6. Une partie de la vérité



🦊 SS 🦊

Je suis rentré tôt ce samedi matin, mes parents étaient morts d'inquiétude, enfin surtout ma mère. Mon père ne m'a montré que sa colère, en me criant dessus et en me giflant.

C'était la première fois qu'il usait de violence à mon égard et je vous jure que ça m'a marqué, autant psychologiquement que physiquement. J'ai la joue toute rouge et mon moral en a pris un coup.

Je ne comprends pas son geste. Ok j'ai passé la nuit dehors sans les prévenir mais je sens que son inquiétude est plus profonde que ça. Il avait vraiment l'air en colère et très nerveux, je n'arrête pas d'y penser.

Je suis vexé, je lui en veux. Par ce que j'ai la désagréable impression qu'il ne me fait pas confiance et surtout qu'il semble me cacher des choses. Je ne sais pas ce qu'il craint. Il m'a reproché de ne pas être prudent et d'avoir pris des risques en passant la nuit dehors. On est à Oxford pas en plein New York !

J'ai dormi la moitié de la journée mais je suis encore fatigué, toute cette histoire me prend la tête. Je ne comprends plus mes parents depuis un certain temps. Ils n'arrêtent pas de chuchoter et quand je rentre dans une pièce où ils sont, ils stoppent leur discussion et me dévisage bizarrement.

Encore ensommeillé, je décide de me lever et me dirige vers la cuisine car mon ventre gargouille bruyamment. Je suis derrière la porte quand j'entends mes parents discuter.

« Oui j'ai fait ce que tu m'as dit, ils ont leurs chambres à l'opposer l'une de l'autre... »

Mon père s'arrête là dans son discours quand je pousse la porte et qu'il me voit. Vous comprenez ? Je ne rêve pas, ils me cachent des choses !

- Bonjour Stiles. 

Il boit une gorgée de café mine de rien en se retournant, incapable de me regarder en face. Ma mère semble perdue dans ses pensées quand elle croise mon regard.

- Bonjour 'pa, 'man. 

Je feinte un peu ma fatigue car je crains qu'ils me posent encore des questions gênantes et me dirige vers la machine à café, Jeriko à ma suite. Ma mère me demande si je veux manger quelque chose en me précisant qu'ils ne m'ont pas attendu vu l'heure qu'il est.

Je me rends compte alors qu'il est bientôt quatorze heures et que je suis censé retrouver Lydia chez elle dans moins d'une heure. Merde déjà !

J'offre à ma mère mon plus beau sourire, heureux qu'elle pense à moi.

- Je crève de faim.

- Stiles ! Surveille ton langage s'il te plaît ! 

Mon père et ses reproches, toujours là quand il ne faut pas. Sans un regard en arrière, il quitte la cuisine suivit de son daemon. Je soupire en caressant Jeriko pour me calmer, son attitude a le dont de m'agacer par moment.

Après avoir repris des forces, pris ma douche et m'être habillé, je salue ma mère qui lit dans le salon. Mon père est sûrement enfermé dans son bureau, comme d'habitude. Elle nous observe entrer dans l'ascenseur et avant que les portes ne se ferment sur nous, elle me met en garde.

- Rentre avant la nuit s'il te plaît.

Pendant une bonne partie de l'après-midi, installés sur son lit, avec Lydia, nous parlons de notre première semaine de cours. Je remarque sans étonnement que la sienne a été bien plus remplie que la mienne. Elle a presque le double de cours que moi. Mais malgré-moi mon esprit est ailleurs, je n'arrive pas à me concentrer sur ce qu'elle me dit et j'ai comme l'impression qu'elle l'a remarqué. Elle me regarde les pupilles noires, les sourcils froncés, ses lèvres pincées.

- Excuse-moi, j'étais dans mes pensées, tu disais ?

Elle soupire et baisse la tête. Aïe, j'ai dû rater quelque chose d'important. Je lui prends la main et la porte à mes lèvres pour y laisser un baiser d'excuse, espérant qu'elle ne m'en veuille pas trop.

- Stiles, si tu as mieux à faire je ne te retiens pas.

Tristement elle retire sa main de la mienne, l'air plus embarrassé que réellement contrariée.

- Non, je suis bien avec toi, dis-moi, je t'écoute.

- Je te parlais de ta fête d'anniversaire, la semaine prochaine, tu n'as pas oublié ? 

Son regard insistant me confirme que j'avais bien manqué quelque chose.

Mon anniversaire ?! Merde, effectivement ça m'est complètement sorti de l'esprit. En même temps, fêter mes dix-neuf ans avec les amis de mes parents et ceux des parents de Lydia, en gros l'institut de recherche entier et tous les profs de l'uni ! Ça ne m'enchante pas plus que ça.

J'aurai préféré le fêter avec elle, Scott et Jackson par exemple, mais ce n'est pas dans les plans de mon père malheureusement.

- Ne fais pas cette tête, tu sais que ta mère y tient beaucoup et je te promets qu'on s'éclipsera rien que tous les deux si tu veux.

Elle ajoute un clin d'œil à ses paroles pour m'encourager mais ça ne me convainc pas plus que ça. Je me lève du lit, contrarié.

- Je sais qu'elle y tient, mais moi non ! J'ai pas envie de voir tous ces gens que je ne connais pas, à qui je vais devoir sourire, dire merci et me tenir bien pour ne pas faire honte à mon père ! J'ai pas envie de faire plaisir à mes parents. Qu'ils aillent se faire fout...

- Stiles ! Ne parle pas de tes parents comme ça !

Je la regarde bouche bée, pourquoi est-elle toujours de leurs côtés ? Elle m'énerve par moment !

- T'es avec eux ou avec moi ? 

J'ai parlé un peu plus sèchement que ce que j'aurais voulu et en la dévisageant je remarque que son expression change, elle est triste. Je soupire, mon torse se soulevant sous la colère.

- Stiles...

Voilà elle fait la gueule et commence à pleurer. Et merde ! Je soupire et vais m'excuser auprès d'elle.

- Excuse-moi, je ne voulais pas être méchant avec toi, je suis désolé.

- Stiles, qu'est-ce que tu as ? T'as pas l'air dans ton assiette et tu m'agresses alors que je ne t'ai rien fais.

Lydia renifle tristement, son daemon se frottant à son épaule. Je soupire en m'asseyant à ses côtés. Je ne sais pas ce que j'ai, je suis fatigué de cette pression constante de la part de mon père, j'ai l'impression d'être en prison, de ne pas avoir de liberté, même mon cœur semble ne pas pouvoir s'exprimer par moment. Je lui avoue.

- Je sais pas, c'est cette rentrée qui me stresse je crois, c'est tout.

Je n'ai pas envie de m'étendre sur mon mal-être. Je décide de rentrer à pieds chez moi, j'en ai pour une bonne heure mais ça me fera du bien. Je quitte Lydia et salue son daemon avant de sortir sous son regard désolé.

L'air frais du soir me fait le plus grand bien, Jeriko en profite pour trottiner gentiment dans un parc que nous traversons, mais je continue ma route en direction de notre penthouse, je ne veux pas arriver de nuit et me fâcher encore avec ma mère.

Après avoir grignoté un sandwich au beurre de cacahuètes seul dans la cuisine je me couche, plus fatigué que jamais. Ma nuit est agitée, je me réveille en sueur plusieurs fois et à cinq heures, je ne tiens plus dans mon lit. Je me lève et vais sur la terrasse, l'air est frais et la vue est magnifique.

Je m'assois sur une des chaises-longues et observe le ciel se colorer d'un dégradé de couleurs allant du rouge au bleu azur, bizarrement c'est apaisant. Je profite de ce spectacle quelques instants lorsque une étrange lueur verte attire un instant mon regard. Je me lève et m'approche du bord, je me penche par-dessus la rambarde et vois sur le toit d'un immeuble en contre-bas cette fameuse lueur verte-bleue qui ondule telle une aurore boréale.

Ce n'est pas la première fois que j'en vois, ça m'arrive de temps en temps. Je sais que nous ne sommes pas situés assez au nord pour que ce soit une aurore boréale mais ça y ressemble fortement. Les couleurs font comme des vagues au dessus du sol, parfois il y a des espèces de trainées lumineuses faisant penser à des étoiles filantes se faufilant dans le ciel du matin.

Jeriko est toujours attirée par ce genre de phénomène, j'ignore pourquoi d'ailleurs. Elle couine et bat l'air avec sa queue toute excitée, mais se retourne en me dévisageant inquiète.

- Stiles tu sais ce que ça veut dire ?

Je n'ai pas le temps de lui répondre que je tombe dans les pommes, comme à chaque fois que ces apparitions se manifestent.


🐺 DH 🐺

Ce dimanche est un jour de ménage selon ma mère, tout le monde s'affaire dans le bateau ou à l'extérieur. Mon père m'a demandé de lui donner un coup de main pour réparer l'avant de la péniche qui, apparemment, a une fuite.

Assis sur une planche suspendue au-dessus de l'eau, je goudronne la fuite du mieux que je peux. Au bout d'un moment ma mère me délivre de mon calvaire en me demandant de venir à l'intérieur. Elle veut me montrer quelque chose. Mon père se plaint d'avoir perdu son ouvrier mais ma mère ne lâche rien et insiste sur le fait que c'est important.

Je redonne mon pinceau couvert de goudron à mon père avec un grand sourire, il soupire, il va devoir le faire lui-même car Smith travail aujourd'hui. Il n'a pas l'air enchanté, mais il me sourit en me regardant partir.

Assis à la table de la cuisine sirotant ma citronnade je lui demande ce qu'elle a à me montrer de si important. Elle semble nerveuse, son daemon Kaya, une buse, se frotte contre son épaule, comme pour la rassurer.

- En rangeant des vieux cartons, j'ai trouvé quelque chose qui appartenait à ta mère. Je voulais te le donner, ce n'est pas grand-chose mais ça t'appartient maintenant. 

Elle pousse un petit objet devant moi. Je la regarde et la remercie alors qu'elle et son daemon se lèvent et me laisse seul avec mes compagnons et la boule au ventre. J'observe l'objet qui semble sortir d'un autre temps.

C'est un carnet ou un journal intime, j'espère pas. La couverture en cuir est toute usée. Un cordon, en cuir lui aussi, le maintien fermé. Je le retourne dans tous les sens et constate qu'il n'y a aucune inscription sur l'extérieur, je me décide donc à l'ouvrir. Curieuse, Zoya vient se poser sur mes genoux, observant ce que je fais.  Azgaar quant à lui, attend silencieux, la tête posée sur la table, les yeux fermés.

J'ouvre la première page et découvre avec émotion l'écriture de ma mère, ma vraie mère, une écriture ronde toute en courbe et féminine. Je lis la première page, puis la seconde, en saute quelques-unes, relisant un chapitre ou un autre avec ferveur et curiosité. J'ai du mal à comprendre tout ce que je lis tant il me semble que cela vient d'un autre monde.

Elle parle de sa vie, de ma famille, de mon père, de moi. Elle raconte des aventures qui me semblent improbable, tellement surréaliste que j'ai de la peine à y croire.

Je laisse une larme m'échapper quand je lis le dernier chapitre, celui où elle explique pourquoi et comment ils ont dû m'abandonner. Elle ne voulait pas, mais pour des questions de sécurité ils m'ont laissé ici, dans cette famille qui est maintenant la mienne.

Elle ajoute qu'elle ne m'oubliera jamais et qu'elle espère un jour me revoir. Je peux voir qu'elle a pleuré en écrivant ses dernières lignes, les mots son tremblants et il y a des taches rondes sur certaines lettres en plus de celles que je viens de faire.

Je serre contre moi le petit cahier et le cordon de cuir qui le retenait fermé, j'ai le cœur qui tape en pensant à mes parents. Je suis triste mais heureux de pouvoir lire leurs souvenirs de moi, je me sens un peu plus proche d'eux, un peu moins abandonné aussi.

Zoya me tire de mes pensées en couinant. Elle attire mon attention en poussant le cordon de cuir près de moi avec son nez.

- Regarde Derek. 

C'est alors que je remarque que c'est en fait un collier, il y a un pendentif qui représente un loup de couleur argentée. Est-ce que c'est Azgaar ? Sans réfléchir je le mets autour de mon cou, comme un porte bonheur, pour me rappeler mes parents.

Je ne me souviens ni de leurs visages ni de leurs voix mais j'ai maintenant un objet qui m'aidera à me sentir un peu moins seul. C'est donc avec joie et fierté que je le porterai dorénavant.

Toutes ces nouvelles informations me laissent tout de même perplexe, elles m'ont apporté quelques réponses mais surtout une multitude de questions. Sur mes parents, sur moi, sur mon passé et mon avenir.

Qui suis-je réellement ?

Je soupire et pose ma tête quelques instants sur la table lorsque je sens une main ébouriffer mes cheveux.

- Tu la connues ma mère ? 

Je relève la tête, observant Nora s'asseoir en face de moi.

- Non, j'aurai bien aimé, mais nous avions des amis en commun, dit-elle les yeux dans le vague, comme si elle essayait de s'en rappeler. Tu sais, il existe d'autres cahiers comme celui-ci, écrit par ta mère, mais ils ont été volés par des personnes peu recommandables. Tout ce que tu y as lu doit rester secret Derek, tu comprends ?

Encore des secrets, encore d'autres questions, j'ai l'impression que ma vie est une énigme géante à laquelle je dois prendre part sans en avoir eu le choix. Tout ça me dépasse, m'interpelle, m'intrigue mais me fais surtout peur. J'ai l'étrange sensation de jouer à ce jeu sans en avoir lu les règles, ni connaître mon adversaire.

- Tu sais je n'ai pas vraiment compris tout ce que j'ai lu mais je garderai le secret, promis.

- Je te fais confiance mon fils et si tu te poses la question, non je ne l'ai pas lu. Ton secret n'appartient qu'à toi.

Je me lève et vais la prendre dans mes bras, humant son odeur réconfortante puis je retourne aider mon père que j'entends râler depuis quelques minutes déjà.

Plus tard ce soir-là, seul sur mon lit, je ne peux résister à l'envie de rouvrir le cahier de ma mère. C'est comme un petit bout de ma vie que j'essaye de recoller à mes souvenirs, comme un vieux puzzle dont je n'aurais pas l'image originale. Ça reste flou mais me réconforte en un sens.

Zoya qui était blottie jusque-là contre Azgaar, saute sur le lit et se frotte à mon épaule.

- Tu pourrais nous le lire à nous aussi ? 

- Bien sûr, c'est tout autant votre histoire que la mienne.

Finalement Azgaar nous rejoint et je leur fait une place sur mon lit pour leur faire la lecture. On est un peu à l'étroit, mais leur présence m'apaise, ils font partie de moi, nous formons un tout, uni et unique et en ce moment plus que tout, j'ai besoin d'eux à mes côtés.

Ce soir ils en découvrent un peu plus sur nous grâce à ce carnet qui nous ouvre des possibilités infinies d'avenir, sans pour autant nous donner de véritable voie à suivre.

Nous sommes libres de faire ce que l'on veut de toutes les informations qui se trouvent sous nos yeux, ce qui me fait un peu peur je vous l'avoue, car nous n'avons qu'une partie seulement de la vérité.

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Hello,

Voilà un chapitre qui nous en apprends un peu plus mais pas trop non plus !  Ha Ha 😉

J'espère que ça vous plaît toujours ? 

Moi j'ai pleins d'idées, cette nuit à été courte mais prolifique !

Bonne journée à vous...

Bisous, Mellie 🥰 

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