Silence
Un long silence avait suivi cet aveu. Cependant, aucun des deux n'avait voulu briser l'instant. Il était si doux que ça aurait été comme écraser une plume qui tombait avec légèreté sur le sol. Ce fut donc Morgane qui le fit en entrant dans la chambre avec un grand sourire et en demandant :
- Vous désirez quelque chose pour le dîner ?
- Je voudrais bien une...
- Ta tarte aux pommes, s'il te plait, Morgane, pour le reste fais ce que tu veux, répondit Christian en coupant Alexei qui fit la moue.
- Très bien ! Mais ton chéri aller me demander quelque chose...
- Oui... Je voudrais bien une salade... s'il vous plaît.
- Hors de question.
- Quoi ? Mais m-Christian ! Je dois reprendre le boulot lundi et je suis plus au bon poids, protesta le blond en gesticulant sur les genoux de son maître.
- Tu as encore de la fièvre. Hors de question que tu refasses une crise. C'est non, répliqua son dominant d'une voix qui voulait dire que la prochaine contestation serait sévèrement punie, ce qui fit baisser la tête au mannequin.
- Vous êtes bien mignon, les enfants, mais je fais quoi, moi ?
- Ce que je t'ai dit, Morgane, merci... En fait, où sont les affaires de Alexei ?
- Dans la chambre d'à côté, mon petit, je me suis dit que ça attirerait moins l'attention, répondit la femme, prête à sortir.
- Tu es géniale, Morgane, merci.
Morgane leur lança un grand sourire avant de quitter la pièce. Le blond releva alors légèrement la tête. Toutefois, il fut coupé dans son élan par le regard colérique que lui lançait le châtain. Il fixait donc son dominant, la bouche ouverte, et ses joues prirent une légère teinte rosée à cause de la gêne.
- Franchement, je ne vois pas en quoi un petit kilo pourrait te faire du mal. Tu as besoin d'une bonne alimentation, si tu fais des carences, tu risques une rechute. Je n'ai pas envie de te revoir dans cet état.
- Maître... je...
- Pitié, arrête de faire ta tête de mule ! Sinon c'est la fessée...
Alexei se mordit la lèvre et détourna le regard. Christian se rendit compte de son erreur et caressa doucement le dos de son soumis en s'excusant. Mais le blond ne répondit rien et se leva avant de sortir de la chambre pour aller dans celle juste à côté. Devinant qu'il devait sûrement souhaiter rester seul quelques temps, il préféra le laisser tranquille. Il soupira longuement. Autant en profiter pour aller discuter avec ses parents. Il le retourna donc le petit salon à reculons, peu pressé de les affronter à nouveau.
- Tout va bien, Christian ?
- À merveille, mère, répondit-il ironiquement en plantant son regard noir dans celui de Maria qui baissa la tête.
- Christian, ce n'est pas une manière de parler à ta mère. Dis-nous plutôt comment ça se passe à Paris ?
- Ça va, le club se porte bien.
- Je ne te parle pas de cette saloperie que ton cousin et toi avait créer pour vous couvrir.
- Ah ça... Oui, on s'en sort parfaitement bien. Mais en quoi ça vous concerne, père ?
- Ce n'est pas parce que tu as trente-et-un an que tu vas y échapper tu sais ? Tu iras dans mon bureau ce soir après le dîner.
- Sinon quoi, cracha le châtain, énervé.
- Sinon, son père se leva et plongea ses yeux sombres dans ceux de son fils, j'ai encore des tas de moyens de m'en prendre à ton "ami".
Christian grinça des dents. Si sa mère continuait de se voiler face, son père, lui,était loin d'être dupe et avait dû saisir la nature de sa relation avec Alexei bien rapidement. Il murmura qu'il le rejoindrait et sortit de la pièce, la mâchoire crispée. Comme il l'avait pressenti, l'homme ne le lâcherait pas. Il allait devoir être plus doué au jeu de la manipulation. Même s'il semblait qu'il avait déjà perdu une manche. Si Jean ne l'avait pas vendu... Non,il ne pouvait pas lui en vouloir. Il savait à quel point son cousin le craignait et il avait dû user des bons arguments pour le convaincre. Sûrement Morgane... Leur plus gros point faible, cette femme qui avait veillé sur eux tous les jours, tentant de rendre leur enfance plus douce. Mais cette peur, cette crainte, avait livré son nouveau point faible à son paternel. Alexei.
Alors qu'il pensait à comment sortir son soumis de cette situation délicate,déambulant pour retourner à sa chambre, il vit passer une tête blonde dans le couloir. Le visage du mannequins'éclaira quand il le remarqua. Il semblait soulager de le trouver.Il arrêta sa marche et il attendit que ce dernier le rejoigne pour passer la main dans ses cheveux. C'est fou ce que leur douceur avait comme effet sur lui...
- Désolé, Maître, chuchota le plus jeune.
- Ce n'est rien, Alexei... C'est moi qui ait fait une erreur. Viens.
Le mannequin suivit le châtain jusqu'à sa chambre où ce dernier pris soin déverrouiller la porte après l'avoir fermé derrière lui. Ils'approcha ensuite du blond et passa une main sous son pull avec un petit sourire avant de chuchoter à son oreille :
- Mets-toi nu et attends-moi dans la même position que d'habitude, Kitty, d'accord?
- Oui, Maître, répondit-il dans un murmure.
Il commença à se déshabiller alors que son maître partait farfouiller dans sa valise à la recherche de quelque chose. Il attendit dans la position que lui avait apprise Christian la première fois au club, sois à genoux, les jambes légèrement écartées, les mains sur les cuisses, le regard vers le bas et la tête haute. Cette position était simple à retenir et à exécuter. D'autant plus que se mettre ainsi le faisait se sentir... comme un petit chat qui attendait son précieux maître. Christian revint et s'accroupit en face de lui, demandant :
- Kitty, les mots de sécurité te conviennent-ils, ou tu veux en choisir des à toi ?
- Mm... Je peux en choisir... ?
- Oui. Comme nous n'avions qu'un contrat court ce n'était pas réellement nécessaire, mais maintenant qu'il est prolongé... Je préférerais que tu aies des mots à toi, que tu n'hésitera jamais à me dire.Tu dois juste m'expliquer pourquoi tu les choisis..
- Très bien...alors... à la place de jaune, je dirais Aiden. C'est mon meilleur ami, il m'arrête toujours quand j'en fais trop, expliqua le blond tout en réfléchissant, ensuite pour le rouge... Lupus. C'est le nom de ma maladie, alors je pense que c'est le mieux choisi pour tout faire cesser. Et pour le vert... Mm... un miaulement.
- Un miaulement, répéta Christian avec un sourire.
- Ou-oui... vous avez dit que vous aimiez les chats alors... si je miaule... c'est que tout va bien... Non ?
- En effet. Tes mots de sécurité me semblent bien choisis, le félicita le châtain en caressant sa tête, maintenant, je vais t'expliquer ce qu'on va faire. Tu es attentif ?
- Toujours, Maître.
- Bien... Il va falloir que tu sois extrêmement silencieux. Ne laisse aucun bruit passer tes lèvres. J'ai très envie de te prendre maintenant, alors ce sera tout. Va t'allonger sur le dos dans le lit.
Un peu perdu parce qu'il croyait que Christian avait ramené des accessoires de sa valise, le blond fut un peu long à s'exécuter. Un peu agacé, le plus grand claqua sa langue sur son palais ce qui eut pour effet de le sortir rapidement de sa confusion. Il alla se mettre fissa en position sur le lit comme on le lui avait demandé. Il se plaça sur le dos et plia les genoux, écartant les cuisses juste assez pour que son dominant puisse avoir une jolie vue sur son anatomie offerte. Le châtain sourit tendrement en le voyant faire et se déshabilla pour se mettre entre ses jambes, couvertes d'un léger duvet blond.
Il caressa doucement son ventre nu, y apposant à peine sa paume pour bien le frustrer. Il semblait pourtant plus résistant qu'il ne le pensait puisqu'il se mordit simplement la lèvre, se forçant à rester silencieux et immobile. Il hocha la tête, lui faisant comprendre qu'il devrait rester ainsi quoiqu'il puisse arriver par la suite puis redescendit sa main vers son sexe qu'il saisit fermement. Il le pompa dans de lents va-et-vient qui faillirent rendre fou le blond. Ce dernier se tordait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, serrait les draps entre ses mains et mordait fermement sa lèvre inférieure en étouffant comme il le pouvait ses gémissements de plaisir. Christian passa sa langue sur ses lippes et passa doucement un doigt dans l'intimité de Alexei, qui pencha la tête en arrière en plantant encore plus ses dents sur sa pauvre lèvre. Le châtain lécha une petite goutte de sang qui perlait au coin de la bouche de son soumis avant de chuchoter à son oreille :
- Ne te blesse pas pour autant, Kitty...
Alexei lâcha le pauvre muscle maltraité et laissa échapper des petits halètements de plaisir. Son dominant, lui, bougeait son index en lui tout en continuant ses mouvements sur son sexe, s'amusant de ses réactions. Quand il sentit son soumis assez ouvert, il ajouta un doigt et commença à faire des mouvements de ciseaux. Le but était de le détendre assez pour glisser un troisième qui se logea aussitôt sur la prostate du blond. Il se cambra et recommença à mordre sa lèvre furieusement, les larmes lui montant aux yeux. Il sentit un goût métallique envahir sa bouche et, comprenant qu'il recommençait à saigner, il tenta de lâcher sa pauvre bouche devenue écarlate. Le châtain sourit légèrement et se pencha sur le plus petit pour récupérer le sang sur ses lippes. Il avait envie d'y goûter, de poser sa bouche sur la sienne, mais il ne pouvait pas encore, alors il préféra poser ses lèvres au coin de celles du mannequin.
Il retira doucement ses doigts de l'antre de son soumis et après avoir enfilé un préservatif, il s'enfonça doucement entre ses hanches. Il prit quelques temps pour apprécier les palpitations de son intimité autour de son sexe puis il commença à bouger assez violemment. Cela ne parut pas déranger son soumis plus que ça puisque ce dernier se tordit de plaisir en tentant de retenir les petits gémissements qui sortaient de sa bouche. Christian ne fut pas long à retrouver sa boule de nerfs dans laquelle il donna de brusques coups de reins. Il observa le visage de Alexei grimacer de plaisir dans des cris sourds,ses joues couvertes de larmes mélangées au sang qui perlait encore un peu au coin de ses lèvres. Il ne put retenir un nouveau sourire devant cette expression de pure luxure et il chuchota à l'oreille de son blondinet :
- Tu peux jouir, Kitty.
Ces quatre petits mots suffirent au mannequin pour se lâcher dans un long gémissement qu'il tenta quand même de garder discret. Son dominant vint à sa suite après quelques mouvements dans l'intimité qui s'était agréablement resserrée autour de lui. Il se retira en tendant un mouchoir à Alexei qui s'essuya le visage avec, encore haletant, tandis qu'il se relevait. Il le prit dans ses bras et partit à la salle de bain rattachée à la chambre. Ils se glissèrent tous les deux sous la douche sans un mot.
L'un pensait aux lèvres de l'autres qui s'étaient posées si près des siennes.
L'autre pensait à comment protéger la chose la plus précieuse à ses yeux.
Les deux pensait l'un à l'autre.
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