🦊 SS 🦊

J'ai roulé quelques kilomètres seulement avec mon nouveau jouet, puis lassé, j'ai ramené Lydia chez elle. J'avais envie d'être seul, j'avais besoin de réfléchir. Elle était déçue que je ne sois pas resté avec elle cette nuit, je l'ai lâchement abandonnée sans pouvoir lui donner d'explication claire et précise.

J'ai vu la déception dans son regard, elle avait l'air brisé, désespéré et accablé de tristesse. Et moi ? J'avais juste le cœur vide, incapable de la réconforter, je n'avais tout simplement pas la force je crois, je n'y arrive plus. Notre dernier baiser n'avais plus la même saveur, il était comme un baiser entre des enfants de 8 ans qui se promettent de s'aimer toute leur vie et qui, cinq minutes plus tard, changent de partenaire en leur tenant le même discours.

Quelque chose s'est brisé entre nous, je ressens comme un vide en moi. Depuis mon entrée à l'université, j'ai fait de nouvelles rencontres qui m'ont chamboulé, autant l'esprit que le corps. Certaines situations m'ont poussé à me poser beaucoup de questions, sur ma relation avec Lydia, sur moi, ma sexualité et je n'ai pas encore trouvé toutes les réponses à mes questions.

Je crois que j'ai perdu Lydia quelque part sur mon chemin, sans m'en rendre compte. Nous avons pris des routes différentes, au fil du temps, sans vraiment y faire attention et je vais devoir lui en parler, je ne veux plus la faire souffrir.

Cette situation me fait horreur car je ne veux pas lui faire de mal mais je sais que ce sera inévitable, je sais qu'elle m'aime, moi je l'aime d'une autre façon, je m'en suis rendu compte quand je l'ai embrassée la nuit dernière et je ne sais pas si elle va le comprendre. Tout ça me torture le cerveau, c'est pourquoi je ne dors plus à quatre heures trente du matin ! Bon sang j'en ai marre, je suis fatigué.

Je décide de me lever et d'aller, malgré ma fatigue, courir dans un parc à dix minutes de chez moi. J'enfile un bas de jogging gris, un t-shirt noir et mon pull préféré, le rouge avec la capuche. Je réveille Jeriko qui me suit à la cuisine en baillant, curieuse mais encore à moitié endormie.

- Tu as l'air bien motivé ce matin.

Je ne sais pas vraiment ce qui me motive ce matin, mais j'ai grandement besoin de faire le point avec tout ce qui se passe dans ma tête depuis quelques jours.

- J'ai besoin de prendre l'air.

 Je lui caresse le flanc du bout des doigts tout en fourrant de quoi manger et boire dans mon sac à dos.  Je laisse un mot à mes parents sur le bar de la cuisine, enfile mes baskets et mon bonnet et sort dans l'air humide du matin. Je soupire en voyant le brouillard au-dessus de ma tête, il fait froid, c'est déprimant.

Je marche une minute ou deux, le temps de chauffer un peu mes muscles, le froid me pique les cuisses. Puis j'accélère l'allure, je ne pense plus qu'à mon prochain pas, respirant en rythme pour ne pas me faire un poing de côté.

Je remonte la rue commerçante où tout est encore fermé de si bonne heure, je dépasse la brasserie d'où s'échappe des odeurs de torréfactions qui me chatouillent le nez. Je traverse le pont et longe le golf, voit en ligne de mire mon objectif ; Willow Park. J'arrive à l'orée du petit bois, qui pour l'instant est vide et calme. Je cours le long du petit lac où des canards se baignent silencieusement, quand j'aperçois un daemon qui m'est maintenant familier, de l'autre côté de la rive.

Je reconnais son loup noir qui trottine en reniflant par-ci par-là, puis Derek à sa suite, il court, comme moi. Il a l'air concentré voir même absorbé dans ses pensées. Je me demande ce qu'il fait là de si bon matin ? J'essaie de ne pas y penser mais c'est difficile, je suis venu là pour faire le point et il faut que je tombe sur lui. Je me fais donc discret et silencieux.

Je continue ma course vers un endroit du parc qui est plus arborisé, plus discret, je m'adosse à un arbre car le souffle me manque déjà, je n'ai pas fait beaucoup d'exercices ses derniers temps et mon cœur qui tape dans ma poitrine me rappelle justement pourquoi je suis là ce matin.

Je sors ma gourde de mon sac et bois une grande quantité d'eau et en donne à Jeriko qui n'ose pas aller boire dans le lac, elle n'aime pas les canards, elle est un peu trouillarde par moment. Je reprends ma gourde, en bois encore une gorgée, elle me regarde comme si je lui avais volé ses sucreries, je ris.

- Tu n'as qu'à aller boire dans le lac, comme tous les animaux.

Elle m'observe outrée par mes propos.

- Je ne suis pas un simple animal, je suis ton daemon et les canards me fichent la trouille tu le sais très bien.

- Je sais Jeriko, c'était pour t'embêter, désolé, tu veux encore de l'eau ?

Pour toute réponse elle reprend la route sans me regarder, je l'ai vexée je crois.

Après quelques minutes de répit, je décide de repartir, l'air commence gentiment à se réchauffer, signe que le soleil va bientôt pointer ses premiers rayons.

Jeriko commence à s'exciter et à japper en courant entre les arbres, le nez en l'air. Je tente de la rattraper en l'appelant mais elle ne m'écoute pas, j'ai juste le temps de voir cette lueur bleue vibrante et ondulante typique, avant de tomber dans les pommes, puis c'est le noir complet.

🐺 DH 🐺

Je cours depuis une demi-heure quand je vois une renarde que je reconnaitrais entre milles passer en courant à côté de nous, sans même nous voir, Stiles à sa suite. On dirait qu'ils fuient quelque chose, je me retourne pour voir si quelqu'un ne les suit pas mais ne vois personne.

Quand je regarde dans la direction qu'ils ont prise pour voir où ils sont partis, je ne les vois plus. Je ne sais pas pourquoi, je décide de les suivre tout de même. C'est là que mon sang ne fait qu'un tour, Stiles est allongé par terre, un bras et un pied pendants en bas d'une falaise vertigineuse !

Depuis quand il y a une falaise dans ce parc ? Je ne m'en souviens pas, ou ne l'ai jamais vu. Je reprends mes esprits quand je vois son daemon essayer de le tirer par le pull pour éviter qu'il ne tombe, je cours à sa rescousse et attire Stiles dans mes bras.

Une fois en sécurité je demande à Jeriko ce qui s'est passé. Elle est essoufflée et apeurée.

- C'est à cause de la lueur bleue, cette espèce d'aurore qui m'attire toujours et qui fait tomber Stiles dans les pommes ! 

Je la regarde sans comprendre. De quoi parle-t-elle ?

- Quoi ? C'est quoi cette histoire d'aurore ? 

Je suis complètement perdu mais repère un arbre derrière moi, j'attire Stiles, toujours inconscient contre moi et m'adosse contre le tronc, je l'installe entre mes jambes. J'ai le souffle court et ne comprends toujours pas ce qui s'est passé.

- Je ne comprends pas de quoi tu me parles.

Je suis un peu rassuré car Stiles respire normalement, la tête sur mon torse.

- Je ne sais pas trop comment te l'expliquer, Stiles pense que c'est un phénomène météorologique mais je ne suis pas de son avis, même si j'ignore ce que c'est.

Elle secoue Stiles de son museau pour le réveiller. Moi j'ai le cœur qui bat à cent à l'heure, les cheveux de Stiles qui me chatouillent la joue autant que son parfum me chatouille le nez. J'essaye encore de le réveiller en le secouant par les épaules mais ça ne marche pas, Azgaar s'approche et sans hésiter, lui mord la main.

- Ça ne va pas non ! Pourquoi tu l'as mordu ? 

- Pour le réveiller et ça a marché.

Comme à son habitude, il ne montre aucune émotions. Il dit ça d'une voix monotone en observant Stiles qui, effectivement, se réveille.

Je suis rassuré de voir que ma daemon-fennec s'est cachée sur le dos d'Azgaar, ils ont l'habitude et sont les rois de la discrétion, quand Zoya veut bien jouer le jeu, bien sûr. Heureusement là elle est sage et invisible, je peux donc me concentrer sur Stiles qui commence à gigoter dans mes bras.

Je resserre mon emprise sur lui, après-tout nous ne sommes qu'à un mètre seulement de cette foutue falaise, je n'ai pas envie qu'il tombe pour de bon. Stiles reprend ses esprits et s'agite dans mes bras, se frottant la main, là où Azgaar l'a mordu. Il se retourne et me dévisage, paniqué et visiblement gêné car ses joues rosissent. Mon cœur s'emballe à nouveau.

- Je peux savoir pourquoi tu me retiens ? Lâche-moi Derek !

Il semble nerveux et s'agite encore plus alors que j'essaye juste de lui sauver la vie à cet idiot.

- Calme-toi et je te lâcherai peut-être ! Seulement je n'ai pas envie de te voir tomber en bas.

- En bas ? De quoi tu parles ?

Je prends sa tête dans mes mains et la tourne en direction de la fameuse falaise en face de nous, il marmonne entre mes mains, les joues toutes chaudes.

- Oh putain, c'est quoi ça ?

Il se lève calmement et je fais de même, nous approchons en même temps de la falaise et restons sans voix devant le spectacle que je n'avais pas encore eu le temps d'apprécier. La falaise forme un cirque rocheux, comme un demi-cercle, haut d'une centaine de mètres peut-être. Au fond de la vallée coule une rivière entourée d'arbres immenses, en face de nous tombe une magnifique cascade qui forme un arc-en-ciel en son centre à cause des gouttelettes d'eau en suspension.

Stiles se tourne vers moi. Je tourne la tête à mon tour. Il a les yeux grands ouvert et me demande si j'ai déjà vu ça avant.

- Non, jamais, pourtant ce n'est pas la première fois que je viens courir ici.

Un silence se fait alors que nos yeux observent encore cette falaise.

- Au fait, merci de m'avoir empêché de tomber.

Il semble gêné et tout en se retournant, se prépare à repartir.

- De rien, au fait je voulais te remercier pour la place de capitaine mais je n'ai pas eu l'occasion de te le dire car tu as...

- Disparu ? Me demande-il en se retournant, encore plus rouge qu'avant. Désolé, je ne me sentais pas bien, je suis resté chez moi.

Je sens bien qu'il est mal à l'aise. Je le vois se passer la mains dans la nuque mais je dois savoir pourquoi il m'a fait ce cadeau, j'insiste.

- Pourquoi...

- Tu mérites cette place, moi non, j'ai juste fais ce qui me paraissait juste, c'est tout.

 Il n'ose pas me regarder et préfère observer ses chaussures. Je fais un pas pour me rapprocher de lui, je tends la main et effleure sa joue meurtrie, il ferme les yeux mais ne bouge pas.

- C'est ton père ?

Un long silence me fait penser que c'est bien lui, il lève les yeux et les plonge dans les miens, une larme sur sa joue me le confirme. Sans réfléchir mon pouce efface son chagrin dans un geste tendre. Surprit, il détourne le visage.

- Désolé.

Ce sont mes mots mais je ne le suis pas, ma main brûle de ne plus toucher sa peau. Pourquoi je réagis comme ça ? Ces derniers jours, mon corps a vraiment des réactions que je ne contrôle pas, je commence à m'inquiéter.

Il renifle et fait quelques pas en arrière pour mettre de la distance entre nous, visiblement troublé lui aussi.

- Il n'a pas aimé que je discute ses ordres et quand j'ai passé la nuit dehors, samedi soir, il a eu peur je crois.

Je ne sais pas quoi lui dire mais me sens obligé de lui montrer que ça m'affecte, car oui je me soucie de lui, aussi fou que ça puisse paraître.

- Je suis désolé.

Il ne me répond pas et se retourne, il me dit avant de partir :

- Encore merci, je dois y aller...

Il se met en route, sa renarde à sa suite et moi je reste planté là, je le regarde s'en aller, ne sachant pas quoi faire ou dire.

Je m'asseye quelques minutes pour reprendre mes esprits car notre échange m'a déstabilisé, encore, puis avec mes compagnons on se remet en route, on rebrousse chemin. Je cherche dans ma mémoire par où je suis arrivé mais impossible de reconnaitre quoi que ce soit. Les arbres devant mes yeux ne ressemblent pas à ce que je voyais à mon arrivée, la forêt est dense, les arbres immense et cette foutue falaise qui sort de nul part ! Je ne comprends rien.

Je tourne en rond, je suis complètement perdu et je commence sérieusement à stresser. Azgaar renifle partout, la truffe tantôt en l'air, tantôt parterre. Les oreilles aux aguets, il écoute, regarde et en vient à la même conclusion, nous sommes bel et bien perdu.

Au bout d'une demi-heure de recherche, je décide de retourner à la falaise pour voir si Stiles n'y est pas, je me demande s'il est perdu lui aussi. Il est là, assit, les genoux remontés contre son torse, il à l'air nerveux. Il se balance d'avant en arrière, sa renarde couchée à ses côtés.

Je m'approche et m'agenouille devant lui, il relève la tête est semble encore plus perdu que nous le sommes en vérité.

- Ça va Stiles ? 

Une lueur d'espoir passe devant ses yeux quand il réalise que je suis devant lui, il me fait un sourire timide qui me rassure un peu.

- Je me suis perdu...

C'est là tout ce qui sort de sa bouche avant qu'il renifle en s'essuyant sur son pull.

- Moi aussi, du coup j'ai rebroussé chemin.

- Et t'es tombé sur moi.

- Ouais.

On se regarde sans qu'aucun de nous ne brise le silence gênant qui s'est installé. Au bout de quelques minutes passées à réfléchir je lui dis.

- On devrait peut-être faire le chemin du retour ensemble, ce serait plus prudent.

J'espère vraiment qu'il accepte. Il soupire mais je vois dans ses yeux qu'il a l'air rassuré.

- Ouais t'as raison, c'est pas une mauvaise idée.

🦊 SS 🦊

Je me suis perdu dans cette putain de forêt, j'ai eu la trouille, heureusement, Derek m'a retrouvé. Je ne lui avouerais jamais que j'ai eu peur mais j'étais soulagé quand il a surgit à travers les arbres et s'est planté devant moi.

J'ai vu dans son regard qu'il avait eu peur lui aussi, au fond il est très différent de ce qu'il veut bien montrer d'habitude. Aujourd'hui il a été attentionné, gentil et franchement ça m'a beaucoup surpris, je vois une autre de ses facettes et ça commence vraiment à me plaire.

Euh ok, mon cerveau doit avoir disjoncté ou alors c'est mon corps qui me joue des tours parce que là en ce moment, rien que d'y penser j'ai le cœur qui s'emballe. Je devrais peut être consulter un médecin, si je suis déjà surmené au début de l'année, je sais pas comment je vais la finir et ça m'inquiète vraiment.

Que dire de la situation, j'ai le mauvais pressentiment que quelque chose m'a échappé, quelque chose d'important. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus pour l'instant mais je suis sûr d'avoir déjà vécu ce genre d'expérience par le passé.  

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Hello, 

J'ai pas grand chose à vous dire , j'espère que l'histoire vous plaît toujours.

Encore du mystère dans ce chapitre mais aussi un petit rapprochement entre Stiles et Derek. désolée Lydia, c'est pas encore dans cette histoire que tu gagneras le cœur de Stiles.

A dans une semaine pour la suite...

Bisous, Mellie 🥰