai jamais autant sourit qu'avec toi. Que je te trouve magnifique.
Voilà encore plus étonnant. Pense Lana. Il a l'air vraiment sûr de lui. Il est devenu fou ? Comment un homme, pourrait prendre le risque de s'enticher d'elle, sachant tour ce qu'il sait ? Elle ne voit vraiment pas ce qui lui prend, tout de suite.
- Ouais... j'aurais dû te dire toutes ces choses, quand je les ai réalisées. Pardon... de ne pas l'avoir fait avant. Termine t'il, dans un soupir soulagé.
Après qu'il ait finit de parler, c'est comme si sa poitrine s'était allégé de la moitié de son poids. Comme s'il avait eu besoin de lui dire tout ça.
Lana a écouté son discours, avec la plus grande attention. Elle doit avouer que ses mots la touchent. Pourtant, elle ne revient pas sur ce qu'elle lui a dit hier. Étrangement, c'est comme si Wakasa avait lu dans ses pensées. Il reprend la parole.
- J'ai bien compris ce que tu m'as dit hier. J'y avais déjà réfléchis aussi. Honnêtement, je me moque du temps que ça te prendra, pour surmonter ce blocage. Je sais que j'ai envie d'être avec toi.
Selon Lana, il ne réalise pas vraiment ce qu'il dit. Pourquoi est ce qu'il attendrait, quand il pourrait avoir ce qu'il veut, avec n'importe quelle autre femme ?
- Tu dis ça maintenant, mais... on ne sait même pas si j'y arriverai un jour. Qu'est ce qui se passera quand t'en auras marre d'attendre ? Qu'une de tes cliente... te rappellera tout ce que tu rates ? Je peux pas te demander un tel effort. Tu t'imagines ? Avoir une copine que tu ne peux qu'embrasser ? C'est impossible Waka. Déplore t'elle, baissant la tête.
- Laisse nous une chance Lana, s'il te plaît. Lui dit il, plantant son regard dans le siens. Je te promets que jamais, je ne te mettrais de pression. Je suis prêt à attendre. Affirme t'il, sûr de lui.
- Tu ne sais même pas combien de temps tu devras attendre et...
- Je m'en fous. La coupe t'il, le ton déterminé. Je veux juste... être avec toi rien d'autre. Laisse moi te prouver que tu peux me faire confiance. Tu n'as pas gardé tous ces mots par hasard, si ?
- Bien sûr que non. Soupire t'elle. Je veux juste.. que tu ne te sentes pas... frustré ou piégé.
- Je sais parfaitement où je met les pieds, princesse. Ça me convient.
- Princesse ? Rit elle, un peu.
Il souffle du nez, partageant son rire. Il se rapproche un peu plus d'elle et replace délicatement, une mèche de cheveux derrière son oreille.
- Est ce que je peux t'embrasser ? Lui demande t'il, son regard ancré au siens.
Une apaisante chaleur envahit Lana, suite à cette demande. Elle se sent, étrangement bien en ce moment. C'est comme si l'espace d'un instant, il avait réussit à lever tout les doutes enfouis en elle, depuis si longtemps.
Elle hoche timidement la tête, dans un petit sourire. Il caresse sa joue, se rapproche au plus prêt d'elle et finit par enfin, poser ses lèvres sur les siennes.
Il cherche de manière hésitante à approfondir ce baiser. Elle lui accorde l'accès qu'il demande, posant ses mains de part et d'autre de son visage.
Fermant les yeux, elle se laisse aller à ce doux moment. Elle sent le rouge lui monter aux joues. Ce n'est pas désagréable, bien au contraire.
Wakasa lui, se sent soulagé. Enfin, il peut l'embrasser. Il en a eu envie depuis des semaines. Peu importe les doutes qu'elle aura, les difficultés qu'ils auront à affronter ou encore le temps qu'il devra attendre, il se promet de tout faire pour qu'elle ne regrette pas une seule seconde, de lui avoir laissé une chance.
Une femme comme elle, ne se trouve pas à tous les coins de rues, il le sait très bien.
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