7. Notre coffre aux trésors


🐺DH🐺

Le lundi matin est arrivé bien trop vite à mon goût, je n'ai pas eu le temps de reparler à Nora et Andrew du cahier que ma mère a écrit. J'aurais bien voulu leur poser d'autres questions, surtout à mon père, je sais qu'il n'est pas du genre à se livrer facilement, je dois tenir ça de lui apparemment, mais je suis convaincu qu'il aurait des choses à me dire. Je suis sûr qu'ils en savent bien plus que ce qu'ils veulent bien me dire.

J'ai parlé du cahier à Isaac durant notre trajet de retour à l'uni, hier soir. Je ne lui ai pas donné de détail encore mais il sait que ma mère m'a laissé quelque chose auquel je tiens et je veux me raccrocher. Mon passé m'a toujours hanté, comme si une partie de moi était cachée au fond de ma mémoire sans que je n'aie accès à mes propres souvenirs.

Isaac m'a dit de ne pas trop y réfléchir mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi et tout en préparant mes affaires de cours, je remarque qu'il m'observe.

- Quoi ?

- Rien, t'as juste l'air fatigué, je m'inquiète c'est tout.

Il ferme son sac et me dévisage l'air inquiet.

- Arrête de t'en faire pour moi, je suis grand.

- Tu es mon meilleur ami Derek, je m'en ferais toujours pour toi, t'es comme un frère pour moi.

Il me surprend en me prenant dans ses bras, je soupire et le rassure puis nous allons en cours dans un silence voulu mais nullement gênant.

J'entre en premier dans la salle, m'installe vers le milieu des rangées de chaises, du côté de la travée et Isaac s'installe à ma droite quand je vois Scott qui me passe à côté sans me regarder. Il s'installe au premier rang, comme d'habitude, puis je sens que le lèche-botte arrive, avant même que je ne le vois. Stiles me frôle l'épaule un peu fort et en lâche son bouquin. Je me penche pour le ramasser, quand je me relève je remarque sa joue, enflée et légèrement violacée.

Nos regards se croisent un instant puis il tourne brusquement la tête, mal à l'aise. Je lui tends son livre d'économie qu'il prend sans me regarder, nos doigts se frôlent et un sentiment inconnu me parcours le dos. Il bredouille un merci et part s'asseoir près de Scott, sans se retourner de toute la leçon.

Je m'inquiète pour sa joue. Je me demande qui lui a fait ça ? Il n'avait rien quand on l'a quitté samedi soir, j'espère qu'il va bien. Sans m'en rendre compte je ne le lâche pas des yeux, ce que Isaac ne manque pas de remarquer, c'est un fin observateur. Je le vois froncer ses sourcils d'interrogation et sa question ne tarde pas.

- Qu'est-ce qu'il y a avec le lèche-botte ? .

Il n'a pas dû voir la marque sur sa joue, ou il s'en fiche, je ne sais pas. Moi je n'arrête pas de me demander ce qu'il lui est arrivé, je ne pense plus qu'à ça mais je ne veux pas le montrer à Isaac, j'ai pas envie qu'il me pose des questions auxquelles je ne pourrai pas répondre.

- Rien, c'est pas important. 

Mensonge me crie ma conscience. Pour appuyer mon impression, Azgaar me dévisage en grognant.

A la fin de la matinée, je ne peux m'empêcher d'aller voir Stiles. Il discute avec Scott, qui me dévisage avec méfiance en me voyant arriver.

Gêné par mon audace, je préfère regarder son daemon en m'adressant à Stiles.

- Stiles, je peux te parler ? 

Il est nerveux, sur la défensive.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que tu me veux ?

Evidemment nous ne sommes pas amis, il doit se méfier de moi ou me prendre pour un fou, je ne sais pas. Quand enfin je lève les yeux sur son visage, je remarque que son sourire est absent, en plus de sa joue violette, il a des cernes sous les yeux et le regard triste. J'en ai un petit pincement au cœur.

Je vois Scott s'éloigner en faisant un signe de tête à Stiles. Je le remercie silencieusement, je n'avais pas envie qu'il écoute ce que j'avais à lui dire. Au fait, qu'est-ce que je veux lui dire ? Je n'en sais rien, je veux juste savoir s'il va bien, je veux savoir qui lui a fait ça, je veux juste me rassurer je crois. Cette situation est bizarre et inconfortable mais je dois être sûr qu'il n'est pas en danger, pourquoi ? Il le faut c'est tout.

Poussé par mon inquiétude, ma main s'approche de sa joue meurtrie que j'ai soudain envie d'apaiser.

- Je voulais juste savoir si tu allais bien.

Il fait un pas en arrière en me regardant de travers, il renifle quand je remarque ses yeux s'humidifier. Il se retourne sans même me répondre et part dans le couloir en courant à toute vitesse.

Azgaar se frotte à moi pour me pousser à bouger, alors que je reste planté au milieu du couloir et me fait remarquer.

- Il n'a pas l'air dans son assiette. 

- Oui effectivement.

Sans que je ne sache pourquoi, je ne peux lâcher Stiles et son renard des yeux. Alors qu'ils disparaissent de ma vue, je continue de fixer le couloir, vide à présent.

Je n'ai pas recroisé Stiles depuis notre discussion de lundi, ça fait deux jours. Je suis assis dans le vestiaire avec le reste de l'équipe de basket quand il débarque avec le coach. Il me regarde avec un drôle d'air, entre gêne et soulagement, je me demande ce qui va encore nous tomber dessus.

Le coach lance un coup de sifflet et rassemble les joueurs autour de lui. Il commence par nous parler de cohésion d'équipe, d'entente entre les joueurs quand il en vient au fait qu'il va y avoir du changement dans l'équipe. Je suis tout ouïe, comme le reste des joueurs, impatient de savoir de quoi il retourne.

Notre entraineur semble gêné par ce qu'il a à nous dire, il remet ses lunettes en place pour la troisième fois et s'éclaircit la gorge avant d'annoncer que le capitaine de l'équipe renonce à sa place et que ce dernier a choisi son remplaçant. Avec l'approbation du coach, ils ont décidé de nommer un nouveau capitaine. Quoi ? Il est vraiment sérieux ?

- Je vous prie, messieurs, d'applaudir votre nouveau capitaine, j'ai nommé, Derek Hale.

Le coach me désigne de la main devant le regard choqué de toute l'équipe. J'en crois pas mes oreilles ! Je me lève et remercie le coach mais mon regard ne regarde que lui, Stiles, qui me sourit pour une fois. D'un sourire, franc, sincère, qui me met mal à l'aise autant qu'il me réchauffe le cœur. Il m'a désigné moi comme son remplaçant ? Pourquoi ? Pourquoi fait-il ça pour moi, je ne suis personne pour le fils du directeur. Nous ne sommes même pas amis, je ne sais pas comment le prendre et je les remercie tout simplement.

Le coach siffle à nouveau afin de nous envoyer sur le terrain, j'aurais aimé remercier Stiles mais il m'ignore en me passant devant sans un regard. Décidemment je ne le comprend pas mais n'ai pas le temps d'y réfléchir plus, nous voilà séparés en deux équipes mais pour une fois, Stiles est dans la mienne. Il continue de m'ignorer durant les deux heures suivantes et je me concentre sur mon jeu, je veux montrer au coach qu'il a eu raison d'écouter Stiles, si vraiment ça vient de lui, il faut que j'en sois sûr.

Le lèche-botte et moi formons une bonne équipe, quand on lui fait de bonnes passes il assure mais, sa technique et sa rapidité ne sont pas vraiment ses points forts. Il est assez maladroit en fait, ce qui me fait rire mais je me retiens de le faire pour ne pas le vexer.

L'entrainement s'est plutôt bien passé, les jumeaux sont heureux de m'avoir comme capitaine, comme le reste de l'équipe je crois. Après ces deux heures de sport je suis fatigué mais heureux. Je n'ai pas réussi à parler à Stiles, il a carrément disparu et je ne l'ai pas recroisé de toute la semaine. Ça me frustre, ça m'énerve, ça me contrarie, car j'ai vraiment envie, non besoin de lui parler, au moins pour le remercier.


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Mon père n'a vraiment pas apprécié que je discute ses ordres auprès du coach mais je suis heureux de l'avoir fait. J'ai rétabli l'ordre des choses et donné à l'équipe un véritable capitaine, le capitaine qu'elle mérite. Tant pis pour mon père et ses principes, ce qui compte c'est que je n'ai plus honte d'aller aux entrainements et que je puisse jouer l'esprit tranquille.

Malgré ça, je me suis défilé mercredi, j'ai senti que Derek voulait me parler après le match où enfin nous avons joué ensemble, dans la même équipe. C'était génial, il m'a fait de super passes et j'ai marqué plus de points que jamais grâce à lui. Mais je n'avais pas le courage de l'affronter verbalement, je n'aurais pas pu expliquer mon geste s'il m'avait demandé pourquoi je lui avais donné la place de capitaine.

J'ai juste agis selon mon instinct je crois, j'ai laissé parler ma loyauté et mon sens de l'honneur, qui me disait de lui donner cette place que je ne méritais pas. C'était aussi une façon de défier mon père je l'avoue.

Je me sens mieux maintenant, même si je sais que Derek va tout faire pour me remercier, je l'ai lu dans son regard ce jour-là. Il était heureux, reconnaissant et honoré par mon geste. Et moi j'ai fuis, comme le lâche que je suis.

Je l'ai évité tout le reste de la semaine, ce qui n'a pas du tout plu à mon père car j'ai manqué des cours. Mais aujourd'hui c'est mon anniversaire, alors il ne peut pas me faire de reproche. Il y a tous ses amis, les amis de ma mère et Lydia, qui tente en ce moment de faire un nœud à ma cravate.

Mon statut de fils de directeur m'oblige à bien m'habiller, je ressemble à un pingouin mais Lydia m'assure que je suis magnifique dans mon costume. J'en doute, mais je lui fais confiance, bien qu'elle m'ai complimenté sur ma tenue je sens comme une distance entre nous, elle semble s'éloigner de moi sans que je ne comprenne pourquoi, pourtant ses bras son autour de mon cou quand elle me demande d'une petite voix si je vais bien.

Je reprends mes esprits et lui souris timidement, je suis nerveux et elle le sait.

- Ouais, j'ai pas franchement envie de voir tout ce monde mais apparemment je n'ai pas trop le choix.

Elle m'embrasse avant que Jeriko ne vienne à son tour me rassurer. Moi je soupire, pas du tout motivé.

- Laisse-toi aller, souris et ne pense pas trop.

Jeriko est toujours de bon conseil mais je ne sais pas comment me détendre, contrairement à elle qui semble s'amuser avec Maeve sans se soucier de ce qui nous attends. Malheureusement c'est l'heure et c'est résigné que je prends Lydia par la main.

- Bon, c'est le moment, la voiture nous attend.

Evidemment mon père nous a laissés son cher Malcolm, notre chauffeur pour la soirée mais Lydia semble apprécier le voyage bien que l'institut des sciences ne soit pourtant pas très loin de chez elle mais il a insisté. J'ai obéis, sans protester.

Le grand hall de l'institut a été décoré avec goût, ce n'est pas trop tape à l'œil pour une fois. Il y a un grand buffet rempli de choses à manger mais je n'ai pas le temps d'y arriver que je vois Bageera, suivi de mon père qui approche.

- Mon fils, tu es magnifique ! 

Il me fait une accolade, puis il embrasse Lydia sur la joue. Je me sens obligé de lui retourner le compliment, même si pour moi un costume est un costume. Mon père en porte tous les jours, je ne vois plus la différence à force.

Ma mère par contre, nous éblouis de sa beauté, elle me regarde avec fierté et amour et vient m'embrasser comme la mère aimante qu'elle est.

- Tu es splendide maman, ça change de ta blouse de labo. 

Je la fait tourner sur elle-même dans sa robe rouge qui virevolte. Je l'attire par la main et l'embrasse sur la joue. Elle a un magnifique sourire aux lèvres et moi je suis reconnaissant de l'avoir à mes côtés chaque jour de ma vie.

Je passe l'heure suivante à serrer des mains et sourire à tous les gens que mon père me présente, j'en ai mal aux joues, surtout la gauche qui est encore violette, heureusement Lydia a caché tout ça avec délicatesse. J'ai senti son regard de pitié lorsqu'elle m'a vu, elle n'a pas pu s'empêcher de masquer la maladresse de mon père.

Oui maladresse, je préfère voir ça comme ça, il ne s'est pas excusé mais je ne veux plus en parler.

Mon père décide de porter un toast en mon honneur, je ne l'écoute qu'à moitié au bout de dix minutes de discours. On m'applaudi, on lève son verre, on me sourit... Toute cette attention c'est trop pour moi, je m'éclipse discrètement dans le labo de ma mère, notre refuge.

J'observe son bureau rempli de paperasse. Des mots bien trop compliqués pour moi et des calculs incompréhensibles couvrent les papiers étalés. Jeriko me sort de mes pensées.

- Ca faisait longtemps qu'on n'était pas venu.

- C'est vrai. Mais ça n'a pas beaucoup changé.

Mon regard se porte vers une vitrine que j'observe depuis tout petit avec un regard curieux et fasciné. C'est notre coffre aux trésors comme aime l'appeler ma mère, des objets en tous genres rapportés des explorations qu'elle a faites avec mon père avant ma naissance.

Il y a des parchemins aussi vieux que Jordan Collège, des outils dont je ne connais ni le nom, ni l'utilité, des pierres soit disant magiques, selon les dires de ma mère, des fossiles et d'autres trouvailles toutes aussi passionnantes.

Mes yeux sont attirés sur un objet en particulier que je n'avais encore jamais vu ici, quand ma mère débarque dans son labo, elle me connait trop bien. Son regard se fait inquiet.

- Stiles, tout va bien ? 

Elle ne sait pas pour la gifle de mon père mais je ne veux pas lui avouer, je ne veux pas être un obstacle entre eux, même si mon mal-être est bien plus profond que la marque de cette gifle, je ne veux pas l'inquiéter.

- Ca va, je suis juste fatigué.

Elle s'approche et me serre dans ses bras en me demandant si je dors toujours aussi mal.

- Jamais après le lever du soleil, comme toujours. Elle m'observe et semble triste, ce qui me fend le cœur. Maman, ça va, ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien.

Je lui demande de me parler de l'objet qui a attiré mon regard quelques minutes avant. Elle semble troublée et mal à l'aise et sa réponse n'est pas très convaincante.

- C'est juste un souvenir d'une personne qui m'était chère.

Elle passe son doigt dessus comme si cet objet représentait bien plus que ce qu'elle voulait bien le dire, puis elle le sort de la vitrine et me l'offre sans que je ne comprenne pourquoi.

- Puisqu'il te plaît, garde le pour moi, comme un porte bonheur, il te sera peut-être utile un jour.

Sans plus de précision elle m'embrasse la joue, sa main serrant l'objet dans la mienne lorsque je la vois observer un trousseau de vielles clés rouillées qui était juste à côté, une larme s'échappant de ses yeux tristes.

- Maman, est-ce que ça va ? T'as l'air bouleversé.

- Juste de vieux souvenirs qui me reviennent en mémoire, tout va bien mon chéri.. Au fait, ton père te cherche, il veut t'offrir ton cadeau d'anniversaire.

Son daemon-hermine saute de son bureau et nous ouvre la marche, stoppant là notre discussion. Je la suis sans un regard en arrière, pensant à l'objet dans ma poche, ne comprenant toujours pas le geste de ma mère.

Nous arrivons devant l'institut, dehors l'air est frais et le vent souffle dans les cheveux de Lydia qui est heureuse de m'avoir retrouvé, elle me saute au cou et moi je l'enlace timidement.

C'est alors que je remarque la voiture de sport et le sourire de mon père quand il me tend les clés du bolide. J'ai de la peine à le croire mais mon père vient de m'offrir une Porsche dont le nom du modèle m'est inconnu. Elle est splendide et il a eu le bon goût de la prendre en noire et pas rouge comme les siennes.

- Merci papa, je l'adore.

- De rien mon fils, sois prudent s'il te plaît.

Me serrant dans ses bras, il m'accorde un câlin que je ressens plus comme un avertissement mais je m'en contente. Profitant de sa chaleur je le rassure. 

- Toujours.

Je fais monter Lydia et je prends le volant, démarrant dans un vrombissement qui me retourne les tripes, cette voiture a un monstre à la place du moteur ! Je démarre en douceur et roule dans la nuit étoilée, accélérant quand l'institut disparait de mon rétroviseur, la vitesse me donnant des frissons dans le dos.

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Hello,

Que dire ? que dire ? 

Encore des mystères et des cachotteries...

J'espère que ça vous plaît toujours ?

A tout bientôt pour la suite

Bisous, Mellie 🥰 

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