5. Il est un peu secoué je crois
🐺 DH 🐺
Un rayon de lumière me brûle les rétines à travers mes paupières closent. Je me retourne et ouvre les yeux prudemment. Il doit être encore tôt, car les rayons du soleil qui entrent par la fenêtre sont encore à l'horizontale.
Je me demande ce qui m'a réveillé quand je vois dehors une ombre passer devant la lucarne. Je me demande qui peut bien être déjà debout à cette heure si matinale ? Mon instinct me crie d'aller voir, je me lève et ouvre la fenêtre pour découvrir qui marche sur les toits si tôt le matin. L'air frais du crépuscule me surprend mais n'arrête pas mon enthousiasme.
Je tourne la tête en direction du sud et une vague de colère mais aussi de curiosité monte en moi. C'est pas possible, il le fait exprès, il me cherche où quoi ?
Oui vous avez devinez, le lèche-botte se balade avec son renard sur MON toit. Il se promène tranquillement alors que tout le monde dort encore, il est vraiment mystérieux dans son genre et m'intrigue tous les jours un peu plus. Jordan Collège est immense mais il choisit justement ce coin, que je croyais tranquille, pour venir se promener, ça m'énerve.
Je referme la fenêtre avant qu'il ne me voit, déjà que je dois le supporter en classe et aux entraînements, il m'insupporte ! Il a ce petit côté maladroit qui m'agace au plus haut point mais qui me touche et que dire de son sourire si enfantin ?
En fait, je crois qu'il me déstabilise ! J'ai envie de le cogner... contre un mur... très fort. Surtout pour que mon cerveau arrête de penser à lui. A bien y réfléchir, je ne crois pas que ça m'aiderait. Mais j'en ai quand même envie, allez savoir pourquoi ?
La journée commence bien. Je soupire et retourne dans mon lit, Zoya vient se caler contre mon torse pour me calmer, elle a bien remarqué mon énervement. Je ferme les yeux et essaye de me rendormir, l'heure est bien trop matinale pour moi.
Isaac me réveille quelques heures plus tard en me secouant gentiment, je me retourne et le vois me dévisager avec une expression que je ne lui connais pas.
La boule de poil contre mon torse tente de se cacher sous la couette et je comprends alors qu'il m'a démasqué et que j'ai malheureusement oublié de cacher mon daemon ! Merde ! Fallait bien que ça arrive un jour avec lui.
- Euh, je peux t'expliquer Isaac, laisse-moi juste deux minutes, le temps de me réveiller.
Je secoue la tête en m'étirant de tout mon long. J'ai la tête dans le... brouillard ce matin mais reporte mon attention sur mon voisin.
Je sens dans son regard qu'il ne me juge pas, il n'a pas peur non plus, je me sens en confiance et décide de lui dire la vérité, après tout c'est mon meilleur ami.
- J'ai tout mon temps... Je crois que j'ai déjà aperçu ton compagnon auparavant, mais je n'avais pas vraiment compris ce qu'il était et je n'ai jamais osé te le demander.
Isaac joue avec ses doigts en observant la petite fennec qui se pelotonne contre moi. Je me redresse et m'asseye pour lui faire face, prêt à lui avouer la vérité.
- Eh bien voici Zoya, elle est mon daemon, tout comme Azgaar et je ne sais pas pourquoi ils sont deux.
J'observe sa réaction et le sourire d'Isaac me rassure, il semble impressionné. Ses yeux sont plus ouverts que jamais par la curiosité.
Zoya qui ne sembla pas aussi impressionnée, s'approche du bord du lit et s'assoit en face de mon meilleur ami.
- Salut Isaac, heureuse qu'on soit enfin présentés.
- Salut toi ! Ravi de faire ta connaissance. Je comprends mieux maintenant pourquoi mon daemon vous trouvait toujours bizarre et regardait toujours tout autour de toi sans que je ne sache pourquoi.
Salmakia s'approche de Zoya avec intérêt, ils commencent à discuter entre eux, peut-être rassurés de comprendre enfin la situation.
- Il devait la sentir je suppose. Je suis désolé de ne jamais te l'avoir dit, mes parents me l'ont interdit par ce qu'ils pensaient que ça pouvait être dangereux pour moi et pour la communauté gitane.
- C'est pas grave, je comprends. Dis comment tu fais pour la faire disparaître ?
Cette question, je m'y attendais et tout en souriant, mes épaules se lèvent pour montrer mon ignorance. Il y a encore des aspects de ma vie que je ne comprends pas moi-même, c'est comme ça.
- Je ne sais pas, j'ai juste à y penser, c'est tout. Au fait, tu ne le dis à personne ok ? Même pas aux jumeaux ! Ça doit rester secret.
Il confirme en hochant la tête et je sais que je peux lui faire confiance, il est mon meilleur ami depuis toujours. Maintenant que je n'ai plus de secrets pour lui, je me sens allégé, ce qui fait remonter quelque peu mon humeur.
Sans transition, il me demande si je vais à la fête de ce soir. On est vendredi, après-tout on peut bien y faire un tour et rentrer chez nous plus tard.
- Pourquoi pas mais il faut que je prévienne mes parents.
- Pas besoin, j'ai prévenu les miens qui ont prévenu les tiens, ils sont d'accord pour qu'on rentre demain matin. Ils m'ont demandé de te dire de ne pas trop boire !
Bon eh bien c'est parti ! Enfin pour le moment il faut surtout qu'on file en cours. La matinée passe comme si j'avais attendu une heure assis sur un banc sans bouger, j'en peu plus. On rejoint les jumeaux dans le parc principal pour profiter du soleil de midi.
Isaac leur a parlé de la fête de ce soir, ils sont évidemment partants. Je sens qu'on va bien s'amuser.
J'entends derrière moi le lèche-botte qui parle avec son pote Scott et un autre que je ne connais pas. Ce dernier leur propose de finir la soirée dans la villa de ses parents. Je n'en écoute pas plus et me concentre sur la discussion encore plus futile des jumeaux, qui se demandent où ils pourraient trouver des filles pour les ramener à la fête.
Isaac leur fait remarquer qu'il y a un collège fréquenté par des filles à quelques rues d'ici, Sainte-Sophia si j'ai bien compris. Je ne connais pas. Stiles par contre doit connaitre car il déboule et attrape Isaac par le col et lui interdit de s'en approcher, il le menace de lui casser la gueule s'il le voit là-bas.
Il m'impressionne, il ne manque pas de cran face à mon ami qui fait au moins une tête de plus que moi. Mais il faut vraiment qu'il se calme, sinon il va finir par s'attirer des ennuis ! Je me lève et demande gentiment au lèche-botte de lâcher Isaac avant que je ne m'énerve. Je sais bien que le grand blond n'a pas besoin de moi mais je n'ai pas pu m'en empêcher, quelque chose m'y a poussé.
Stiles me regarde avec dédain et me pousse en arrière ! Azgaar grogne devant moi. Bon sang, je vais lui casser sa jolie tête s'il continue comme ça ! Je le pousse à mon tour mais il fait un pas en arrière et m'attrape par le t-shirt, ce qui me déséquilibre. Il trébuche et m'entraine dans sa chute, tombant sur le dos, moi sur lui. Je fini par l'écraser de tout mon poids, ma tête à quelques centimètres de son visage.
Je suis tellement près de lui que je sens son parfum dans son cou, bon sang il sent divinement bon ! Un mélange sucré de vanille et quelque chose de plus épicé... de la cannelle peut-être, ça me fait penser aux tartes aux pommes de ma mère !
Je me sens rougir tout à coup... Et lui semble perdu.
Je me relève vite fait et disparait avant qu'on me pose des questions. Je trace ma route à travers le parc rempli d'étudiants et file dans ma chambre.
Une fois arrivé, je ferme la porte et me laisse glisser contre et m'assois parterre, le souffle court. J'ai dû marcher très vite sans m'en rendre compte.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
J'ai la tête qui tourne, j'ai du mal à respirer et à reprendre mes esprits. Je ne comprends pas ce qui m'arrive mais n'ai pas le temps d'y réfléchir plus car Isaac défonce la porte, me forçant à me pousser sur le côté. Il semble inquiet.
- Ca va ?
Est-ce que je vais bien ? J'en sais rien en fait.
Rien ne sort de ma bouche mais Zoya lui avoue :
- Il est un peu secoué je crois.
🦊 SS 🦊
Je me suis réfugié sur le toit pour réfléchir, j'ai la tête qui ne pense qu'à une chose, son visage, près de moi, trop près de moi. Pourquoi je n'arrive pas à effacer cette vision ? Son regard si perçant, troublant, intimidant. Ses yeux d'une couleur irréelle et hypnotisante.
Ce n'était pourtant qu'un incident, il est juste tombé sur moi, pourquoi ça m'affecte autant ?
Je soupire et me frotte les yeux, je suis fatigué en cette fin de journée, mais je vais aller à cette fête, ça me changera les idées. J'ai prévenu Lydia de ne pas sortir et de venir sous aucun prétexte, je ne veux pas risquer qu'il lui arrive quelque chose. Je m'en voudrais trop si c'était le cas.
Le soleil se couche sur Oxford, faisant briller les toits de l'université. Il est temps que je retourne à ma chambre, Scott m'attend pour partir. Je longe le toit par où je suis venu. J'arrive presque au bout quand j'aperçois à travers la dernière lucarne le loup noir, son loup.
Mais pourquoi il faut toujours que je tombe sur lui – ou lui sur moi ? J'ai l'impression qu'il est partout – même sur mon corps, c'est insupportable à la fin.
Je passe devant discrètement et jette un coup d'œil à l'intérieur, il est étendu sur son lit, torse nu. Un frisson me parcours le dos mais je décide de l'ignorer.
Je ne m'attarde pas, je détourne la tête et file au bout du toit, redescends l'échelle et me glisse dans ma chambre, à bout de souffle, le cœur battant. Je me sens bête d'avoir regardé par cette fenêtre. Pourtant ça ne m'a pas déplu.
Jeriko me dévisage bizarrement.
- Quoi ?
- Qu'est-ce qui t'arrive Stiles ? T'as l'air tout perturbé.
Je marmonne quelque chose qui sort tout seul de ma bouche quand Scott arrive, sourire aux lèvres.
- T'es prêt ? On y va ?
- Ouais allons-y.
Allons-y avant que je ne réfléchisse trop, j'ai besoin de me vider la tête et j'ai un bon moyen pour ça.
Dans le parc de Jordan Collège il y a des étudiants partout, qui boivent, qui fument, qui écoutent de la musique et qui s'amusent. Avec Scott on se trouve un petit coin tranquille, loin du monde et on s'asseye dans l'herbe. Je redoute de voir mon père débarquer, même si je suis quasiment sûr qu'il ne lui viendrait pas à l'idée de me chercher ici, je ne suis pas tranquille.
Je n'avais pas envie de rentrer tout de suite chez moi, malgré le fait que ma mère me manque et qu'elle m'attende. Je décide de lui envoyer un message pour la prévenir que je rentrerai tard, elle n'est pas très rassurée de me savoir dehors et me demande d'être prudent.
Bon sang, j'ai dix-huit ans pas douze ! Ce qu'elle peut être anxieuse quand je ne suis pas près d'elle. J'essaie tant bien que mal d'oublier ma mère et me concentre sur ce que raconte mon ami.
Après une heure à avoir discuté avec Scott, nous sommes rejoints par Jackson qui s'est mis sur son trente et un. On fait un peu pitié à côté en jean t-shirt, mais il ne le remarque même pas.
On retrouve un autre groupe d'étudiants que Jackson nous présente. Ils boivent un mélange d'alcool que je ne pourrais pas vraiment définir mais ça ne m'empêche pas d'en gouter juste un verre. C'est immonde, ça n'a le gout de rien et de tout en même temps !
Je préfère continuer à l'eau, contrairement à mes deux acolytes qui boivent verres sur verres sans s'en apercevoir. Au bout d'une demi-heure je les quitte car j'ai un besoin pressant, Jeriko me dévisage quand elle voit que je m'engage vers le fond des jardins.
- Il y a des toilettes à l'intérieur, tu es dégoutant !
Elle râle mais ça ne l'empêche pas de trottiner derrière moi.
- Je sais mais c'est trop loin ! Je ne peux plus me retenir.
De retour vers mes potes, je remarque qu'en fait ils ne sont plus là. Je passe le reste de la soirée à les chercher autour de Jordan Collège sans les retrouver. Super soirée, merci les mecs !
🐺 DH 🐺
Il est maintenant quatre heures du matin, j'ai dû faire la nounou pour les jumeaux qui sont complètement cuits, avec Isaac on les a raccompagnés à leur chambre. Ils sont maintenant au lit et dorment comme des bébés.
Je demande à Isaac si ça l'embête de ressortir un moment, histoire que Zoya puisse prendre l'air, ça me rassurerait qu'il puisse surveiller les alentours, au cas où.
- Je viens avec toi, je suis crevé mais je te suis.
Le soleil est prêt à se lever quand on arrive dans le parc, vide à présent. On se dirige tout au fond des jardins, là où il y a des arbres, pour être discret et pouvoir libérer un moment Zoya.
Elle se dégourdi les pattes quand je la vois courir derrière un buisson. Je la rappelle mais elle me dit de venir vite.
On la rejoint et on tombe sur le lèche-bottes, couché parterre, inconscient. Son daemon nous dit que ça lui arrive de temps en temps mais que cette fois, elle n'arrive pas à le réveiller. Je m'accroupis et prend son pouls, pour être sûr qu'il soit encore en vie et je suis vite rassuré. Mais pourquoi je m'inquiète au fait ? Nous ne sommes même pas amis.
Je chasse cette pensée et lui met une petite gifle pour le réveiller mais ça ne marche pas. Isaac propose de le secouer un peu plus fort mais rien n'y fait. Ses yeux restent désespérément clos. Le grand blond me donne alors une bouteille d'eau et je la lui vide sur la tête, c'est un peu extrême mais au moins ça marche.
Il tousse tout en se relevant et s'essuie le visage. Il a l'air complètement perdu.
Alors que sa renarde lui lèche les oreilles, je lui demande :
- Lèche-b... euh Stiles ? Ça va ?
Il reprend peu à peu ses esprits et nous regarde comme s'il venait d'une autre planète. Il se relève, toujours silencieux et tente de faire un pas mais ne tient pas vraiment sur ses pieds.
Je l'attrape par la main avant qu'il ne tombe. Il sursaute comme si je l'avais électrocuté et son regard passe de ma main qui tient encore la sienne, à mes yeux qui l'observent. Je ne m'étais même pas rendu compte de ça, je le lâche, un peu gêné et il tourne les talons sans même nous remercier.
Isaac lui fait remarqué sa mal politesse et Stiles revient sur ses pas, les poings serrés, énervé cette fois.
- Foutez-moi la paix, je vais bien !
Il crie et s'agite tellement qu'il tombe à nouveau sur le sol. Je l'observe et malgré moi mon regard s'égare dans ses grands yeux ambrés tandis qu'il se relève maladroitement. Je lui tends la main et lui dit :
- On voulait juste t'aider, tu veux pas qu'on te raccompagne ?
Il détourne le regard, sentant la gêne s'installer.
- Non merci, je peux rentrer tout seul, ça ira. Il frotte son jean plein de terre et ajoute : Au fait, encore merci.
Ses yeux sont pleins de tristesse et de honte mais son ton est bien plus triste tout à coup. Je me demande bien pourquoi il a l'air si abattu ? Et pourquoi j'ai encore la sensation de sa main dans la mienne ? Je suis troublé, quelque chose chez lui m'interpelle sans que je ne comprenne de quoi il s'agit.
Isaac, lui, me dévisage, sourire aux lèvres.
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Hello tout le monde,
Aujourd'hui un long chapitre qui, j'espère vous à plu...
Moi je m'éclate toujours autant, allez à plus, il faut que j'écrive avant que j'oublie mes idées !
Bisous, Mellie 🥰
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