Chapitre 5
Une fois arrivé dans la chambre, je me précipitais sur ma valise qui traînait par terre dans un coin, et prenais le calepin caché dans l'une des proches intérieurs.
Du plus loin que je m'en souvienne, j'avais toujours eu ce petit carnet qui, au final, était plus un dossier qu'autre chose puisqu'il contenait toutes les preuves et toutes les histoires racontées à propos de la légende du Roi Arthur.
Je ne sais pas du tout d'où m'est venue ma passion pour ce personnage... Surtout que je ne me suis jamais vraiment intéressé à Merlin l'enchanteur, non, ça a toujours été Arthur. Alors j'avais fait de nombreuses recherches, j'avais regardé de nombreux documentaires qui admettaient une possible véritable existence du Roi et de sa femme Guenièvre. Je me souviens que même mon père et ma mère, en ayant marre de m'entendre parler de ça, m'avaient acheté un livre de plus de 1000 page sur le sujet ! Malheureusement pour eux, j'avais terminé la lecture du bouquin bien plus tôt qu'ils ne l'avaient prévu...
Mais désormais, ce ne serait plus seulement des croyances que contiendrait ce carnet, mais bien des indices sur la vie d'un homme dont l'existence est avérée. Quelqu'un qui cherche des réponses pour pouvoir partir librement. Je me sens capable d'y arriver : je trouverai ce qu'il s'est passé.
Dans un premier temps, je commençais de noter les informations qui m'étaient indispensables : sa date de naissance, de mort, le nom de l'école dans laquelle il a étudié, le nom de sa femme...
Je pense pouvoir trouver facilement tout ceci dans les archives. Mais pour ça, il faut que l'on m'y laisse y accéder... Si je me souviens bien de ce que l'on m'a appris, ce genre d'information est accessible librement soixante-dix ans après la mort de la personne. Donc je ne devrais pas avoir de problème. Enfin, espérons-le...
Jetant le carnet sur mon lit, je descendais à nouveau pour chercher ce que m'avait envoyé le lycée. J'avais certes des recherches à faire, mais le Bac passait avant tout. Je lisais donc tout ce que je devais faire et décidais de commencer ma dissertation de philosophie dont le sujet était : « L'homme a-t-il besoin de l'art ? ».
Après avoir défini ce qu'était l'art sur une feuille de brouillon, je lisais attentivement le texte qui m'était fourni et surlignais quelques passages qui me semblaient important.
Ensuite, je pris des feuilles vierges et commençais la rédaction de mon introduction, en faisant bien attention d'énoncer les différents points qui allaient être développés. Après mon introduction, je m'occupais de ma première et ma seconde partie que j'expédiais en une petite heure.
Fatigué, je me redressais et m'étirais en baillant fortement : j'avais toujours eu de la facilité dans les matières telles que la philo ou l'histoire, mais je devais quand même beaucoup réfléchir afin que mes phrases -et surtout mes idées-, soient compréhensibles, et ça me fatiguait toujours un peu. Il est vrai que j'étais le seul élève à rendre des copies de dix à douze pages dans cette matière. Mais ça me plaisait, alors je m'en fichais.
Après ma petite pause, je reprenais mes feuilles et terminais mon sujet par une conclusion expéditive mais efficace.
Après avoir apposé le point final à ce devoir, je lâchais mon stylo bleu, détendais mon poignet et ma nuque. J'avais pour mauvaise habitude d'écrire totalement pencher sur ma feuille et, malheureusement, mes muscles en souffraient.
Jetant un coup d'œil à ma montre, je découvrais qu'il était désormais seize heures. Il me restait seulement une heure ou deux pour aller à la bibliothèque avant que celle-ci ne ferme. Enfin, si les horaires sont les mêmes ici que ceux auxquels j'étais habitués où j'habitais avant...
« Louis ? demandais-je en sortant de ma chambre. »
Personne ne me répondit. J'allais alors dans le salon, mais personne ne s'y trouvait. Dans la cuisine, pareil. Agacé, je m'apprêtais à remonter lorsqu'une voix m'en empêcha.
« Oui ? »
Je sursautais et me retournais rapidement afin de trouver Louis, appuyé contre la porte de la cuisine.
« Et ça vous amuse ? dis-je en voyant le sourire moqueur peint sur ses lèvres.
- Plutôt, en effet. »
Je grognais, puis me souvenant ce pourquoi je l'appelais, je m'abstenais de lui répondre méchamment. De plus, je suis certain qu'il se serait mis à bouder comme un enfant, et qu'il ne m'aurait pas donné la réponse à ma question... Alors autant me taire.
« Est-ce que vous voudriez bien me dire où se situe la bibliothèque ? soupirais-je.
- Quoi ? Ça te rebuterait à ce point d'utiliser une carte, comme on l'aurait fait à mon époque ? N'as-tu pas l'un de ces engins sataniques, ce GVS ?
- Ça s'appelle un GPS. Et je n'ai ni l'un ni l'autre. »
Il commençait vraiment à m'agacer. Autant par moment il pouvait être calme, sérieux, presque... charmant. Autant à d'autres il était un vrai casse-pieds. Si je menais ces recherches jusqu'au bout, c'était uniquement pour lui : il est un fantôme, s'il est revenu c'est pour une raison précise. Et je suis persuadé que ça a un rapport avec sa mort et les événements qu'il a vécu avant celle-ci. Peut-être que si j'arrive à découvrir qui l'a tué, et comment, il pourra partir en paix. Un mort ne devrait pas errer ainsi. Si un de mes parents était à la place de Louis, je me démènerais jusqu'au bout.
« Tu n'es pas drôle, Harry ! La bibliothèque se trouve à côté de la Mairie, sur la place principale. Tu n'as qu'à prendre sur ta gauche en sortant de la maison et tu y seras en cinq minutes à peine. m'expliqua-t-il en soupirant, certainement vexé que je ne réponde pas à ces provocations. Si tu passes par une épicerie quelconque, n'oublie pas d'acheter des pommes, s'il te plaît, c'est la seule chose que je peux manger. me demanda-t-il en me souriant. »
Et celui-ci était sincère. Pourquoi se cachait-il autant derrière une personnalité totalement à l'opposé de ce qu'il semblait être réellement ?
« Merci. J'essaierais d'y penser pour vos pommes, mais je ne promets rien. répondis-je en trottinant en direction des escaliers. »
Mensonge, je lui ramènerais ces pommes, mais moi aussi j'ai bien le droit de le faire marcher un peu, non ? Et puis ce n'est pas bien méchant.
Dans ma chambre, je récupérais mon carnet, je choisissais rapidement une veste dans ma valise que j'enfilais, et mettais mes chaussures, prenant soin de les lacer et de rentrer ces derniers afin qu'ils ne se défassent pas.
En gagnant la porte de la maison, je passais devant Louis qui m'attrapa par le bras avant que je ne puisse sortir. Surpris, je le regardais et je découvrais sur son visage de l'inquiétude ?
« Fait attention à toi Harry. Le monde en dehors de cette maison n'est que folie et danger... »
Puis il me lâcha et disparu dans le salon. Je ne savais pas comment prendre cette demande. Était-ce une mise en garde ou s'inquiétait-il vraiment de mon sort ? Cette deuxième solution serait plutôt difficile à croire, après tout, je ne le connais que depuis ce matin.
Maintenant que j'y pense, je me suis peut-être lancé dans cette histoire un peu trop vite...
Non. J'ai tout à fait raison de faire cela, si mes parents avaient été à sa place, je les aurais aidés. Même si j'aurais certainement cherché un moyen de les ramener... C'est vrai quoi, les fantômes existent, alors pourquoi on ne pourrait pas en ramener un à la vie ?
Déconcerté, je passais ma main dans mes cheveux. Ce geste m'avait toujours servi à remettre de l'ordre dans mes idées. Ne me demandez pas pourquoi, je serais incapable de vous répondre.
Lorsqu'enfin je fus prêt, j'ouvris la porte et sortis de la maison. Comme indiqué par Louis, je prenais à gauche une fois sur le trottoir.
En marchant, je prenais le temps d'admirer les maisons, toutes de taille plutôt imposante, ainsi que les initiales parfois gravées sur le porche des maisons. Je devinais que ce quartier avait un lourd passé historique, et cette idée me plaisait beaucoup.
Rapidement, j'arrivais sur une gigantesque place bordée d'arbres me paraissant, à première vue, centenaires. Au bout de celle-ci se trouvait un grand manoir. Sur sa porte était gravé en lettre capital « Mairie ».
J'étais donc au bon endroit. En me rapprochant du grand bâtiment, je remarquais sur la droite une toute petite maison dont l'apparence ne donnait pas matière à pouvoir la dater. Intrigué, je m'en approchais. Lorsque, par la porte, je devinais les formes de gigantesques rayonnages, je sus que j'avais trouvé.
En poussant la porte, l'odeur particulière du vieux papier et de l'encre m'apaisa immédiatement. J'étais assez intimider de me trouver ici, au milieu de tous ces livres aux histoires si particulières et différentes. Plus j'avançais dans la bibliothèque, plus je me sentais bien. J'étais dans mon élément ici, parmi les livres.
« Excusez-moi, est-ce que je peux vous aider ? »
Cette voix féminine me fit sursauter, tant et si bien que je perdis presque l'équilibre.
« Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. »
La femme était petite, fine mais incroyablement belle. Son visage était tout aussi fin que sa taille, et ses beaux yeux verts ressortaient parfaitement grâce au brun de ses cheveux.
« Non ce n'est pas grave ! J'étais juste absorbé par tous ces livres... admis-je. Mais oui, je pense que vous pourriez me rendre un petit service.
- Génial, lequel ? »
Elle me parut tout de suite sympathique. Je devinais qu'elle avait entre vingt et vingt-cinq ans et bizarrement, ça me rassurait un peu : j'avais toujours plus ou moins eu du mal à m'exprimer en présence d'adultes que je ne connaissais pas. Au lycée, mes camarades de classe disaient que j'étais bizarre, mes parents, eux, disaient que j'étais timide... La vérité était tout autre, mais je la garderais à jamais pour moi.
« Hum, serait-il possible d'accéder aux archives de la ville. Celle d'après la première Guerre Mondiale, je fais des recherches sur mes ancêtres... mentis-je. »
Mais j'étais bien obligé, sinon, jamais elle n'aurait accepté de me montrer ce que j'attendais.
« Oui bien sûr, suis-moi. »
Je fis ce qu'elle me dit, et elle m'entraîna dans une pièce beaucoup plus claire que la bibliothèque en elle-même. Pièce où se trouvait un gigantesque bureau couvert de dossier et ou un bel ordinateur portable dernier cri se trouvait.
« Alors, qui cherches-tu ? me demanda-t-elle en me souriant.
- Hum je connais juste son nom et son prénom... Louis Tomlinson. »
Elle tapa rapidement le nom, sans même me demander de l'épeler. Après avoir appuyé sur la touche "entrée", elle fronça les sourcils et réitéra la recherche.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Les informations ne sont pas disponibles ? lui demandais-je.
- Vous êtes sûr que cet homme a habité la ville ? dit-elle, ne répondant pas à ma question.
- Oui, pourquoi ?
- Parce que je n'ai trouvé personne de ce nom dans la base de données... »
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