Guardians
- Alexei a disparu.
À peine Aiden avait-il soufflé ces mots que le visage de Christian s'était crispé. Serait-ce son père ? Non, pas déjà. Il avait sûrement peu apprécié qu'il parte précipitamment mais pas au point d'enlever Alexei. Oui, mais si ce n'était pas lui, alors qui ? Qui pouvait en vouloir au jeune homme à ce point ?
Il avait lancé un regard à son cousin. Ce dernier avait distraitement écouté la conversation, et il hocha la tête en comprenant l'ordre silencieux. Ils se levèrent et partirent dans son bureau, tirant le brun derrière eux. Le manager n'y comprenait rien mais il n'eut pas le temps de protester qu'il avait déjà les fesses posées sur un canapé alors que les deux hommes se plantait au milieu de la pièce.
- Tu as reçu des menaces de Mélissa, dernièrement, demanda le plus âgé.
- Aucunes. Tu crois que ça peut être-elle ?
- Nous sommes les deux seuls sur Paris. Et mon père m'a laissé jusqu'à décembre, ça m'étonnerait qu'il l'ait touché. De plus, ça m'étonnerait que Alexei ait des ennemis qui souhaitent sa disparition.
Aiden observait leur échange, les yeux ronds comme des soucoupes. Il ne comprenait rien à ce qui se tramait et ils ne semblaient pas décidé à le lui expliquer maintenant. Sauf s'il attirait leur attention. Parce qu'il aimerait bien savoir ce qui était arrivé à son meilleur ami !
- WOW, cria-t-il en regardant tour à tour les deux hommes châtains, pouvez-vous m'expliquer ce qui se passe, à la fin ?
- Nous ne sommes sûr de rien, Aiden, répondit Christian dans un soupir, mais cela a peut-être un lien avec certaines de nos activités.
- Certaines de vos activités ? Vous trempez dans des trucs louches ? Je croyais que vous étiez deux simples gérants de bar.
- Christian. On ne peut pas lui dire.
- Si, Jean. Alexei a sûrement eu des ennuis par ma faute. J'aurais dû plus veiller à sa protection. La moindre des choses est de dire la vérité,d'autant plus que Aiden pourra nous aider.
Jean fit la moue mais n'ajouta rien. Son cousin le remercia d'un hochement de tête puis il se tourna vers le manager. Ce dernier attendait des explications en grommelant que s'il ne se dépêchait pas il leur ferait avaler tous les papiers sur le bureau.
- Le Guardian Club nous sert de couverture. Jean et moi sommes chefs d'un gang, les Guardians. Nous dealons principalement de la drogue, si tu veux tout savoir, ainsi que de l'argent à l'occasion. Nous avons une rivale, sur Paris, qui convoite notre territoire. Nous ne pensions pas qu'en laissant un de ses espions s'approcher de nous, nous en arrivions là.
- Alors c'est elle qui...
- Pour l'instant,ce n'est pas clair, le coupa Jean, tu veux bien fermer ta gueule maintenant ?
- Ne me parle pas comme ça !
- Tu mériterais d'être discipliné. Comment veux-tu que l'on retrouve ton ami situ continues à geindre ?
Aiden s'apprêtait à répondre à l'homme en face de lui qu'il se fichait pas mal de ce qu'il pouvait penser quand quelqu'un frappa à la porte.Christian grogna et alla ouvrir à Basile. Ce dernier poussa Marc dans la pièce sous le regard surpris de son dominant, et celui indifférent des deux autres.
- C'est le gamin que vous m'avez dit d'emmener, monsieur. Apparemment, il sait quelque chose.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu sais, Marc ? Dis-nous, demanda Aiden en se redressant et en approchant du roux.
Ce dernier baissa la tête et se contenta de lui poser une clé USB dans la main. Il allait repartir comme il était venu mais c'était sans compter sur l'intervention de Jean qui l'empêcha de passer. Christian, de son côté, venait de sortir des cordes qu'il tendit à Aiden. Comprenant la demande silencieuse, il donna la clé au châtain et prit les cordes pour attacher Marc. Il le força ensuite à s'asseoir sur le canapé, les sourcils froncés par l'inquiétude et l'incompréhension. Pendant ce temps, le plus vieux des trois hommes branchait la clé USB. Il ouvrit le seul document qu'elle contenait, c'est-à-dire, une vidéo. Elle se lança quasiment aussitôt, révélant une femme aux longs cheveux roux qui ressemblait trait pour trait à Marc. Aiden releva aussitôt la tête vers son soumis et grogna :
- Tu la connais ?
- N-non, bafouilla le jeune homme.
- Tu la connais, Marc, redemanda-t-il encore plus froidement en s'approchant de lui.
Il saisit une touffe de cheveux roux et tira sa tête en arrière. Marc se mordit les lèvres, effrayé à l'idée d'être découvert par son dominant.Jean s'apprêtait à intervenir mais un geste de son cousin l'interrompit. Il regardait Aiden avec intérêt, conscient de ce qui se jouait en ce moment même. C'était quelque chose qui ne concernait qu'eux et leur relation de dominant-soumis, ils n'avaient pas à intervenir. Le brun, lui, plongeait ses yeux noirs dans ceux bleus de son vis-à-vis qui commença à trembler avant de craquer :
- P-Pardon, Aiden, c'est... C'est ma grande sœur.
- Pourquoi tu m'as fait ça ?
- Je suis désolé, sanglota-t-il.
Son dominant le relâcha sans prononcer un mot, la déception se lisant sur son visage. Cela suffit amplement au jeune homme qui pleura de plus belle. Le décevoir avait été sa plus grosse crainte, et voilà qu'elle s'était réalisée. Jean haussa un sourcil en regardant Aiden revenir près d'eux afin de continuer la suite de la vidéo.Il devait avouer que le manager avait l'air très, très intéressant...
Mais pour le moment il y avait plus important. Le brun relança la vidéo. Aussitôt, la voix de la jeune femme résonna. Elle se trouvait dans une pièce sombre, cachant ce qu'il y avait derrière elle :
- Bonsoir, Christian, bonsoir, Jean. C'est Mélissa... Comment allez-vous, depuis le temps ? Ton papa ne t'a pas trop puni en apprenant que ton cousin avait perdu la moitié de ton territoire en jouant au poker contre moi ? Il était tellement ridicule. Mais là n'est pas le sujet. Tu vois, j'aimerais encore agrandir mon territoire et... tues de trop, chou. Alors donne-moi la deuxième moitié dans les six heures. Ou je tue cette... pauvre, pauvre, petite chose.
Elle se retourna enfin et, en prenant la caméra, se dirigea vers la personne au milieu de la pièce que tous identifièrent rapidement. Alexei était là, le visage enflé, couvert de marques bleus et de sang sec,collant même ses si beaux cheveux blonds. Le reste de son corps n'était pas dans un meilleur état, il y avait des marques partout mais aussi des coupures plus ou moins profondes. Cela fit grimacer son ancien dominant et son meilleur ami. Le pire restait quand même ses habituellement si magnifiques yeux vairons totalement éteints.Christian serra le poing mais contrairement à Aiden qui s'était éloigné en pestant, il continua de regarder. Mélissa donnait un coup de pied au mannequin pour le faire réagir. Lorsqu'elle eut enfin son attention, elle demanda :
- Alors, petit chien, tu veux lui dire quoi à ton Christian ?
- ... L-lupus,articula Alexei avec peine, la voix rocailleuse, avant de de nouveau se déconnecter de la réalité.
Christian grinça des dents. Il ne prit même pas la peine d'écouter le petit speech d'au revoir de Mélissa. Il se leva silencieusement et partit ouvrir la porte de l'armoire à côté de celle où il avait enfermé Alexei. Il ne pouvait pas le laisser comme ça, il ne pouvait pas permettre qu'on lui fasse de mal. Encore moins par sa faute. C'était tout ce qu'il cherchait à éviter. Il était beaucoup trop attaché à lui. Il l'avait aimé à partir du moment où Aiden avait frimé devant lui, lui montrant des photos de son meilleur mannequin, et il l'aimerait sûrement toujours.
- Tu fais quoi là,Christian, demanda Jean en le sortant de ses pensées, tu ne comptes pas aller le sauver ? Pas sans un plan bien établi ? Et sans nos hommes ?
- Bien sûr que si, il s'avança vers son cousin et lui saisit le col, je vais aller le sauver que ça te pose problème ou non. Et tu vas m'accompagner.
- Je... Très bien...
- Je veux venir aussi, intervint Aiden.
- Tu ne ferais que nous gêner. Interroge plutôt ton soumis sur le lieu où il est enfermé, répliqua Jean.
Aiden grogna légèrement mais ne protesta pas. Il savait pertinemment que le châtain avait raison. Alors, pendant que les deux hommes s'équipait,il attrapa un pistolet et le posa délicatement sur le front du roux.Il fixa ses yeux bleus larmoyant et dû se faire violence pour ne pas l'enlacer et lui chuchoter des mots doux.
- Dis-moi, Marc.Je n'ai pas envie de faire ça.
- Ma sœur me tuera si je vous le dis.
- Je pense que Jean et Christian ne verront aucun inconvénient à te protéger. Dis-le-moi, Candy.
- Je... Vraiment ?
- Si c'est la seule condition pour avoir ton aide, alors oui, répondit Christian, nous te protégerons.
- Je vais vous y emmener.
- Merci de nous aider, Marc, le remercia-t-il alors que Aiden baissait le canon en caressant ses cheveux.
- Je fais ça seulement parce que j'aime Aiden. Je m'en veux énormément. Mais ma sœur me menace... je ne peux rien faire contre elle.
Le brun sourit et embrassa le petit avec tendresse avant de se redresser. Christian, Jean et Basile était prêts et parfaitement équipés, et le plus vieux tendit au soumis de quoi s'équiper. Aiden le regarda faire puis plongea des yeux noirs dans ceux verts du gérant du club. Ce dernier soupira puis fournit aussi le nécessaire au manager de Alexei. Il ne pouvait pas l'empêcher de venir. C'était son meilleur ami et en plus, son petit-ami venait avec eux. Il chargea correctement son arme puis se tourna vers la petite équipe.
Ils étaient enfin prêts.
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