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"Je te trouve très courageuse

- Wakasa"

Ce mot laissé par Wakasa ce matin, sonne différemment des autres pour Lana. Il lui fait du bien. Après sa confession d'hier, elle avait besoin de tels mots

Un sourire rare s'affiche sur son visage. Elle se sent bien, comme libérée d'un certain poids. Certaines de ses peurs sont toujours là, mais elle les affronte avec moins de difficulté.

Est ce que c'est uniquement le fait d'en avoir parler ? Elle ne sait pas. Mais ce qu'elle sait en revanche, c'est qu'elle a une énorme gratitude envers Wakasa.

Ce soir là, lorsqu'elle arrive au service des urgences, c'est une autre personne qui vient lui exprimer sa gratitude, d'une bien étrange manière.

Elle s'avance vers un visage, qu'elle connaît, assit dans la salle d'attente.

- Haruchiyo ? Qu'est ce que tu fais ici ? Demande t'elle, levant un sourcil.

- Je t'attendais, en fait.

- Pourquoi ? Tu es... Stone ? Le taquine t'elle.

- Pas trop, non.

Elle rit un peu à cette réponse, dite avec un tel naturel.

- Alors... pourquoi tu voulais me voir ?

- J'ai pas eu le temps de passer avant. J'étais... occupé. Mais je voulais... te faire un cadeau... pour te remercier de m'avoir planté. La taquine t'il à son tour.

- Pour la dernière fois, Haruchiyo, je ne t'ai pas planté. Répond t'elle, presque désespérée. Merci pour l'intention, mais j'ai pas vraiment le droit d'accepter de cadeau des patients. Regrette t'elle.

- Moi je le dirai à personne. Répond t'il, dans un sourire malicieux.

Elle rit un peu, hoche la tête et tend sa main. Dans un sourire tout fier, il dépose un paquet dans la main de Lana. Elle l'ouvre et ses yeux s'écarquillent. Elle tente de réprimer un fou rire. Dans ses mains, se tient une seringue, son prénom maladroitement écrit le long de l'objet, au feutre rose.

- Pourquoi ? Demande t'elle, riant franchement.

- C'est ton arme de prédilection. Répond t'il, le ton victorieux.

- Je sais pas si je dois te remercier ou t'étrangler.

- Tout le monde me dit ça. Rit il.

- Je vais quand même opter pour le merci.

Sanzu apprécie Lana. Elle est une des rares personne, à ne pas l'avoir juger. A avoir vu en lui un être humain et pas uniquement un accro aux drogues. Elle lui a fait la morale, certes. Mais, il n'y avait rien de méchant ou de sévère. Elle est juste... bienveillante.

- Je vais devoir y aller. La prévient t'il. Je suis un homme occupé. Affirme t'il, bombant légèrement le torse.

- Fais attention à toi, monsieur l'occupé. Lui lance t'elle, alors qu'il s'en va.

- Toi aussi. Lui sourit il, avant de disparaître.

Rapidement, Lana va se changer et poser ce cadeau des plus saugrenus, dans son casier.

C'est pour ce genre de moment, que Lana exerce son métier. Ce lien qu'elle arrive à créer avec certains patient. Sa bienveillance et ses compétences sont reconnus par tous. C'est pour ces qualités, qu'elle est très appréciée et respectée dans cet hôpital.

Cette nuit de garde à été calme. Un soulagement pour Lana. C'est sa dernière garde avant ses deux semaines de congés. Pour tout dire, elle en a bien besoin.

Elle rejoint Wakasa à l'extérieur. Elle lui adresse un sourire, saisit le casque qu'il lui tend et se place derrière lui.

Alors qu'il démarre, il remarque quelque chose qui lui arrache un discret sourire. C'est la première fois que ça arrive. Au lieu de s'accrocher aux côtés de la moto, c'est à sa taille qu'elle s'accroche timidement.

Il préfère ne pas le lui faire remarquer. Elle se braquerait à coup sûr. Alors, il ne lui dira rien. Il la laissera juste faire.

Lorsqu'ils arrivent dans l'appartement du jeune homme, Wakasa s'adresse à elle, après qu'elle se soit assise dans le canapé.

- C'est bien à partir de ce matin que tu es en congés ?

- Oui, pourquoi ?

- Tu peux te tenir prête à huit heures, demain ?

- Oui, tu veux qu'on commence à regarder les photos plus tôt ?

- Non, ça n'a rien à voir. Je... enfin... j'ai une surprise pour toi. Lui annonce t'il, assez gêné.

- On va quelque part ? L'interroge t'elle, fronçant les sourcils.

- Oui... sauf si tu ne veux pas.

- Non, pas de problème. Huit heures après demain, alors.

Il hoche la tête. Il a une boule au ventre. Est ce qu'elle aimera autant qu'il l'espère ? Il a tout prévu, dans les moindres détails. Il s'en est rendu nerveux. Quelque chose assez rare chez lui, qui d'ailleurs, le rend encore plus nerveux. Une boucle infernale, de vouloir faire plaisir à quelqu'un.

Sortant de ses pensées, Wakasa voit Lana, se remettre à analyser les captures d'écrans faites par son ordinateur. Elle est concentrée, assise en tailleur et un coussin entre les bras.

- Tu ne veux pas te reposer avant ? Intervient Wakasa.

- J'ai pas vraiment sommeil. C'était calme cette nuit. Puis... plus vite on trouve quelque chose, plus vite on peut passer aux choses sérieuses.

- En fait... tu as hâte ? S'étonne Wakasa.

- Ouais, un peu. Répond t'elle, dans une moue coupable.

Son expression fait rire la jeune homme, qui s'assoit, à l'autre bout du canapé.

- Tu ne travailles pas ? Demande Lana.

- Si mais j'ai encore un peu de temps. Cherchons ensemble. Propose t'il.

Ils sont tellement plongé dans leur visionnage, que Wakasa n'a pas vu l'heure passer et qu'ils sont déjà à la fin de ce qu'ils devaient voir pour aujourd'hui.

- En tout cas. Commence Wakasa. Ce mec a vraiment... des recherches particulières.

- Ouais... je m'attendais pas à ça non plus. Soupire t'elle. On aura peut être plus de chance ce soir.

- Je m'en fais pas. Tu vas y arriver. Lui sourit il. Pour le moment je dois y aller. Benkei m'a envoyé un message. Il menace de m'égorger, si je ne rapplique pas vite fait.

Lana rit un peu, laissant Wakasa s'en aller. Lorsqu'il arrive enfin au gymnase, c'est un Benkei clairement au bout du rouleau, qui se rue presque vers lui.

- Mais qu'est ce que tu foutais ? Quand t'es pas là, ces femmes sont clairement des harpies. Se plaint il.

- J'étais en train de regarder les captures d'écrans avec Lana. Répond t'il, haussant les épaules.

Cette capacité à se moquer de tout, surtout en ce moment, à le don d'énerver Benkei. Il a faillit subir les mêmes émeutes que le premier jour des soldes. Juste parce que Wakasa n'était pas là. Parfois, Benkei a envie d'étrangler son ami, quand il le met dans ce genre de situation.

Heureusement pour Benkei, à défaut de pouvoir compter sur l'aide de son ami. Il a pu compter sur l'aide de Yuna. Une des seule femme à venir ici, dès qu'elle peut, pour vraiment s'entraîner. Elle a un sacré caractère. Les autres femmes ont pu en avoir un avant goût, quand leur comportement a tapé sur le système de la jeune brune.

Elle leur a tellement fait peur, que le silence a régné, jusqu'à ce que Wakasa arrive. Elle est assez dissuasive quand elle veut. Surtout quand elle est en colère.

- Merci du coup de main. Soupire Benkei, à l'attention de Yuna.

- Oh je t'en prie. Elles sont assez marrantes quand elles ont peur. Se moque t'elle.

- Tu les trouve marrantes ?

- Non je les trouve juste ridicules. Ça se voit que Wakasa n'est pas intéressé. Il a l'air encore moins intéressé depuis quelques temps. Aaah. Soupire t'elle. Leur égo est tellement énorme, qu'elles n'ont rien remarqué. C'en est presque triste.

- Qu'est ce que tu veux dire par... depuis quelques temps ?

- Bah... depuis que Lana est là. Fait elle, presque outrée, qu'il ne s'en soit pas rendu compte.

- Tu penses que...

- Je ne pense pas. Ça se voit. T'es sûr que c'est vraiment ton ami ? Le coupe t'elle, avant de se diriger vers une des machine de la salle.

Benkei reste interdit. Ce serait donc ça, son comportement si étrange de ces derniers jours ?

Pourquoi Wakasa n'en parle pas à Benkei, tout simplement ? Au lieu de se contenter de regards bizarres, et de réflexions incompréhensibles.

Est ce qu'il aurait, une sorte de jalousie concernant sa relation avec Lana ? Si c'est le cas, Benkei trouve ça franchement idiot. Wakasa n'a vraiment pas de quoi s'inquiéter.

Puis, Benkei se dit que si tout ça s'avère vrai, Wakasa aura du fil à retordre s'il souhaite tenter quelque chose avec elle. Elle est terrifiée par les hommes. Malgré le fait qu'elle soit beaucoup plus sereine à ses côtés, envisager une relation semble vraiment compliqué.

Le lendemain matin, huit heures, est arrivé plus vite que ce que l'aurais cru Lana. Elle est fin prête à partir, mais elle est nerveuse. Wakasa ne lui a rien dit. Les seules choses qu'elle sait est qu'ils prendront le train pour un peu plus de deux heures, puis un taxi.

Aucune autre précision, n'a échappée à Wakasa. Elle à un peu peur. Elle se dit tout de même, qu'il a encore besoin d'elle. Par conséquent, les chances qu'il l'emmène dans un coin perdu pour la tuer, sont quasi inexistantes.

Aussi étrange que cela puisse paraître, cette pensée la rassure. Wakasa ne laisse rien paraître, c'est bien ça le plus stressant.

Lorsqu'ils sont dans le train, Wakasa est avachit sur son siège, tandis que Lana ne peut pas s'empêcher d'imaginer toutes sortes de scénarios. Il a même fait en sorte, qu'elle ne voit pas la destination de leur train.

- Où est ce qu'on va ? Tente t'elle.

- Tu verras bien.

Elle râle un peu et se laisse retomber contre le dossier de son siège. Elle regarde par la fenêtre, tentant d'apercevoir un indice, mais rien. Rien n'est plus frustrant pour elle en ce moment.

- Où est ce qu'on va ? Tente t'elle de nouveau.

Wakasa ne répond pas mais a un rire silencieux. On dirait une enfant impatiente. Il tient vraiment à garder la surprise jusqu'au bout. Ça ne peut la rendre que plus belle.

Arrivant à la gare, un taxi les prend en charge. Wakasa glisse discrètement la destination au chauffeur. Lana s'aperçoit qu'il roule dans les montagnes. Il a neigé, il y a quelques jours. Un fin manteau blanc revêt encore la roche. Elle trouve ce spectacle splendide.

Après une bonne vingtaine de minutes, le chauffeur leur annonce qu'ils sont arrivés. Le remerciant, ils descendent du véhicule. Wakasa reste sur place, sous le regard interrogateur de Lana.

- Est ce que tu peux... fermer les yeux ? S'il te plaît. Lui demande t'il.

Elle soupire mais s'exécute. Son anxiété a laissé place à une certaine impatience. Lorsqu'elle sent les doigts de Wakasa effleurer les siens, elle est prise de petits tremblements.

- Pardon. Chuchotte t'il, constatant son stress.

- Non... c'est bon. Soupire t'elle.

Se donnant interieurement du courage, elle tend timidement ses deux mains devant elle, et le laisse les prendre dans les siennes. Elle souffle un peu. C'est très inhabituel pour elle de se laisser faire, dans ses moments là.

Elle se sent un peu ridicule. Peu de femme réagissent comme ça à un simple contact. Toutefois, la patience dont fait preuve Wakasa avec elle, depuis qu'ils se connaissent, la rassure.

Les yeux toujours clos, elle le laisse la guider. Il la prévient de faire attention, quand des obstacles se présentent.

Après quelques pas, il lui permet enfin d'ouvrir les yeux. Soudain, un large sourire presque enfantin, envahit son visage. Des étoiles semblent naître dans ses yeux. Elle se tourne vers lui, comme pour lui demander silencieusement, si c'est bien vrai.

Wakasa hoche la tête, dans un petit sourire triomphant et fier à la fois. Ça lui fait plaisir et c'est tout ce qu'il voulait.

La raison de cette joie, n'est pas des moindre. En effet, devant Lana se trouve un panneau, lui indiquant qu'elle va passer une des meilleure journée qu'elle a connu.

"Miyagi Zao : Bienvenue au village des renards !"

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