26. Des tartes aux myrtilles


🐺 DH 🐺 

Après une dizaine de jours à me remettre de mes blessures avec l'aide de mon loup, je peux enfin sortir de mon lit. Mes compagnons sont heureux de pouvoir à nouveau se dégourdir les pattes en dehors du château et moi aussi je vous l'avoue.

Azgaar est tout de suite tombé sous le charme du loup de Stiles, ils sont désormais toujours ensemble, tout comme nos daemons et Azgaar est devenu bien plus bavard, comme si sa timidité faisait maintenant partie de son passé.

Durant ces dix jours, j'ai beaucoup réfléchis à tout ce qui s'était passé, j'ai vraiment eu peur de perdre Stiles lorsqu'il m'a sauvé la vie et j'ai toujours cette impression qu'il semble faible par moment.

J'en ai parlé avec Deaton mais il me dit que tout va bien et qu'il se remet gentiment. Je sais que je m'inquiète peut-être pour rien mais je suis sûr que quelque chose lui a échappé, je ne sais pas quoi et ça m'angoisse à un point que je ne dors plus pour l'entendre respirer à côté de moi pendant la nuit.

Assis sur les marches du perron qui mène à la cour du château, Stiles et moi discutons de notre avenir tout en observant nos compagnons jouer dans la neige qui commence gentiment à fondre, le printemps n'étant pas loin.

- Derek ?

- Mhh ?

- Qu'est-ce que tu comptes faire quand ton père sera de retour ? Tu voudrais rester ici ? Me demande Stiles qui semble gêné par sa question.

Je soupire et l'observe, essayant de savoir quelle réponse il attend de moi. Bien sûr que j'y ai réfléchi mais je n'ai aucune idée de ce que je veux faire pour l'instant.

- Je ne sais pas pour tout te dire. Mes parents, ceux de notre monde et mon frère me manque terriblement et d'un autre côté j'ai envie d'apprendre à connaître ma véritable famille.

Sur ce, Stiles sursaute et me tire par le bras, me sortant brutalement de mes pensées.

- Quoi ? Qu'est-ce qui te prends ?

Ses yeux pétillent de malice et son sourire illumine son visage.

- Je viens de me rappeler un truc hyper important que j'ai complètement oublié de te dire ! Viens, faut qu'on aille voir Deaton...

Il se lève et appelle nos compagnons qui nous rejoignent en râlant, obligés de stopper leur jeu dans la neige.

Je suis Stiles qui me tire toujours le bras, jusqu'à la pièce qui sert de laboratoire à l'émissaire.

Il frappe à la porte et entre sans attendre.

- Deaton, il faut que vous nous rendiez nos souvenirs ! Déclare-t-il de but en blanc. Deaton le dévisage comme s'il n'avait pas compris mais Stiles insiste. Je sais que vous nous les avez effacés, mon père me l'a dit. Je veux que vous nous les rendiez maintenant !

Je tombe presque sur le cul en entendant ce que Stiles lui demande.

- Il peut vraiment faire ça ? Demandé-je surpris à Stiles, oubliant que Deaton est là à côté de moi.

- Oui, effectivement Derek, je peux le faire mais il me faut du temps pour préparer la potion, j'aurai besoin de quelques heures Stiles.

- Ok, on vous laisse travailler dans ce cas.

Stiles repart en sautillant comme un gamin le jour de noël, me tirant toujours par le bras, mon esprit essayant d'analyser la situation.

- Oh ! On peut s'arrêter deux minutes et m'expliquer tout ça ? Je suis plus là.

On retrouve notre perron et Stiles me raconte son voyage dans notre monde et ce qu'il a découvert. Après m'avoir tout raconté, il semble fatigué et je décide de l'accompagner jusqu'à notre chambre pour qu'il puisse se reposer.

Je l'installe dans le lit et reste à ses côtés jusqu'à ce qu'il s'endorme, repensant à ce qu'il m'a dit. Si j'ai bien tout compris, nos parents se sont mis d'accord pour effacer nos souvenirs des années que nous avons passées ensemble, jusqu'à notre séparation.

Je me sens trahi, volé et je n'ai qu'une envie ; en parler à ma mère. Je laisse Stiles dormir et part la chercher sans attendre. On me dit que je peux la trouver dans les cuisines, c'est donc d'un pas décidé que je m'y dirige.

Une délicieuse odeur de myrtille m'accueille puis ma mère et ses loups avec un grand sourire et un câlin de bienvenue pour Azgaar et Zoya.

- Comment va mon fils aujourd'hui ?

- Pour tout te dire, je suis inquiet et contrarié, dis-je en passant une main sur ma nuque.

Elle pose le bol de myrtilles qu'elle avait en main et fronce les sourcils en se tournant vers moi pour me prendre par les épaules, plantant son doux regard dans le mien.

- Raconte-moi tout.

Je ne sais pas comment commencer. Avec Nora j'avais une relation mère-fils très ouverte, on parlait de tout, sans gêne ni jugement, mais avec Thalia, je ne sais pas trop à quoi ressemble notre relation pour le moment.

Elle me voit hésiter et ressent sûrement mon malaise et avec gentillesse elle tente de me rassurer.

Je m'assieds sur une chaise et Zoya grimpe sur mes genoux, mes doigts jouant par habitude dans son pelage. Azgaar se joint aux loups de ma mère en silence.

- Derek, tu n'as pas à être gêné de vouloir garder des secrets pour moi. Après-tout, ton père et moi t'avons caché beaucoup de choses mais sache que chaque décision que nous avons prise avait pour but de te protéger, même si ça n'excuse pas nos mensonges, ça les explique en partie, dit-elle en baissant la tête l'air embarrassé.

Je la comprends mais soudain cette histoire de souvenirs me revient en mémoire et je sens la colère monter en moi.

- Pour nos souvenirs... C'était aussi un moyen de nous protéger ? Ou de vous protéger ?

Zoya lève la tête et la dévisage à son tour, comme si elle aussi voulait une réponse.

Mon ton est dur et je m'en veux maintenant que mes mots sont sortis mais c'est trop tard et peut-être que ma mère devait l'entendre après-tout.

J'ai le droit de savoir !

- Je suis désolée. La situation était compliquée et nous étions en danger, les Paladins en avait après nous et les Stilinski. Cela faisait des années que Gérard Argent recherchait la mère de Stiles. Il voulait faire d'elle une espèce de cobaye pour une de ses expériences horribles sur les sorcières et quand il a appris qu'elle était enceinte, c'est devenu une obsession. La chasse était lancée et rien ne pouvait arrêter la famille Argent.

- Ça ne me dit pas pourquoi le fait d'effacer nos mémoires était nécessaire ?!

- Parce que nous voulions vous mettre en sécurité dans cet autre monde, celui de Noah, cela nous paraissait être la bonne solution. Mais toi et Stiles étant âme-sœurs, nous avons jugé qu'il fallait que vos retrouvailles se fassent le plus tard possible pour que nous ayons le temps de nous occuper des Paladins. Malheureusement, ça nous a pris beaucoup plus de temps que ce que nous avions imaginé.

Elle me dévisage l'air triste maintenant, laissant échapper une larme sur sa joue, elle semble si dévastée que je m'en veux de lui avoir crié dessus. Je me lève et vais la prendre dans mes bras pour la réconforter et tenté de calmer ma colère toujours présente.

- Je suis toujours fâché mais je comprends mieux maintenant, merci de m'avoir dit tout ça.

Elle renifle contre mon cou et m'avoue :

- J'espère qu'un jour vous pourrez nous pardonner.

Après notre discussion, je l'aide à préparer des tartes aux myrtilles et l'ambiance se fait plus légère. Nous gardons le silence mais ses sourires apaisent peu à peu ma colère.

Une fois les tartes sorties du four, j'en prends deux grosses parts et rejoins Stiles qui dort toujours paisiblement.

Je pose les parts de tarte sur la table et secoue gentiment Stiles par l'épaule. Il remue, marmonne mais ne semble pas vouloir ouvrir les yeux. Je m'approche de lui et murmure à son oreille :

- Debout marmotte, je t'ai apporté à manger.

Ça a l'air de marcher, la marmotte ouvre enfin les yeux et sans même me regarder hume l'air à la recherche de la nourriture.

Sympa, c'est gentil de remarquer ma présence.

- Mhhh, ça sent trop bon ! Qu'est-ce que c'est ?

Snow approche de la table et tente de piquer un morceau de tarte mais Stiles est plus rapide, ce qui m'étonne car une minute plus tôt il dormait encore.

Il s'empare de l'assiette et commence à manger comme s'il n'avait rien avalé depuis plusieurs jours.

- Mhhh, je meurs de faim ! Marmonne-t-il la bouche pleine.

- Vas-y doucement ou tu risques de t'étouffer, lui dit sa daemon.

- Elle n'a pas tords, tu ne mâches même pas !

- Pas le temps, j'ai trop faim !

Tout le monde rit et la tarte disparait en moins de cinq minutes.

Stiles s'essuie la bouche quand on frappe à la porte. C'est Deaton qui nous annonce qu'il a terminé la potion.


🦊 SS 🦊

Je vois dans les yeux de Derek qu'il appréhende tout ça, comme s'il savait que ses souvenirs n'allaient rien lui apporter de bon. Mais moi je crois au contraire qu'ils ne peuvent que nous rapprocher et je suis confiant contrairement à lui.

Je lui prends la main et l'embrasse pour le rassurer, avant que nous suivions Deaton et ses compagnons jusqu'à son laboratoire, qui ressemble un peu à celui du professeur Rogue dans Harry Potter.

Il y a des fioles colorées partout autour de nous, des grimoires, des bêtes dans des bocaux remplis de formoles et il a même un chaudron de sorcier.

Qu'est-ce que je vous disais ?

En entrant, une odeur infâme me remplit soudain les narines, me retournant les tripes et avant même que je ne puisse faire un pas de plus, je me retourne pour vomir dans le couloir.

- Désolé mais cette odeur m'a retourné l'estomac, dis-je en m'essuyant la bouche.

- Tu n'aurais peut-être pas dû manger autant de tarte, me dit Derek en prenant la main.

Mais j'avais super faim, j'ai pas pu résister pensé-je pour moi-même !

Je ne dis rien et m'assois à côté de Derek. En face de nous, Deaton touille dans son chaudron en nous dévisageant tour à tour.

- Je vous préviens, ça a le même goût infâme que l'odeur que vous sentez en ce moment, désolé Stiles, dit-il en me regardant.

- Et comment ça marche ? Demande Derek curieux.

Ses sourcils se froncent et je le vois regarder le chaudron avec dégoût, ce qui ne m'aide pas vraiment car je sens déjà des gargouillis bizarre dans mon estomac.

- Il va falloir prendre vos daemons sur vos genoux et ensuite boire la potion. Je réciterai une incantation et ensuite ça prendra quelques minutes avant que ça ne fasse effet. Normalement, vos souvenirs reviendront, d'abord par flash puis, d'ici ce soir, votre mémoire devrait être restaurée complètement.

Nous buvons l'infâme breuvage dont le goût est indescriptible. Ça me brûle les entrailles et je dois me tenir au bras de Derek pour ne pas tout régurgiter tellement c'est immonde.

Deaton nous fait son discours en latin auquel je ne comprends rien et je remarque que nos daemons sont entourés d'une aura argentée puis l'aura s'étant au loup de Derek pour finalement tous nous englober pendant quelques secondes puis tout s'évapore en poussière comme dans un feu d'artifice.

Après ça, Deaton nous conseille de rester ensemble et de nous tenir tranquille au moins les premières minutes, le temps que la mixture face son travail.

Nous remontons à notre chambre et décidons de nous allonger sur le lit, pas très sûrs de ce qui va se passer ensuite.

Derek gigote à côté de moi.

- T'as froid ? Me demande-t-il.

- Non ça va.

Une minute passe et il me repose la même question.

- Non toujours pas.

Deux minutes plus tard :

- T'es sûr que t'as pas froid ?

- Mais non, pour la troisième fois ! Pourquoi tu n'arrêtes pas de me le demander bon sang ? Dis-je en tournant la tête vers lui.

- Je cherchais une excuse pour te faire un câlin, m'avoue-t-il avec un sourire niais sur le visage.

Je ris et décide de l'enlacer moi-même pour qu'il arrête ses bêtises.

Je le serre fort contre moi quand soudain un flash de mon passé ressurgit devant mes yeux :

Je ne sais pas quel âge j'ai mais en face de moi se trouve le plus mignon des petits garçons, il doit avoir deux ans peut être et je reconnais immédiatement Derek et ses compagnons.

Il joue dans la neige sous l'œil de sa mère, il fait une boule de neige puis il pleure et se plaint d'avoir les mains froides. Je vois sa tête se relever et me dévisager avec un petit sourire, il vient me coller ses mains glacées sur les joues, ce qui le rend hilare devant ma tête que j'imagine surprise mais amusée. C'est en tout cas ce que je ressens en revoyant ce souvenir.

Puis le flash est remplacé par les yeux de Derek qui me dévisagent.

- Tu as vu quelque chose ?

- Un souvenir de toi qui joue dans la neige avec ta mère, dis-je en souriant.

Le reste de l'après-midi se passe entre souvenirs et réalité puis au moment du repas du soir, je pense que toute ma mémoire m'est revenue.

Je me rappelle de ma vie ici au château puis les souvenirs de Thalia en pleur quand elle et James ont laissé Derek à mes parents.

Le souvenir le plus douloureux est celui où Derek est moi sommes séparés. Mon père est parti un matin avec lui, me disant qu'ils allaient faire un tour en forêt mais il est revenu seul ce jour-là, m'expliquant que je le reverrai un jour mais que pour l'instant il devait vivre dans une autre famille.

Cette sensation de manque est atroce et ne veut pas s'en aller, comme si ça venait de se passer, ce qui est un peu le cas en fait. Mais revivre une deuxième fois ce déchirement le rend d'autant plus puissant.

Après le repas du soir, je monte me coucher, épuisé, alors que Derek part se promener dehors. Je crois qu'il a du mal avec le retour de ses souvenirs lui aussi.

Le lendemain, je me réveille avec un mal de crâne que je n'avais pas eu depuis bien longtemps, je suppose que c'est à cause de l'infâme breuvage de Deaton. C'est tellement violent que j'en ai la nausée, je me lève gentiment, espérant que ça passe mais je dois me rendre aux toilettes et vider le contenu de mon estomac.

Je réveille Derek et nous descendons tous pour prendre notre petit déjeuner. Je meurs de faim !

Installés à table, je mange de bon appétit sous l'œil inquiet de Derek qui picore à peine son assiette.

- Est-ce que ça va ? Lui demandé-je entre deux bouchées.

- Je n'ai pas très faim, contrairement à toi.

- C'est le retour de ta mémoire qui te coupe l'appétit ?

- Non, au contraire, je me sens enfin entier maintenant qu'elle est revenue. Je crois que je suis encore fatigué c'est tout.

- J'ai la même sensation et je comprends mieux les mensonges de nos parents, je ne leur en veux plus autant qu'avant. La situation n'était pas idéale, ils ont fait au mieux pour nous protéger. Mais je ne suis pas encore prêt à tout leur pardonner.

- Ils nous ont volé une partie de notre vie ! Enfin c'est comme ça que je le ressens en tout cas, dit Derek avec émotions.

Nous sommes soudain interrompus par Deaton, l'air embarrassé qui nous demande si on peut le rejoindre après notre petit déj.

- Quelque chose de grave ? Demande Derek.

- Oui et non, cela dépendra de vous. Mais c'est important alors ne tardez pas trop, dit-il en s'en allant.

- T'as compris quelque chose toi ? Demandé-je.

Derek secoue la tête de gauche à droite, autant perdu que moi.

Nous finissons notre petit déjeuner quand les gardes s'agitent dans les couloirs. Quelqu'un s'est apparemment échappé des cachots selon Thalia qui nous a rejoints.

- Passez par les cuisines, c'est plus sûr.

Suivant les conseils de la reine, nous prenons par les cuisines pour rejoindre le laboratoire de Deaton et alors que je pose la main sur la poignée de la porte, un bras m'attrape par le cou et je me retrouve coincé contre un torse... de fille.

- Pas bouger John Snow ! Crache-t-elle derrière moi.

C'est Malia j'en suis sûr !

- Qu'est-ce que tu me veux ? Dis-je alors que Snow retrousse ses babines en grognant sur son daemon-coyote et son loup.

Derek n'ose pas bouger mais a déjà la main sur le pommeau de son épée. Je lui avais dit que c'était ridicule de se promener partout avec dans le château mais je suis très heureux qu'il ne m'ait pas écouté finalement.

- Derek ne bouge pas sinon je lui tranche la gorge !

- Pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? 

- Tu oses me poser la question ? Ton loup a tué mon père, je veux juste me venger, c'est aussi simple que ça, dit-elle avec un ton aussi froid que la mort.

Je sens ma dernière heure arriver, mes mains tremblent, Derek s'approche, un pas après l'autre, mais c'est Deaton ouvrant la porte derrière Derek et menaçant Malia avec son épée qui débloque la situation.

- Tu ne peux pas le tuer, déclare-t-il aussi calme que sûr de lui.

- Et pourquoi ça ? Demande-t-elle en riant nerveusement.

Il prend une grande inspiration, nous regarde Derek et moi avec sérieux et déclare :

- Parce qu'alors tu ôteras aussi la vie de son enfant.


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Hello !

Tout d'abord, j'espère que vous allez bien et ensuite... J'espère que ce chapitre vous a plu ?

Alors... surpris ?!  Est-ce que vous vous y attendiez ou non ?

La réaction des futurs parents la semaine prochaine !

Bisous à vous.

Mellie 🥰

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