■13■

Miyagi Zao est un village, dans la ville de Shiroishi. Là bas se trouve un grand parc. En y entrant, on y trouve d'abord des poneys et des lapins, que l'on peut caresser à loisir.

Toutefois, c'est pour la partie plus reculée du parc, que Wakasa a emmené Lana ici. En effet, après qu'on leur ait donné une liste d'instructions, ils sont fin prêts à entrer dans une immense étendue de verdure, entourée de grands arbres.

On dirait presque un habitat sauvage. On peut s'y promener, au milieu de quelques bonnes dizaines d'espèces de renards en liberté.

Wakasa a bien prit soin d'acheter auprès du personnel du parc, de quoi nourrir les renards. Lana lui a presque arraché les sachets des mains. Ça l'a beaucoup amusé de la voir si enthousiaste.

Pour tout dire, elle ne s'est même pas aperçue que son geste pouvait être déplacé, tant sa hâte était grande.

Alors qu'ils marchent tranquillement, certains renards fuient tandis que d'autres s'approchent timidement. Lana est aux anges. Elle voit des dizaines de couleur de pelages différents et arrive à nourrir certains renards.

Les renards qu'elle a nourrit, ne les lâchent plus. Ils les suivent depuis quelques minutes, espérant sûrement avoir plus de nourriture.

- Regarde moi ça. Rit Wakasa, se retournant. Tu leur donnes un doigt, ils veulent un bras.

Les petits bruits qu'émettent ces animaux, ressemble à des rires. Lana est attendrie au plus haut point. Elle ne se fait pas prier pour leur donner, de nouveau, de quoi les contenter.

Le large sourire de la jeune femme, n'a pas quitté ses lèvres, depuis qu'ils sont arrivés. Elle est fascinée et émerveillée par tout ce qu'elle voit. On dirait une petite fille, le matin de Noël, qui découvre ses cadeaux.

Elle semble vouloir ne rien rater de cette visite. Elle regarde chaque recoin de cet endroit, comme pour le garder précieusement en mémoire.

Son regard est pétillant et rempli de douceur, lorsqu'il se pose sur les renards qui l'entourent. Wakasa ne pensait pas qu'elle aimerait autant. Il en est ravi.

Elle observe attentivement le moindre geste des renards. Elle tire même quelques fois, sur la manche de Wakasa pour qu'il regarde avec elle.

Il ne se fait pas prier, bien que son éternel flegme, transparaisse sur son visage. Lana n'y fait même pas attention, trop galvanisée, par l'endroit où elle se trouve.

Marchant un peu plus loin, ils tombent sur un soigneur, qui leur permet de porter et de toucher certains renardeaux, pour une bouchée de pain.

Lana n'ose pas vraiment demander à Wakasa. Il lui a dit de ne pas prendre d'argent, que ce ne serait pas utile pour elle. Toutefois, elle regrette un peu. Elle pense que ce dont elle a tellement envie va lui passer sous le nez.

Wakasa n'est pas idiot. Il se doute bien qu'elle veut les toucher. S'il y a bien une personne qui en a plus envie que n'importe qui dans ce parc, c'est bien Lana.

C'est donc naturellement, que Wakasa s'avance un peu plus vers le soigneur, lui demandant de déposer un de ces animaux, dans les bras de la jeune femme.

C'est un sentiment aussi puissant que l'adrénaline qui envahit Lana, au moment où ce bébé renard se pose dans ses bras. Elle en pleurerait presque.

C'est peut être ridicule, mais elle a une telle  passion pour les renards, qu'elle seule peut comprendre l'émotion qui la traverse actuellement.

Délicatement, suivant les instructions du soigneur, elle laisse doucement glisser ses mains, sur le pelage encore doux du renard. Il se meut un peu, semblant se lover dans ses bras. Ses yeux sont pratiquement clos. Il a l'air de profiter des gestes doux de Lana.

Rien ne pouvait faire plus plaisir à la jeune femme, en cet instant. Son sourire s'élargit encore plus. Son regard s'attendrit de plus belle, ne pouvant se décrocher de ce qu'il y a entre ses bras. Wakasa se penche un peu à son oreille.

- Tu sais qu'on ne peut pas l'emmener, hein ? La taquine t'il.

Elle rit un peu, face à cette taquinerie. L'espace d'un instant, elle se dit que c'est vraiment dommage qu'ils ne puissent pas le prendre.

Elle finit par le rendre au soigneur, un peu à contre cœur. Elle le remercie pour cet instant, qui avait l'air hors du temps. Wakasa et elle, poursuivent leur promenade.

Ils restent dans ce parc pendant encore plus d'une heure , jusqu'à ce que la faim, commence sérieusement à se faire sentir. Lorsqu'ils sortent du parc, Lana prend la parole.

- Merci Waka... vraiment. Tu peux pas savoir à quel point ça m'a fait plaisir. Lui dit elle sincèrement.

- Je t'en prie. Je te dois bien ça. Sourit il un peu.

Lorsque le taxi les dépose dans la ville, ils se mettent à la recherche d'un restaurant. Les gargouillis de leurs ventres, traduisent à quel point, ils ont besoin de manger.

Attirés par une excellente odeur, ils s'installent dans un petit restaurant, qui ne paye pas de mine mais qui semble délicieux.

Ils ne se sont pas trompés. Lorsque leur commande arrive, ils ne sont pas déçus. C'est un véritable régal.

- Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi fasciné. Lance Wakasa.

- C'était génial de les voir en liberté. Répond Lana, un grand sourire aux lèvres. J'espère que tu t'es pas trop ennuyé ?

- Pas du tout, ne t'en fais pas pour ça. J'ai pas la même passion que toi, c'est évident, mais j'ai beaucoup apprécié. Puis... j'avais envie de te faire plaisir.

A ces mots, une certaine chaleur envahit les joues de Lana. Elles se teintent d'un léger rouge. Ça faisait longtemps, qu'elle n'avait pas rougie pour de simples paroles. C'est une sensation étrange, mais pas nécessairement désagréable.

C'est la sonnerie du téléphone de la jeune femme, qui coupe cour à son léger trouble. Elle voit s'afficher le numéro de son père.

- Désolée... il faut que je réponde.

- Je t'en prie.

Elle s'éloigne un peu, mais pas assez pour que Wakasa n'entende pas. Il comprend qu'elle est en ligne avec ses parents. Apparemment ils sont en Australie. Elle écoute un peu leurs péripéties. Lorsqu'ils ont finit, elle ne peut s'empêcher de leur raconter sa visite au village des renards.

Elle a une certaine euphorie quand elle en parle. Elle raconte toute la visite dans les moindres détails. Sa réaction fait sourire Wakasa. Il est assez fier et satisfait d'être à l'origine de son extrême bonne humeur.

L'heure de retourner à la réalité arrive bien vite. En effet, ils arrivent au gymnase dans l'après midi et Benkei se rue sur eux.

- J'ai besoin d'une pause. Déclare t'il, clairement à bout.

- Je vois. Soupire Wakasa.

Le regard que les clientes posent sur Wakasa lorsqu'elles l'aperçoivent, en dit long sur l'impatience qu'elles ont du montrer. Dans un autre soupir, Wakasa les rejoint.

- Alors ? Miyagi Zao, ça t'a plu ? Demande Benkei à Lana, une fois qu'ils sont assis.

- C'était trop bien ! Y avait des renards partout ! Tu sais que j'ai même pu en porter un ? Il était trop mignon ! On a même pu les nourrir ! Y en avait de toutes les couleurs ! Même des couleurs que j'avais jamais vu ! Wakasa m'a même offert une peluche à la boutique en partant ! J'étais trop contente ! Tu veux la voir ? Tiens regarde ! Je lui ai dit merci, des dizaines de fois ! Fait elle sortant de son sac, la fameuse peluche.

L'enthousiasme de Lana est assez déconcertant. Elle a même du mal à trouver sa respiration pendant son récit, tant elle était impatiente de le raconter.

Son comportement fait rire Benkei. C'est bien la première fois, qu'il la voit comme ça. Les seules fois où une émotion équivalente émanait d'elle, c'est quand elle piratait quelque chose.

Wakasa a vraiment eu, une idée de génie. Pense Benkei. Même lui, ne s'attendait pas à autant. Wakasa doit l'avouer, ça lui a fait chaud au cœur de la voir comme ça.

Il n'a pas pu s'empêcher de sourire à la moindre de ses réactions, tout au long de leur visite. Surtout, c'est une des rares fois, où il a fait quelque chose sans raler. Assez rare pour être souligné.

Analysant de près la peluche, sous le regard enfantin de Lana, il lui confirme qu'elle est jolie et se penche pour la lui rendre. Au passage, il ose ébouriffer légèrement ses cheveux. Étrangement, ce geste provoque un petit rire chez la jeune femme. Elle est vraiment beaucoup plus détendue en leur présence. Ça aussi, ça fait plaisir à voir.

Le geste de Benkei, n'a pas échapper à Wakasa. La réaction de Lana, encore moins. Lorsqu'il a voulu lui prendre les mains ce matin, elle a eu un mouvement de recul. Pourtant, Benkei vient de faire plus intrusif que ça et elle n'a même pas relevé. Wakasa se sent un peu blessé.

Cette fois, c'est clair dans son esprit. Elle a beau l'apprécier, c'est par Benkei que Lana est intéressée. Du moins, c'est ce que pense Wakasa. Ça lui fait mal, il l'avoue mais au moins, il en a le cœur net maintenant.

Quelqu'un assistant à ça de l'extérieur et entendant la conclusion de Wakasa, lui dirait qu'il n'est franchement pas futé.

Pour une femme ayant le passé de Lana, il est beaucoup plus facile d'être à l'aise au contact d'un homme, qui ne l'interesse pas de manière romantique.

Alors, quand elle a du mal à être à l'aise avec Wakasa, au lieu d'y voir quelque chose de blessant, il devrait y voir de l'espoir. L'espoir qu'elle aussi s'intéresse à lui.

Il a l'air d'avoir oublié, que Lana n'est pas comme les femmes qui fréquentent son gymnase. Que son comportement ne doit pas être constaté mais plutôt, interprété.

Elle ne sera jamais aussi claire que les femmes qui entourent Wakasa. Elle ne sera jamais aussi avenante et aguicheuse. Elle n'y arrivera pas tout simplement.

Pourtant, elle a certains gestes envers lui, qu'elle n'a pas avec d'autres. Elle joue avec lui au jeux vidéos. Elle lui raconte des anecdotes qu'elle n'avait jamais dites à personne. Elle lui prépare à manger parfois, bien qu'elle déteste même sentir ce qu'il mange. Surtout, elle lui a raconté le pire.

Tout ces petits gestes en disent long, quand on se met quelques minutes à la place de Lana. Même elle ça lui fait peur, d'avoir ses attentions envers lui aussi naturellement.

Voilà pourquoi elle n'est pas aussi à l'aise avec lui, qu'avec Benkei. Benkei ne l'interesse pas de cette manière là. En revanche, Wakasa.... elle ne saurait pas vraiment mettre des mots, sur ce qu'elle pense de leur relation, ni sur ce qu'elle ressent.

Surtout, ce qui fait le plus peur à la jeune femme, la poussant même à enfouir ce qu'elle peut éprouver, c'est qu'elle sait qu'elle ne pourra pas lui offrir ce qu'il cherche.

Elle ne pourra pas, lui offrir ce que tout homme de son âge est en droit d'espérer d'une relation de ce genre. Alors.... pourquoi il s'embêterait avec elle ?

Les conclusions beaucoup trop hâtives de Wakasa Imaushi, ne vont pas tarder à créer un énorme malentendu. Si seulement il réfléchissait autrement.

Peut être que ça lui éviterait de se ronger les sangs et d'éprouver cette désagréable jalousie, qui commence sérieusement à l'agacer lui même.

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