Chapitre 3
Oubliant mon mal de tête horrible, et ma vision quelque peu perturbée, je me levais rapidement.
« Qui êtes-vous ?! Qu'est-ce que vous fichez chez moi ?! hurlais-je en direction des deux intrus. »
Le vieil homme parut embêté. Il s'approcha lentement de moi et me pria de m'asseoir, ce que je fis après m'être assuré qu'il ne me voulait pas de mal. L'autre en revanche, je ne le sentais absolument pas. Les traits de son visage reflétaient une condescendance insupportable, et je ne parlais même pas du petit sourire narquois dessiné sur ses lèvres... Je pressentais qu'il était une vraie tête à claques.
« Je m'appelle George Newton. J'étais un ami de l'ancienne propriétaire, Henrietta. Lui, c'est Louis Tomlinson. m'apprit-il en pointant « Monsieur Bretelles » du doigt. Il est aussi est un... ami.
- Je suis ravi de vous rencontrer Monsieur Newton, mais vous n'avez pas répondu à ma question. Que faites-vous chez moi ? insistais-je. »
Le dénommé Louis ricana et partit s'asseoir sur l'une des chaises en bois bordant la grande table du salon. Je le suivais du regard stupéfait.
« Je crois que je ne vous ai pas invité à vous asseoir ! Et d'abord, pourquoi rigolez-vous ?! »
Il m'énervait. Que voulaient-ils ?
« M'inviter à m'asseoir ? J'aurais tout entendu ! souffla le détestable et pourtant magnifique Louis Tomlinson. »
Il est vrai que la plupart des gens devaient l'envier. Il était certes petit de taille, mais son corps paraissait être finement musclé, et son visage -surtout ses yeux-, nous donnait l'envie de faire tout ce qu'il souhaitait.
Je n'avais jamais caché à personne le fait que je suis gay. Mes parents ont été les premiers à être au courant, et ils l'ont très bien accepté. Pour mes camarades de classe en revanche, ce fut une tout autre histoire...
« Alors ? m'impatientais-je. »
Monsieur Bretelles rigola de nouveau.
« Vous êtes ici chez moi. Oh et si vous vous posez la question, nous sommes rentrés par la porte, tout simplement. »
Quoi ?! Il venait bien de dire que... que la maison que j'avais acheté, avec MON argent, était la sienne ?!
« Ecoutez, c'est impossible, l'agent immobilier m'a bien certifié que personne ne voulait de cette bâtisse. Je peux vous montrer les papiers, je l'ai acheté ! »
Je ne sais pas pourquoi je ressentais le besoin de me justifier. Peut-être parce que cet homme était finalement assez intimidant ?
« Oui, elle est à vous sur les papiers, mais sentimentalement et mortellement parlant, elle est à moi. »
Je passais mes mains sur mon visage, totalement perdu. Ces hommes étaient complètement fous, il n'y avait pas d'autre solution. Ils venaient d'une autre dimension où ils pensaient pouvoir se dire propriétaire d'un bien sans l'être !
« Ça suffit ! Je veux que vous vous taisiez tous les deux et que vous me laissiez parler ! dit alors Monsieur Newton en haussant le ton. »
Pourquoi n'avais-je pas déjà appelé les flics ? Ah oui, certainement parce qu'encore une fois, ils ne me croiraient pas.
Louis se leva sortit de la pièce, je regardais alors le vieil homme, intrigué, puis le châtain revint, une pomme et un couteau dans la main.
Hé mais ce sont mes pommes !
« Bien, maintenant que vous êtes dans la capacité de m'écouter, je vais enfin pouvoir m'expliquer sur le pourquoi de ma présence. reprit Monsieur Newton en me regardant. »
Je hochais la tête, lui faisant comprendre que j'attendais la suite.
« Tout d'abord, je veux que vous gardiez votre esprit ouvert, d'accord ? »
Je hochais la tête, ce qui parut lui suffire.
« Cette maison, je l'ai toujours connue. Mon père venait y faire l'entretien et il m'emmenait souvent lorsque j'étais enfant afin que je l'aide. Je connais chaque pièce par cœur. Henrietta, l'ancienne propriétaire, était plus âgé que moi de seulement quelques années. Elle a été ma première amie. Elle me parlait de tout, j'étais un peu comme son confident. Un jour, elle m'a raconté l'histoire d'un homme, le fils de celui qui a construit ce manoir. Elle m'a raconté qu'il avait été un enfant toujours bienveillant, qui aidait les autres dès qu'il le pouvait et qui aimait inconditionnellement ses parents. Il était également très intelligent, bien plus que la moyenne, ce qui lui a permis d'entrer, à ses dix-sept ans, dans la meilleure faculté de médecine du pays. Il en ressortit à ses vingt-deux ans, titulaire de ce qui se rapproche le plus d'un doctorat actuel, normalement acquis au bout de six ans d'études... Ses parents étaient très fiers, cela ne va sans dire, mais ils auraient préféré qu'il s'occupe un peu plus des jolies jeunes femmes qu'il pouvait croiser dans la rue... Pas que la sexualité ne l'intéressait pas, loin de là, il préférait juste les sciences.
- Vous n'insinuez tout de même pas qu'il était totalement niais ?! le coupa Monsieur Bretelles en venant s'asseoir à mes côtés. »
Inconsciemment, je me déplaçais de quelques centimètres afin de m'éloigner. Il dégageait une aura bizarre et ça ne me rassurait pas. Loin de là.
George lui lança un regard menaçant, mais ne dit rien.
« Evidemment, plus le temps passa, plus les parents du jeune homme ont commencé à perdre patience, continua Newton, et son père finit par décider d'un mariage arrangé avec une jeune fille qu'il avait rencontré par un jour de marché. Les futurs fiancés ont été présentés le jour même, et le mariage a été célébré deux mois plus tard. Louis avait vingt-six ans. »
À ses dernières paroles, je fronçais les sourcils.
« Louis ? Comme vous ? dis-je en me retournant vers le concerné qui ne fit qu'hocher la tête.
- Ce que je viens de vous raconter s'est déroulé dans les années mille neuf cent vingt, juste après la première Guerre Mondiale à laquelle Louis n'avais pu assister car il était encore trop jeune, heureusement pour lui. »
Je ne pouvais qu'acquiescer. Qu'aurait-il pu arriver à cet homme s'il s'était retrouvé sous la folie des armes à feu ?
« Malheureusement, sa vie tourna plutôt court. On le retrouva un jour de novembre, mort dans le parc de sa propriété. Il avait été assommé et en tombant, sa colonne vertébrale s'était brisée... Une mort affreuse si vous voulez mon avis ! D'autant plus que personne ne sut jamais qui était le responsable. »
D'accord, je veux bien admettre que c'est horrible mais...
« Pourquoi me racontez-vous tout cela ? lui demandais-je totalement perdu.
- J'y viens. Après m'avoir raconté tout cela, Henrietta m'a avoué avoir vu Louis dans les couloirs de la maison.
- Quoi ? Mais qu'est-ce que vous racontez ?
- C'est même lui qui lui a raconté tout ça.
- Mais... vous avez dit vous-même qu'il était mort ! »
Ce n'est pas possible. J'imagine qu'il y avait une différence d'âge plutôt conséquente entre ce Louis et l'ancienne propriétaire de ces lieux. Elle ne peut pas l'avoir vu vivant.
« Je veux que vous gardiez l'esprit ouvert. » Que voulait dire Monsieur Newton par ces paroles ? Insinuerait-il que... que le Louis de l'histoire serait revenu d'entre les morts et qu'ainsi, il aurait pu raconter ce qu'il avait vécu à Henrietta ? Il serait un... fantôme ?
C'est absurde, les fantômes n'existent pas, ma mère me l'a bien assez répété lorsque j'étais enfant.
« Je lis sur votre visage que vous avez trouvé la réponse, jeune homme. Vous ne devez pas exclure ce qui vous semble le plus invraisemblable. me dit George en me souriant gentiment.
- Alors, j'ai le droit de dire que je pense que cet homme est un... fantôme ? lui dis-je, hésitant. »
J'avais vu de nombreux films là-dessus, comme tout le monde je pense, mais je n'y avais jamais vraiment cru. Comment pourrait-on croire une chose pareille ? Et pourquoi ça devait encore tomber sur moi ?
Monsieur Newton, qui continuait de sourire, hocha la tête. Attendez, ça veut dire oui ça, non ? Ça veut dire que j'avais raison et qu'il y a bien un fantôme dans cette maison ?
Oh non.
« Et... Est-il toujours ici à l'heure actuelle ? demandais-je en déglutissant bruyamment. »
Le beau gosse à bretelles rigola, se leva et se plaça en face de moi.
« Il est en face de vous. me dit-il d'un air narquois. »
Bien. Très bien. Donc le Louis de l'histoire est le Louis emmerdeur qui est près de moi. Le Louis emmerdeur est un fantôme, qui hante la maison que je viens d'acheter. Ça me paraît logique vu les vêtements qu'il porte... Il est vrai que ce n'est pas la dernière mode... Mais qu'est-ce que je raconte ?!
Incapable d'y résister, je me levais à mon tour et venais poser ma main sur la joue du châtain. Je fus surpris qu'au lieu de le traverser -comme dans les films-, mes doigts s'arrêtèrent sur une peau douce mais assez froide. Il n'était pas comme je l'aurais pensé. Il paraît tellement humain, tellement...
Bordel. Je vis dans une maison hantée par un fantôme hyper sexy et terriblement réel.
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