Chapitre 8 AYMERIC

Je n'entends plus Charlie. Par contre, ça sent la viande grillée. On aura peut-être de la viande ce soir.
Soudain un cri s'élève. Un cri horrible. Je me lève en vitesse et sort dans le couloir. D'autres m'ont imité. Soudain un élève sort de la chambre de Baptiste en vitesse. C'est lui qui hurle. Et pour cause, il recouvert de flamme. Il brûle ! Les filles s'écartent en criant et les garçons se précipitent sur les rideaux et essayent d'éteindre le feu. Je me précipite pour leur donner un coup de main. Pendant que l'élève se roule par terre, des pions et des profs ont rappliqué, alertés par le bruit. On a réussi à étouffer le feu mais le pauvre est sacrément brûlé. Je regarde dans la cohue. Je le vois près d'un mur. Charlie est complètement différent. Son apparence s'est comme assombri et son visage n'exprime que de la haine. Je croise son regard. Il cligne des yeux et redevient normal. Baptiste sort de sa chambre en criant au fantôme. La directrice arrive sur ces entre-faits.

-Vous trois, vous amenez cet élève à l'infirmerie. Monsieur Emir et vous Jérémy, vous les accompagnez. Les autres, vous rentrez dans votre chambre.

Pendant qu'elle donnait ses ordres, ses yeux bougeaient dans tout l'espace, comme si elle cherchait quelque chose –ou quelqu'un. Je me retourne vers ma chambre.

-STOP ! Aymeric et Charlie, dans mon bureau.

Je me stop et soupire. J'entends les élèves murmurer. Ils ne doivent pas comprendre à qui elle s'adresse. Charlie m'avait dit que la directrice était au courant de son existence. Je la suis en silence. Charlie avait la tête baissé. Quand on arrive, elle ferme –claque- la porte et s'installe derrière son bureau. J'hésite à m'assoir.

-Aymeric, assieds-toi.

Je déglutis et prends place sur un siège.

-Que. S'est-il. Passé ?

Elle a l'air vraiment énervée.

-Je ne sais pas trop. J'ai entendu crier et j'ai vu la torche humaine qui se trimballait dans le couloir.

Mais pourquoi ?! Ce n'est pas le moment de faire de l'humour !

-Très bien. Alors Charlie, qu'as-tu fait ?

Je mets un moment avant de me rendre compte qu'elle le regarde. Je suis son regard et remarque que Charlie tient une feuille et un stylo dans les mains.  Il trace des lettres. Je vois qu'il est concentré. Puis il lâche la feuille. Il ne me regarde pas. Il a peut-être honte. Je ne sais pas. La directrice a été ramassé le morceau de papier. Elle me le tend. Il y avait écrit « Je visais Baptiste » Pas de pardon. Pas d'excuse. Juste ces trois mots. La directrice a l'air vraiment en colère.

-Je me demande par quel miracle tu connais Charlie.

Cette question me prends au dépourvus. Je m'attendais à ce qu'elle crie.

-Vas-y.

Je lance un regard à mon ami.

-Dis-lui.

-Je peux voir Charlie. Et je l'entends aussi.

La directrice me regarde. Je ne sais pas à quoi elle pense.

-Est-ce que Baptiste t'a fait quelque chose ?

-Euh... On s'est un peu disputé avant l'accident...

Les feuilles s'envolèrent quand Charlie souffla.

-Il n'a pas l'air vraiment d'accord.

Je soupire. Tu ne m'aide pas du tout Casper ! La directrice me lance un regard. Je soupire une deuxième fois. Puis je raconte tout. Elle fronce les sourcils.

-Bien merci, tu peux disposer.

C'est tout ? Charlie aussi a l'air étonné.

-Et tu me feras un plaisir de passer par l'infirmerie. Ça doit faire mal.

Je suis son regard jusqu'à ma main. Je me suis brûlé. Ça doit être quand j'ai essayé d'éteindre le feu tout à l'heure. Je n'avais même pas remarqué. Je hoche la tête et sors du bureau. C'est vrai que maintenant que j'y pense, ça fait mal.

Je m'arrête devant l'infirmerie. Les portes s'ouvrent à la volée pour laisser passer deux pompiers avec un brancard et le brûlé. Je rentre à mon tour. Charlie est très silencieux. Il regard ses chaussures. J'allais lui parler quand une infirmière arrive.

-Oui ?

Je lui montre ma main.

-Encore ?! Mais bon dieu, vos parents ne vous ont jamais dit de ne pas jouer avec le feu !

Elle me tire par le bras et me fais assoir. Elle m'étale de la pommade très froide sur la main et pose ensuite une bande.

-Reviens me voir si tu as toujours mal.

Je sors sans un mot. Une fois arrivé dans la chambre. Je me fige. Charlie grimpe sur le lit du haut. Je le fixe. Mais lui ne me regarde toujours pas.

-Personne ne peut te voir alors pourquoi joues-tu le mec qui a des remords.

-Qui te dit que je n'en ai pas ?

-Laisse-moi rire. Tu t'en veux juste d'avoir loupé ta cible.

Il ne répond pas. Je commence à en avoir marre. Je balance mon oreiller à travers la chambre. Puis je vais le chercher et je le balance sur Charlie qui le reçoit en pleine tête. Je me couche, trop énervé pour me moquer de lui.

PDV CHARLIE

C'est vrai que je ne m'en veux pas. Enfin, j'ai un peu de peine pour le mec qui finira sa journée à l'hôpital. Mais il y a autre chose aussi. Je sursaute en sentant l'oreiller m'arriver dessus. Il fout quoi ? Je le vois se coucher. Il a l'air en pétard. Lui qui ne perd jamais son sang-froid d'habitude. Je regarde son oreiller.

-Tu te trompes sur un point, je marmonne.

-Pardon ?

-Je m'en veux de t'avoir blessé.   

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